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Dépouillement et rédaction
Le dépouillement des données constitue la dernièreétape de notre travail de terrain. Il consiste surtout à comptabiliser les résultats des enquêtes sur terrain. Cette phase est d’une grande importance, car tous les renseignements et les données collectées lors de travaux précédents sont inventoriés et analysés. On a dûs leclasser et répartir de façon à avoir des preuves et des illustrations aux arguments avancés dans les résultats. Elles nous ont servi à la fois de champ de réflexion lors des discussions et d’appui lors de la rédaction finale de la recherche.
Cadre conceptuel de la recherche
Au début, la géographie économique a été limitéela àdescription et à l’énumération des phénomènes économiques à travers des données chiffrées et des cartes. Une démarche qui n’est pas du tout loin de celle des économistes. Plus tard, les géographes sont conscients de l’importance de la distance et de la notion d’espac e. Le côté descriptif a été accompagné par la suite par des explications de faits localisés,d’où l’avènement de la théorie de localisation des activités économique.
CLAVAL P. (1984) [4], a même annoncé qu’n bon nombre de chercheurs et de théoriciens ont primé cette étude notamment vers lafin du XVIIe siècle. Parmi les précurseurs de la théorie de la localisation, on distingue des géographes et des économistes comme William Pretty en Angleterre, Bois Guilbert, Vauban, Von Thünen, Cantillon et Stewart. Leurs objectifs à cette époque consistent seulement à trouver la meilleure localisation pour une activité donnée mais aussi àconnaitre la meilleure activité à implanter en un lieu donné.
Après avoir procéder à l’épistémologie de la géographie économique, nous allons montrer l’évolution des théories de la localisation des activités économiques selon le contexte et dans le pays développé et sous-développé. Puis, nous onsall définir les caractéristiques de la ville d’Ambalavao à partir de la théorie des lieux centraux de Christaller et de Lösch. Notre réflexion est partie alors des relations qu’exerce la ville d’Ambalavao avec les grands centres urbains de la RN7 et les autres communes du District.
Le contexte économique d’évolution de la théorie de localisation des pays développés
La majorité des pays riches ont suivi les étapesde développement des activités économiques suivant trois phases. La première phasea été marquée par la révolution agricole qui a été enclenchée par la révolution industriellesuivie par la suite d’une structure de pays post industrielle ou les services se développent. Dans les pays développés, la croissance de la population active s’est accompagné de profondes mutations qui ont engendré un déclin de la paysannerie. L’essor de l’industrie après la révolution industrielle a fait augmenter la classe ouvrière. Il faudra attendre l’année 1960 pour que les emplois de bureau et le tertiaire progressent. L’extension du salariat en 1997 marque le déclin des professions indépendantes. Notons aussi que quelques pays d’Amérique ont connu les mêmes mutations que les pays de l’Europe et les NPI 4. Actuellement, dans ces pays, beaucoup d’activités attachées au tertiaire sont transférées dans les pays du Sud là où il y atant de main-d’œuvre. Dans ce marché de l’externalisation, les entreprises confient de plus en plus de fonctions à des prestataires de service, cantine dans une école par exemple. Ces entreprises se recentrent alors sur leurs activités principales. Parfois, elles délèguent unepartie de leurs activités aux entreprises des pays du Sud. Nous nous rejoignons à LETOURNEL J. (2 004) [21] pour dire que « ce phénomène a été baptisé «Business Process Outsourcing» (BPO) et se définit comme le transfert d’une partie de la production nationale de services dans des pays à bas coût suivi de sa réimportation sur le marché domestique » .
Actuellement, le BPO provient surtout des pays anglo-saxons et prospère à travers un bon nombre de pays. Les pays exportateurs sont constitués en général par les pays anglophones des continents américains et européens, à savoir les Etats Unis, le Canada et la Grande Bretagne pour l’Europe. Par contre, les pays récepteurs sont composés par les pays asiatiques, principalement l’Inde et par quelques pays anglophones d’Afrique. Le phénomène n’affecte que quelques pays francophones. Les services informatiques et les activités liées à la télécommunication sont les plus touchées par la délocalisation.
Cette nouvelle stratégie est dictée par troisraisons : il existe d’abord une motivation financière qui tient compte du rapport qualité-prix. Les sociétés détenteurs du marché essayent de maitriser les coûts de productions. Elles sont aussi à la recherche de l’excellence, c’est-à-dire elles ont recours à des spécialistes. A partir de cette stratégie, elles comptent garder une grande souplesse dans la gestion du personnel grâce au travail contractuel (1 à 2 ans) des prestataires de service. Ainsi, la société mère peut éviter le problème de licenciements.
Les théoriciens se sont penchés alors sur la recherche de théories afin d’expliquer l’espace et la manière dont on pourrait l’organiser par le biais de la localisation des activités économiques. Les théoriciens suivants sont parmi les plus connus et qui ont travaillé au service des pays développés. En 1826, Von Thünen a effectué une étude sur la localisation des activités agricoles. Il avait essayé d’analyser la logique des agriculteurs concernant l’activité à implanter dans leur terroir. D’après lui, le choix des agriculteurs tourne autour d’un noyau concentrique à partir de la ville vers l’extérieur suivant un ordre décroissant. Pour Von Thünen, la localisation des activités s’effectue en fonction de l’accessibilité au marché de la ville. Le marché représenté par la ville forme un état isoléau centre d’un système où les activités agricoles tournent autour. La théorie s’est concentrée surtout sur le principe du producteur qui ne pense qu’aux profits. La recherche de profits repose sur l’utilisation optimale de la surface et les coûts de transport.
Face à l’existence de certaines limites dans la théorie de Von Thünen, les autres chercheurs et théoriciens réagissent en essayant deproposer des modèles plus élaborés. Ricardo de son côté, a mis un point sur l’étude des sols et de sa fertilité associée par la suite aux rôles du marché et les pôles urbains suivant l’ anneau concentrique que Von Thünen avait avancé sans oublier la linéarité du coût de transport et de la distance. Il évoque ainsi l’hétérogénéité de l’espace.
Alonso a repris ce modèle de Ricardo, mais il l’a utiliséen dehors du monde rural, c’est-à-dire dans la zone intra urbaine. Il a développé le phénomène de la rente foncière et expliqué les raisons du choix de la classe aisée pour les banlieues et la décroissance de la densité de la population en périphérie.
Cantillon pense qu’il est nécessaire de considérer les villes dans les études de la localisation des activités économiques car ce sont des pôles de dynamismes économiques et régionaux. Ces villes sont des centres de consommation où résident les grands propriétaires fonciers cherchant à satisfaire leurs besoins.
Si ces différents modèles théoriques se sont concentrés essentiellement sur la localisation des activités agricoles, A. Weber en 1909 a apporté une sorte de progrès dans cette théorie de localisation. Il a essayé de trouver des réponses sur la meilleure localisation des activités industrielles et des services. Dans ce cas, il s’est penché sur la maximisation du profit à travers la reconsidération du coût de transport. Pour avoir beaucoup de bénéfice, il faut chercher à réduire les coûts de transport des intrants, de la main-d’œuvre par exemple et à mieux rapprocher le client pour minimiser le déplacement.
Les géographes commeAuguste Lösch et Walter Christaller ne s’y mettent que plus tard, avec la localisation des activités économiques à l’aide de la géographie économique. Ils ont repris les œuvres des précurseurs et ont mis su r route la théorie des lieux centraux qui sont surtout axés sur le rôle économique des centres urbains et la localisation des services. Ces courants de pensées ont été rejoints par des économistes, tels que Malthus et Ricardo, qui ont mis un accent sur l’économie spatiale. Ils ont fait l’étude sur l’équilibre entre la société prise dans son ensemble et les ressources. L’économie spatiale se développe en marge des sociologues et économistes par la suite.
Pour mieux appréhender l’étude de la répartitionpatiales des activités tertiaires dans le district d’Ambalavao, le modèle de Lösch et de C hristaller ont été choisi.
Essai d’application de la théoriede localisation dans les pays sous-développés
Si telles sont les étapes franchies par les pays riches avec ses éléments explicatifs, ces étapes ne sont pas suivies dans les pays sous-développés. Nombreuses sont les théories lancées pour expliquer la localisation des activités économiques. Cependant, bon nombre d’entre elles ont été évoquées à partir d’observation et d’analyse de la réalité dans les pays développés. Certains pays du Sud connaissent une croissance très importante du tertiaire sans avoir franchi l’étape de l’industrialisation. On dirait que ce phénomène est lié à la technologie qui s’est beaucoup améliorée vers les années 90. Cetransfert de technologie a été amplifié par l’externalisation des activités que les pays riches appliquent actuellement.
Le cas des pays sous-développés comme Madagascar n’est pas pris en compte, or il existe un écart entre ces deux grands groupes de pays. Les théoriciens ont tendance à standardiser les faits alors que les réalités sont différentes. L’application des modèles proposés est donc limitée pour le cas d’Ambalavao is on fait une étude de la localisation des activités économiques, notamment avec le renforcement de l’écart de développement actuel.
Etude de cas du district d’Ambalavao
Pour effectuer l’étude des activités tertiaires dudistrict d’Ambalavao Tsienimparihy, nous allons essayer d’appliquer la théorie des lieux centraux de Lösch et de Christaller aux réalités de notre zone d’étude.
La ville d’Ambalavao est classée parmi les villes satellites autour de la ville de Fianarantsoa après Ambositra selon la hiérarchie christallerienne. Les demandes au sein d’Ambalavao s’étendent au-delà de Fianarantsoa jusqu’à Antananarivo. Au niveau du district, la ville occupe une place centrale. Plusieurs fonctions dites « centrales » y sont localisées. Elle occupe à la fois la fonction administrative, économique, culturelle et sociale. Part rapport au reste du District, elle est la plus avancée et abrite un bon nombre de consommateurs. Dans cette théorie, la répartition des commerces et desservices dans les zones rurales en périphérie, interviennent plus fortement que les effets du coût additionnel de la distance. En ville, l’accessibilité en temps prime très largement sur al distance, des aspects beaucoup plus complexes sont à considérer à partir d’autres théories que les modèles de Christaller.
Le choix du centre le plus proche n’est pas systématiquement pratiqué par le consommateur si on prend l’exemple du district d’Am balavao. D’après notre enquête, nous avons vu qu’environ 40% du pouvoir d’achat des consommateurs sont dépensés lors de » voyages à buts multiples » à Antananarivo ou à Fiana rantsoa. Dans un lieu où les consommateurs s’approvisionnent simultanément pour des biens et services de niveau inférieur dans un centre de niveau supérieur, compensant ainsi une distance en moyenne accrue par le bénéfice d’une offre de services plusdiversifiée. Cette pratique tend à court-circuiter les plus petits centres et à renforcer la dimension des plus grands, donc provoque une hiérarchisation plus forte des centres, ce queprévoit la théorie. Les modèles spatiaux tels qu’ils ont été proposés par Christaller sont insuffisants d’emblée, car leur configuration repose sur l’hypothèse d’une répartition uniforme de la population à desservir. L’hypothèse contradictoire avec l’existence de centres induisent nécessairement de forts gradients centre-périphérie en termes de densité de population par xemple. C’est justement le cas d’Ambalavao.
PROCESSUS ET CONTEXTE D’EVOLUTION DE LA VILLE D’AMBALAVAO
Nous allons dégager dans ce chapitre, le processus et le contexte d’évolution de la ville d’Ambalavao afin que nous puissions déterminer sa position par rapport à l’axe grand Sud. C’est la raison pour laquelle, nous allons essayer de revoir l’histoire de l’implantation humaine, la naissance de la ville d’Ambalavao, la construction de la route du Sud, ainsi que l’extension de la ville et l’inégale répartition desa population. Tous ces éléments pourront nous aider à mieux comprendre l’organisation actuel le de l’espace.
Population ancienne soutenue par les migrations
La première installation humaine dans le bassin d’Ambalavao s’effectuait en altitude. Les guerres continuelles entre les seigneurs locaux appelés « Hova » en pays betsileo dès l’origine, ont fait choisir des sites d’habitats défensifs aux sommets de collines. Ces derniers offrent des terrasses protégées de tous côtés par ed profonds fossés aménagésDans. ces conditions, la grande plaine occupant le fond de la cuvette n’était pas très attirante au début de l’installation humaine. Les sites d’habitats les pl us recherchés étaient les vallons de l’Est, affluents de la Mananatanana, où les conditions de civilisation agraire et de ressources en eau étaient les plus favorables aux activités rizicoles. Ce sont alors les migrants originaires du Nord de la région de Mahaditra dans l’actuel district de Fianarantsoa qui ont soutenu le peuplement du grand bassin d’Ambalavao. Ces gens sont venus par vague depuis des siècles. Ils ont imprimé leurs traits fondamentaux à la population de la région.
Au temps du royaume de Madagascar, le Sud betsileo a été soumis à l’autorité des rois de Tananarive suite à une série d’attaques. Les soldats merina occupèrent alors une petite garnison à Ambohimandroso, au centre du bassin, qui devint ainsi le chef-lieu de la région.
Plus tard, le pays s’ouvre à l’Ouest et au Sud-oues t au domaine de la tribu Bara, celle-ci a de tout temps été considéré comme le grand peuple éleveur et semi-nomade du Sud. Dans les parties du betsileo, les sites défensifs étaient plus rares ou difficilement aménageables et les villages s’entouraient de très épaisses protectionsde cactées. A l’Est, la grande forêt limite les échanges avec le pays Tanala et les peuples de la côte Antaimoro principalement.
Ainsi, DUBOIS R.P (1938) [18] a parlé des principaux contacts avec l’extérieur qui se firent surtout au Nord par le col d’Ambalavao pendant que les migrants venus du reste du pays betsileo continuaient de peupler la région. Lemouvement de la population se caractérise par des déplacements qui se sont accélérés considérablement à partir de la colonisation, soit à l’intérieur du district soit à l’intérieur de la région Haute Matsiatra. Cette population continue jusqu’à présent de coloniser l’espace à travers les déplacements qu’elle effectue à l’intérieur de la région mais aussi grâce à la croissance démographique.
Une ville crée pendant la colonisation
PORTAIS M. (1974) [29], nous a donné de plus amples informations sur l’évolution de la ville d’Ambalavao. C’est surtout à travers l’his toire qu’il a pu identifier la place de la ville autrefois. La ville d’Ambalavao est née durant la colonisation. L’examen des cartes anciennes nous montre l’évolution qui se fit au profit d’Ambalavao après la conquête française. En 1886, la carte du capitaine SPASFIELD Olivier, éditée à Londres chez Mac Millan indique Ambohimandroso comme la seule « ville » de la région betsileo Sud alors qu’Ambalavao reste encore un simple village. Ainsi, la commune d’Ambohimandroso était choisie par l’autorité française colonisatrice comme poste de commandement pour favoriser la mise en place des structures coloniales et sa politique de pacification. La pacification de la région est achevée et l’on recherche l’accès facile de préférence aux positions fortes. Ambalavao, le premier village important de la « plaine de Tsienimparihy » fut naturellement appelée chef-lieu du territoire administratif par l’administration coloniale. Elle est parmi les premières villes construites après Ambohimandroso. Pendant ce temps, les commerçants merina désertaient peu à peu la commune d’Ambohimandroso pour venir s’installer à Ambalavao. Ces derniers furent les premiers à organiser de véritables courants ainsi que du tabac à mâcher pour les vendre vers la côte et à Antananarivo. Ils incitent les Betsileo à l’échange, ce sont eux qui introduisaient les premières fonctions urbaines dans le pays. Plus tard, Grâce au développement des échanges entre les résidents etesl migrants venant des grands centres urbains, telle que Fianarantsoa et Antananarivo, la commune urbaine d’Ambalavao fut dénommé chef-lieu du district depuis l’année 1900.Les fonctions administratives et de responsabilités exercées par le chef lieu du district sont devenues les principales causes de l’arrivée d’un flux de personnes en ville.
Son statut a été renforcé par la construction de laroute du Sud reliant Fianarantsoa et Ambalavao entre 1912 et 1916. Durant deux décennies, la petite ville d’Ambalavao resta le terminus de cette route, à laquelle elle doit sa pr emière phase d’expansion. Cependant, elle a été le plus grand marché aux zébus du Sud avant constructionla de la route en direction de Tuléar entre 1927 et 1939. Ce marché devient rapidement l’un des plus importants de l’île. C’est en effet à ce terminus que se rencontrait les troupeaux venus du Sud, et les marchands de bestiaux, descendus de Tananarive principalement. L’afflux de marchands de zébus favorisa le développement de l’activité commercialeà Ambalavao qui fait sa renommée par la suite.
Ce n’est qu’en 1957 que le bitumage de la route de Fianarantsoa à Ambalavao fut achevé. Après la construction de cette route, la ville d’Ambalavao se développe petit à petit avec l’accroissement simultané de la population et les migrations.
Présence d’un seul centre urbain
L’espace urbain d’Ambalavao présente une physionomie conforme à toutes les anciennes petites villes coloniales malgaches. Le plan de la ville reflète encore le processus d’urbanisation lancé à cette époque. Ambalavao est structurée suivant un plan linéaire. L’espace urbain est traversé au centre par une rue principale bitumée. Les autres rues sont presque perpendiculaires à la principale. Plus tard , un plan d’urbanisme et des aménagements ont été entrepris par l’administration malgache pour offrir de belles perspectives et faciliter la circulation. Des transformations internes, telles que l’adduction d’eau, l’électrification de la JIRAMA et la réhabilitation des bâtiments administratifs vétustes (écoles, bureaux administratifs) ont été dictées par les nécessités.
Ensuite, on remarque également l’extension classique de la périphérie, soit par le développement des centres de service, à savoir le Collège d’Enseignement Général (CEG), le lycée, le Centre de Santé de Base (CSB), et du commerce, soit par la création des nouvelles formes de logement ou de construction de nouveau Fokontany. La possibilité d’extension est l’avantage primordial du site d’Ambalavao. L’aménagement et l’exploitation des zones agricoles environnantes garantissent leur sécuritééconomique.
La croissance urbaine a été aussi dictée par l’implantation des migrants. Ces derniers viennent de la région Haute Matsiatra composées principalement des fonctionnaires et des commerçants. Ils louent d’abord un appartement dans les quartiers centraux peuplés, puis ils s’établissent en famille dans la périphérie en construisant de logement. Ainsi, la croissance spatiale de la ville continue et le mode d’installation des divers groupes humains a favorisé la formation des Fokontany différenciés. Ces différents Fokontany, voire même les divers quartiers constituent l’armature urbaine et marquent la dynamique de la ville. L’extension urbaine se fait suivant la partie Nord et Sud de la RN7 (cf. figure n°03).
Occupation de l’espace : habitat et construction
Le paysage urbain se caractérise par la coexistenced’une habitation traditionnelle et d’une habitation de type moderne. L’association des immeubles à étage avec véranda, typiquement betsileo et d’un ensemble des bâtiments administratifs très récents, rénovés ou en construction, donnent une autre image de la ville, celle d’un centre urbain.
Le tracé de la rue partage tout de suite la ville d’Ambalavao en Fokontany si on se réfère à la division administrative actuelle. On distingue 22 Fokontany qui se divisent en plusieurs quartiers dont sa création et sa localisation se caractérisent selon les fonctions remplies ou selon l’origine des occupants. La quasi -totalité des bâtiments administratifs sont construites en dur, de même pour les maisons d’habitation des commerçants indiens et nationaux nantis. Les plus anciennes constructions sont en briques rouges. Tous les services publics déconcentrés et la résidence des responsabl se sont concentrés dans le quartier administratif. La présence de l’unité administrative a permis de créer un centre urbain et a contribué à sa croissance.
Les infrastructures économiques, tels que la place du marché, les magasins de vente, les hôtels et les restaurants se sont implantées dans le quartier commercial. En outre, les chinois avaient construits des maisons d’habitations en dur, des grands magasins de vente de type moderne le long de la rue principale.
AMBALAVAO EN ETROITE RELATION AVEC LES GRANDS CENTRES URBAINS DE L’AXE SUD
Dans ce chapitre, nous allons essayer de déterminerles échanges existant entre la ville d’Ambalavao et les autres centres urbains de l’axe Sud en termes d’activités de services afin que nous puissions dégager la place de ce centre dans ce grand espace géographique.
La ville d’Ambalavao, un relais administratif
La politique de déconcentration de l’administration conçue à Madagascar constituait une stratégie déterminante en vue du développementde l’économie, mais aussi et surtout de la consolidation de l’administration publique. Cette structure a été concrétisée par la mise en place des directions régionales et interrégionalesdes ministères. Ces dernières tiennent une grande fonction de responsabilités et représententles différents ministères au niveau des régions et au sein des districts. Nombreux sont lesreprésentants des services publics dans le chef-lieu du district d’Ambalavao, à savoir le serv ice du ministère de l’environnement, des eaux et forêts, celui du ministère de finance et debudget à travers le centre fiscal et le bureau de la perception du trésor public. La direction interrégionale de l’agriculture, de l’élevage, et de la pêche, celui de la santé, de l’éducation nationale et de la sécurité intérieur y sont aussi. Tous ces services assurent la gestion et le bon fonctionnement des affaires publics et parapublics locaux.
En effet, l’administration se charge des fonctions de commandement public, subit l’idéologie politique que prônaient les différents régimes au pouvoir.
6D’après le dictionnaire en ligne wikipedia, une démarche multiscalaire a pour but de comprendre l’organisation et l’aménagement d’un territoire en l’étudiant à différentes échelles : mondiale, nationale, régionale, locale.
Chaque service a son rôle respectif et joue un rôle de représentant de l’Etat central et de la direction régionale et interrégionale des ministères. Malgré la présence de ces représentants ministériels, la prise de décision dépend de la direction interrégionale de Fianarantsoa et du ministère de rattachement à Antananarivo. Cette dépendance ne se situe pas seulement au niveau de la prise de décision, mais touche également certain service comme la justice. Le district d’Ambalavao ne dispose pas de tribunal pour traiter les affaires judiciaires malgré l’existence d’un greffier rattaché aux services du district. Ce greffier se charge uniquement des enquêtes judiciaires, de recevoir des dossiers et des plaintes, pourtant l’affaire est toujours traitée au sein de tribunal de Fianarantsoa.
Beaucoup de personnes se rendent alors, de temps en temps vers Fianarantsoa pour les affaires judiciaires et administratives. Cette demande de service est facilitée par les lignes de transport reliant Ambalavao à Fianarantsoa et les s ervices postaux. Ces derniers jouent encore un rôle majeur en tant qu’établissement public à ca ractère industriel.
Les trois bureaux de poste du District sont localisés notamment au cœur du centre ville d’Ambalavao (cf. photo n° 01) ; dans la commu ne rurale d’Ambohimahamasina et celle d’Ankaramena assurent les liaisons postales intérieures et extérieures District. La poste cherche à satisfaire les besoins publics à travers les offres de services variées qu’elle procure. Le Bureau Postal Rural (BPR) de la commune urbaine d’Ambalavao est le plus visité, il enregistre environ 50 clients par jour, selon l’enquête auprès du responsable de la poste d’Ambalavao. La vente de timbres ou d’enveloppes déjà des timbrés appelées vonona, tokotelo et passero reste le principal service demandé par les clients. Outre la transmission de courriers et colis, la poste d’Ambalavao procure aussi un service de transport qui relie le District avec la ville de Tuléar.
La société privée et anonyme colis express (cf. photo n°02) figure parmi les distributeurs de courriers et de colis à Ambalavao depuis l’année 2004. Durant ces 5 années de service, ses clients ne cessent de s’accroitre, elle y reçoit 5 à 10 clients par jour et 10 à 20 clients chaque fin du mois et le jour de marché, selon l’enquête auprès du responsable de colis express.
Les parents habitants dans les communes rurales périphériques sont les principaux clients de la société colis express et de la poste.Ils envoient de l’argent et de paquetage pour leurs enfants qui étudient principalement à Antananarivo, à Tamatave et à Mahajanga.
Certains utilisent ce service pour l’envoi urgent des dossiers administratifs comme le diplôme, la procuration, le casier judiciaire, etc.
En tant que chef-lieu du district, Ambalavao abrite les bureaux régionaux des ministères et des grandes entreprises. Elle joue donc le rôle d’a ntenne entre l’administration centrale et la population. Cette liaison ne se limite pas au niveau de service administratif, mais se poursuit dans le domaine du tertiaire marchand.
Tertiaire marchand dominé par des échanges etluxf
Ambalavao, nœud d’activités commerciales
Les activités commerciales du district se concrétisent à travers les différents marchés où s’articulent les flux de marchandises y existants. On distingue parmi lesquels le marché de bovidés et la commercialisation de gros.
Développement de la commercialisation des bovidés
Le marché aux zébus d’Ambalavao exporte environ 9.00 têtes tous les ans vers la capitale et de 4.000 têtes vers la côte Est. Les bétails vendus dans ce marché viennent généralement de la partie Sud et Sud-ouest de l’île. Selon le rapport de l’Atelier sur le Programme de Développement Economique d’Ambalavao en 2004, environ 10.000 têtes des zébus venus à Ambalavao sont originaires du grand Sud, les 6.000 têtes proviennent du Sud-ouest. Ce marché forme ainsi un point de rencontre des opérateurs économiques et des éleveurs. Cette situation va augmenter la circulation de monnaie à travers les échanges commerciaux.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL DE L’ETUDE
CHAPITRE I : LES TECHNIQUES DE RECHERCHE ADOPTEES
1.1 La démarche suivie
1.1.1 Choix du milieu d’étude et du sujet
1.1.2 L’objectif, l’hypothèse et la démarche de l’étude
1.1.3 La pré-enquête
1.1.4 Investigation sur terrain
1.1.5 Dépouillement et rédaction
1.2 Cadre conceptuel de la recherche
1.2.1 Le contexte économique d’évolution de la théorie de localisation des pays développés
1.2.2 Essai d’application de la théorie de localisation dans les pays sous-développés 17
CHAPITRE II : PROCESSUS ET CONTEXTE D’EVOLUTION DE LA VILLE D’AMBALAVAO
2.1 Population ancienne soutenue par les migrations
2.2 Une ville crée pendant la colonisation
2.4 Une population inégalement repartie dans l’espace
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : INTERDEPENDANCE DES ACTIVITES DE SERVICES D’AMBALAVAO AUX GRANDS CENTRES URBAINS DE LA RN7
CHAPITRE III : AMBALAVAO EN ETROITE RELATION AVEC LES GRANDS CENTRES URBAINS DE L’AXE SUD
3.1. La ville d’Ambalavao, un relais administratif
3.2 Tertiaire marchand dominé par des échanges et flux
3.2.1 Ambalavao, nœud d’activités commerciales
3.2.2 Ambalavao, zone d’accueil et d’attraction touristique
3.3 Les tertiaires sociaux : d’une faible couverture vers la dépendance
3.3.1 Absence d’enseignement supérieur au niveau du district
3.3.2 Insuffisance des infrastructures sanitaires
CHAPITRE IV : LA VILLE D’AMBALAVAO, UN POLE D’ATTRACTION POUR SA PERIPHERIE
4.1 Ambalavao, le chef-lieu du district
4.2 Ambalavao, un centre polarisateur de ses communes environnantes
4.2.1 Centre de collecte et de distribution commerciale
4.2.2 L’importance de la station service TOTAL dans la ville
4.2.3 Dépendance des attraits touristiques en périphérie de la ville
4.2.4 Ville, lieu d’encadrement agricole et d’animation rurale
4.3 La ville d’Ambalavao, le mieux équipé en services sociaux
4.3.1 Faible taux de couverture sanitaire généralisé
4.3.2 Insuffisance d’établissement d’enseignement secondaire dans les communes rurales
4.3.3 Recours au service de sécurité de proximité
4.3.4 Les autres activités tertiaires génératrices des services
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : LE TERTIAIRE, UN SECTEUR PORTEUR MAIS FRAGILE
CHAPITRE V : LES CONTRAINTES LIEES AU SECTEUR TERTIAIRE
5.1 Les facteurs externes : la dépendance face à la conjoncture politique nationale
5.1.1 Le tourisme : le secteur le plus vulnérable
5.1.2 Fragilité des autres branches d’activités de services
5.2 Les facteurs internes
5.2.1 Le développement de la concurrence déloyale
5.2.2 L’existence des intermédiaires
5.2.3 L’insuffisance de fonds
5.3 Prolifération du secteur informel
5.4 Insuffisance des infrastructures et de personnels publics dans le tertiaire social
CHAPITRE VI : L’INEVITABLE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES DE SERVICES66
6.1 Tendance vers la tertiarisation de l’économie du District
6.1.1 Etats de lieux des différents secteurs d’activités
6.1.2 Bilan des services et l’emploi dans le secteur tertiaire
6.2 Dynamique spatiale et économique du tertiaire
6.2.1 Le secteur tertiaire et l’extension urbaine
6.2.2 Réduction de la dépendance des campagnes vis-à-vis du centre urbain
6.2.3 Le tourisme, un secteur consommateur d’espace
6.3 Etude prospective de développement du secteur tertiaire dans le district d’Ambalavao
6.3.1 La mise en place d’une règlementation sur l’aménagement du territoire
6.3.2 Amélioration de la qualité et l’accès aux services publics
6.3.3 Valorisation des activités touristiques
6.4 Perspective de travail de recherche en doctorat
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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