Interdisciplinarité entre EPS et anglais

L’interdisciplinarité est un concept complexe qui se doit de ne pas être confondu avec la transdisciplinarité. En effet, ces deux concepts sont différents. La transdisciplinarité implique la construction d’une compétence au travers de plusieurs disciplines (ex : prendre la parole, respecter autrui, organiser son travail …). C’est ce qu’on appelle les compétences transversales, qui ne sont pas propres à un seul enseignement, elles dépassent le champs de chaque discipline. Le rôle de l’interdisciplinarité est justement de permettre à plusieurs disciplines de se servir mutuellement en vue d’atteindre un objectif commun. L’interdisciplinarité est au cœur des apprentissages dans le premier degré car l’enseignant doit être capable d’user de stratégies pour lier les disciplines entre-elles afin de réinvestir des compétences dans d’autres disciplines, qui sont communément appelées les croisements interdisciplinaires. Ils sont d’ailleurs mentionnés dans les derniers programmes de 2020 (un paragraphe leur est consacré à la fin, intitulé «Croisements entre enseignements »). Mais cette notion d’interdisciplinarité existe depuis longtemps, en effet l’IO de 2002 proposait déjà aux enseignants de mettre en œuvre le plus possible, leur polyvalence, et ainsi de faire des liens entre les différentes disciplines. C’est cet aspect de polyvalence qui m’engage dans ce beau métier, professeur des écoles, où je souhaite approfondir mes connaissances et qui m’a poussée à choisir ce sujet.

Apports de la recherche actuelle

Interdisciplinarité

L’interdisciplinarité est une notion complexe, très présente à l’école. Elle permet de croiser les enseignements. C’est dans cette optique que nous allons définir ce terme et en expliquer les grandes lignes.

Définition

Selon un article de Canopé, par Nathalie Reveyaz (IA-IPR d’histoire-géographie) l’interdisciplinarité à l’école se traduit par « une démarche dans laquelle deux disciplines vont croiser leurs compétences, leurs savoir-faire, vont interagir pour permettre aux élèves de comprendre une notion, apprendre cette notion ou construire un apprentissage ». On parle de compétences qui sont propres à chaque discipline et qui vont s’intégrer conjointement au service de ces disciplines et d’un objectif commun. Selon Larousse ce sont “les relations entre plusieurs disciplines, plusieurs sciences.” Yves Lenoir précise même que l’interdisciplinarité est la mise en relation de deux ou de plusieurs disciplines scolaires qui s’exerce à la fois au niveau curriculaire, au niveau didactique et au niveau pédagogique et qui conduit l’établissement de liens de complémentarité ou de coopération, d’interpénétration ou d’actions réciproques entre elles sous divers aspects afin de favoriser l’intégration des processus d’apprentissage et des savoirs chez les élèves.

Edgar Morin nous propose deux définitions du mot interdisciplinarité. D’une part, elle pourrait signifier, simplement, que deux disciplines différentes se mettent ensemble à une même table (exemple de l’ONU et des différents pays) sans pouvoir faire autre chose que d’affirmer ses propres propos et affirmations. En d’autres termes, les deux disciplines ne s’enchâsseraient, donc, pas et tiendraient des objectifs, connaissances et compétences totalement distinctes ainsi elles ne fonctionneraient pas ensemble. D’autre part elles veulent dire échange et coopération entre deux disciplines, qui, donc, travailleraient ensemble.

La réforme du collège favorise les projets interdisciplinaires en lien avec l’EPS avec l’introduction des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dans les programmes du cycle 4. Ces projets se retrouvent à l’école élémentaire, effectués officieusement sans avoir de statut officiel comme ils peuvent l’être au collège. Les projets interdisciplinaires de l’école se retrouvent dans le même esprit que ceux des EPI au collège. Cependant, il est mentionné et fortement conseillé dans les programmes de permettre des croisements entre enseignements dans les séquences élaborées à l’école primaire puisque le professeur des écoles se doit d’être polyvalent : « Cycle 3 (volet 2) – Domaine 2 : les méthodes et outils pour apprendre − des projets interdisciplinaires sont réalisés chaque année du cycle, dont un en lien avec le parcours d’éducation artistique et culturelle ». Didier Delignières nous présente certains avantages de l’interdisciplinarité qui sont les suivants : décloisonner les disciplines traditionnelles, permettre aux enseignants de travailler ensemble, donner du sens aux enseignements, lutter contre l’ennui chez les élèves.

Pourquoi l’interdisciplinarité?

Selon Yves Lenoir, il y a trois raisons de pratiquer l’interdisciplinarité. Tout d’abord l’interdisciplinarité permet de comprendre les différents savoirs disciplinaires en ayant l’explication de différents enseignants pour permettre la liaison entre ces derniers. D’autre part, la réalité de notre monde est très complexe et l’interdisciplinarité se tient là comme une évidence puisque selon Yves Lenoir cela “exige de recourir à différents savoirs disciplinaires pour l’appréhender.” Par ailleurs, il s’agirait pour lui de faire émerger des démarches qui seraient étroitement imbriquées les unes avec les autres et qui permettraient donc d’intégrer l’interdisciplinarité entre les enseignements. Anne Lowe va jusqu’à dire que l’interdisciplinarité assure un apprentissage plus réel, concret et global. Comme le cite Yves Lenoir : “l’interdisciplinarité est un moyen et non une fin en soi”. Lowe précise qu’un apprenant qui réalise un projet interdisciplinaire apprend autant quand il développe sa méthode de collecte de données et lors du processus de résolution du problème que lorsqu’il fait les liens entre les disciplines. Ce type de travaux permet aux élèves d’intégrer des apprentissages et des savoirs. Lenoir ajoute également que les disciplines sont complémentaires en affirmant que chacune a sa place et qu’il n’existe pas un enseignement plus important qu’un autre. C’est dans cet esprit qu’il parle de l’interdisciplinarité comme un moyen de coopération et collaboration entre les différentes disciplines.

De plus selon l’auteur, l’interdisciplinarité serait l’occasion de proposer aux élèves des situations dans lesquelles ils percevraient mieux la raison et l’importance des apprentissages qu’on leur soumet. En effet, il explique que souvent à l’école élémentaire les enfants ne sont pas là par envie d’apprendre mais par les relations sociales qui les unissent avec leur maître ou maîtresse. Comme l’annonce Anne Lowe, l’interdisciplinarité facilite la création de lien, le transfert de connaissances et d’habiletés entre les disciplines, ce qui les rapprochent de la réalité du quotidien. Elle permettrait alors un meilleur apprentissage global et donc engendrerait un plus haut potentiel chez les élèves.

Quelle interdisciplinarité scolaire ?

D’après Yves Lenoir , il ne peut pas y avoir d’interdisciplinarité sans disciplinarité et sans l’existence d’au minimum de deux disciplines scolaires avec une présence d’actions réciproques entre elles. La démarche interdisciplinaire est un processus d’apprentissage qui intègre et vise l’acquisition de savoirs structurés, transférables et actualisables dans l’action. Ainsi l’interdisciplinarité permet aux élèves de comprendre l’enjeu des différentes disciplines pour résoudre un problème complexe. Les disciplines scolaires ne sont plus mobilisées pour leurs propres objectifs mais plutôt au service du projet, de la représentation interdisciplinaire.

Il ne faut pas confondre interdisciplinarité avec transdisciplinarité et pluridisciplinarité. Maingain, Dufour et Fourez exposent le fait que les pratiques interdisciplinaires portent sur des notions, situations problématiques où il convient de solliciter des apports de différentes disciplines. Tandis que la transdisciplinarité prend appui sur des situations particulières nécessitant des transferts de différentes disciplines. La pluridisciplinarité est encore différente, car elle permet de travailler sur une notion, un thème selon différentes disciplines.

En situation scolaire, l’interdisciplinarité a une double visée éducative. D’abord cognitive où les élèves acquièrent une représentation stable d’une notion, d’un problème qui ne relève pas d’une seule discipline. Puis méthodologique en apprenant à recourir à différentes matières pour résoudre un problème. Finalement l’approche interdisciplinaire à l’école regroupe l’approche globale c’est à-dire la prise en compte de la multi dimensionnalité d’une situation complexe, ainsi que l’approche systémique, soit la prise en compte des interactions entre les éléments de la situation, ce qui va permettre l’intégration d’apports disciplinaires pour se représenter la situation.

D’après la revue “Carrefours de l’éducation” de Le Roy, Trohel et Attali, l’EPS est au cœur du dispositif d’interdisciplinarité depuis 1981. Les liens entre les disciplines sont fondamentaux afin qu’il y ait “un enrichissement mutuel des disciplines scolaires”. Pour ce faire ils affirment qu’il faut d’abord trouver des points de complémentarité et de convergence afin de rapprocher les disciplines, sans pour autant transformer complètement ou supprimer les disciplines mises en jeu. Aussi, plus de la moitié des auteurs traitant l’interdisciplinarité, l’utilise pour donner du sens dans et pour les apprentissages. Le sens, source d’intérêt, de désir, serait maintenu par les liens de complémentarité ou de coopération, d’interpénétrations ou d’actions réciproques. À travers l’interdisciplinarité, les enseignants qui sont apparentés à des “chefs d’orchestre”, créent des “ponts cognitifs” entre les différents savoirs disciplinaires afin de donner du sens aux apprentissages. Le Roy, Trohel et Attali évoquent aussi l’interdisciplinarité afin de former des élèves capables d’organiser seuls leurs connaissances plutôt que d’accumuler des savoirs en ignorant leur utilité.

Enseigner l’EPS 

L’EPS étant un enseignement qui évolue selon le temps et la société, nous devons nous intéresser à ses fondements et à ses caractéristiques, notamment à l’école primaire. Pour ce faire, nous allons approfondir le sujet avec différentes réflexions d’auteurs notamment en matière de didactique.

Définition de l’EPS

Selon les programmes 2020 : l’EPS a pour finalité de former un citoyen lucide, autonome, physiquement et socialement éduqué, dans le souci du vivre ensemble, tout au long de sa scolarité. L’EPS est une discipline d’enseignement scolaire obligatoire dispensée de la maternelle à la terminale. Cet enseignement permet aux élèves bien plus qu’une activité physique, idée reçue majoritairement de cet enseignement. Le dictionnaire Larousse définit l’EPS comme « l’ensemble des exercices corporels, pratiqués dans le cadre scolaire et universitaire, et destinés à l’entretien et à l’amélioration des qualités physiques ». Selon Pineau (didacticien) « le rôle de l’éducation physique n’est pas de se fixer pour tâche de faire apprendre des pratiques sociales existantes mais de faire acquérir des compétences et des savoirs dont les pratiques sont le support ». L’EPS est une discipline scolaire dont l’objet est l’éducation des conduites motrices par l’apprentissage de savoirs et de modes d’action fondamentaux en vue d’atteindre les objectifs, les connaissances et compétences fixés par les textes officiels. L’EPS est une discipline qui évolue sous de multiples influences (acteurs, textes, expérimentations, évolution de la société).

Spécificités et enjeux

Selon le Socle Commun de Connaissances, de Compétences et de Culture, l’EPS est présente dans tous les domaines : les langages pour penser et communiquer, les méthodes et outils pour apprendre, la formation de la personne et du citoyen, les systèmes naturels et les systèmes techniques et les représentations du monde et de l’activité humaine. En effet, l’EPS travaille plusieurs compétences qui servent ces différents domaines. Selon les programmes de 2020 pour les cycles 2, 3 et 4, l’EPS est constituée de cinq compétences à travailler qui sont :

➔ Développer sa motricité et apprendre à s’exprimer en utilisant son corps
➔ S’approprier, par la pratique physique et sportive, des méthodes et outils
➔ Partager des règles, assumer des rôles et des responsabilités
➔ Apprendre à entretenir sa santé par une activité physique régulière
➔ S’approprier une culture physique sportive et artistique.

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Table des matières

Introduction
1. Apports de la recherche actuelle
1.1. Interdisciplinarité
1.1.1. Définition
1.1.2. Pourquoi l’interdisciplinarité?
1.1.3. Quelle interdisciplinarité scolaire ?
1.2. Enseigner l’EPS
1.2.1. Définition de l’EPS
1.2.2. Spécificités et enjeux
1.2.3. L’ EPS en tant que discipline scolaire
1.3. Langues
1.3.1. L’enseignement des langues à l’école primaire
1.3.2. Méthodes d’apprentissage
1.3.3. La mémorisation d’une langue vivante étrangère
2. Cadre théorique
2.1. Un cadre théorique : l’action située
2.2 Les questionnements et la recherche envisagée
2.2.1. L’ interdisciplinarité
2.2.2 EPS
2.2.3 La problématique retenue
3. Méthodologie
3.1. Contexte
3.2. Mise en œuvre
3.3. Élèves étudiés
3.4. Procédures
3.5. Situations d’apprentissage proposées
4. Résultats
4.1. La co-détermination de l’action et la situation
4.2. Le caractère incarné de la cognition
4.3. Le caractère indéterminé de l’action, exploitant les ressources de la situation
4.4. L’action ou la cognition comme construction de significations partagées
4.5. Le caractère cyclique et répétitif
5. Discussion
5.1. Apports
5.2. Limites
5.2.1 Le contexte
5.2.2 Les difficultés des élèves
5.3. Prolongements / perspectives
6. Conclusion
Bibliographie
Sitographie
Annexes

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