INSTRUMENTATION ANALYTIQUE EN METABOLOMIQUE

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De la biodiversité des plantes : une richesse de la nature

Une source inépuisable

Le règne végétal compte près de 350.000 espèces actuellement identifiées dans le monde. Parmi elles, se trouvent les Phanérogames ou plantes à fleurs évaluées à 250.000 espèces auxquelles font suite les Conifères au sens large, avec 700 espèces ; les Ptéridophytes ou fougères comptent 12.000 espèces environ ; les Bryophytes ou mousses comptabilisent 25.000 espèces; viennent enfin les Thallophytes subdivisés en Algues et en Champignons; leur inventaire indique respectivement: 30.000 espèces pour les Algues et 31.000 espèces pour les Champignons, toutes subdivisions taxonomiques confondues.
Cet important matériel pharmaceutique existant et connu des botanistes ne prend pas en compte les microflores, les microfaunes et les planctons dont nous sommes loin d’évaluer les disponibilités réelles. Il faut être conscient que 80%, au moins, de cette diversité biologique est réunie et prospère dans les régions tropicales d’Afrique, d’Asie, de Madagascar, d’Océanie et d’Amérique, dans des écosystèmes multiples, terrestres ou aquatiques d’eau douce et marins(4).

Que contiennent les plantes

La composition des plantes est déterminée en réalisant des extractions selon divers procédés. Les extraits obtenus sont le matériau avec lequel sont déterminées la composition et l’activité de la plante. Un extrait est un ensemble de composés à activités potentielles différentes.
Les extraits de plantes présente une grande diversité de composition chimique. On y retrouve plusieurs familles de composés notamment les alcaloïdes, les poly phénols (flavonoïdes, stilbenes, dérivés de l’acide caféique), les terpènes et dérivés (eucalyptol, thymol, artémisinine, saponines), etc.
Ces substances végétales actives, présentes à faible dose dans les plantes, peuvent jouer différents rôles : se défendre contre les insectes, les bactéries ou

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les champignons, favoriser leur croissance, améliorer leurs échanges avec le milieu environnant… On distingue notamment (3):
– Les alcaloïdes, qui sont des substances azotées. Très toxiques à forte dose, ils peuvent agir sur le système nerveux (effet sédatif ou hallucinogène), le système circulatoire et l’appareil respiratoire. Parmi les alcaloïdes, citons la codéine et la morphine, tirée du pavot, la quinine tirée de l’écorce de quinquina, la nicotine issue du tabac…
– Les hétérosides, qui sont des substances glucidiques composées d’un ou plusieurs sucres, et d’une partie non glucidique : des phénols, des alcools… Ils ont des propriétés cardiotoniques (la digitaline, extraite de la digitale), laxatives, anti-fièvre et anti-inflammatoire (la salicyline, ancêtre de l’aspirine, est issu de l’écorce de saule).
– Les huiles essentielles : mélanges odorants et volatils, obtenus par extraction à la vapeur. Elles ont des propriétés antiseptiques pour les poumons (eucalyptus), dépuratives ou cicatrisantes (lavande).
– Les antibiotiques : substances empêchant le développement des micro-organismes. Ainsi, la pénicilline est obtenue à partir d’un champignon.
En plus de cette différence structurale des composés naturels extraits, il existe une variabilité quantitative et qualitative de la composition de l’extrait en fonction : des lots de plantes, des organes extraits de la plantes et également du solvant utilisé lors de l’extraction (tableau 1).

Pharmacopées traditionnelles

On appelle aussi « pharmacopée » l’ensemble des médicaments, souvent des plantes, utilisées dans une région ou à une époque donnée. On parle ainsi de pharmacopée traditionnelle. A base d’extrait de plantes médicinales, appelés souvent phytomédicaments, la pharmacopée traditionnelle a été utilisée jusqu’à l’époque contemporaine par toutes les sociétés primitives.
On définit le phytomédicament comme un produit à base de plantes à usage thérapeutique. Son statut légal, le mode de légitimation de son efficacité, son contexte d’utilisation et la variabilité de sa composition le distinguent du biomédicament, médicament conventionnel standardisé et/ou strictement défini et encadré.
Un bref historique montre que les pharmacopées les plus anciennes dénommées « Pent Sao » (Chine -3.000 ans avant nôtre ère), « Vedas » (Inde – 2.000 ans avant notre ère), « Papyrus » (Egypte – 1.500 ans avant notre ère), n’ont pas généré de véritables industries. Les industries pharmaceutiques actuelles et futures ont pris essor et importance au 20ème siècle.
La médecine traditionnelle tropicale n’ayant jamais eu les moyens suffisants pour se hisser au niveau de la médecine moderne, est condamnée à l’élaboration des ethnopharmacopées qui ne sont autre chose que la compilation des enquêtes ethnobotaniques (8; 4).

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Pharmacopée africaine

L’Organisation mondiale de la Santé a préconisé dès 1978 (Déclaration de Alma Ata) l’introduction de la médecine traditionnelle dans les politiques de santé des pays moins développés. C’est ce principe qui a conduit à l’élaboration et à la publication en 1985 de la première édition de la Pharmacopée africaine éditée par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), laquelle présente 96 plantes et drogues en usage en Afrique (4). Il s’agit d’un recueil écrit de drogues identifiées avec les formules et recettes pour préparer des remèdes à bases de plantes et traduit une volonté manifeste de valorisation de la médecine traditionnelle, mais ses composants ne sont que des extraits des pharmacopées des pays industrialisés. Il ne s’agit en fait que d’une centaine (96 monographies) de plantes médicinales africaines déjà étudiées et exploitées par l’industrie pharmaceutique moderne. Le but de cette édition est de donner aux industriels africains un instrument technique condensé leur permettant d’organiser une industrie parallèle répondant à l’offre et à la demande du commerce mondial, compte tenu de l’importance des matières premières brutes disponibles sur place en quantité et en qualité, et des revenus financiers et économiques loin d’être négligeables.
Une deuxième édition de la pharmacopée africaine a été prévue mais jusqu’à ce jour cet objectif n’a pas été réalisé.

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De la drogue au médicament

Deux grandes voies d’exploration pharmacologique de la biodiversité sont utilisées : l’ethnopharmacologie et le criblage systématique.

Ethnopharmacologie

L’ethnopharmacologie consiste à faire l’inventaire des plantes médicinales utilisées par des groupes ethniques (pharmacopées traditionnelles), évaluer scientifiquement leur activité pharmacologique et vérifier l’absence de toxicité. Deux antipaludéens majeurs (quinine et artémisinine) sont issus de plantes médicinales traditionnellement utilisées contre le paludisme (le Quinquina, Cinchona sp., arbre de la cordillère andine, et l’Armoise annuelle, (Artemisia annua, herbacée de Chine). Les travaux expérimentaux sur ces plantes médicinales peuvent aboutir à des validations d’usage (Pogonopus tubulosus, plante antipaludique de Bolivie) et les plantes médicinales sont utilisées comme traitement alternatif ou complémentaire dans les pays en voie de développement.

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Criblage

La deuxième voie de recherche nécessite une collecte systématique des espèces sur le terrain et une identification taxonomique, afin d’isoler des molécules bioactives par criblage systématique. C’est un programme de criblage contre le cancer qui a abouti à l’isolement du taxol, à partir des ifs (Taxus spp, Taxaceae). La recherche a évolué en fonction des avancées de la biologie qui est passée de l’échelle physiologique à l’échelle cellulaire puis moléculaire, et enfin génétique. La description du génome humain et de celui de ses principaux agents infectieux (Plasmodium falciparum, agent du paludisme) permet une cartographie de la fonctionnalité des gènes, qui est ensuite utilisée pour déterminer un mécanisme biochimique impliqué dans une pathologie, afin d’identifier des cibles thérapeutiques (enzymes par exemple). Les cibles sont criblées sur des bibliothèques d’extraits de substances naturelles (Centre de criblage pharmaceutique à Toulouse). Les fractions actives sont à nouveau fractionnées, jusqu’à l’obtention d’une entité active pure. Les molécules actives servent de modèles structuraux pour la synthèse de nombreux dérivés et analogues structuraux (hémisynthèse), dont l’activité biologique est ensuite testée in vitro (tests biochimiques robotisés) puis in vivo. À partir des dérivés les plus actifs est générée une nouvelle famille de composés qui sera à son tour testée (processus itératif). C’est ainsi qu’a été synthétisé un anticancéreux, la vinorelbine, à partir de la pervenche de Madagascar (Catharanthus roseus). L’optimisation de la structure chimique nécessite des allers-retours permanents entre les laboratoires de chimie et ceux de pharmacologie, et permet la synthèse de dérivés plus puissants et moins toxiques – à priori – que les substances naturelles. De nombreuses étapes de validation pharmacologiques et toxicologiques aboutissent ensuite aux essais cliniques.

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METHODOLOGIE CONVENTIONNELLE D’ETUDE DES PLANTES

Extraction

Pour analyser n’importe quel produit naturel ou mélange de produits naturels, il faut d’abord procéder par une extraction. Un mélange complexe qui contient des produits de différente nature peut être simplifié. L’extraction par solvant est une technique très utilisée dans les laboratoires de chimie. Par exemple, un solvant non polaire va extraire les produits non polaires(9).
L’extrait est qualifié de total lorsqu’il est obtenu à l’aide d’un solvant pur ou d’un mélange de solvants et qu’il constitue un point de départ de manipulations ultérieures (extraction et séparations diverses)(5).
Il existe plusieurs procédés d’extraction, les plus répandus étant l’extraction au soxhlet, l’extraction liquide-liquide et l’extraction avec l’appareil Likens-Nickerson.

Fractionnement et fractionnement bioguidé

Très souvent on procède à des fractionnements pour mieux caractériser la présence d’un ou d’une famille de composés chimique afin d’étudier de façon discriminatoire les propriétés. On peut obtenir diverses fractions par différents procédés comme la rupture de phase, l’extraction liquide-liquide, la chromatographie préparative (Flash sur colonne, CCM, CLHP).
Le fractionnement bioguidé consiste à effectuer des essais biologiques sur toutes les fractions ou produits obtenus lors des opérations de séparations. A chaque fois, les fractions intéressantes sont retenues pour la suite des manipulations. Le but ultime est l’isolement de la fraction la plus active du groupe de molécules actives ou alors de la seule molécule active (5).

Réactions de caractérisation

Les réactions de caractérisations permettent de mettre en évidence un composé donné ou un groupe de composés. On distingue généralement des réactions de colorations (les plus fréquentes) de fluorescence (rares) et des réactions de précipitation(5). De façon classique, une méthode de caractérisation est spécifique à un groupe de composés. Les méthodologies de caractérisation phytochimiques sont diverses et variés en respect à la composition des extraits de plantes. Pour un groupe de composés donné, il existe des protocoles disponibles dans la littérature. Sur ce, on peut citer comme référence le manuel récemment publié du Pr Emmanuel Bassène. Le tableau 2 présente sommairement quelques groupes chimiques retrouvés dans la composition des extraits de plantes et leur réaction de caractérisation.

Transcriptomique

Depuis une dizaine d’années, le nombre de gènes identifiés a explosé suite au lancement de programmes de séquençage à très haut débit. Les biologistes ont désormais à leur disposition un catalogue quasi exhaustif des composants du génome pour une trentaine d’espèces parmi lesquelles quelques eucaryotes (levure, nématode, drosophile, arabette, homme). Les approches en génomique

NOTIONS DE METABOLOMIQUE

visent à exploiter cette base de connaissance afin d’étudier comment l’ensemble des gènes fonctionnent et interagissent dans les cellules et les organismes qui les portent.
De nouvelles technologies engendrées par cette révolution sont utilisées pour quantifier les ARN messagers, collectivement appelés transcriptome, présents dans un échantillon biologique (culture cellulaire, tissu ou individu). Ces nouvelles approches regroupées sous le terme transcriptomique étudient le premier niveau de l’expression génétique. Bien que les ARNm ne constituent qu’une étape de l’expression des gènes, leur abondance est souvent corrélée à l’activité des protéines codées et leur quantification en parallèle est considérée plus aisée à conduire que celle des protéines.
La transcriptomique repose sur la quantification systématique de ces ARNm, ce qui permet d’avoir une indication relative du taux de transcription de différents gènes dans des conditions données. Plusieurs techniques permettent d’avoir accès à cette information, en particulier celle des puces à ADN, celle de la PCR quantitative ou encore celle du séquençage systématique d’ADN complémentaires (19) .

Protéomique

C’est le professeur Wilkins qui le premier utilisa le terme de protéome lors du premier congrès sur la protéomique à Sienne(20). La définition officielle telle énoncé par Wilkins évoque le « complément protéique d’un génome ».Le protéome est l’ensemble des protéines exprimées par un génome à un moment précis en réponse en un environnement donné. Il exprime un état particulier du système vivant considéré. La protéomique, quand à elle, est une approche analytique visant l’étude simultanée du (d’un) protéome d’un organisme vivant. Elle peut donc être définie comme la comparaison quantitative de protéomes similaires sous différents stimuli(21). Dans la pratique, la protéomique s’attache à identifier de manière globale les protéines extraites d’une culture cellulaire, d’un tissu ou d’un fluide biologique, leur localisation dans les compartiments cellulaires, leurs éventuelles modifications post-traductionnelles ainsi que leur quantité.
On peut distinguer de manière conceptuelle deux grands types d’analyse protéomique : la protéomique descriptive et la protéomique fonctionnelle. La protéomique descriptive s’intéresse à la nature des protéines exprimées, à leur niveau d’expression, leur localisation au niveau subcellulaire (protéomique topologique) ainsi que les modifications post transcriptionnelles dont elles font l’objet (protéomique qualitative). L’aspect quantitatif de l’expression des gènes est apprécié par la protéomique quantitative. La protéomique fonctionnelle approche la fonction des protéines et cherchera de répondre à des questions telles : quelles sont les molécules qui au sein de la cellule s’associent à nos protéines d’intérêt ; quel type de modifications structurales est responsable de quel type de modifications d’activité.
De nombreuses applications de la protéomique en biologie clinique sont en cours de développement. Elles correspondent à des études à visée diagnostique ou à visée thérapeutique sur des agents pathogènes ainsi qu’à l’établissement d’outils diagnostiques dans différents domaines : maladies auto-immunes, pathologies cancéreuses, pathologies rénales, pathologies du système nerveux central(20).

Métabolome, métabolomique, métabonomique et fluxomique

Du génome, c’est-à-dire des acides nucléiques, nous sommes arrivés aux protéines. Cela décrit sommairement les processus de l’expression génétique et en même temps descend vers un niveau biochimique (donc fonctionnel) et structural plus divers, ramifié, plus complexe. Vers un niveau d’organisation hiérarchique plus complexe que les protéines, se trouve l’ensemble des produits du métabolisme, le métabolisme étant la concrétisation de l’expression génétique (au travers les réactions biochimiques).

Métabolomique

En fait, la métabolomique prend ses origines du profilage métabolique, concept apparu dans la littérature scientifique depuis les années 1950 et s’est développé au cours des trois décennies suivantes (figure 6) (11). Le profilage métabolique (anglais = « metabolic profiling »3 ) est l’analyse de la composition en petites molécules des milieux biologiques qui utilise habituellement comme méthode la spectroscopie de masse couplée à des techniques de séparation comme la chromatographie en phase gazeuse (22).
Inspiré par les progrès de la génomique et de la protéomique, le domaine de la métabolomique présente plus d’ambitions que le profilage métabolique tel connu jusqu’alors : l’objectif ici est une identification et une quantification de la liste « complète » des métabolites d’un système considéré (23; 24).
L’ensemble des métabolites, c’est-à-dire les petites molécules de poids moléculaire d’environ 1000 daltons, présents dans un système vivant ou dans un  milieu biologique dans des conditions particulières constitue ce que l’on appelle le métabolome4 . C’est la liste complète des molécules présentes au sein d’une cellule, d’un organe, d’un tissu ou d’un organisme donné soumis à certaines conditions à une période considérée. Dans un système biologique, seules sont considérées comme étant des métabolites, les petites molécules qui participent aux réactions métaboliques et qui sont nécessaires au fonctionnement normal, au maintien et à la croissance d’une cellule (25). Le matériel génétique (ADN, ARN) n’est pas considéré comme étant des métabolites. D’une certaine manière on peut le considérer comme le produit final de l’expression des gènes et des processus de régulation cellulaire (11; 24). Ce phénotype varie dans l’espace en fonction du type cellulaire, dans le temps en fonction du stade de développement et caractérise un état donné (normal ou en réponse à un stress biotique ou abiotique). Selon la définition de Nielsen et Oliver, le métabolome comprend l’endométabolome (tous les composés intracellulaires) et l’exométabolome (tous les composés excrétés dans le milieu de croissance ou le milieu extracellulaire) (26).
La taille du métabolome humain reste inconnue, en 2007 elle est estimée à plusieurs milliers de composés (2500 métabolites, 1200 médicaments, 3500 produits provenant de la nutrition). La base de données sur le métabolome humain (publié à : www.hmdb.ca) est présentement le recueil le plus complet de données sur les métabolites et le métabolisme humain, avec plus de 2180 fiches sur des métabolites endogènes(27). Pour le règne végétal on décompte près de 100000 métabolites.
Ainsi, la métabolomique est l’étude du – ou plus précisément d’un – métabolome d’un système considéré. Autrement dit, la métabolomique (ou l’analyse métabolomique) est un outil d’exploration des organismes vivants qui décrit de façon exhaustive les différents métabolites présents dans les fluides biologiques (sang, urine, salive), ou dans les tissus (28).

Métabonomique

Nicholson (1999) a introduit le terme de « métabonomique » qui consiste en l’étude des variations quantitatives de métabolites induites par tout type de modifications (internes) et/ou de perturbations (externes) (29). La métabonomique peut être considéré comme une application spécifique de l’approche métabolomique dans l’étude des mécanismes des maladies (et de leur diagnostic), dans l’étude de la toxicité des médicaments et globalement dans la compréhension du fonctionnement cellulaire (30). En association avec la protéomique et la transcriptomique, elle joue un rôle central dans la compréhension globale du fonctionnement de l’organisme vivant.
En particulier, la métabonomique se focalise sur l’étude des mécanismes de contrôle métaboliques et homéostatiques des systèmes complexes d’interactions cellulaires mettant en jeu différentes fonctions biochimiques simultanément(31).

Fluxomique

L’analyse métabolomique reste une évaluation du métabolome en termes de teneur et décrit l’état du système à un instant, mais ne permet de caractériser le dynamisme des réactions biochimiques. Lorsque ces flux métaboliques sont étudiés in silico, il est alors question de fluxomique .La fluxomique est l’analyse de l’ensemble des flux métaboliques par la détermination des vitesses réelles des réactions biochimiques au sein d’un organisme vivant. Elle mesure le comportement dynamique des réseaux métaboliques et représente ce que fait réellement la cellule. La fluxomique est elle-même une stratégie analytique à part entière en pleine expansion (30).

APPROCHES METABOLOMIQUES

Différentes stratégies peuvent être adoptées (notamment en RMN métabolomique). Il est possible de considérer : l’analyse ciblée d’un nombre restreint de métabolites (metabolic target analysis ou metabolic targeting) ; l’analyse de métabolites d’une même classe ou d’une même voie biologique (metabolic profiling) et l’analyse globale de tous les métabolites, qu’ils soient identifiés ou non (metabolic fingerprinting) (13).

Approche ciblée ou metabolic targeting

Elle vise l’analyse qualitative et quantitative de métabolites connus(13). Cette métabolomique « classique » est réalisée depuis près de vingt ans (32). Elle consiste à intégrer l’aire des pics de métabolites ciblés et de les quantifier à l’aide d’un standard interne.
Elle a largement été utilisée dans l’étude 1H RMN in vitro de biopsies de tumeurs cérébrales préalablement diagnostiquées et observées in vivo (33; 34). Cette approche est toujours utilisée et est la seule à être vraiment quantitative(32).

Approche globale

L’approche globale recoupe deux procédés : l’établissement d’empreintes métaboliques (metabolic fingerprinting) et le profilage métabolique (metabolic profiling) qui est l’étude quantitative d’un groupe de métabolites associés à une voie métabolique particulière.

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Table des matières

INTRODUCTION
1 DES PLANTES ET DES MEDICAMENTS
1.1 UTILISATION DES PLANTES EN THERAPEUTIQUE
1.1.1 De la magie à la médecine rationnelle ou l’épopée de la thérapeutique
1.1.2 De la biodiversité des plantes : une richesse de la nature
1.1.2.1 Une source inépuisable
1.1.2.2 Que contiennent les plantes
1.1.3 Quelques notions sur la pharmacopée
1.1.3.1 Qu’est ce qu’une pharmacopée ?
1.1.3.2 Pharmacopées traditionnelles
1.1.3.3 Pharmacopée africaine
1.1.4 De la drogue au médicament
1.1.4.1 Ethnopharmacologie
1.1.4.2 Criblage
1.2 METHODOLOGIE CONVENTIONNELLE D’ETUDE DES PLANTES
1.2.1 Extraction
1.2.2 Fractionnement et fractionnement bioguidé
1.2.3 Réactions de caractérisation
1.2.4 Recherche d’activité
1.2.4.1 Réactions chimiques
1.2.4.2 Modèles animaux (in vivo et vitro)
1.2.4.3 Criblage virtuel (test in silico)
2 NOTIONS DE METABOLOMIQUE
2.1 DEFINITIONS ET TERMINOLOGIES
2.1.1 Génomique
2.1.2 Transcriptomique
2.1.3 Protéomique
2.1.4 Métabolome, métabolomique, métabonomique et fluxomique
2.1.4.1 Métabolomique
2.1.4.2 Métabonomique
2.1.4.3 Fluxomique
2.2 APPROCHES METABOLOMIQUES
2.2.1 Approche ciblée ou metabolic targeting
2.2.2 Approche globale
2.2.2.1 Métabolic profiling (profilage métabolique)
2.2.2.2 Métabolic fingerprinting (empreinte métabolique)
2.3 DE LA NOUVEAUTE ET DE L’HOLISME DES APPROCHES « OMIQUES »
2.3.1 Similarités et coalescences dans la terminologie
2.3.2 Métabolomique : une nouveauté ancienne
2.3.3 Remise en cause de l’holisme
2.4 PLATE-FORME METABOLOMIQUE
2.4.1 Méthodes analytiques
2.4.2 Outils statistiques (data mining)
2.4.2.1 Analyse en composantes principales
2.4.2.2 Analyse de classification hiérarchique ACH (Hierachical cluster analysis)
2.4.2.3 Partial least square (Régression des moindres carrés partiels)
2.4.2.4 Self organization maps (SOM)
2.5 PRINCIPALES APPLICATIONS ET PERSPECTIVES
2.5.1 En nutrition
2.5.1.1 Evaluation de l’effet santé des aliments
2.5.1.2 Régulation de l’expression des gènes par les aliments
2.5.1.3 Diagnostic des qualités des produits
2.5.2 En médecine générale
2.5.2.1 Diagnostic de maladies métaboliques
2.5.2.2 Identification de marqueurs précoces d’une maladie
2.5.3 Application en toxicologie
2.5.3.1 Evaluation de la toxicité et marqueurs de toxicité
2.5.3.2 Elucidation des mécanismes d’action toxique
2.5.4 Application dans le domaine de l’industrie pharmaceutique
3 INSTRUMENTATION ANALYTIQUE EN METABOLOMIQUE
3.1 TECHNIQUES CHROMATOGRAPHIQUES
3.1.1 Principe général
3.1.2 Petite historique sur la chromatographie : de Tswett à nos jours : un siècle de chromatographie
3.1.2.1 Les origines
3.1.2.2 L’expérience de Tswett
3.1.2.3 De la colonne à la couche chromatographique : des différents types de chromatographie
3.1.2.4 Progrès et améliorations des techniques chromatographiques
3.1.3 Chromatographic fingerprinting
3.1.3.1 Chromatographie planaire (CCM et HPTLC)
3.1.3.2 La chromatographie liquide haute performance
3.2 TECHNIQUES SPECTRALES
3.2.1 La spectrométrie de résonance magnétique nucléaire
3.2.1.1 Principes de RMN
3.2.1.2 RMN métabolomique
3.2.2 La spectrométrie de masse
3.2.2.1 Principe
3.2.2.2 Appareillage et mise en œuvre d’une analyse
3.2.2.3 Spectrométrie de masse dans les OMICS
3.3 TECHNIQUES COMBINEES
3.3.1 Combinaison directe ou hyphenation
3.3.1.1 Chromatographie gazeuse-Spectrométrie de masse CG-SM
3.3.1.2 Spectrométrie de masse tandem (SM/SM)
3.3.1.3 Couplage Chromatographie liquide-Spectrométrie de masse (LC-SM)
3.3.1.4 L’électrophorèse capillaire couplée à la spectrométrie de masse (EC-SM)
3.3.2 Combinaison indirecte ou approches multidimensionnelles
4 APPROCHE METABOLOMIQUE POUR LA CARACTERISATION DES EXTRAITS DE PLANTES
4.1 JUSTIFICATIONS DE L’APPROCHE
4.1.1 Problématique dans la recherche et le développement de médicaments : l’échec de l’approche réductionniste
4.1.2 Nécessité de valorisation des plantes médicinales
4.1.3 Retour à l’holisme traditionnel
4.1.4 De l’utilité d’une isolation purification…
4.1.5 …vers une pharmacopée africaine pragmatique
4.2 MISE EN ŒUVRE D’UNE ANALYSE EN METABOLOMIQUE
4.2.1 Définition des objectifs
4.2.2 Extraction et préparation de l’échantillon
4.2.3 Extraction des données (Data aquisition)
4.2.4 Data mining
4.2.5 Identification des métabolites d’intérêt
4.3 ENJEUX DE L’APPROCHE METABOLOMIQUE POUR LA PHARMACOPEE AFRICAINE
4.3.1 Contrôle de la qualité des phytomédicaments
4.3.2 Relation entre profil chimique et bioactivité des phytomédicaments
4.3.3 Détermination de la biodisponibilité et évaluation du devenir des composés naturels
4.3.4 Evaluation de la toxicité et de la sécurité d’emploi des composés naturels
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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