Concept « genre »
Selon le dictionnaire de la sociologie, édition Larousse 1997 : Le mot genre est en passe d`entrer dans le vocabulaire de la sociologie francophone – gender étant en usage dans la sociologie anglo-saxonne pour designer ce qui relève de la différenciation sociale entre les deux sexes. Il a l`avantage, sur le mot sexe, de souligner la nécessité de séparer les différences biologiques. “L’approche genre” suppose la considération des différentes opportunités offertes aux hommes et aux femmes, des rôles qui leur sont assignés socialement et des relations qui existent entre eux. Il s’agit de composantes fondamentales qui influent sur le processus de développement de la société et sur l’aboutissement des politiques, des programmes et des projets des organismes nationaux et internationaux. Le genre est intimement lié à tous les aspects de la vie économique et sociale, quotidienne et privée des individus et à ceux de la société qui a assigné à chacun (homme et femme) des rôles spécifiques (FAO, 1998). Le sexe marque les caractéristiques biologiques (permanentes et immuables) des hommes et des femmes, communes à toutes les sociétés et à toutes les cultures. Le genre, par contre, se réfère aux caractéristiques qui se sont forgées tout au long de l’histoire des relations sociales. Les différences de genre sont socialement édifiées et inculquées sur la base de la perception que les diverses sociétés ont des différences physiques et des présupposés de goûts, tendances et capacités des hommes et des femmes. Les différences relatives au sexe sont immuables. Par contre, l’histoire et l’analyse comparative des sociétés ont largement confirmé que les disparités liées au genre varient selon les cultures et selon les périodes en fonction de l’évolution de la société. Ainsi, « Le genre est en quelque sorte le sexe social ou la différence des sexes construite socialement, ensemble dynamique de pratiques et de représentations, avec des activités et des rôles assignés, des attributs psychologiques, un système de croyance… » (BISSILLIAT et VERSCHUUR, 2000).
Le profil d’accès et de contrôle des ressources et des bénéfices dans les ménages ruraux
La distinction entre accès aux ressources et contrôle de celles-ci, est très importante pour la compréhension des relations de genre. La grille d’analyse de Harvard permet de recenser les différentes ressources utilisées pour mener à bien les tâches du ménage. Il indique qui a accès aux ressources et qui contrôle leur utilisation (CBD, 2004). Les informations sont présentées dans un tableau dont la première colonne comprend la liste des ressources nécessaires pour accomplir les activités identifiées ainsi que les bénéfices qui en découlent. Ces ressources et bénéfices sont ensuite examinés en se posant les questions : « Qui utilise ? » et « Qui contrôle ? ». Les colonnes « Accès » concernent donc uniquement l’utilisation de la ressource ou du bénéfice en question, tandis que les colonnes « Contrôle » indiquent la catégorie de personnes qui a le pouvoir de décision sur cette ressource ou sur ce bénéfice.
Test de comparaison de deux populations
Si la distribution des échantillons suit la loi normale, le test de comparaison est paramétrique comme celui de Student.
Dans le cas contraire, le test statistique est non paramétrique : celui de Mann-Whitney.
Test t de Student : Le test t de Student est utilisé pour comparer deux échantillons dont la distribution suit la loi normale. Ce test paramétrique repose sur des comparaisons de moyennes. Ce test de Student est utilisé pour comparer deux échantillons indépendants et/ou appariés. Le test de Student concerne des données quantitatives, mesurées sur une échelle d’intervalle ou de rapport. Pour le test, la première – l’hypothèse nulle ou Ho – est une hypothèse qui postule qu’il n’y a pas de différence significative entre les moyennes des deux groupes ; notez : Revenu homme = Revenu femme. La seconde – l’hypothèse alternative ou H1 –vérifie si ce sont les hommes qui gagnent plus que les femmes (RAMOUSSE et al. 1996). Donc, dans le test, parmi les deux types d’hypothèses alternatives, on va considérer celle unilatérale à gauche (ou unidirectionnelle).
Test de Mann-Whitney : Le test de Mann-Whitney est un test non paramétrique pour comparer deux échantillons indépendants de petite taille. Les données testées sont les mêmes que celles du test de normalité mais rangés par ordre croissant. Le test est unilatéral car on veut savoir qui, entre les hommes et les femmes, gagnent beaucoup plus, en matière de revenus extraagricoles. Les hypothèses sont :
H0 : revenu extra-agricole des femmes = revenu extra-agricole des hommes
H1 : revenu extra-agricole des femmes< revenu extra-agricole des hommes
Horloge des activités journalières
En général, la femme reste au foyer et s’occupe de sa bonne marche en assurant les multiples tâches relatives aux travaux ménagers et domestiques comme spécifiés dans le tableau. De par ses multiples tâches tout au long de la journée, la femme se lève tôt par rapport à l’homme. Le seul moment de divertissement de la femme est celui où elle va au marché et en profite pour discuter avec les autres femmes. Par contre l’homme travaille au champ et s’occupe des travaux agricoles. Il peut également exercer d’autres activités extra-agricoles. Il part le matin pour revenir vers la fin de l’après-midi. Il déjeune au champ. Après le travail, il dispose de temps pour se reposer ou discuter avec ses amis
Influences des variables significatives
a) Nombre d’enfant à charge : Avec un coefficient βnb_enf négatif, le nombre d’enfant à charge de la femme au sein du ménage semble exercer une influence négative sur la décision de la femme par rapport à la participation à une formation. Une augmentation d’une unité dans le nombre d’enfants à charge au sein du ménage par rapport à la moyenne du groupe réduirait les chances pour que la femme participe à une formation d’un facteur égal à 0,32. Les chances pour que les femmes choisissent de participer à une formation seraient alors de 68% moindres.
b) Possession de terre : L’influence de la possession de terre est également significative au seuil de 5%. Comme la valeur de l’exponentielle du coefficient associé à la variable « possession de terre » est égale à 2,52, les chances pour qu’une femme participe à une formation augmenteraient d’un facteur de 2,5 et deviendraient 150 % plus importantes si la femme possède des terres.
c) Affiliation à une association ou organisation : L’affiliation à une association ou organisation influence positivement le choix de la femme au seuil de 5% étant donné son coefficient βaff_asso> 0. Concernant son degré d’influence, l’affiliation de la femme à une association renforcerait les chances pour qu’elle participe à une formation avec exp (βaff_asso) = 5,64. Le fait que la femme soit membre d’un groupement ou d’une association renforcerait alors les chances pour qu’elle participe à une formation agricole d’un facteur égal à 5,64. Les chances seraient alors 464% plus importantes.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. CONCEPTS ET ETAT DE L’ART
I.1 Concepts clés
I.1.1 Concept « genre »
I.1.2 Formation professionnelle agricole
I.2 Etat de l’art
II. MATERIELS ET METHODES
II.1 Justification du choix du sujet
II.2 Présentation de la zone d’étude
II.2.1 Justification du choix de la zone
II.2.2 Délimitation de la zone
II.3 Démarche de vérification commune aux hypothèses
II.3.1 Phase exploratoire
II.3.1.1 Etude bibliographique et documentaire
II.3.1.2 Entretien auprès des personnes ressources
II.3.2 Phase de collecte et de traitement de données
II.3.2.1 Préparation technique et élaboration des questionnaires
II.3.2.2 Enquête sur terrain
a) Visite de reconnaissance des sites de l’étude
b) Enquête par focus group
c) Enquête individuelle
II.3.2.3 Traitement des données
II.4 Démarche de vérification spécifique à chaque hypothèse
II.4.1 Relative à la première hypothèse : « les femmes n’ont pas les mêmes opportunités que les hommes en matière d’accès aux ressources économiques et sociales»
II.4.1.1 Elaboration d’une typologie des femmes
a) Classification Ascendante Hiérarchique (CAH)
b) Test de concordance par l’analyse factorielle discriminante (AFD)
c) Caractérisation des groupes par Analyse des Correspondance Multiple (ACM)
II.4.1.2 Le profil d’accès et de contrôle des ressources et des bénéfices dans les ménages ruraux
II.4.2 Relative à la deuxième hypothèse : « La femme rurale effectue une grande part des activités domestiques et agricoles; et elle constitue une source de revenu importante pour les ménages ruraux »
II.4.2.1 Le profil d’activité et la répartition des temps investis dans les travaux domestiques, agricoles et communautaires/sociaux
a) Rôle reproductif
b) Rôle productif
c) Rôle communautaire/social
II.4.2.2 Horloges des activités journalières
II.4.2.3 Calcul des revenus issus des activités extra-agricoles pour l’homme et pour la femme
a) Test de normalité
b) Test de comparaison de deux populations
II.4.3 Relative à la troisième hypothèse : « La participation des femmes aux formations agricoles est dictée par divers facteurs »
II.4.3.1 Analyse économétrique
a) Théorie des choix discrets
b) Modèle empirique d’analyse.
c) Présentation théorique du modèle Logit
d) Signification statistique du modèle
e) Signification statistique des variables
f) Les variables utilisées pour la logit
II.4.3.2 Analyse des barrières et identification des groupes d’influence
a) Analyse des barrières
b) Identification des groupes d’influence
c) Traitement des données dans l’analyse des barrières
II.5 Limites de l’étude
III. RESULTATS
III.1 Opportunités des hommes et des femmes en matière d’accès aux ressources économiques et sociales
III.1.1 Typologie des femmes selon leur situation socio-économique
III.1.1.1 Classification
III.1.1.2 Caractérisation des classes par l’ACM
III.1.2 Accès des femmes aux différentes ressources
III.1.2.1 Accès des femmes à la propriété de biens, au service des IMF et à l’entreprenariat par rapport aux hommes
III.1.2.2 Accès des femmes au revenu familial
III.1.2.3 Le profil d’accès et de contrôle des ressources et des bénéfices dans les ménages ruraux
III.2 Rôles et contributions des femmes dans les activités agricoles et domestiques
III.2.1 Profil d’activité et répartition des temps investis dans les activités agricoles et domestiques
III.2.1.1 Rôle reproductif
III.2.1.2 Rôle productif
a) Les différentes exploitations culturales
b) Répartition des tâches dans les travaux rizicoles
III.2.1.3 Rôle communautaire/social
III.2.2 Horloge des activités journalières
III.2.3 Comparaison des revenus issus des activités extra-agricoles
III.2.3.1 Types d’activités extra-agricoles
III.2.3.2 Comparaison des revenus extra-agricoles
a) Test de normalité
b) Différence entre les deux échantillons
III.3 Facteurs déterminant la participation des femmes au programme de formation professionnelle agricole
III.3.1 Analyse économétrique
III.3.1.1 Signification statistique du modèle
III.3.1.2 Signification statistique des variables
III.3.1.3 Influences des variables significatives
a) Nombre d’enfant à charge
b) Possession de terre
c) Affiliation à une association ou organisation
III.3.2 Barrières et leviers à la participation des femmes à une formation professionnelle agricole
III.3.2.1 Analyse des barrières en fonction des déterminants
a) Auto-efficacité perçue
b) Leviers à l’auto-efficacité
c) Efficacité perçue de l’action
III.3.2.2 Groupes d’influence à la participation à une formation
a) Groupe d’influence négative
b) Groupe d’influence positive
IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1 Discussions
IV.1.1 Les représentations socio-culturelles d’une société patriarcale
IV.1.2 Position économique des femmes dans le monde rural
IV.1.2.1 Les conditions d’accès des femmes à la propriété foncière
a) Les conditions socio-culturelles
b) Les conditions économiques
IV.1.2.2 La répartition du travail entre les hommes et les femmes
IV.1.2.3 Le travail des femmes : une séparation des temps professionnels et domestiques
IV.1.3 Analyse des déterminants liés à la participation des femmes à une formation professionnelle agricole
IV.1.3.1 Les facteurs qui influent la participation de la femme à une formation agricole
a) Le nombre d’enfant
b) La possession de terre
c) L’affiliation à un groupement ou à une association
IV.1.3.2 Les variables non significatives du modèle économétrique
IV.1.3.3 Analyse des barrières et des leviers à la participation à une formation
a) Perception sur l’efficacité personnelle des femmes et les leviers d’auto-efficacité
b) Analyse de la perception de l’efficacité d’une formation professionnelle
c) Groupes d’influence
IV.2 Recommandations
IV.2.1 Orientation et compréhension de l’approche à adopter
IV.2.1.1 Saisir la différence entre l’approche FED et l’approche GED pour mettre en œuvre convenablement les projets de formation professionnelle agricole
IV.2.1.2 Viser la déségrégation par sexe des différentes filières de formations professionnelles
IV.2.2 Concilier l’organisation de la formation professionnelle avec les conditions et l’environnement de vie des femmes
IV.2.2.1 Planifier l’organisation de la formation en fonction de la disponibilité des femmes
IV.2.2.2 Mettre en œuvre des facilités de garde d’enfants
IV.2.3 Assurer l’intégration des femmes aux formations professionnelles en agissant sur l’environnement extérieur
IV.2.3.1 Sensibilisation des personnes de l’entourage pour s’assurer de leur soutien
IV.2.3.2 Allégement des taches de la femme
IV.2.3.3 Renforcer la création de groupement associatif
IV.2.4 Renforcer le rôle des pouvoirs publics
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
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