Malgrรฉ lโรฉvolution des normes de communication sans fils au cours du temps, avec l’introduction de nouveaux codages numรฉriques ou la libรฉration de nouvelles fenรชtres dans le spectre รฉlectromagnรฉtique, l’amplificateur de puissance reste un des blocs les plus critiques de tout systรจme de communication et fait de plus souvent lโobjet de contraintes supplรฉmentaires (comme par exemple de linรฉaritรฉ dans le cas du standard WCDMA). A lโheure actuelle, la transition des tubes ร vide, gรฉnรฉralement utilisรฉs comme composants pour les amplificateurs de puissance, vers les circuits ร รฉtat solide est quasiment achevรฉe, surtout pour des niveaux de puissance infรฉrieurs ร 10kW. De nos jours, le cลur d’un amplificateur de puissance est donc le plus souvent un transistor.
Les amplificateurs de puissance pour les nouvelles applications RF
Gรฉnรฉralitรฉs
De nombreux travaux ont รฉtรฉ effectuรฉs ces derniรจres annรฉes sur lโintรฉgration en technologie CMOS de fonctions RF de rรฉception (LNA, mรฉlangeur,..) ou dโรฉmission moyenne puissance (mรฉlangeur, prรฉamplificateur,..). Moins de travaux semblent avoir รฉtรฉ conduits sur lโintรฉgration dโamplificateurs de puissance radiofrรฉquences. Les circuits qui constituent un systรจme radiofrรฉquence sont nombreux et la partie radio proprement dite apparaรฎt comme un maillon dรฉlicat du systรจme. Parmi les nombreuses fonctions radiofrรฉquences, lโamplificateur de puissance reprรฉsente un bloc particuliรจrement critique de la chaรฎne dโรฉmission, du fait de sa consommation รฉlevรฉe et des forts niveaux de puissance du signal quโil doit gรฉrer
Un amplificateur de puissance constitue souvent le dernier รฉtage dโun รฉmetteur. Il doit รชtre capable de fournir une puissance suffisante pour permettre la transmission du signal RF, sans distorsion pour que lโinformation ne soit pas altรฉrรฉe. La problรฉmatique dโun amplificateur de puissance consiste donc ร trouver le moyen le plus efficace pour dรฉlivrer une puissance RF dรฉterminรฉe ร une charge constituรฉe par lโantenne. Les compromis de la conception dโamplificateurs de puissance sont principalement le gain en puissance, la puissance de sortie, la linรฉaritรฉ, et le rendement [2]. Il sโagit du bloc le plus complexe ร mettre en ลuvre dans la chaรฎne dโรฉmission .
Gรฉnรฉralement, un amplificateur est constituรฉ de plusieurs รฉtages. Il est composรฉ dโun รฉtage de prรฉ-amplification, appelรฉ aussi ยซ driver ยป, puis de lโรฉtage de puissance proprement dit. Cependant, un amplificateur de puissance nโest pas seulement composรฉ de transistors. Il contient aussi des composants passifs servant ร optimiser lโadaptation du circuit aux charges, ceci dans le but dโoptimiser les transferts de puissance et de dรฉlivrer la puissance de sortie maximale. Le facteur de qualitรฉ des composants passifs joue un rรดle important sur la performance pour optimiser le transfert de puissance et limiter lโรฉchauffement de lโamplificateur.
Cahier des charges
Les amplificateurs de puissances sont dimensionnรฉs et fabriquรฉs selon un cahier des charges dรฉterminรฉ pour une application spรฉcifique (ex : GSM, UMTS, WiMax etcโฆ). Chaque application possรจde ses propres spรฉcifications fixรฉes par un standard.
Les fabricants doivent veiller ร ce que leurs produits respectent ces spรฉcifications. De plus, les amplificateurs fabriquรฉs doivent รชtre robustes, linรฉaires sur toute la bande de frรฉquence et plage de puissance et prรฉsenter un rendement le plus รฉlevรฉ possible. La robustesse d’un amplificateur de puissance signifie sa capacitรฉ ร supporter un grand rapport d’onde stationnaire ยซย VSWRย ยป (gรฉnรฉrรฉ par une forte dรฉsadaptation des charges) tout en dรฉlivrant sa puissance nominale. Ce paramรจtre est nรฉcessaire pour garantir le bon fonctionnement du PA dans le cas d’une dรฉsadaptation des charges non intentionnelle (exemple : variation de l’impรฉdance d’une antenne en fonction de lโenvironnement externe dans lequel elle est situรฉe). La linรฉaritรฉ des PA est spรฉcifiรฉe selon le standard de communication et, compte tenu de la complexitรฉ des signaux (le plus souvent difficilement assimilables ร des sinusoรฏdes, comme dans le cas de lโIP3), elle est mesurรฉe par un rapport des puissances du canal adjacent (correspondant ร la bande du produit d’intermodulation dโordre 3) et du canal du signal principal. Ce rapport est appelรฉ ACPR (Adjacent Channel Power Ratio). Pour le GSM 900 et GSM 1800 qui utilisent le mode de multiplexage TDMA/FDMA et pour lesquels le signal modulรฉ prรฉsente une enveloppe constante, les facteurs de mรฉrite les plus importants pour les PA sont la puissance de sortie et le rendement. L’ACPR pour ces standards est fixรฉ ร -30dBc. Pour l’UMTS qui utilise le mode de multiplexage W-CDMA, les facteurs de mรฉrites les plus importants pour les PA sont toujours la puissance de sortie et le rendement accompagnรฉs de spรฉcifications de linรฉaritรฉ plus contraignantes. L’ACPR pour ce standard est en effet fixรฉ ร -42 dBc [4].
Pour rรฉpondre ร ces spรฉcifications et conserver suffisamment de flexibilitรฉ pour l’architecture des stations de base, le plus facile serait d’utiliser un PA par porteuse RF. De mรชme, pour que la station de base atteigne une puissance de sortie de 20W par porteuse, chaque PA doit pouvoir fournir 55W pour compenser les pertes dans les filtres passe-bandes, le combineur de puissance et les cรขbles [3] mais surtout pour satisfaire les contraintes de linรฉaritรฉ.
Etat de lโart
Au cours des annรฉes 1980, le dรฉveloppement commercial des systรจmes de communication et de diffusion HF, UHF et VHF, a entraรฎnรฉ la premiรจre vague d’innovations technologiques des amplificateurs RF de puissance et des systรจmes de communication. Cette dรฉcennie a aussi vu la naissance des systรจmes de communications cellulaires analogiques. Durant les annรฉes 1990, une deuxiรจme gรฉnรฉration (2G) de systรจmes cellulaires numรฉriques a bouleversรฉ le domaine, accompagnรฉe de grandes avancรฉes pour les amplificateurs de puissance RF. Au dรฉbut du 21รฉme siรจcle, la troisiรจme gรฉnรฉration (3G) de systรจmes cellulaires a รฉtรฉ introduite. Ces systรจmes, plus complexes, se distinguent par un fort dรฉbit de transmission de donnรฉes et entrainent de fortes contraintes sur l’efficacitรฉ et la linรฉaritรฉ des amplificateurs de puissance. Comme nous le savons, le transistor constitue le cลur des amplificateurs RF de puissance. Les transistors sont fabriquรฉs en utilisant des filiรจres technologiques basรฉes sur des substrats spรฉcifiques. Dans les annรฉes 1980 jusqu’ร la fin des 1990, le transistor bipolaire ร jonction RF (BJT) sur silicium รฉtait l’รฉtat de l’art avec des niveaux de puissance atteignant 60W ร 2GHz, en configuration รฉmetteur commun et pour un fonctionnement en classe AB [5]. Cependant, les BJT RF de puissance ne permettaient qu’une faible linรฉaritรฉ et souffraient d’un phรฉnomรจne d’emballement thermique limitant leur utilisation [6].
Une deuxiรจme filiรจre sur silicium, ร effet de champ cette fois, a eu beaucoup de succรจs dans le domaine de lโamplification de signaux RF. Il sโagit de la filiรจre LDMOS (Lateral Double Diffused Metal Oxide Semiconductor). Grรขce aux progrรจs technologiques, les transistors LDMOS de puissance se sont imposรฉs comme des composants majeurs sur le marchรฉ des composants discrets et intรฉgrรฉs. Cette technologie a รฉtรฉ dรฉveloppรฉe et optimisรฉe en vue d’atteindre des forts niveaux de puissance et de rendement tout en amรฉliorant la linรฉaritรฉ.
D’autres filiรจres, utilisant principalement des matรฉriaux III-V, ont รฉtรฉ รฉtudiรฉes et dรฉveloppรฉes depuis le dรฉbut des annรฉes 1970. Ces matรฉriaux, tel l’Arsรฉniure de Gallium ou GaAs, ont รฉtรฉ considรฉrรฉs trรจs prometteurs comparรฉs au silicium du fait de leurs propriรฉtรฉs physiques et รฉlectriques. De plus, en substituant quelques atomes du groupe III par des atomes d’un autre รฉlรฉment du mรชme groupe, comme l’Arsรฉniure de Galium-Aluminium AlGaAs, il est possible dโaugmenter la largeur de bande interdite du matรฉriau [1]. La maille cristalline nโรฉtant que trรจs peu modifiรฉ, ce procรฉdรฉ nโintroduit pratiquement aucune contrainte ou stress dans la structure et permet le dรฉveloppement de dispositifs ร hรฉtรฉrojonction tels le transistor bipolaire ร hรฉtรฉrojonction (HBT) et le transistor ร haute mobilitรฉ รฉlectronique (HEMT). Des dispositifs HBT, le transistor HBT AlGaAs/GaAs est le plus couramment utilisรฉ pour lโamplification de puissance en raison des fortes densitรฉs de puissance auxquelles il permet dโaccรฉder, tandis que le HBT Silicium-Germanium SiGe, plus fragile en tension mais qui prรฉsente un meilleur facteur de bruit, est plutรดt destinรฉ ร lโamplification faible bruit [10]. Les HEMTs, mais surtout la version pseudomorphique PHEMT qui a supplantรฉ la version standard, prรฉsentent un fort gain en puissance, un excellent rendement et un faible niveau de bruit faisant de cette filiรจre un excellent choix pour les amplificateurs de puissance des tรฉlรฉphones mobiles [11][12].
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : INTEGRATION DES AMPLIFICATEURS DE PUISSANCE RF EN TECHNOLOGIE LDMOS
I.1 INTRODUCTION
I.2 LES AMPLIFICATEURS DE PUISSANCE POUR LES NOUVELLES APPLICATIONS RF
I.2.1 Gรฉnรฉralitรฉs
I.2.2 Cahier des charges
I.2.3 Etat de lโart
I.2.4 Evolution des transistors MOS vers les applications RF de puissance
I.2.5 Intรฉrรชt de la technologie LDMOS
I.3 SUBSTRAT LDMOS
I.3.1 Caractรฉristiques du substrat
I.3.2 Niveaux mรฉtalliques
I.4 TRANSISTOR DE PUISSANCE LDMOS
I.4.1 Structure physique
I.4.2 Modรจles รฉlectriques
I.5 PROBLEMATIQUE DโINTEGRATION POUR LโAMPLIFICATION DE PUISSANCE
I.5.1 Prรฉadaptations dโentrรฉe et de sortie
I.5.1.a Principe de lโadaptation
I.5.1.b Adaptation sur abaque de Smith avec des cercles ร Q constant
I.5.1.c Nรฉcessitรฉ de la prรฉadaptation et principe de dimensionnement
I.5.2 Fabrication des รฉlรฉments passifs ร lโaide de capacitรฉ MIS et de fils micro-soudรฉs
I.5.3 Problรฉmatiques des fils micro-soudรฉs
I.6 CONCLUSION
I.7 REFERENCES
CHAPITRE II : INTEGRATION DโINDUCTANCES POUR LA PREADAPTATION DU TRANSISTOR DE PUISSANCE
II.1 INTRODUCTION
II.2 INDUCTANCES INTEGREES
II.2.1 Structure micro-ruban
II.2.2 Origines des pertes
II.2.2.a Pertes dans les mรฉtallisations
II.2.2.b Pertes dans le substrat
II.2.3 Facteur de qualitรฉ des selfs
II.2.4 Circuit รฉlectrique รฉquivalent
II.2.4.a Modรจle typique
II.2.4.b Simplification du modรจle pour la dรฉtermination analytique des รฉlรฉments
II.3 DEFINITION DU PROJET ET CAHIER DES CHARGES
II.4 ETAT DE L’ART
II.5 SIMULATIONS ELECTROMAGNETIQUES SOUS HFSS
II.5.1 Effets du choix et du dimensionnement des ports sur les rรฉsultats
II.5.1.a Simulations รฉlectriques
II.5.1.b Wave ports
II.5.1.c Lumped ports
II.5.2 Prise en compte des pertes rรฉsistives
II.6 CONCLUSION
II.7 REFERENCES
CHAPITRE III : DEVELOPPEMENT DE NOUVEAUX PROCEDES POUR LโINTEGRATION DโINDUCTANCES SUR SILICIUM
III.1 INTRODUCTION
III.2 CHOIX DU DIELECTRIQUE
III.2.1 Rรฉsine ร base du Benzocyclobutene BCB
III.2.2 Rรฉsine ร base dโEpoxy SU8
III.3 CARACTERISATION MICRO-ONDE DE DIELECTRIQUES EN UTILISANT DES LIGNES MICRO-RUBANS
III.3.1 Problรฉmatique
III.3.2 Solution actuelle
III.3.3 Nouveau Principe
III.3.3.a Procรฉdure dโextraction de la permittivitรฉ effective
III.3.3.b Calcul direct de la permittivitรฉ relative
III.3.3.c Calcul itรฉratif de la permittivitรฉ relative
III.3.3.d Calcul de lโangle de perte
III.3.3.e Domaine de validitรฉ des mรฉthodes
III.3.3.f Validations expรฉrimentales
III.4 APPLICATION DES METHODES DEVELOPPEES POUR LA CARACTERISATION DE LA RESINE SU8
III.4.1 Dessin des masques
III.4.2 Fabrication des lignes micro-rubans
III.4.3 Rรฉsultats expรฉrimentaux
III.4.4 Validation par simulations รฉlectromagnรฉtiques
III.5 INFLUENCE DU SUBSTRAT DE SILICIUM ET DU PLAN DE MASSE SUR LES PERFORMANCES DES SELFS
III.5.1 Inductances sans plan de masse
III.5.1.a Influence de la rรฉsistivitรฉ du substrat de silicium
III.5.1.b Influence de lโรฉpaisseur de diรฉlectrique
III.5.2 Inductances avec plan de masse
III.5.2.a Effets dโun plan de masse plein
III.5.2.b Plan de masse structurรฉ ou ยซย Patterned ground shieldย ยป
III.5.2.c Substrat trรจs faible rรฉsistivitรฉ : Plan de masse structurรฉ ou plein?
III.5.3 Impact de lโรฉpaisseur du plan de masse sur le facteur de qualitรฉ
III.6 VARIATION DU FACTEUR DE QUALITE EN FONCTION DE LโEPAISSEUR DU DIELECTRIQUE ET DE LA LARGEUR DU RUBAN
III.7 INFLUENCE DU RAPPORT W/T DU RUBAN METALLIQUE
III.8 COUPLAGE ENTRE LES RUBANS METALLIQUES
III.9 DEVELOPPEMENT DU PROCEDE DโINTEGRATION
III.9.1 Premier procรฉdรฉ technologique
III.9.2 Deuxiรจme procรฉdรฉ technologique
III.10 CONCLUSION
III.11 REFERENCES
CONCLUSION GENERALE