Intégration dans le P.C.D. ou le P.C.D.I

L’éducation tient une place importante dans le processus de développement d’un pays. En effet, elle contribue à l’amélioration de la productivité des individus : l’accomplissement du niveau primaire réduit la chance d’être pauvre de 5%, celle des niveaux lycéen et universitaire de 17%, [3]. Pourtant à Madagascar, seuls 12% de la population rurale ont reçu une scolarité complète contre 60% en milieu urbain [6]. La déperdition scolaire touche toutes les classes et tous les niveaux de l’enseignement. La majeure partie des jeunes du milieu rural n’arrive même pas à la fin du premier cycle du niveau secondaire. Les indicateurs de l’enseignement révèlent que les principales causes en sont l’insuffisance d’encadrement, d’équipements et de matériels, d’orientation scolaire et professionnelle des élèves et des nouveaux diplômés dans les zones rurales. Conscient de ce problème, d’un côté, le gouvernement malgache considère l’éducation comme une de ses priorités qui sont, entre autres, la bonne gouvernance, le développement des infrastructures, la santé, et l’appui aux secteurs privés. Ses efforts tendent alors à la mise en place d’un système éducatif public propice au développement et à l’amélioration du niveau de vie de chaque individu [6]. D’un autre côté, l’enseignement privé malgache, confessionnel ou non, tient un rôle non négligeable en complétant l’action du gouvernement. Suite à la demande des paysans membres de FI.FA.TA., dont fait partie V.F.T.M., F.E.R.T. a engagé un chargé de mission pour étudier la faisabilité et l’identification du type d’école répondant aux besoins de ces paysans. L’école doit répondre à des critères essentiels :
– former des Agriculteurs capables de vivre de leurs métiers,
– programme scolaire coïncidant au calendrier cultural,
– école victime de la réussite en Agriculture,
– des pratiques transposables aux conditions des Agriculteurs régionaux.

L’objectif du collège est de former des producteurs professionnels capables de vivre de leur métier d’Agriculteur [5]. La formation dispensée est de type professionnel et s’adresse donc aux jeunes ayant obtenu leur diplôme de C.E.P.E. et ayant effectué une partie des études secondaires du premier cycle. Le mode d’accès au collège présente des conditions à satisfaire se traduisant par l’engagement des parents à payer les écolages, assurer l’assiduité de son enfant, et aussi leur implication par la mise à disposition de terrains d’application et d’installation à la sortie pour l’apprenant [3].

Intégration dans le P.C.D. ou P.C.D.I. 

L’intégration du collège dans le P.C.D.I. ou le P.C.D. de la commune rurale d’Ankilivalo constitue la meilleure stratégie pour impliquer pleinement les autorités locales et élargir le partenariat dans la promotion des activités du collège. Effectivement, le seul soutien de F.E.R.T. ne suffit pas pour réunir les conditions nécessaires au développement du collège. De plus, la V.F.T.M. possède une certaine notoriété dans la région du Menabe, lui permettant de s’ouvrir à d’autres organismes tels le F.I.D., l’O.N.G. SAHA et la FO.FI.FA.

Au niveau du fonctionnement

Sélection des élèves
Lors du recrutement des élèves, les procédures préétablies n’ont pas été respectées. En effet, l’effectif des demandes de candidatures a été si peu nombreux que tous les dossiers ont été retenus. Par conséquent, la majeure partie des élèves n’est même pas consciente de la finalité de la formation au collège. Ainsi, à l’avenir, il faudrait intensifier les sensibilisations sur le collège afin de mobiliser le maximum de candidatures et d’éviter de telle situation.

Langue d’enseignement
Le niveau de français des élèves étant très bas, la langue d’enseignement devrait être exclusivement le malgache, sauf pour certains termes techniques que l’on ne peut traduire. Il s’avère, donc, nécessaire de former les enseignants formateurs sur ce domaine.

Renforcement des compétences du comité de gestion
D’une part, le comité de gestion joue un rôle important dans l’administration du collège. Il énonce les directives et les politiques, qui seront mises en œuvre par la direction du collège. Pourtant, les personnes qui le composent sont des paysans. Ainsi, le renforcement de leurs capacités est souhaité notamment par des formations sur la gestion du collège, l’évaluation des acquis des élèves, et enfin sur l’évaluation de la formation et des enseignants formateurs. D’autre part, le comité de gestion est censé participer aux prises de décisions avec la direction. Cependant, trop souvent, la direction endosse seule la responsabilité de prendre des décisions qui, d’ailleurs, ne sont pas toujours bien accueillies par les responsables de la fédération et les parents d’élèves. En conséquence, une organisation efficace des réunions, des prises de décisions, des rapports d’activités, et des échanges d’informations est préconisée.

Structures d’accueil des sortants
Dès maintenant, l’annonce d’une politique efficace sur les structures d’accueil des sortants, est recommandée. Elle consiste à mettre à leur disposition des terrains de culture, et les investissements qu’ils auront besoin pour faire fonctionner leur exploitation. Sa réalisation peut se faire par des négociations avec les services des domaines et les institutions de crédit agricole.

Système d’internat
Tous les élèves devraient être internés afin de permettre des suivis plus rapprochés et continus. En même temps, cela éviterait les retards et les désagréments engendrés par l’éloignement par rapport au collège. En effet, selon le paragraphe (II4.3.2.) concernant la provenance des élèves, beaucoup d’entre eux parcourent plusieurs kilomètres par jour pour rejoindre le collège.

Remise à niveau
Les prés requis des élèves n’ont pas été considérés dans l’élaboration des programmes d’études. Sachant que leur niveau scolaire est assez bas, à peine jusqu’au C.E.P.E., des remises à niveau sont indispensables pendant les premières périodes de cours pour qu’ils puissent suivre et évoluer normalement dans l’apprentissage. Elles concernent les connaissances de base, entre autres les calculs élémentaires et les résolutions de problèmes simples.

Au niveau du programme 

Adaptation au contexte local

Le collège de formation professionnelle agricole de Fandriana est le seul établissement homologué par l’Etat, en terme de formation professionnelle agricole. Par conséquent, les modules réels de formation pouvant servir de repère sont limités et ne permettent pas de faire des analyses comparatives approfondies de l’enseignement. Il en résulte que le programme de formation a été inspiré des modèles français. Seulement, les cibles sont une population paysanne malgache, possédant une identité socioculturelle propre et des caractéristiques particulières. L’adaptation locale du programme s’avère donc nécessaire.

Approche par compétences

Les propositions d’améliorations du programme actuel consistent à l’adaptation progressive de celui-ci au contexte local par la création de nouveaux modules d’enseignement. La démarche adoptée a été l’approche par compétences, qui est un concept en train d’être appliqué à l’ensemble du système éducatif national, surtout dans la formation professionnelle. En effet, le but actuel de toute formation est de permettre la mise en pratique dans la vie active des connaissances acquises. Pour la formation professionnelle agricole, en particulier, le but est l’apprentissage du métier d’Agriculteur. L’approche par compétences tient compte des savoirs que l’apprenant devrait acquérir au collège dont :
– le savoir être,
– le savoir faire ; et,
– le savoir associer.

Le savoir être et le savoir associer font l’objet des cours théoriques tandis que le savoir faire est celui des cours pratiques.

a. Savoir être
Il concerne les savoirs relatifs au social et au civisme. Effectivement, l’éducation doit se préoccuper, avant toute chose, du développement de l’essence humaine des apprenants. En d’autres termes, le développement économique d’une société ne peut se faire sans le développement de chaque individu qui y évolue. C’est pourquoi un module d’instructions civiques doit être inclus dans le programme de formation.

b. Savoir faire
Ce savoir constitue l’objectif principal de la formation. Il vise à doter les apprenants des compétences techniques qu’ils devront avoir pour exercer leur futur métier. Chaque compétence se subdivise en plusieurs capacités, et le nombre de capacités pour chaque module peut varier.

Dans le cas des paysans, les compétences techniques qu’ils doivent avoir concernent la maîtrise de leurs principales activités dont la culture, l’élevage et le développement de leur exploitation. Par conséquent, les activités agricoles pratiquées dans la région ont été identifiées, puis traduites en modules de formation. Cette méthode d’élaboration de modules a été adoptée parce que les modules proposés doivent être faciles à apprendre, compte tenu du niveau assez bas des apprenants.

c. Savoir associer
Il concerne les éléments nécessaires pour parfaire l’acquisition des compétences techniques. Il constitue donc les modules complémentaires.

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Table des matières

Introduction
Méthodologie
I-1. Méthodologie de travail
I-1.1. Détermination du thème de recherche
I-1.2. Recherches bibliographiques et documentation
I-1.3. Entretien avec les responsables
I-1.4. Elaboration d’un protocole de recherche
I-1.5. Objectifs de recherche
I-1.6. Hypothèses
I-2. Activités entreprises
I-2.1. Descente sur terrain
I-2.2. Analyses et traitements
Résultats
II-1. Diagnostic du présent
II-1.1. Politique éducative
II-1.2. Caractéristiques de la formation
II-1.3. Fonctionnement
II-1.4. Environnement pédagogique
II-1.5. Aspect financier
II-1.6. Opportunités et contraintes
II-2. Propositions d’améliorations
II-2.1. Intégration dans le P.C.D. ou le P.C.D.I
II-2.2. Au niveau fonctionnement
II-2.3. Au niveau du programme
II-2.4. Au niveau du budget
Discussions
III-1. Education paysanne
III-2. Choix du site d’implantation
III-3. Conditions d’ouverture
III-4. Conscientisation des bénéficiaires
III-5. Approche par compétences
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE

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