Interaction des langues et des cultures en classe de FLE

Le français langue étrangère :

   Le français en tant que la langue du colonisateur, le locuteur algérien ne peu que la dénier dans le territoire national, vu qu’il porte des représentations de rejet, de haine et de mépris. Après l’indépendance, la république algérienne lui attribue le statut de langue étrangère. Actuellement avec ce même statut, le français occupe une place prépondérante au sein de la société algérienne, s’étalant sur de divers domaines d’activités (sociales, éducatives, économiques…), en particulier c’est une langue apprise à l’école. Le français langue étrangère renvoie désormais, à une conception de la langue comme langue des échanges de la vie courante. Une langue qui offre beaucoup plus d’accès au savoir scientifique.

Le paysage linguistique en Algérie :

   Le paysage linguistique en Algérie est très complexe, compte tenu de son histoire et sa géographie, on y retrouve plusieurs variétés langagières, du berbère, de l’arabe et du français, Saïd Abdelhamid « le problème qui se pose en Algérie ne se réduit pas à une situation de bilinguisme mais peut être envisagé comme phénomène de plurilinguisme », l’omniprésence de ces trois langues (berbère, arabe et français)dans la société algérienne, dont chacune de ces langues exacerbe fortement les enjeux de l’identité culturelle dont cette dernière se diversifie d’une communauté à une autre en s’étalant sur systèmes langagiers distincts :
Le berbère : Face à l’islamisation et l’arabisation de tout le Maghreb, le berbère, dite langue amazigh, parlée par la minorité de la population Algérienne, qui s’étendait dans quelques îlots disséminée un peu partout dans le pays dont deux tiers en Kabylie. Après un long combat contre le recule de son statut, son usage dans tout les domaines et sa revalorisation à l’échelle nationale, elle est désormais introduite dans le système éducatif algérien notamment dans les médias, ce qui a particulièrement changé la donne en sa faveur, et son officialisation reste jusqu’à nos jours à l’écart (reconnue comme langue nationale depuis 2005).
L’arabe : Il existe deux variétés de l’arabe en Algérie, l’arabe classique pourvu d’un prestige important réservé à l’usage officiel uniquement, et l’arabe dialectal ou « daridja », qui moins valorisée par les politiques linguistiques du pays, mais constitue la langue véhiculaire du pays.
 L’arabe classique : Cette variété de l’arabe est exclusivement apprise par le biais des institutions scolaires, et son utilisation se limite à des contextes formels et particuliers « (…) cette langue surnommée, surévaluée d’essence divine, modèle de la littérature classique et moderne (…) »20, elle est l’outil symbolique de l’identité arabo- musulmane, elle est omniprésente dans l’enseignement et toute les institutions étatiques puisque elle est placée comme langue officielle de l’état algérien.
 L’arabe dialectal :Cette variété de l’arabe demeure le premier instrument de communication pour la majorité des locuteurs algériens « l’arabe dialectal est la langue maternelle de 72% de la population algérienne »21, employée dans des situations de communication diverses informelles, intimes, entre amis, entre famille…etc. L’arabe dialectal est exclu de toute forme d’institution gouvernementale, il n’est ni codifié ni standardisé, c’est un langage essentiellement oral.
Le français : Le français était l’unique langue officielle de l’Algérie lors de la période coloniale (1830-1962), puis avec l’indépendance et la politique d’arabisation,son recule et son rejet devient flagrant, vu que son statut est celui de langue étrangère, malgré cela son usage est encore largement répandu dans de divers domaines, où il est à la fois une langue académique avec un registre soutenu avec la prolifération des écoles privée qui font de la langue française la langue d’enseignement, désormais en 2006 le français langue étrangère est introduit dès la troisième année primaire.

La dimension culturelle du FLE :

  La culture constitue le répertoire varié et hétérogène des traits qu’un groupe social a générés, stockés, puis sédimentés au cours de son histoire. Elle est un processus en perpétuelle évolution étant donné qu’elle est influencée par d’autres cultures. La définition du concept « culture » s’étale sur un champ de réflexion binaire. La langue et la culture sont en étroite corrélation, la langue est à la fois un élément qui compose la culture d’une communauté et l’instrument à l’aide duquel l’individu va verbaliser sa vision du monde. Elle porte en elle tous les éléments et les traces culturels d’une société, c’est à travers les mots qu’on découvre les valeurs des peuples et c’est la langue qui concrétise la pensée, à l’instar de cette idée, on peu envisager que : « L’acquisition d’une langue étrangère ne peut pas se réaliser efficacement si on distingue l’aspect « utilitaire » de l’aspect « culturel ». Une langue maîtrisée est un atout pour la réussite professionnelle dans lemonde du travail (qui demande plus en plus la connaissance des langues étrangères) et le moyen le plus objectif de connaissance de l’Autre à travers une réflexion entretenue sur l’identité/ Altérité. » Actuellement en Algérie, on considère l’apprentissage du FLE y compris sa culture, comme un processus de reconstruction permanente ou prise de conscience de représentations de spécificités culturelles de l’apprenant vis-à-vis de la culture véhiculée dans la langue en cours d’apprentissage, par le biais du contact au sein de la classe. La valeur de la culture dans l’enseignement/apprentissage du FLE est aujourd’hui admise pour communiquer efficacement dans des situations réelles, s’enrichir intellectuellement, accomplir des tâches dans la société, franchir les barrières de l’ethnocentrisme et l’ouverture sur l’autre. La culture reste le véritable vecteur de valeurs de sa propre langue, dont la dimension culturelle réside dans le privilège irréversible de « identité/ altérité »

Emergence d’une nouvelle didactique des langues et des cultures

   Avec l’apparition de l’approche interculturelle dans les années 1970, dans un contexte mené sur les réflexions du Conseil de l’Europe en matière de l’immigration et l’éducation, l’enseignement d’une langue ne peut se dissocier de la culture qu’elle véhicule, « L’enseignement de langue constitue un moment privilégié qui permet à l’apprenant de découvrir d’autres perceptions et classifications de la réalité, d’autre valeurs, d’autre modes de vie…, Bref, apprendre une langue étrangère cela signifie entrer en contact avec une nouvelle culture. »En effet, avec l’approche communicative les objectifs de l’enseignement des langues étrangères sont modifiés, d’où l’anticipation des études interculturelles en envisageant la culture comme un système de valeurs, de connaissances et règles sociales régissant les individus et les groupes, la composante culturelle s’instaure comme élément essentiel de la compétence communicative. Désormais la didactique du FLE évoque l’automatisme de la confrontation de deux systèmes linguistiques qui engendre nécessairement celle des cultures véhiculées par les deux langues en contact. Etymologiquement, le terme « culture » vient du latin cultura définissant au sens propre au travail de la terre et des champs. Au sens figuré, Cicéron l’utilisait pour définir métaphoriquement la culture de l’âme, soit la formation de l’esprit par l’enseignement. La notion de « culture », d’usage fréquent, est appliquée à des domaines aussi variés, tel que la philosophie, la sociologie, l’anthropologie, l’éducation…etc., elle n’a pas de définition consensuelle, chaque spécialiste la définit différemment d’un autre. Selon l’UNESCO « La culture dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels et effectif, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain,les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. ». Depuis quelques années, la composante culturelle s’impose progressivement comme un objet à part entière de l’enseignement/apprentissage du FLE, d’où la vision culturelle s’est élargie par une réflexion pragmatique adoptée par l’approche communicative, sur l’étude des différentes conceptions de langue cible et de sa culture qu’elle véhicule. R.GALISSON distingue la culture cultivée de la culture partagée, dont la première « regroupe l’ensemble des connaissances acquises par un être humain, son instruction, ses savoirs encyclopédiques : la littérature, la géographie, l’histoire, la science…etc. »25, la seconde « correspond aux savoirs et pratiques qui sont transmis et partagés par un groupe social qui a une langue en commun,cette culture partagée permet de vivre en société ». La didactique du FLE dans le cadre enseignement/apprentissage de langue et culture étrangère, l’apprenant est amené à une prise de conscience interculturelle dans un ordre cognitif, une construction intellectuelle afin de réussir l’acquisition des divers comportements culturels étrangers, qui aident l’apprenant à savoir discerner les ressemblances/ divergences entre la culture étrangère et la culture maternelle, pour s’en servir pour une meilleure communication.

Les finalités didactiques de l’enseignement de la culture

   La composante communicative dans la didactique de l’enseignement du français langue étrangère va de pair avec la composante culturelle à tous les niveaux de l’apprentissage de la langue. Selon C. SPRINGER, «(…) l’approche communicative s’inscrit dans une pédagogie du contrat, considérée comme seule capable d’envisager la recherche du compromis entre les besoins objectifs, la commande sociale, et les attentes ou besoins spécifiques de l’apprenant. » Sous l’influence de ce contexte, l’apprenant est appelé à s’adapter à l’omniprésence de la diversité culturelle dans son apprentissage de la langue cible, dont la rencontre de cette identité étrangère s’effectue par le biais d’échanges et de contacts avec la culture étrangère, tout en prenant conscience des similarités et des distinctions ambivalentes dans les identités, l’apprenant cherche à s’approprier la langue française avec son contenu culturel, « (…) l’apprenant n’est pas seulement un individu qui emmagasine passivement des connaissances, c’est une personne qui participe activement à son apprentissage parce qu’elle s’est fixée des objectifs personnelles à réaliser.» Cependant, la didactique du FLE est centrée exclusivement sur la dimension linguistique de la langue cible (grammaire, lexique, phonétique, etc.) n’est plus satisfaisante, selon C.KRAMCH, les pratique d’enseignement, doivent viser à « développer chez les apprenants l’esprit critique, l’analyse linguistique, les stratégies d’interprétation et de traduction, la conscience historique et politique, la sensibilité sociale et la perception esthétique ». Selon le CERCR, dans le contexte européen, apprendre une langue, c’est acquérir des compétences communicatives et des compétences générales qui peuvent être ciblées dans une perspective interculturelle.

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Table des matières

Introduction générale
I. Chapitre n°1: Investigations théoriques
Interaction des langues et des cultures en classe de FLE
Introduction
1-1-L’enseignement/ apprentissage du FLE
1-1-1-Le français langue étrangère
1-2-Le paysage linguistique en Algérie
1-2-1-Le berbère
1-2-2-L’arabe
1-2-3-Le français
1-3-La dimension culturelle du FLE
1-4-L’émergence d’une nouvelle didactique des langues et des cultures
1-5-Les finalités didactiques de l’enseignement de la culture
Conclusion
II. Chapitre n°2: Investigations théoriques
Interculturel et enseignement/apprentissage du FLE
Introduction
2-1-Vers une conceptualisation de l’interculturel
2-1-1-Le multiculturalisme et l’interculturalité
2-1-2-Les représentations et les stéréotypes
2-1-2-1-Les représentations
2-1-2-2-Les stéréotypes
2-2-La compétence interculturelle
2-2-1-les composantes de la compétence interculturelle
2-2-1-1-Le savoir
2-2-1-2-Le savoir faire
2-2-1-3-Le savoir être
2-3-Développer une compétence interculturelle en classe de FLE
2-3-1-L’interculturel et la citoyenneté
2-3-2-De l’identité à l’altérité
2-3-2-1 L’identité
2-3-2-2 L’altérité
2-3-3-Le rôle de la classe
2-3-4-L’enseignant, un médiateur culturel
2-4-Les obstacles à la rencontre interculturelle
2-4-1-Les préjugés
2-4-2-L’ethnocentrisme
2-4-3-La déculturation
Conclusion
II. Chapitre n°03 : Expérimentation et analyse des corpus
Introduction
3-1-Analyse des contenus (inter) culturels des textes littéraires
3-1-1-La grille retenue d’analyse des supports textes
3-1-2-Analyse des textes
3-2-Analyse du questionnaire
3-2-1-Déroulement de l’enquête
3-2-2-Description du questionnaire
3-2-3-Choix du public
3-2-4-Analyse des résultats
3-2-5-Interprétation des résultats
Conclusion
Conclusion générale
Références bibliographiques

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