INTEGRATION DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE DANS LES SYSTEMES DE SANTE DE LA POPULATION

L’analyse de recours à la médecine moderne

                 En ce qui concerne le cas des ménages où le recours à la médecine moderne est de façon exclusive, plusieurs raisons les poussent à adopter cette pratique : les soins par la médecine moderne constituent une habitude pour eux, compte tenu de la conviction de leurs parents. Ils critiquent l’efficacité, l’innocuité des soins de la médecine traditionnelle et la compétence de leurs détenteurs. A propos des ménages dont l’utilisation de la médecine moderne se fait de façon alternative, plusieurs raisons justifient leur recours : Malgré la compétence et expérience acquises par les tradipraticiens en matière des soins de santé, l’insuffisance et la pénurie en matériels et en équipements nécessaires à leurs prestations ne leur permet pas de satisfaire les besoins de leurs utilisateurs. En sus, certains soins préventifs notamment la vaccination n’est pas à la porté de la médecine traditionnelle. Celle-ci relève exclusivement de la compétence de la médecine moderne. D’autres pathologies comme la peste et le choléra se soignent uniquement par la médecine moderne. A part la classification par mode de soins, le type des soins a également permis de classifier les utilisateurs de la médecine moderne.

Points de vue des ménages

               Le diagnostic des opportunités et des contraintes de la population vis- à- vis de leur accès aux soins de type conventionnel a eu lieu grâce aux enquêtes menées auprès de ménages échantillons de trois Fokontany. Pour les habitants d’Ambano, le problème ne se pose pas sur la question d’éloignement puisqu’ils se trouvent à 0 km du CSB II.Cependant, leurs contraintes s’expliquent par le fait que les soins et médicaments modernes coûtent cher par rapport à leur pouvoir d’achat. La preuve, en cas d’hospitalisation, les malades doivent partir à Antsirabe, pour se soigner soit au niveau du Centre Hospitalier de District (CHD) ou à l’hôpital privé comme l’hôpital Luthérien d’Andranomadio. Les frais médicaux auxquels s’ajoute le coût de trajet ne sont pas à la portée du pouvoir d’achat de la majorité de la population. Un tel cas est surtout remarquable s’il y avait complication de l’accouchement qui nécessite une évacuation rapide. Le problème s’aggrave surtout si l’urgence se passe la nuit parce que le CSB ne possède pas d’ambulance, de même le taxi -brousse ne parque pas souvent à Ambano pendant la nuit. A propos des habitants du Fokontany de Manampisoa qui se trouvent à 3 km au Sud du CSB II leur avantage c’est qu’ils se situent à une distance inférieure de 5 km du poste sanitaire et que la proximité de la ville d’Antsirabe constitue une opportunité pour l’accès aux soins de type conventionnel. Cependant, les contraintes sont presque pareilles que celles d’Ambano en matière des frais médicaux. Les habitants du Fokontany d’Andrakodavaka qui se situent à 16 km au Nord du CSB II, leur situation est tout à fait différente de celle des deux Fokontany précédents. L’éloignement entrave l’accès aux soins de type médecine conventionnelle. Pour leurs soins de santé, les malades devraient payer de frais de déplacement vers Ambano. Il paraît que les médicaments ne sont pas disponibles chez le CSBII, ce qui impose les malades ou ses proches d’aller à Antsirabe pour les acheter chez les Pharmaciens. Cela entraîne encore un investissement énorme : les coûts de médicaments majorés par le coût de déplacement. A part les soins de santé à la médecine conventionnelle, les habitants de la commune bénéficient également des prestations de soins de tradipraticiens. Ces derniers détiennent le pouvoir de la médicine traditionnelle. Les soins de santé de ladite pratique constituent le vif du chapitre suivant.

Domaine d’intervention

        Le domaine d’intervention désigne le milieu dans lequel les tradipraticiens de spécialités différentes peuvent exercer leur métier en tant que guérisseurs traditionnels. De domaine d’intervention dépend la validité de l’exercice de tradipraticiens. La connaissance du domaine d’intervention des tradipraticiens permettrait d’envisager le lien entre la médecine moderne et la médecine traditionnelle notamment dans le cadre de la possibilité de collaboration entre les deux pratiques. Ceci pour répondre à l’objet du projet.

Points de vue de tradipraticiens

        L’éloignement de formations sanitaires constitue l’un des facteurs à l’origine de recours de la population à la médecine traditionnelle. Cette dernière se trouve à proximité de la population et peut être disponible. L’existence des maladies difficilement curables, la cherté de soins et médicaments modernes figurent parmi les facteurs déterminants. Donc, pour une maladie quelconque qui relève de la compétence des deux pratiquants, les frais médicaux peuvent atteindre jusqu’à plusieurs milliers de francs Malgache chez les médecins, alors que pour les tradipraticiens, les frais de traitement dépendent de la satisfaction de malade ( puisqu’ils n’imposent pas des honoraires à leurs clients). La médecine traditionnelle est basée sur la croyance de la population de la région et fait ainsi partie de leur culture : la plupart des utilisateurs de la médecine moderne et de la médecine traditionnelle préfèrent consulter les tradipraticiens ou recourir à la médecine traditionnelle en premier lieu. C’est en cas d’échec qu’ils vont à l’hôpital. Si tels sont les points de vue de tradipraticiens vis-à-vis des motifs du recours de leurs clients à la médecine traditionnelle, qu’en est-il de ménages utilisateurs ?

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Description générale de l’étude
PARTIE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE RURALE D’AMBANO
Chapitre I : – Historique et localisation administrative
Chapitre II : – Environnement physique
Chapitre III : – Environnement social
Chapitre IV : – Environnement économique
Conclusion
PARTIE II : ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA SITUATION EN MATIERE DE SOINS DE SANTE DE LA POPULATION
Chapitre I : – Les soins de santé à la médecine moderne
Chapitre II : – Les soins de santé à la médecine traditionnelle
Chapitre III : – Discussion générale sur la situation de la santé de la population
Conclusion
PARTIE III : DIAGNOSTIC DE PRE-FAISABILITE DU PROJET ET RECOMMANDATIONS
Chapitre I : Diagnostic de pré-faisabilité du projet
Chapitre II : Recommandations pour la réussite du projet
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Annexes

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