Intérêt de la méthode Pilates dans la prise en charge des cervicalgies chroniques

La cervicalgie

Définition

La cervicalgie est un trouble musculosquelettique. Sans étiologie unique, elle prend naissance au niveau de l’un des éléments constitutifs du cou : les muscles, les tendons, les ligaments ou les nerfs et elle se manifeste par des douleurs dans cette région. Plus précisément, la douleur se trouve à la face postérieure du cou, entre la ligne courbe occipitale et jusqu’au processus épineux de la première vertèbre thoracique. Latéralement, elle traverse les plans sagittaux tangentiels aux bords latéraux du cou.

La cervicalgie est un diagnostic large qui connaît des manifestations diverses. Elle cumule des degrés variables de raideur, des douleurs locales voir même des irradiations vers le crâne et le membre supérieur. Elle peut également provoquer des sensations d’instabilité vertébrale ou encore des perturbations du contrôle moteur.

Rappel anatomique

Afin de mieux comprendre la cervicalgie, quelques rappels anatomiques sont nécessaires [1]. La colonne vertébrale est une chaine osseuse articulée, résistante et d’une grande flexibilité. Elle assure la protection de la moelle spinale dans le canal vertébral. Elle est constituée d’une « colonne mobile », composée de 24 vertèbres libres et d’une « colonne fixe » composée de vertèbres soudées, le sacrum et le coccyx. Ensemble, ces vertèbres forment des courbures physiologiques, une lordose lombaire, une cyphose thoracique et une lordose lombaire qui permettent la répartition des charges et par cela, un maintien de tenue érigée. Chaque vertèbre est composée de plusieurs parties. La partie antérieure constitue le corps vertébral. En arrière de celui-ci partent les pédicules vertébraux, eux-mêmes suivis des lames vertébrales. En leur centre, se trouve le foramen vertébral, un espace creux permettant le passage de la moelle épinière et donc sa protection. Également, entre chaque vertèbre, excepté les deux premières vertèbres cervicales, s’interpose un disque vertébral. Il permet d’amortir les pressions provoquées par les différentes positions du corps et le port de charge. Le tout est ensuite maintenu par un ensemble de ligaments, de muscles, de fascias et de tendons qui, ensemble, forment une armature offrant force et mobilité à la colonne. Le rachis est également une région où passent de nombreux vaisseaux sanguins, sympathiques et nerveux. Malgré cette description globale, les vertèbres présentent des spécificités qui répondent à des fonctions biomécaniques différentes. Elles permettent ainsi la réalisation de différents mouvements du fait de schémas fonctionnels spécifiques. Sur le plan fonctionnel, le rachis possède trois degrés de liberté : la flexion extension, la rotation et l’inclinaison latérale.

Les vertèbres cervicales sont au nombre de sept. Elles permettent le soutien de la tête mais également sa mobilité. Cette mobilité est rendue possible par les diverses spécificités de ces vertèbres et notamment de la « colonne cervicale supérieure » (C0-C2). Les autres vertèbres cervicales peuvent se classer dans la « colonne cervicale inférieure » (C3-C7).

Épidémiologie

La cervicalgie est une pathologie répandue. Elle toucherait entre 30 et 50% des adultes [2] avec alternance des phases de rémission et d’aggravation. Dans plus de 10% des cas, elle limiterait les activités des personnes. Les formes constituant un handicap concerneraient moins de 5% des cas [3].

La fréquence des cervicalgies augmente avec l’âge et la prévalence passe de 3,3 % pour les hommes âgés de 30 à 44 ans à 18,1 % pour la tranche d’âge 55-64 ans. Cette augmentation est également constatée chez les femmes puisqu’elle passerait, sur les mêmes tranches d’âge, de 7,1 % à 24,3 % [4][5]. La répartition de la cervicalgie en population générale ne serait néanmoins pas homogène et des études ont permis d’identifier des facteurs de risque pouvant conduire à l’expression d’une cervicalgie. Parmi ces facteurs de risque, nous retrouvons en premier lieu les contraintes faisant référence aux conditions de travail. Ces contraintes peuvent être d’ordre mentales telles que le stress au travail, les difficultés techniques rencontrées, la monotonie des tâches ou encore la pression liée à une position hiérarchique par exemple. Les conditions de travail de certains emplois constituent un facteur favorisant les douleurs : il s’agit des métiers physiques mais aussi ceux sur les écrans qui conduisent au maintien prolongé de postures inconfortables, assises, induisant une asymétrie rachidienne ou encore un maintien de la tête en flexion ou rotation. Ces postures pourraient conduire à une translation antérieure du poids du crâne ce qui impacteraient les articulations postérieures. Cela risquerait de conduire progressivement à une fatigue cervicale et potentiellement une cervicalgie. De façon plus générale, l’anxiété est reconnue comme étant également un facteur de risque. De manière général la cervicalgie non spécifique est d’origine multifactorielle et très complexe à définir. Le risque de développer une cervicalgie augmenterait avec l’âge sans que cela soit lié aux changements dégénératifs. Il y aurait également une prédominance féminine bien qu’elle soit faible. Plus spécifiquement, la présence d’un trouble musculo-squelettique, comme la lombalgie ou la scapulalgie, augmenterait le risque de chronicité de la cervicalgie. Pour les cervicalgies aiguës, elles sont dans la plupart des cas idiopathiques.

Diagnostic

Le diagnostic de la cervicalgie est initié par la manifestation de douleurs dans la zone cervicale du patient. Il est confirmé au moyen d’un interrogatoire et peut-être spécifié grâce à un bilan kinésithérapique. Ce bilan va permettre de connaître la voie à suivre pour la rééducation mais également de suivre l’évolution de la pathologie et de mesurer les résultats. Il sera important de dissocier les clichés radiologiques de la clinique. Pour cela, plusieurs domaines sont à explorer. En premier lieu le praticien devra être attentif à tout signe d’alerte « Red flags » qui seraient évocateurs de pathologies sévères telles que des céphalées, des troubles visuels, de la fièvre, des troubles neurologiques, des troubles de l’équilibre, des antécédents de cancers, une aggravation nocturne, une perte de poids rapide inexpliquée ou encore un traumatisme récent. Ensuite, le kinésithérapeute va évaluer la douleur grâce à des échelles de type « Échelle Visuelle Analogique ». Bien qu’il s’agisse d’une donnée subjective, elle permet d’évaluer l’intensité de la douleur du patient et surtout de suivre l’évolution du traitement proposé. A partir de cela, le patient peut représenter la zone douloureuse sur un schéma (Body Pain Drawing). Nous questionnons sur le mode de début, l’évolution du syndrome douloureux, la description de la douleur actuelle ainsi que le potentiel traitement médicamenteux. Nous interrogeons aussi la localisation de la douleur, le type de douleur et les facteurs d’aggravation et de soulagement.

Ensuite, le kinésithérapeute va réaliser une étude morpho-statique. Elle va permettre de renseigner la position de la tête et les articulations avoisinantes telles que les épaules, les omoplates, le thorax. Afin d’obtenir des mesures objectives, nous pouvons utiliser les flèches de repères anatomiques appréciées grâce au fil à plomb. Par exemple, cela peut s’appliquer pour l’axe tragus, apophyse épineuse de C7, acromion, grand trochanter, partie antérieure du genou et malléole externe. Par cette étude, nous vérifierons les courbures physiologiques ainsi que les galbes musculaires. Par la palpation, nous analysons la mobilité tissulaire, les rénitences, les cordons myalgiques, l’état de la peau et des différentes structures, telles que les fascias, les muscles et les zones douloureuses. Ainsi, pourront être explorés les muscles élévateurs de l’omoplate, les trapèzes, les splénius du cou, les semi épineux de la tête et du cou, ou encore les muscles sousoccipitaux. Le bilan articulaire doit également être effectué. Pour cela, le kinésithérapeute pratique un examen qualitatif dans lequel il teste les mobilités des différentes articulations ainsi que le déroulement fluide des mouvements. Un examen quantitatif peut-être réalisé grâce à plusieurs mesures telles que la distance menton-sternum pour la flexion extension, la distance tragusacromion pour l’inclinaison latérale et la distance menton-acromion pour les rotations. Le bilan musculaire est réalisé en utilisant des résistances manuelles comparatives. Pour mesurer la force maximale, un dynamomètre est nécessaire. L’endurance des fléchisseurs du cou est évaluée en allongeant le sujet sur le dos. En rentrant le menton, il réalise une flexion puis décolle la tête de 2 cm de la table. Il doit maintenir cette position le plus longtemps possible. Les extenseurs sont testés en décubitus ventral, le patient réalise une extension de cou menton rentré. Le sterno-cléïdo-occipito-mastoïdien est également testé en décubitus. Pour cela, le patient fait une rotation du côté opposé et soulève la tête de la table. Les muscles inclinateurs latéraux sont testés en décubitus latéral, le patient garde le cou dans l’alignement du corps et soulève la tête. La proprioception peut être étudiée à l’aide d’un test utilisant un pointeur lumineux que nous plaçons sur la tête du patient. Pour cela, nous demandons au sujet d’être assis et nous l’équipons d’un casque muni d’un pointeur lumineux. L’endroit pointé les yeux fermés sera considéré comme le point de départ. Puis, toujours les yeux fermés, le sujet effectue une rotation de la tête et revient dans la position de départ. Le test mesure l’écart entre le positionnement du point lumineux au départ et sa position à l’arrivée, après la rotation cervicale. Cette mesure du repositionnement de la tête permet de quantifier l’altération de la proprioception cervicale.

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Table des matières

1. INTRODUCTION
1.1. LA CERVICALGIE
1.1.1. Définition
1.1.2. Rappel anatomique
1.1.3. Épidémiologie
1.1.4. Diagnostic
1.1.5. Pronostic
1.1.6. Classification ou formes cliniques
1.1.7. Prise en charge kinésithérapique
1.2. LA DOULEUR
1.3. LE PILATES
1.4. OBJECTIF DE NOTRE REVUE DE LITTERATURE
1.5. PROBLEMATIQUE
2. METHODOLOGIE
2.1. CRITERE D’ELIGIBILITE DES ETUDES POUR CETTE REVUE
2.1.1. Type d’études
2.1.2. Population
2.1.3. Intervention
2.1.4. Comparateur
2.1.5. Critère de jugement
2.2. METHODOLOGIE DE RECHERCHE DES ETUDES
2.2.1. Sources documentaires
2.2.2. Équation de recherche
2.3. EXTRACTION ET ANALYSE DES DONNEES
2.3.1. Sélection des études
2.3.2. Extraction des données
2.3.3. Évaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées
2.3.4. Méthode de synthèse des résultats
3. RESULTAT
3.1. DESCRIPTION DES ETUDES
3.1.1. Diagramme de flux
3.1.2. Études exclues
3.1.3. Études incluses
3.2. RISQUES DE BIAIS DES ETUDES INCLUSES
3.2.1. Grille d’analyse utilisée
3.2.2. Synthèse des biais retrouvés
3.3. EFFETS DE L’INTERVENTION
4. DISCUSSION
4.1. ANALYSE DES PRINCIPAUX RESULTATS
4.2. APPLICABILITE DES RESULTATS EN PRATIQUE CLINIQUE
4.3. QUALITE DES PREUVES
4.4. LIMITES ET CRITIQUES DU TRAVAIL
5. CONCLUSION
6. BIBLIOGRAPHIE
7. ANNEXES

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