INTEGRATION DU CONCEPT DE L’APD DANS LES MODELES ECONOMIQUES

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Historique de l’APD : contexte de création et évolution :

Contexte de création :

L’aide publique au développement, tel que nous la connaissons n’est autre qu’une émanation de la période qui a suivi la seconde guerre mondiale. Sa genèse remonte au plan Marshall dont la mise en vigueur a amené les Etats-Unis à transférer à l’Europe 17 milliards de dollars soit 1.5% de son PNB pour l’aider dans sa reconstruction après la guerre. L’on avait alors jugé que les éléments essentiels à la réussite du plan était l’apport du capital financier par les Etats-Unis et son utilisation productive par les Européens selon des plan coordonnés pour réédifier le patrimoine dévasté.
Sur cet élan du succès du pan Marshall en Europe, les Etats-Unis ont pris à leur compte les politiques d’aide aux pays en gestation, plus précisément les pays neufs qui viennent de sortir de la colonisation, en leur apportant l’élément –capital-, surtout ceux qui programmaient leur développement pour investir l’aide reçue. Le manque de compétence et de connaissance dans ce pays nouvellement indépendant a aussi fait que les donateurs ont proposé des programmes d’assistance technique à ces pays. Mis à part les préoccupations humanitaires, les Etats-Unis avaient pour motivation de faire intégrer ces pays neufs dans l’ordre capitalistique et les inciter à adopter des institutions démocratiques à leur image car on estimait que le développement apporterait plus de sérénité et de sécurité au monde.
Au début, les premiers pays donateurs furent les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, dont les appuis étaient destinés respectivement à leurs anciennes colonies pour ces deux derniers. Toutefois, la reprise de leur prospérité ont permis à d’autres pays industriels de se hisser parmi les principaux donateurs.
Les évolutions suivies par l’APD :
L’historique des aides publiques est marquée par quatre grandes périodes d’évolution, tant au niveau des affectations qu’au niveau des orientations stratégiques.
• La première période va de la moitié des années 50 vers la fin des années 60 : la première réaction de la Banque Mondiale, après avoir rempli son mandat de reconstruction en Europe fut d’aborder sur le même principe l’aide à l’Afrique en destinant les aides au financement d’infrastructures, d’industries lourdes et de l’agriculture. Cette première réaction utilisait les mêmes procédés que ceux utilisés pour la reconstruction de l’Europe. Le bilan de cette phase fut un véritable désastre : les financements octroyés furent vaine, les pays bénéficiaires pour la plupart furent incapable d’amorcer un décollage économique, donc restent sur le même point de départ d’auparavant.
• Les échecs de la première réaction a fait ressortir constat plus ou moins évident au sein de la communauté des donateurs et surtout de la Banque Mondiale, coordinateur de l’aide : les interventions en Europe furent réussies car l’on a fait face à une reconstruction, c’est-à-dire qu’avant d’être dévastée par la guerre, l’Europe avaient déjà un tissu économique préexistant ce qui la diffère de l’Afrique. La conclusion de ce constat a pris comme décision de réorienter l’aide vers la création des projets intégrés pendant la période 1970-1980 : les PDR ou programme de Développement Rural qui consistent à affecter les financements étrangers dans l’agriculture, principal secteur des pays africains, notamment par l’amélioration des techniques agricoles, la recherche agronomique…
Notons que parallèlement, les gouvernements africains ont contracté des prêts bancaires auprès des grandes institutions financières pour la mise en place d’un tissu industriel dans leur pays respectif et que cela s’est soldé par un important revers car les industries nouvellement créées, et qui sont la pour la majeure partie des industries appartenant au secteur publique, sont incapables d’être rentables et sont tombées en faillite.
• Une nouvelle désillusion vient enrayer la politique des aides publiques sur le développement intérieur dans les années 80. Ainsi la Banque Mondiale décide de prendre à contre pied ces projet de développement en prenant conscience de l’importance des politiques macroéconomiques et sectorielles (prix agricole, commerce internationale, entreprise publique…) et instaure le concept d’ajustement structurel dont les objectifs principaux sont :
1. Résorber les déséquilibres macroéconomiques en ramenant les dépenses publiques à un niveau compatible avec les ressources nationales.
2. Introduire une affectation plus efficace et plus rigoureuse des ressources procédant à des réaffectations entre secteurs.
3. Mobiliser des ressources supplémentaires pour accéder à un rythme de croissance économique plus élevé et améliorer les conditions de vie des
populations.
Il est à remarquer que l’application des plans d’ajustement structurel (PAS) constitue une condition pour se faire consentir non seulement une aide venant des bailleurs de fonds mais aussi obtenir un rééchelonnement dettes contractées lors des politiques des grands investissements procédées par les gouvernements des ces pays en voie de développement qui se trouvent depuis en situation de totale insolvabilité.
• Vers la fin des années 90 et dans les années 2000, la communauté des donateurs d’aides voient en la politique d’ajustement structurel un flagrant revers : les pays en voie de développement (PVD) se retrouvent entrainés dans le cycle infernal de l’endettement et du surendettement la terrible désillusion de ne pas pouvoir s’en sortir. Pour palier à cet échec, la Banque Mondiale et l’OCDE décident de réorienter l’assistance vers de nouvelles perspectives de développement surtout en l’apparition de deux phénomènes :
¾ La mondialisation : manifestation incontournable depuis les années 90 et qui suggère la libéralisation des flux que ce soit de marchandises, de capitaux et de personnes, et une uniformisation des modes de vie. La mondialisation conduit à l’intensification du commerce internationale et à la délocalisation des entreprises vers les pays où la main d’œuvre est moins chère et à leur transnationalisation. Pour aider les PVD à faire face à cette ouverture, les bailleurs de fonds décident d’octroyer des aides à ces pays.
¾ Le concept de développement durable et la protection de l’environnement : dans le monde développé, le milieu naturel est presque détruit alors que les PVD disposent encore des sites environnementaux presque intacts. l’allocation d’aide se fait selon maints objectifs :
-Protéger ces sites restés intacts
-Rémunérer l’utilisation « l’utilisation » actuelle de l’environnement, notamment pour les pollutions diverses qui lui sont affligés, l’environnement étant désormais
considéré comme un facteur de production (bien économique).
-« Rembourser » les dommages affétés à l’environnement durant le processus de développement des pays actuellement industrialisés qui n’y ont pas inclus la dimension environnementale.
-Inciter les PVD à adopter la vision de développement durable c’est-à-dire à prendre en compte cette dimension environnementale.
Ainsi l’évolution des APD est marquée par plusieurs revers qui suscitent aujourd’hui plusieurs controverses quant à leurs diverses affectations qu’à leur utilité même.

INTEGRATION DU CONCEPT DE L’APD DANS LES MODELES ECONOMIQUES

Le présent chapitre tentera d’intégrer le concept d’APD dans des modèles économiques afin de pouvoir mesurer leurs impacts et leur importance depuis une base de données mathématique.

L’APD dans le modèle de Harrod-Domar :

Présentation du modèle :

L’économiste britannique Roy Harrod et son Homologue du MIT Evsey Domar ont mis au point dans les années 1940 la fonction de production la plus simple et la plus connue dans l’analyse du développement économique, dont l’objectif principal était d’expliquer le rapport entre la croissance et le chômage dans les pays avancés. Cependant, ce modèle a largement servi dans les pays en développement (PED) comme formule simple pour étudier les rapports entre la croissance et les besoins en capitaux.
Dans ce modèle l’hypothèse se fonde sur le fait que la production de toute unité économique, qu’il s’agisse d’une firme, d’une industrie ou de l’économie dans l’ensemble, dépend du montant du capital qui y est investi. De cette sorte que si nous appelons Y la production et K le capital, la production peut se relier au capital par la relation : Y = K/k (2-1)
Où k est une constante, baptisée rapport capital/production. Le signe ∆ représente les augmentations de production et de capital, nous aboutissant, en transformant l’équation précédente suite à la définition de la croissance de la production, à une nouvelle équation : ∆Y = ∆K/k (2-2)
Notons g le taux de croissance de la production qui est simplement égal à l’augmentation de la production divisée par son montant total, ∆Y/Y. En divisant les deux termes de l’équation par Y, on obtient : g = ∆Y/Y = ∆K/Y x 1/k (2-3)
Pour l’ensemble de l’économie, ∆K équivaut à l’investissement I qui, par hypothèse doit être égale à l’épargne S. Ainsi, ∆K/Y devient I/Y, lequel est égal à S/Y que l’on désigne par le taux d’épargne, s qui représente donc un pourcentage de la production nationale : g = s/k (2-4)
Cette dernière équation représente le rapport de base Harrod-Domar pour un pays où 1< k <3 .Dans le modèle Harrod-Domar, les économistes ont souvent recours à l’expression coefficient d’accroissement marginal du capital et de produit, Incremental-capital-output ratio abrégé Icor dans l’étude de la croissance.

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Table des matières

Introduction
Partie I
CHAPITRE I : NOTION GENERALE SUR L’AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT
1. Concept de l’aide au développement : définition et but
a) Définition de l’aide publique au développement(APD)
b) Les buts de l’APD
2. Fonctionnement : les bailleurs de fonds et les conditions générales de l’octroi
a) Les donateurs de l’APD
b) Mécanisme et conditionnalité de l’aide
3. Historique de l’APD : contexte de création et évolution
a) Contexte de création
b) Les évolutions suivies par l’APD
CHAPITRE II : INTEGRATION DU CONCEPT DE L’APD DANS LES MODELES ECONOMIQUES
1) L’APD dans le modèle de Harrod-Domar
a) Présentation du modèle
b) Incorporation de l’APD dans le modèle
2) Le modèle des sources de croissance de Robert Solow et Edward Denison
a) Présentation du modèle
b) Incorporation de l’APD dans le modèle
CHAPITRE III : LA PLACE DE L’APD DANS L’ECONOMIE MALGACHE
1. Caractéristiques de l’économie malgache
a) Données de base
b) Evolution du contexte socio-économique
2. Le rôle de l’APD dans l’économie
a) L’évolution passée
b) La tendance actuelle
3. L’APD et les initiatives de développement
a) Les Objectifs millénaires pour le développement (OMD)
b) Les stratégies nationales de développement et de réduction de la pauvreté
Partie 2
CHAPITTRE IV : ANALYSE DE L’EFFICACITE DES AIDES SUR LA PRODUCTION
Etude des impacts au niveau de la croissance et la production
a) Le modèle ICOR ou le modèle de Harrod-Domar
b) L’apport de l’aide sur la productivité
c) Impacts sur l’évolution des structures de la production
CHAPITRE V : ANALYSE DE L’EFFICACITE DES AIDES SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN
1. L’indicateur du développement humain et ses composantes
a) L’indicateur de santé
b) L’éducation
c) Le revenu par habitant
2. Les inégalités
a) Les inégalités sur le revenu et la consommation
b) Les inégalités du genre
CHAPITRE VI : IDENTIFICATION DES PROBLEMES AFFERANT AU MANQUE D’EFFICACITE DES APD ET ELEMENTS DE SOLUTION
1. Les problèmes au niveau interne
a) La gestion des fonds obtenus
b) L’efficacité et la crédibilité de l’Etat
2. Le problème au niveau de bailleurs de fonds
a) La conditionnalité
b) La perfusion financière
c) Le contrôle des financements
d) La quantité et la qualité de l’aide
3. Quelques éléments de solutions
a) Les efforts à fournir au niveau du pays
b) Les recommandations au niveau des bailleurs de fonds destinées à améliorer l’efficacité des aides
Conclusion

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