Présentation du Syndicat mixte et son fonctionnement
Le syndicat mixte des Causses du Quercy a obtenu le label de Parc naturel régional en 2000, faisant suite à l’établissement d’un autre Parc ayant une thématique similaire, celui des Grands-Causses en Aveyron (12). C’est un syndicat mixte ouvert non élargi, c’est à dire qu’il ne compte pas de partenaire privé parmi ses membres. Le PNR des Causses du Quercy applique aujourd’hui sa 2° charte qui s’étend de 2012 à 2024. Cette Charte s’organise avec une mission principale centrée autour de la protection et de la gestion du patrimoine naturel et paysager, mais aussi le développement et l’aménagement du territoire, ainsi que la sensibilisation du public grâce à l’accueil, l’information et l’éducation. Elle a pour but de fixer les orientations et les objectifs du Parc, qui a donc un rôle transversal de préservation de l’environnement dans une dynamique de développement économique et social de son territoire.
Le Syndicat mixte du PNR CQ est composé de 102 communes, des communautés d’agglomérations, le département et la région. Tous sont signataires et membres du Comité syndical qui prend les décisions importantes pour le fonctionnement et l’orientation des actions du Parc. Les décisions moins lourdes sont prises par le Bureau syndical. Pour les décisions d’ordre exécutives, 4 commissions (économie, environnement et énergie, aménagement urbanisme et paysage, culture et éducation) se réunissent régulièrement, permettant aux élus de faire remonter leur propositions. Ces commissions sont dirigées par des vice-présidents eux-mêmes sous l’égide de la présidente du Parc : Catherine Marlas.
Ses bureaux sont organisés en 3 pôles complémentaires :
– Le pôle Administratif s’occupe de la structure en général et veille au bon fonctionnement de du Parc (ressources humaines, financement, information générales…).
– Le pôle Culture et Patrimoine encadre les activités touristiques sur le territoire, et organise de nombreuses actions de sensibilisation du grand public. Il s’occupe également d’un développement cohérent de l’urbanisme et du développement économique notamment en lien avec l’artisanat.
– Le pôle Environnement et Energie, regroupe l’expertise naturaliste et la gestion des milieux naturel, l’animation de sites Natura 2000. Il possède également une mission de sensibilisation et d’action pour les économies d’énergies. Enfin, ce pôle gère le Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC) afin de préserver les ressources en eaux du site des pollutions par des rejets d’eaux non traitées.
Les falaises de la vallée du Célé
La diversité des Causses du Quercy est assez remarquable, en ayant notamment de nombreux paysages variés et contrastés du fait de la géologie particulière de la région. La Vallée du Célé est constituée de falaises calcaires ainsi que d’éboulis rocheux qui sont l’habitat d’une faune et d’une flore riche mais malheureusement mal référencées dans la base de données du Parc. En effet, pour le milieu rupestre aucun inventaire ornithologique n’a été réalisé par le Parc tandis que l’inventaire botanique est limité aux données récoltées en 2006 lors de la désignation de la basse vallée du Célé en zone Natura 2000. En plus de cette connaissance relativement faible de la biodiversité présente sur le site, le milieu rupestre subit une certaine pression de la part des clubs d’escalade qui y pratiquent leur activité. Le cadre de l’étude est la basse vallée du Célé, située en plein cœur du département du Lot dans le Parc Naturel Régional des Causses du Quercy. Elle s’étend sur une quarantaine de kilomètres en traversant 10 communes. De l’amont à l’aval : Corn, Espagnac-Sainte-Eulalie, Brengues, Saint Chels, Saint Sulpice, Marcilhac-sur-Célé, Sauliacsur Célé, Orniac, Cabrerets et Bouziès à sa confluence avec le Lot. La vallée comporte deux grands sites d’escalade recensés dans les topo-guides d’escalades locales, Liauzu et Saint-Sulpice, qui se déclinent en sept falaises équipés du niveau 4a (débutant) au 8a (confirmé). Cependant, ce panel ne compte que peu de voies dites « d’été », c’est-à-dire orientées au nord, et aucune longue voie. On suppose que c’est dans ces directions que les sites sont donc le plus susceptible de s’élargir. Elle possède deux falaises protégées par Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB) depuis 1994.
Le site Natura
Ce site est classé Natura 2000 depuis 2013 sur la base d’une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type II.
Les APPB
En parallèle, un outil à la portée réglementaire est appliqué sur les falaises de la vallée du Célé. Il s’agit des arrêtés de Protection de Biotope. La désignation des sites placés sous APPB requiert dans un premier temps l’identification des sites à enjeux, où la DDT travaille en collaboration avec un collège d’experts locaux. S’en suit une phase d’animation visant à obtenir un consensus local sur la définition des périmètres. La sélection de sites proposés est soumise à consultation publique, de laquelle déboucheront d’éventuelles modifications. Enfin, la liste est officialisée pour cinq ans par la signature du préfet.
La charte escalade
La mission première du Parc est de conjuguer les préoccupations économiques, sociales et environnementales de son territoire. Concilier l’escalade et la préservation de « l’écosystème falaise » est donc au cœur de cette problématique. C’est dans ce rôle de conciliation qu’à été mis en place l’outil de charte escalade Dans l’optique de préserver le milieu tout en permettant à l’activité de continuer à se pratiquer, une charte des bonnes pratiques de l’escalade a été signée en 2010 entre le Parc et le Comité Départemental d’Escalade du Lot (CDE 46, représentant cinq clubs d’escalades), l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) le Conservatoire Botanique National de Pyrénées et Midi-Pyrénées (CBNPMP) et l’association Lot Nature (séparée aujourd’hui en LPO Lot et Société Naturaliste du Lot). Cette charte détaille l’engagement des équipeurs affiliés au CDE46 de signaler leurs projets d’ouverture de nouvelles voies afin d’établir un diagnostic de pré-équipement, et de déterminer si celui-ci est souhaitable ou non et si des aménagements sont à prévoir. Cependant, en 5 ans, seulement 3 diagnostics de prééquipement ont été établis malgré le constat d’ouvertures de nombreuses autres voies non signalées. De plus le manque de temps à investir dans ce dossier par le PNR n’a pas permis de garder le dynamisme et les bonnes volontés de départ.
Etude de la mise en place d’un outil de suivi de la biodiversité rupestre sur la vallée du Célé
Le projet de stage
Les associations naturalistes ont recensé 2 espèces de rapaces rupestres nicheuses emblématiques le long de la vallée du Célé : le Grand-duc d’Europe et le Faucon pèlerin.
Ces deux espèces sont extrêmement sensibles au dérangement lors de leur période de reproduction et représentent un enjeu de conservation national. Ce sont aussi les 2 espèces indicatrices choisies pour déterminer les APPB. En effet, les actions de préservation de ces rapaces permettent aussi de préserver l’écosystème falaise au sein duquel vit un champ plus large d’espèces végétales et animales sensibles.
L’objectif premier de ce stage est donc de mettre en place un outil de suivi de la biodiversité rupestre dans le cadre des diagnostics de pré-équipement des falaises prévus par la Charte des Bonnes Pratiques de l’Escalade.
Cet objectif suppose d’identifier au préalable les zones présentant de forts enjeux. Cela permettra de mieux cibler les sites demandant une attention particulière du fait de leur potentielle utilisation croisée par des espèces sensibles et pour des activités de loisir. Les sites d’escalade déjà équipés ne sont donc pas la préoccupation première de l’étude mais pourront servir pour analyser les interactions entre escalade et espèces nicheuses. L’étude se concentrera plutôt sur les potentialités d’élargissement des sites et l’équipement de nouvelles voies.
Afin d’évaluer l’impact des activités d’équipement des falaises, il sera nécessaire d’effectuer un travail de terrain dans le but de déterminer le comportement des espèces face à cette activité. Dans cette optique, l’évaluation de la sensibilité réelle de chaque site, en fonction de la topographie locale et des distances de dérangement effectives sont des données essentielles. Une bibliographie portant sur le comportement sera donc nécessaire, à comparer avec des inventaires et observations de terrain ainsi que les données apportées par les experts rencontrés.
Des inventaires de terrain seront effectués afin d’établir une cartographie des sites. Les données seront compilées, à partir de campagnes photographiques, sur un logiciel de Système d’Information Géographique (SIG). L’originalité de la démarche se situe dans le fait de cartographier, sous SIG, des surfaces verticales. Cet outil pourra ensuite être réutilisé dans le cadre du suivi des espèces concernées et servir d’indicateur de l’efficacité des actions mises en place pour la réconciliation des mondes de l’escalade et de la conservation.
L’objectif sous-jacent est de sortir de l’opposition que l’on peut ressentir entre l’activité d’escalade et les enjeux de préservation du patrimoine naturel.
Pour cela, des entretiens semi-directifs avec les acteurs du territoire permettront de mettre en lumière les relations des acteurs du territoire avec les falaises et leur biodiversité, tout en essayant de comprendre d’où viennent les réticences des grimpeurs ressenties par les agents du Parc envers leur structure. Il serait ainsi possible de développer par la suite des échanges entre grimpeurs et naturalistes afin d’ouvrir de nouvelles perspectives dans la préservation des falaises, qui serait profitable à tous. En effet, être en relation avec un maximum d’acteurs, permet d’élargir les possibilités d’action de sensibilisation ainsi que leur efficacité. L’implication des varappeurs dans l’outil de suivi est donc tout aussi importante que celles des naturalistes.
Enfin l’étude prévoit de dégager des scénarios quant à l’évolution des relations entre le monde de la conservation et celui de l’escalade.
Campagne photographique
Travail de prise de vue
L’objet de ce travail a été de prendre en photo toutes les falaises de la vallée du Célé.
L’appareil utilisé est un bridge Fujifilm X-S1, 600mm. Le photographe est placé en face de la falaise à une distance minimisant les déformations optiques mais permettant de garder une certaine précision dans les détails de l’image. Enfin, pour obtenir une image avec une plus grande définition, les photos sont réalisées avec une méthode d’assemblage panoramique. Nous avons envisagé l’utilisation d’un drone portant l’appareil photo pouréviter les déformations verticales et les obstacles visuels (arbres, maisons …). Cependant les démarches pour la mise en place d’une telle campagne photo sont longues (demandes d’autorisation de survol diverses) et déléguer cette tâche à un prestataire possédant un drone eut été fort coûteux (300€/photo).
Des panoramiques pour plus de précision
Le principe de l’assemblage panoramique est de prendre plusieurs photos d’un paysage en prenant garde qu’elles se chevauchent au moins d’un quart puis de les assembler à l’aide d’un logiciel spécifique. Dans la mesure du possible (contrainte de terrain) l’appareil photo ne doit pas bouger, l’utilisation d’un trépied est donc recommandé. De plus les réglages de l’appareil (luminosité, zoom) doivent être les mêmes pour toutes les photos d’une même falaise. Enfin, le zoom est réglé de façon à avoir le point le plus haut et le point le plus bas de la falaise dans le cadre sans avoir à changer l’orientation verticale de l’appareil.
Etat des lieux des relations vues par les acteurs
La relation des acteurs avec le milieu rupestre est assez uniformément tournée vers un désir de préserver les richesses présentes.
Sensibilité générale
Tous les acteurs présentent une réelle sensibilité à l’environnement. On retrouve une notion de patrimoine naturel, comparée au patrimoine bâti, qui se rattache à une notion d’héritage à protéger. Le bien-être est associé à une notion d’esthétisme qui caractérise les espaces de nature préservée et sauvage (« <R09> C’est superbe, et elle est assez longue. C’est la plus belle vallée qu’on a dans le coin. Elle est sauvage et du coup c’est vrai qu’elle est belle. »). Un groupe de grimpeurs se détache pour lequel la préservation de l’environnement est souvent associée à la propreté des lieux (« <S06> et puis bon, on va pas mettre un gros poste radio en bas, on va pas balancer nos déchets … voilà. Les falaises y’a qu’à se balader au pied des falaises pour voir que c’est … Ça reste souvent des gens très respectueux des lieux en général. »)
Connaissances inégales
La connaissance des espèces, du milieu et de son fonctionnement est assez disparate entre les acteurs. Les naturalistes ont étudié la biologie des espèces et leurs interactions. Ils ont ainsi une connaissance fine de l’écosystème falaise. Les institutions de gestion du territoire présentent une connaissance plus technique et législative des espèces et des espaces. Les grimpeurs ont une connaissance assez fine des rochers, de leur qualité. S’agissant des espèces leurs connaissances sont généralement fragmentaires («<R02> Enfin, généralement, c’est[la reproduction] au printemps, à quelque-chose près… »).
Ignorance source de dérangement
L’ignorance en règle générale est désignée comme source de nombreux dérangement (« <R12> Et tout le monde n’en est pas conscient, c’est ça. T’as l’impression que parce que tu vas dans la nature tu protège la nature… »). Une nuance apparaît chez les grimpeurs que certains naturalistes appréhendent : ils restent persuadés de ne pas représenter une gêne, avançant que les oiseaux « viennent les voir » et ne sont donc pas dérangés (« <R06>
Sur Autoire les crécerelles ils ont toujours été. […] Ils viennent nous voir, ils sont à côté, ils s’envolent pas. Il y a une cohabitation et elle se fait ! », « <R15> Ils sont persuadés d’être en communion avec la nature, de ne pas pouvoir déranger. Ils se rendent pas compte, ils disent ‘nous les oiseaux ils viennent nous voir, on les dérange pas, ils viennent voler avec nous’, alors qu’en fait pas du tout. »).
Désir de faire connaître
Le désir de faire connaître les richesses du territoire est une préoccupation portée en priorité par les acteurs du tourisme. Ceux-ci voient dans la qualité d’un environnement préservé un atout touristique d’attrait du territoire. Les autres acteurs ont aussi réagit sur ce sujet, mais leurs propos se rapprochent plus de la notion de sensibilisation détaillée plus loin.
Relation entre acteurs
Pour cette partie, il est nécessaire de différencier communication et sensibilisation. La communication est la capacité d’interagir entre les acteurs. Elle désigne l’acte de parole. La sensibilisation porte sur le contenu des communications, elle désigne donc les mots utilisés par la parole.
Communication
Tous les acteurs s’accordent à dire que la communication est une composante importante pour la création de lien entre eux. Ils insistent notamment sur la dimension de réciprocité.
C’est-à-dire que les informations ne doivent pas circuler que dans un sens. Par exemple, l’ouverture et le partage des données tant d’information sur la biologie et le milieu que de localisation plus ou moins précise est une demande assez forte. Sur ce sujet, les naturalistes sont partagés entre la nécessité de responsabiliser et l’utilité de protéger les données sensibles qui peuvent être victimes d’ignorance ou de malveillance (« <R01> :
C’est plutôt pour des chasseurs photographes. Ou alors des prestataires de tourisme qui pourraient dire regardez, moi j’organise des balades nature dans tel ou tel endroit et je vais vous faire découvrir telle ou telle espèce quoi. », « <R03> Et oui, ce risque là il est évident quoi hein, c’est… C’est tu supprimes le risque et comme ça après, quand tu fais ta demande, et ben tu risques pas d’être retoqué, il y a plus le problème. »).
Ces éléments sont, selon les acteurs, les conditions permettant la réouverture du dialogue entre les différentes perceptions. Ils s’accompagnent également de la nécessité de comprendre les préoccupations des autres acteurs, afin de temporiser les réactions.
Sensibilisation
L’unanimité des acteurs se retrouve encore autour de la grande importance de la sensibilisation. Celle-ci permet une responsabilisation qui induit une obligation morale à répondre de ses actes. La prise de conscience des enjeux qui portent sur la préservation des espèces passera également par des actes de sensibilisations et d’animations. Ces explications concernent également les autres savoirs experts (biologie des espèces, distances de dérangement, principe et mise en place des mesures de préservation, législation…)
Faisabilité d’un partage/ouverture des données
Ouverture des données qui doit être très contrôlée pour être acceptée
L’ouverture des données de localisation des espèces est un sujet particulier. Tous les acteurs s’accordent à dire qu’elle est nécessaire pour une gestion concertée de l’activité sur les falaises.
Cependant l’intérêt de l’ouverture diverge selon les acteurs. Pour les grimpeurs, naturalistes et gestionnaires du territoire, il s’agit de sensibiliser et responsabiliser les pratiquant et de permettre d’éviter les falaises ou pan de falaises où ils risquent de provoquer un dérangement. Cela pourrait s’apparenter à de la veille ou de l’auto diagnostic. Pour les acteurs du tourisme, il s’agit de sensibiliser en permettant à tout un chacun d’aller sur les sites en question observer les espèces patrimoniales et protégées. Il s’agit par ce biais d’augmenter l’attractivité du territoire en développant des activités atypiques.
Accueil du concept d’un outil de suivi partagé de la biodiversité rupestre
Globalement enthousiaste
L’accueil de l’outil est plutôt enthousiaste pour tous les acteurs. Chacun y voit un intérêt pour son activité, excepté certains grimpeurs, et propose de participer à sa manière. Des propositions d’aide et d’améliorations ont aussi été évoquées. Certains y voient l’occasion de diffuser et développer leurs propres projets, d’autres proposent une participation financière pour l’animation ou même prendre part à cette animation et sensibilisation.
Enfin l’outil représente l’opportunité de répondre à un désir de regroupement des projets institutionnels. Cette demande provient notamment du monde de l’escalade composé de bénévoles confrontés à de trop nombreux interlocuteurs. Dans tout les cas, l’outil de partage doit être facile d’utilisation.
Quelques méfiances (naturaliste, grimpeurs)
Quelques méfiances persistent tout de même chez les grimpeurs mais aussi chez les naturalistes. Les grimpeurs appréhendent l’idée qu’un tel outil serve à retreindre leur pratique tandis que les naturalistes craignent que des données précises ne soient source d’abus. Certains proposent donc des alternatives : restreindre la disponibilité des données par des niveaux d’accès aux couches concernées ou transformer les données précises par des zones de présence.
Ces résultats rejoignent pour grande partie l’analyse de Jean-Pierre Mounet, publiée dans Natures Sciences et Sociétés en 2007.
Scénarios
Avant de mettre en place les divers scénarios, il est nécessaire de mettre en lumières les différentes variables susceptibles d’agir au niveau de la vallée du Célé. Celles-ci peuvent évoluer de manière positive, rester identique à la situation actuelle ou avoir un effet négatif. Ces variables sont ensuite hiérarchisées en fonction de leur niveau d’influence sur les autres variables.
Chaque colonne du tableau présente un idéal type de scénario : « rose » (évolution positive – Hypothèse 1), « au fil de l’eau » (situation stable, pas de grand changement – Hypothèse 2) et « noir » (évolution négative – Hypothèse 3). Ces cas de figure ne s’observent cependant pratiquement jamais, c’est pourquoi, afin de faire des propositions plus réalistes il est nécessaire de croiser les hypothèses d’évolution de chaque variable. Il a ainsi été possible de proposer cinq scénarios.
Le premier scénario suppose un investissement significatif de tous les acteurs dans la mise en place d’outil de suivi de la biodiversité grâce à la présence d’un médiateur efficace ayant la double compétence escalade/naturaliste. Le dialogue a ainsi pu être à nouveau établi, des discussions ont pu être menées, permettant à chacun des acteurs de comprendre les points de vue et les intérêts respectifs de chacun, permettant d’arriver à un consensus.
En plus de cette réouverture de dialogue et de cette volonté de travailler ensemble, une forte sensibilité a commencée à émerger du côté des pratiquants des APN, qui, en étant mieux informés, sont plus à même de pratiquer leurs activités sportives durant les bonnes périodes et dans le respect des milieux et des espèces qu’ils abritent. Conséquence directe, la biodiversité rupestre se porte bien et on observe de nouveaux sites de nidification, tandis que la vallée connait une attractivité accrue. En effet, les naturalistes viennent pour observer les espèces qui évoluent sereinement, tandis que les grimpeurs sont attirés par ce site exceptionnel. La renommée de ce type d’action s’étend et le site devient un exemple de ce mode de gestion concertée.
Préconisations
Cette étude constitue un premier pas vers la réouverture du dialogue entre le monde des activités de pleine nature et le monde de la préservation des espèces. Afin d’assurer la pérennité de cette initiative, des actions devront être reprise après la fin du stage.
Tout d’abord pour l’outil de suivi de la biodiversité en lui-même, il serait utile de reprendre l’étude d’étalonnage des photos grâce à des moyens plus poussés. Ceci représenterai par la suite un gain de temps passé sur le terrain pour la mise en place des périmètres de sécurité autour des aires de nidification et autres mesures de préservation.
L’outil mis en place doit être simple d’utilisation et rassembler les différents interlocuteurs. Un partenariat entre les institutions de gestion du territoire mènerait au rassemblement de projets similaires et à leur mise en application plus efficace. Un partenariat entre les acteurs naturalistes avec un partage des données faciliterai le suivi des espèces et éviterai les redondances. De plus, en parallèle de l’outil, des informations sur les espèces, leur biologie, leur statut de protection et les mesures de préservation mises en place, permettraient la sensibilisation d’un public plus large.
Pour compléter cette sensibilisation en « libre accès », des panneaux d’information au pied des falaises équipées permettrait de toucher tous les pratiquants, même ceux qui ne sont affiliés à aucune structure.
Afin de renforcer le dialogue entre les acteurs, la présence d’un animateur maîtrisant des connaissances naturalistes et des compétences de grimpeur est primordiale. Il devra être doté d’une grande diplomatie et d’une capacité à expliciter des notions d’experts au travers de différentes formes d’animations.
L’animation doit mener à la restauration de réels échanges entre les acteurs. Pour cela, leur volonté d’investissement est fondamentale. Il faut donc être capable de révéler et dynamiser ces volontés.
Au niveau du Parc naturel régional de Causses du Quercy, il pourrait être bon d’envisager que l’interlocuteur soit un chargé de mission du Pôle Culture et Patrimoine. Cela éviterai les aprioris que les grimpeurs peuvent avoir avec un agent du Pôle Environnement.
Enfin, il est essentiel de réaliser que la concertation est un mode d’administration qui s’établit sur la durée et demande une grande constance dans l’animation avant de donner de réels résultats. Cependant il s’agit également d’un mode d’action qui assure la pérennité des volontés engagées.
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Table des matières
Remerciements
Introduction
I. Eléments de contexte
I.1. Les Parcs Naturel régionaux
I.2. Le réseau Natura 2000
I.3. Les arrêtés de protection de Biotope
I.4. Le milieu rupestre, une interface homme-nature
II. L’aire géographique concernée
II.1. Historique du Parc naturel régional des Causses du Quercy
II.1.a Localisation du Parc naturel régional des Causses du Quercy
II.1.b. Présentation du Syndicat mixte et son fonctionnement
II.1.c. Les falaises de la vallée du Célé
II.1.d. Le site Natura
II.1.e. Les APPB
II.1.f. La charte escalade
II.2. Etude de la mise en place d’un outil de suivi de la biodiversité rupestre sur la vallée du Célé
II.2.a. Le projet de stage
II.2.b. Problématiques
III. Méthodologie
III.1. Recherches documentaire et bibliographique
III.2. Volet technique
III.2.a. Campagne photographique
III.2.b. Intégration des photos dans un Système d’Information Géographique (SIG)
III.2.c. Inventaire ornithologique
III.2.d. Identification des sites à enjeux
III.3.Volet sociologique et entretiens « semi-directifs »
III.3.a. Sélection des acteurs à interroger
III.3.b. Approfondissement de la connaissance du territoire grâce à ses utilisateurs
III.3.c. Analyse lexicale et établissement d’un schéma relationnel
III.4.Établissement de scénarios
III.5. Présentation de l’outil et ouverture pour la suite
III.6.Limites de l’étude
IV. Inventaire outil et entretiens, entre réalité et perceptions
IV.1. Présentation de l’outil de suivi
IV.1.a. Rapport d’inventaire (carte de répartition)
IV.1.b. Un milieu de qualité où les perturbations sont rares mais pas inexistantes
IV.1.c. Etat d’avancement de l’outil SIG
IV.1.d. Ce qu’il reste à développer
IV.2. Rôle de l’outil pour rétablir le dialogue
IV.2.a. Etat des lieux des relations vues par les acteurs
IV.2.b. Faisabilité d’un partage/ouverture des données
IV.2.c. Accueil du concept d’un outil de suivi partagé de la biodiversité rupestre
V. Scénarios
VI. Préconisations
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Index des tableaux et figures
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