Intégration et personnes qui ont des incapacités intellectuelles

Intégration et personnes qui ont des incapacités intellectuelles

Une réalité difficile pour les agents professionnels et naturels

Différents problèmes sont reliés à l’intégration sociale, que ce soit pour les personnes elles-mêmes, leur famille et les intervenants qui travaillent auprès d’elles. Comme nous l’avons mentionné précédemment, les personnes qui présentent des incapacités intellectuelles se retrouvent fréquemment en situation d’échec développant une faible estime d’elles-mêmes et des dépendances envers autrui, ce qui les isolent dans leur milieu. Du côté des familles, même si le choix est plus que positif face à l’intégration, force est de constater qu’il est difficile à assumer : manque de ressources, de soutien, de stratégies efficaces, etc. Pourtant, un parent qui interviendrait mieux pourrait permettre à la personne de diminuer ses dépendances. Il en découlerait une meilleure compréhension de la situation et une meilleure prise sur l’intervention elle-même.

Interaction Personne Milieu, changement de paradigme

Dans le domaine de l’Intervention Éducationnelle et Sociale, l’influence des propositions émanant de la psychologie et de la psychologie cognitive s’est particulièrement fait sentir (Borkowski et Turner 198$; Paour, 1991; Paour, 2000). Ces propositions ont influencé l’orientation prise par la fédération québécoise des centres de réadaptation pour personnes qui présentent une déficience intellectuelle (FQCRDI, 1994). Tous s’accordent à reconnaître que le développement de la personne s’opère dans une dynamique d’interaction entre les caractéristiques de la personne et son environnement. Dans la foulée de ces travaux, l’Arnerican Association on Mental Retardation tAAMR: 2002) a adopté une nouvelle définition du «retard mental ». La Société Canadienne et le Comité Québécois de la Classification Internationale des Déficiences, Incapacités et Handicaps (SC CQ/CIH) apporte des précisions sur cette dynamique interactive (Fougeyrollas, 1998; fougeyrollas, Cloutier et cou., 2002, Rocque, Trépanier, Langevin et Dionne, 1994).

L’AAMR est un regroupement de professionnels (et autres) à qui nous devons des efforts de clarification des critères de diagnostic des personnes qui présentent des incapacités intellectuelles qui se distinguent de ceux associés aux maladies mentales. Ce regroupement a pour buts d’encourager le pouvoir d’association de ses membres, de soutenir les professionnels qui travaillent avec les personnes qui présentent des incapacités intellectuelles et de stimuler une conscience sociale face à ces personnes.

La Société canadienne et le Comité québécois (SC CQ) pour la Clarification internationale des Déficiences, Incapacités et Handicaps (CIDIH) s’inscrivent dans le prolongement des efforts de clarification des concepts d’incapacité, de déficience et de handicap de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Dilemme paradigmatique

Au contexte précédent s’ajoute un autre problème important, compte tenu des caractéristiques des personnes qui présentent des incapacités intellectuelles et de leur interaction avec l’environnement. Langevin (1996) et Dionne, Langevin, Paour et Rocque (1999) soulèvent ce dilemme paradigmatique auquel est confronté tout agent lorsque vient le temps d’intervenir auprès de ces personnes, à savoir: quel objet d’intervention doit-on privilégier et à quel âge? Doit-on intervenir en fonction de l’âge chronologique, en choisissant des objets d’apprentissage que la moyenne des enfants du même âge réussissent de manière à favoriser leur intégration sociale, mais au risque de confronter constamment la personne qui présente des incapacités intellectuelles à l’échec? Ou doit-on plutôt intervenir en fonction de l’âge mental, âge qui est déterminé par le niveau de développement de la personne, en choisissant des objets d’apprentissage qui pourront lui offrir des possibilités de succès, mais en le marginalisant de ses pairs du même âge chronologique, et en l’infantilisant. En effet, Wolfensberger (1991) souligne qu’au niveau social, la seule «concession» faite aux personnes qui ont des incapacités intellectuelles est encore trop souvent de type infantilisant. Le tableau suivant résume les enjeux de ce dilemme:

Pour les incapacités motrices ou sensorielles

L’ergonomie est une voie d’autant plus heuristique que cette technologie d’adaptation du travail à l’Homme a déjà été utilisée pour permettre aux personnes présentant des incapacités motrices ou sensorielles d’augmenter leur autonomie et leur participation sociale.

Encore tout dernièrement, le gouvernement du Canada déployait des efforts particuliers d’adaptation de l’environnement en émettant un nouveau billet de dix dollars qui inclut des particularités à l’usage des utilisateurs présentant des incapacités visuelles. Ce billet se caractérise en effet par des chiffres plus gros et contrastés sur un fond vierge et par un élément tactile, qui consiste en une série de symboles formés de points en relief pour permettre une reconnaissance tactile et, par conséquent, une discrimination des billets facilités pour les utilisateurs qui ont des incapacités visuelles.

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CHAPITRE 1  PROBLÉMATIQUE 
1.1 Intégration et personnes qui ont des incapacités intellectuelles
1.1.1 Domaine de l’Intervention Educationnelle et Sociale
1.1.2 Intégration sociale
1.1.3 Une réalité difficile pour les agents professionnels et naturels
1.1.4 Interaction Personne/Milieu, changement de paradigme
1.1.5 Processus de production de situations de handicap
1.1.6 Complexité de l’objet d’intervention
1.1.7 Dilemme paradigmatique
1.2 Ergonomi
1.2.1 Pour les incapacités motrices ou sensorielles
1.2.2 Analyse ergonomique du travail mental
1.2.3 Complexité des tâches
1.2.4 L’analyse du travail
1.2.5 Comment et quoi adapterpour les personnes qui présentent des incapacités
intellectuelles
1.3 Utilité de la recherche
1.4 Objectifs spécifiques de recherche
CHAPITRE 2  RÉSEAU THÉORIQUE ET RECENSION SPÉCIFIQUE DES ÉCRITS 
2.1 Réseau théorique
2.1.1 Personnes qui présentent des incapacités intellectuelles (p.p.i.i.)
2.1.1.1 Eléments de diagnostic et clarification conceptuelle
2.1.1.2 Caractéristiques cognitives versus non-cognitives
2.1.1.3 Caractéristiques cognitives associées
2.1.2 Deux modèles dans le domaine de l’Intervention Educationnelle et Sociale
2.1.2.1 Modèle général de la situation d’intervention éducationnelle et sociale
2.1.2.2 Processus de production de situations de handicap d’intervention
2.2 Recension spécifique des écrits
2.2.1 Ergonomie classique et contemporaine
2.2.2 Ergonomie cognitive
2.2.2.1 Complexité/compétences et propositions ergonomiques
2.2.2.2 Analyse ergonomique du travail mental
2.2.2.3 Taxonomie SRK
2.3 Question spécifique de recherche
CHAPITRE 3  TYPES ET MÉTHODE DE RECHERCHE 
3.1 Rappel des objectifs
3.2 Types de recherche
3.2.1 Recherche fondamentale
3.2.2 Recherche conceptuelle
3.3 Méthode et techniques de recherche
3.3.1 Nature de l’anasynthèse
3.3.2 Situation de départ
3.3.2.1 Recensement des écrits
3.3.2.2 Recension des écrits
3.3.3 Analyse
3.3.3.1 Lectures préliminaires de la documentation
3.3.3.2 Choix et définition des unités de classification
3.3.3.3 Processus de catégorisation
3.3.3.4 Description scientifique
3.3.4 Synthèse
3.3.5 Prototype
3.3.6 Simulation
3.3.7 Modèle
CHAPITRE 4  CLARIFICATION CONCEPTUELLE 
4.1 Prémices et nuances
4.1.1 Situation actuelle au niveau de l’organisation conceptuelle en ergonomie
4.1.2 Rappel: qu’est-ce qu’une bonne définition 7
4.1.3 Ergonomie francophone et anglo-saxonne : les enjeux
4.2 Justification du choix des concepts
4.2.1 Qu’est-ce que le travail et l’analyse du travail7
4.2.2 Que sont les «coûts du travail » 7
4.2.3 Opérateur, travailleur, expert, individu, personne: qui est au travail ou en
situation de travail7
4.3 Que signifie le concept de contrainte et ses termes afférents ‘
4.3.1 Synthèse des unités recueillies pour le concept CONTRAINTE
4.3.2 Proposition de définition pour CONTRAINTE
4.3.3 Précisions explicatives
4.3.4 Proposition de définition pour CONTRAINTE du TRAVAIL
4.3.5 Articulation et valeur heuristique à l’intérieur du réseau
4.4 Que signifie le concept de tâche et ses termes afférents’
4.5 Que signifie Je concept d’activité et ses termes afférents
4.6 Les « Coûts du travail »
4.7 « Coût prescrit du travail » ou que signifie ]e concept de charge et ses termes
afférents’
4.8 « Coût réel du travail » ou que signifie le concept d’astreinte’
4.9 Articulation de l’ensemble des concepts
CHAPITRE 5  TRANSPOSITION AU DOMAINE DE L’INTERVENTION ÉDUCATIONNELLE ET SOCIALE 
5.1 Analogie entre les domaines de l’Ergonomie et de l’Intervention
Educationnelle et Sociale
5.1.1 Qu’est-ce que l’analogie
5.1.2 Analogie spécifique entre le cadre général du travail etla situation
d’intervention éducationnelle et sociale
5.1.3 Prédominance du caractère cognitif des concepts dans la transposition à la
situation d’intervention éducationnelle et sociale
5.2 Transposition des concepts du « domaine de base » au « domaine cible »
5.3 Application de la transposition au mandat spécifique de recherche, quand la
Personne présente des incapacités intellectuelles
5.4 Application de la transposition au-delà du mandat spécifique de recherche
5.5 Rappel des propositions de définitions transposées du domaine de
l’ergonomie au domaine de l’intervention éducationnelle et sociale
CONCLUSION
RÉFÉRENCES
SITES INTERNET ET RÉFÉRENCES INFORMATIQUES
ANNEXE

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