Intégration dans la structure et participation aux activités communes

Intégration dans la structure et participation aux activités communes

La mission de service public : fonctionnement, valeurs de service et problématiques

L’accueil en bibliothèque fait partie des thématiques au cœur des réflexions de nos pratiques bibliothéconomiques, comme en témoigne la pluralité des mémoires de conservateur sur le sujet présents sur le site de l’ENSSIB. Parce qu’elle est avant tout seuil, point de contact entre le bibliothécaire et l’usager, et qu’elle est inhérente au fonctionnement interne des bibliothèques, on lui porte toujours un intérêt majeur. Cela est d’autant plus vrai qu’étant le point de contact principal entre deux mondes, l’accueil est également double miroir : c’est en partie via ce contact que l’usager va bâtir ses représentations sur la bibliothèque, et c’est également en partie via ce contact que le bibliothécaire va penser et imaginer l’usager. Ce n’est donc pas anodin s’il existe au sein
de la BU Saint-Serge un groupe de travail nommé FORIU, et dirigé par la conservatrice Mme Nadine Kiker, qui réfléchit sur les pratiques d’accueil, les problématiques liées à la confrontation à l’autre, et les possibilités d’amélioration.
Cette mission d’accueil fonctionne toujours par deux. Un bibliothécaire est « fixe », ce qui signifie qu’il est posté au bureau d’accueil et doit gérer tout ce qui concerne les prêts, les retours, les demandes d’informations de la part des usagers, le téléphone, les inscriptions ou encore l’ouverture de la porte sur le quai pour les livraisons. Un autre bibliothécaire est « mobile », ce qui signifie qu’il peut se déplacer. Il doit ainsi aller chercher les documents du PEB dans les magasins, se rendre dans les rayons à la recherche des ouvrages demandés ou pour le rangement, gérer les photocopieurs et les multiples problèmes que ces derniers peuvent poser, ou encore s’occuper des documents transférés de Belle Beille vers Saint-Serge lorsque la navette arrive. Ce fonctionnement présente des qualités certaines : face aux incivilités ou à l’agressivité, le fait d’être deux permet aux bibliothécaires de se soutenir et de ne pas gérer une situation conflictuelle tout seul. En tant que stagiaire ou face à des demandes particulières, on peut ainsi se tourner vers l’autre pour avoir les informations nécessaires, et l’un des deux bibliothécaires peut se rendre rapidement dans les
bureaux pour trouver la personne responsable si cette dernière est injoignable.

Les réunions à la bibliothèque : typologie et intérêts

Les réunions auxquelles j’ai participé à la BU Saint-Serge peuvent être divisées en trois catégories : les réunions de communication interne, les réunions des différentes actions menées par les groupes de travail de la structure, et les réunions inhérentes à ma mission.Les réunions de communication interne sont des réunions qui visent à permettre aux responsables de la bibliothèque ou au personnel d’informer les autres membres de la bibliothèque des changements à l’œuvre ou en projet concernant la bibliothèque. Il s’agit des réunions informelles qui ont lieu tous les mardis matins au sein du magasin de Saint-Serge, des réunions d’équipe qui concernent l’ensemble de l’équipe de SaintSerge, et enfin des réunions générales qui touchent l’ensemble du personnel de la BUA.Les réunions informelles du mardi matin permettent aux responsables de communiquer sur les changements semaine par semaine ; elles sont également l’occasion pour le personnel d’exprimer ses critiques ou ses remarques par rapport à tel projet ou tel changement survenu au sein de la bibliothèque. Elles sont théoriquement organisées de sorte que tout le monde puisse s’exprimer. Les réunions d’équipe, plus formelles, se tiennent tous les mois. Il s’agit durant ces réunions d’expliquer à l’équipe les gros changements et les gros projets à l’œuvre. Enfin les réunions générales sont des réunions ayant lieu deux fois par an (au début de l’année civile et à la fin de l’année universitaire) qui traitent des questions à l’échelle du SCD, comme l’ouverture le dimanche par exemple et les résultats de l’enquête menée à ce sujet.

Le travail sur les collections : une aide pour l’usager ou pour le bibliothécaire ?

Comme je l’ai déjà énoncé précédemment, le travail sur les collections me semble toujours au cœur de deux logiques différentes. Parce qu’un bibliothécaire travaille sur des collections pour un public spécifique, et pour un public universitaire dans le cadre d’une BU, une clarification pour l’usager est souvent le critère mis en avant lorsque l’on traite des collections. La recotation viserait par exemple à simplifier la recherche documentaire. Le désherbage se base en premier lieu sur les emprunts effectués : sont désherbés en priorité les ouvrages qui n’apparaissent plus pertinents
pour un public d’étudiant. Les analyses des fonds ont toujours une dimension forte rapportée aux lecteurs. Pourtant, force est de constater que durant mon stage, le travail sur les collections était également conditionné par des logiques de bibliothécaires et par la politique de la bibliothèque. Il est ainsi certain que la suppression de certains fonds de Saint-Serge, comme les cotes de sociologie liées aux femmes, obéissait plus à une volonté de faire de l’espace et de rassembler ces collections en un seul lieu (la BU de Belle Beille), qu’à une volonté de les maintenir pour un public étudiant. Autrement dit, le contexte et les enjeux de la gestion d’une bibliothèque peuvent venir nuancer la volonté de proposer des collections claires et précises à des lecteurs, parce que les
enjeux sont toujours pluriels. Il est ainsi écrit dans l’introduction de l’ouvrage Mettre en œuvre un plan de classement32, publié sous la direction de Bertrand Calenge, qu’ « en fonction des masses documentaires en jeu, des publics en cause, des contraintes architecturales, des collections particulières, de la stratégie documentaire, on va opérer ou non divers regroupements documentaires ». Les regroupements documentaires, autrement appelés collections, sont ainsi liés aux espaces, à la politique documentaire tout autant qu’au public.

Le désherbage : diversité des pratiques et multiplicité des conceptions

Dans son mémoire Les enjeux du désherbage et de la conservation en bibliothèque38, Edwige Lille-Palette rappelle, en donnant la définition du désherbage de Bertrand Calenge, que c’est « un acte volontariste », et que le désherbage est donc avant tout « une décision ». Parce que les collections sont différentes, que les bibliothécaires ont des critères propres et des visions différentes, le désherbage de chaque collection est lui aussi différent. Selon la collection et le référent auquel je m’adressais pour désherber les différentes collections de Saint-Serge, les critères n’étaient pas les mêmes. Ce différentiel de critères s’explique selon moi par deux facteurs distincts. D’une part, chaque collection est unique et tout désherbage doit se conformer aux exigences et aux caractéristiques de chaque collection. Un fonds ne se désherbera pas pareil selon qu’il s’agit d’un fonds de mathématiques, dans lequel les informations contenues sont peu périssables, ou d’un fonds de droit pour lequel les informations sont vite périssables par exemple. D’autre part, parce que le désherbage est un acte humain, il est différent selon chaque bibliothécaire et derrière le bibliothécaire, selon chaque structure qui l’ordonne. Ainsi, selon les visions que le bibliothécaire porte sur les collections et derrière les collections sur les publics qui sont concernés, le désherbage sera différent.

Table des matières

SIGLES ET ABRÉVIATIONS
INTRODUCTION
1 Présentation de la bibliothèque universitaire Saint-Serge
1.1. Historique de la bibliothèque universitaire Saint-Serge : une bibliothèque récente en redéfinition constante
1.2. L’équipe et les missions de la structure
1.3. Une bibliothèque universitaire centrée sur ses usagers
1.3.1. Des horaires d’ouverture élargis
1.3.2. La galerie Dityvon
1.3.3. Le dispositif Affluences pour garantir une place à tous
1.3.4. Une interface de contact supplémentaire entre le bibliothécaire et l’usager : le service de
renseignement en ligne Ubib.
1.3.5. Des services de prêt particulièrement bénéfiques aux étudiants
1.3.6. Vers une désacralisation de la bibliothèque universitaire : quelques actions culturelles originales
1.4. Enjeux et limites de la structure
2 Le déroulement du stage : activités secondaires et mission principale
2.1. Intégration dans la structure et participation aux activités communes
2.1.1. La mission de service public : fonctionnement, valeurs de service et problématiques
2.1.2. Les réunions à la bibliothèque : typologie et intérêts
2.2. Ma mission principale : la gestion des collections de société et son impact sur les espaces
2.2.1. Contexte et enjeux
2.2.2. De la notion de collection aux collections de la BU
2.2.3. L’analyse des fonds pour mieux comprendre leurs intérêts et leurs publics
2.2.4. Le désherbage des différents fonds : méthodologie et pratiques professionnelles
2.2.5. La recotation des différents fonds : logiques et méthodes
2.2.6. Déménager les collections entre Saint-Serge et Belle Beille : réflexions communes sur les
transferts de fonds et traitement des documents.
2.2.7. Repenser les espaces et recréer une signalétique
3 Conclusions du stage : limites, constats et acquis
3.1. Le travail sur les collections : une aide pour l’usager ou pour le bibliothécaire ?
3.2. Le désherbage : diversité des pratiques et multiplicité des conceptions
3.3. La non-finalisation de ma mission : causes et explications d’un projet à continuer
3.4. L’acquisition de connaissances et outils bibliothéconomiques
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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