INTEGRATION SPATIALE DES ACTIVITES AGRICOLES ET DES SYSTEMES DE PRODUCTION

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Une vie de relation handicapée par les problèmes d’infrastructure :

Les voies de communication constituent une des principales base du développement d’une région, voire d’un pays. La possibilité et lafacilité des communications d’un milieu rural avec les autres favorisent les échanges et exhortent différentes activités de développement. La commune rurale d’Ambodimotso-Sud n’a qu’une route nationale, c’est la RN 32 qui traverse cette zone.

Rôles et état de la route nationale RN32 :

Une route de liaison avec les zones limitrophes :

La RN32 traverse la commune rurale d’Ambodimotso-Sud sur une distance de 40km. C’est une « porte » d’ouverture qui relie Antsohihy , Befandriana-Nord, en passant par Ambodimotso-Sud et ce jusqu’à Mandritsara. Des comm erçants tananariviens qui arrivent en masse surtout au moment du marché hebdomadaire du mardi, apportent généralement des marchandises telles que friperies,…

Une route de liaison fiable 

Depuis les années 1990, au moment où la RN 32 a étégoudronnée, les routes deviennent de plus en plus praticables, surtout vers les zones limitrophes. Les échanges commerciaux deviennent de plus en plus importants. L’on note une affluence de commerçants et de collecteurs de paddy. Le frais de transport a baissé par rapport à ceux des autres communes, où les voies de communications ne sont pas bitumées.
Les transporteurs sont en général originaires de Befandriana-Nord. Des taxis-brousses au nombre de dix assurent la navette tous les jours entre Befandriana-Nord–Ambodimotso-Sud, moyennant 2500 Ariary pour 18 km. Des taxis-brousses qui font la navette entre Mandritsara- Befandriana-Nord–Antsohihy transporten t également les voyageurs à destination d’Ambodimotso-Sud. Bien que deux coopératives de transport : le KOFIA et SONATRA assurent les lignes régionales, l’irrégularité des taxis- brousse est notoire à Ambodimotso-Sud. Pendant les jours ouvrables, un à deux taxis-brousse rendent service à la population. Mais parfois, les transporteurs refusent d’y aller, à cause du faible nombre de passagers. (Photo n°6, p37)
Par contre, pendant les jours de marché, surtout pendant le « Maintany », le trafic augmente ; quatre à six taxis-brousses fonctionnent pour relier Ambodimotso-Sud au chef-lieu du district et deux à quatre navettes font le trajet Ambodimotso-Sud – Pont-Sofia. Cette irrégularité de liaison avec Befandriana-Nord conforte l’influence du Pont-Sofia, avec un grand marché de consommation, une multitude d’établissements commerciaux et des grossistes de marchandises diverses.
Les camions transporteurs réservés aux marchandisesy passent en général pendant le marché du mardi. Ils transportent à leur retour du riz blanc pour la destination généralement vers Ambanja, Nosy-Be, Ambilobe, Diego Suarez et Mahajanga. (Photo n°7, p37)

Une route en voie de dégradation:

Après 5ans seulement de construction, c’est-à-dire depuis l’année 1995 la destruction, de la RN32, s’accélère car non seulement les passages des camions transporteurs se sont multipliés, mais aussi les fraudes sur le tonnage telles que la surcharge la détruisent également. D’autre côté, les catastrophes naturelles, telles que le cyclone et l’inondation la détruisent aussi. Par exemple récemment le passagedes cyclones Jaya, et Indlala.
L’aménagement et l’entretien de la route nationale relèvent de la compétence du Ministère des Travaux Publics. Ainsi, la RN32 a récemment bénéficié d’un financement de la Banque Mondiale pour sa réhabilitation. Mais le système d’entretien systématique et permanent en régie par le cantonnement a été abandonné au profit des travaux d’entretien confiés aux petites et moyennes entreprises.
Certes, les « Fokonolona » contribuent à l’entretie n de certains passages difficiles si c’est dans leur intérêt, par exemple, pour l’évacuation des produits agricoles. Or, leur capacité technique fait souvent défaut. Effectivement, le fait de boucher les nids de poules avec des blocs de pierres, ne fait qu’accélérer ladégradation des pistes, au premier passage des voitures, ces pierres se déplacent et bloquentquelques fois la circulation.

Des infrastructures inter-fokontany non viables: (Croquis n°5, p40)

A part la RN 32, aucune route inter-fokontany n’est goudronnée. Pourtant, il y a trois autres types d’infrastructures routières dans la commune rurale d’Ambodimotso-Sud.

La Route d’Intérêt Régionale (RIR):

Elle relie Ambodimotso-Sud, à la commun e rurale de Tsarahonenana, en passant par le Fokontany, de Marohazo, sur une distance de 25km, où la charrette et les tracteurs sont les moyens de transport les plus utilisés (photo n°8, p39). Cela explique la médiocrité de l’état de cette route qui est également aggravée par les aléas climatiques.
Toutefois, la charte routière qui régit l’aménagement et l’entretien des RIR reste souvent non appliquée. Il appartient à l’Etat en effet de prendre ses responsabilités. Mais, le budget disponible n’est pas toujours assez suffisant pour assurer les travaux d’entretien.

Les pistes jeepables :

Les pistes jeepables, sont des voies d’accès qui relient Ampotamainty, Marolampy-haut, Marolampy-bas, Marohazo, au chef-lieu de la commune. Ces pistes sont en principe construites par les travaux communs de fokonolona avec comme outils « l’Angady ». En effet, les infrastructures ne durent pas longtemps. Une saison de pluie suffira de les détruire. D’autant plus que les fokonolona n’arrivent pas à assurer l’entretien annuel.
Les moyens de transport les plus utilisés sont : lacharrette, la bicyclette, et transport à dos d’homme. Puis la charrette est un moyen indis pensable de transport tirée uniquement par un zébu mâle appelé localement « Savaly » qui n’est jamais remplacé par une femelle. (Photo n°9, p39)

Le sentier :

Le sentier représente la plupart des voies d’accèsde la commune. C’est une voie très étroite, même la charrette, ne peut pas y accéderDonc,. ici le seul moyen de transport, c’est le système de transport à dos d’homme.
En ce qui concerne les voies fluviales, la commune ne dispose pas en général de plan d’eau pour cette activité, sauf pour les pêcheursdu fokontany de Mazava. On y utilise en général des petites pirogues de capacité très réduite pour amener les poissons pêchés sur le bord du lac.
En résumé, nous pouvons dégager quelques caractéristiques de la commune rurale d’Ambodimotso-Sud en relation avec les voies de communication. La commune est départagée par la RN32. A partir de cette voie communale, nous pouvons dire que la partie orientale de la commune rurale d’Ambodimotso-Sud est peu desservie, tandis que l’ouest comprend un chevelu de pistes jeepables et de sentiers temporaires. En effet, la zone reste enclavée et souffre de l’impraticabilité des voiesde desserte pendant la saison de pluie.

Le marché du chef-lieu de la commune, un pôle de dynamisme local :(Photo n°10, p42)

En tant que chef-lieu de commune, Ambodimotso-Sud a son marché hebdomadaire chaque mardi.

Une vitrine de la commune entière :

Nous parlons ici de vitrine, parce que tous les produits qui existent dans la commune sont vendus sur ce marché. Autrement dit, si on veut connaître les produits existants dans la commune entière, il suffit de visiter le marché hebdomadaire, où tous les produits agricoles, d’élevage, artisanaux sont exposés.

Un lieu d’échanges:

Vue l’affluence des vendeurs et des acheteurs, le marché constitue un lieu d’échange pour la population qui entre en contact avec l’économie monétaire. Il est en général accessible pendant l’hiver (le maintany) et offre divers produits : produits agricoles, produits d’élevage, le PPN et des friperies.
L’importance des échanges évolue en fonction du calendrier monétaire des paysans. Pendant la période de « maitso ahitra », où les produits agricoles sont rares, la capacité monétaire des paysans devient faible, il en est demême pour leur pouvoir d’achat. Tandis que durant le « maintany », c’est-à-dire la saison de r écolte la circulation monétaire s’accroît et la fréquentation du marché augmente aussi. Il faut noter que le plus grand échange commercial dans notre zone d’étude concerne le riz, qui est vendu en kapoka et le paddy en bidon. Les produits maraîchers sont vendus en tas « trôkony » . Nous avons remarqué que les habitants d’Ambodimotso-Sud n’ont pas encore l’habitude d’uti liser la balance.

Un carrefour pour les communes environnantes :

Le marché du mardi constitue aussi un carrefour pour les vendeurs des produits agricoles des communes environnantes, comme la commune rurale de Maroamalona, Tsarahonenana. Ils se sont ensuite ravitaillés enmatière de PPN et de tissus. L’’attraction de ce marché peut atteindre jusqu’à un rayon de 30 à 5 0km ou plus.
Bref, nous pouvons affirmer que les infrastructures sont dépendantes d’un seul axe qui ne suffit pas de garantir une communication efficace. Pourtant, l’attraction du marché est considérable, grâce à la route nationale n°32 qui t raverse la commune.
En conclusion de la première partie, notons que les conditions géographiques de développement des activités agricoles sont à la fois physiques et humaines. Ces conditions sont plus ou moins favorables à cause de l’aridité progressive des sols surtout pour la riziculture et des plans d’eau qui sont difficiles à maîtriser. Cependant, la zone a l’atout du climat pour les activités agricoles, surtout pour la pratique des cultures de contre-saison. Les lacs sont aussi un grand potentiel pour la pêche.
Les caractéristiques socio-culturels de la population influent beaucoup sur la mise en valeur de la zone. La zone connaît des problèmes de scolarisation, de l’insuffisance de la couverture sanitaire, de l’insécurité alimentaire.Ces conditions constituent d’une part des contraintes que la population paysanne devrait contourner et d’autre part des atouts dont elle peut profiter par une organisation rationnelle, afin de lutter contre la pauvreté et de créer un cadre de développement durable. Pour traiter la deuxième partie du travail, nous posons la question : comment l’intégration de ces activités gricolesa se fait-elle exactement dans l’espace ?

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONDITIONS GEOGRAPHIQUES ET ACTIVITES AGRICOLES DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBODIMOTSO-SUD
CHAPITRE I : LES ELEMENTS DE MISE EN VALEUR DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBODIMOTSO-SUD
A- Un relief de basses collines
1- Une structure topographique plus ou moins monotone
2- Une formation géologique complexe
3- Des sols en voie de dégradation
B- Un climat tropical semi-humide de moyenne altitude, typique de Befandriana-Nord
1- Un climat à deux saisons bien distinctes
2- Des précipitations peu abondantes
3- Des températures élevées
C- La végétation et d’hydrographie
1- Une végétation relativement dégradée
2- Les mécanismes des plans d’eau
3- Les avantages et les contraintes procurés par ces cours d’eaux
CHAPITRE II : LES CONDITIONS HUMAINES ET LES TRAITS CARACTERISTIQUES SOCIO-CULTURELES DE LA POPULATION
A- Les caractéristiques démographiques
1- Une population jeune
2- Une répartition contrastée et inégal
3- Une population à prédominance de Tsimihety
B- Des conditions socio-culturelles peu satisfaisantes
1- L’insuffisance de la couverture sanitaire
2- Un niveau d’instruction relativement faible
3- Un taux de scolarisation non négligeable
C- L’occupation humaine dans l’espace vécu
1- Les types d’habitations dans le chef-lieu de la commune
2- L’habitation dans les campagnes, un reflet de la vie rurale
3- L’habitation dans l’exploitation saisonnière
CHAPITRE III : UNE VIE DE RELATION HANDICAPEE PAR LES PROBLEMES D’INFRASTRUCTURES
A- Rôle et état de la route nationale RN 32
1- Une route de liaison avec les régions limitrophes
2-Une route de liaison fiable
3- Une route en voie de dégradation
B- Des infrastructures inter-fokontany non viable
1- La Route d’Intérêt Régionale
2- Les pistes jeepables
3- Le sentier
C- Le marché du chef-lieu de la commune, un pôle de dynamisme local
1- Une vitrine de la commune entière
2- Un lieu d’échange
3- Un carrefour pour les communes environnantes
DEUXIEME PARTIE : INTEGRATION SPATIALE DES ACTIVITES AGRICOLES ET DES SYSTEMES DE PRODUCTION
CHAPITRE IV : LES ESPACES AGRAIRES ET LEUR ORGANISATION
A- Les différents types de terroir dans l’espace géographique
1- Le terroir du bas-fond
2- Le terroir de « tanety »
3- Le terroir sur terrasse de « baiboho »
B- Les structures sociales et agraires : propriété et exploitation
1-Les structures foncières
2-L’exploitation agricole
3- Le mode de mise en valeur
C- L’organisation du travail et répartition des tâches
1- L’organisation du travail, une forme d’entraide familiale
2- La division sexuelle du travail
3- Une exploitation polyvalente, dominé par la riziculture
CHAPITRE V : LA DIVERSIFICATION DES ACTIVITES AGRICOLES
A- Les cultures vivrières
1- Des cultures de case
2- La riziculture, culture de base
3- Les cultures pluviales
B- Les cultures commerciales
1- Historique des cultures commerciales
2- La pratique des cultures commerciales à Ambodimotso-Sud
3- Les problèmes des cultures d’exportation
C- La pratique d’activités de secondaire
1- L’élevage
2- La pêche en eau douce
3- Les autres activités
CHAPITRE VI : LE SYSTEME ET TECHNIQUES DE PRODUCTION A AMBODIMOTSO-SUD
A- La pratique de la culture de subsistance
1- La riziculture irriguée, une pratique courante
2- Le riz pluvial, une culture soumise à certaine condition
3- Une nouvelle pratique de riziculture, le « Ketsa valoandro »
B- La pratique de la polyculture
1- Les cultures pluviales
2- Les cultures de contre-saison
3- Les cultures industrielles à vocation commerciale
C- Des calendriers agricoles relativement surchargés
1- Le calendrier cultural de la riziculture
2- Le calendrier cultural de la culture pluviale
3- Le calendrier cultural de la culture de contre-saison et des cultures industrielles
TROISIEME PARTIE : LES CONTRAINTES ECONOMIQUES ET LES PERSPECTIVES DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE ,D’AMBODIMOTSO-SUD
CHAPITRE VII : UNE EMBRYON D’ECONOMIE MONETAIRE
A- Le riz, une source importante de revenue
1- Le riz, un placement de capital
2- Le riz, un moyen d’échange
3- Le riz, un moyen d’hypothèque
B- Les cultures pluviales, des sources relativement faible de revenu
1- Les cultures d’appoint
2- Les cultures de secours alimentaire
3- La commercialisation des cultures pluviales
C- Les cultures de contre-saison, un appoint de revenu non négligeable
1- Les cultures marchandes
2- Les revenus secondaires des paysans
3- La commercialisation de la culture de contre-saison
CHAPITRE VIII : LA PREDOMINANCE DE L’ECONOMIE DE SUBSISTANCE
A- Les budgets familiaux des ruraux
1- Des revenus essentiellement agricoles
2- La difficulté de dépasser le stade de subsistance
3- La soudure, une situation incontournable
B- Les revenus familiaux des commerçants
1- Des revenus non négligeables
2- La situation des bénéfices des commerçants types
3- Le bilan monétaire du commerçant
C- Les solutions paysannes
1- La migration
2- La migration saisonnière
3- La migration définitive
CHAPITRE IX : LES PERSPECTIVES DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE D’AMBODIMOTSO-SUD
A- Les limites au développement local
1- Le problème d’enclavement
2- Les problèmes spatiaux
3- Les problèmes techniques
B- Les éléments de prospérité et les conditions à renforcer
1- Les éléments physiques
2- Les éléments humains
3- Les domaines des activités économiques
C- Les solutions proposées par le Plan Communal de Développement
1- Les solutions d’ordre politique
2- Les solutions d’ordre technique
3- Les solutions d’ordre économique et humanitaire
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAHPIE
LISTE DES CARTES
LISTE DES CROQUIS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES SCHEMAS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ILLUSTRATIONS PHOTOGRAPHIES
LISTE DES SIGLES
LISTE DES GLOSSAIRES
ANNEXES

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