Consommation de viande dans le district d’Abidjan
Evolution de la Population abidjanaise
Abidjan est à l’origine un petit village de pêcheurs où vit le peuple Atchan. Abidjan a connu en un demi-siècle, une croissance et un développement impressionnants qui se confondent avec l’histoire de l’expansion de la Côte d’Ivoire(Abidjan.net). Capitale économique de la Côte d’Ivoire, Abidjan est la ville la plus peuplée de l’Afrique de l’Ouest francophone. Elle est également la deuxième plus grande ville d’Afrique de l’ouest (Wikipedia). Considérée comme le carrefour culturel ouest-africain, Abidjan connaît une perpétuelle croissance caractérisée par une forte industrialisation et une urbanisation galopante. La population abidjanaise est hétéroclite et croît à une vitesse impressionnante. Le recensement général de la population réalisé en 1998 indiquait 2.877.948 habitants pour la ville (INS, 2001). En 2006, la population était estimée à 3.796.677 habitants pour la ville et 5.060.858 d’habitants pour l’ensemble du district. En 2012, elle comptait 4. 351. 086 habitants et en 2014, 4. 707. 000 habitants soit 20 % de la population totale du pays (INS, 2014) Cette forte croissance démographique trouve son explication dans la crise sociopolitique que connait la Côte d’Ivoire, depuis le 19 septembre 2002 avec son cortège de déplacés de guerre, il faut dire aussi que la ville accueille beaucoup d’habitants à la recherche à la fois d’emplois et d’un hébergement plus sûr. Seule Lagos, l’ancienne capitale du Nigeria la dépasse en nombre d’habitants dans cette région.
Source de protéines animales
A l’origine, la Côte d’ivoire, n’avait pas une tradition pastorale mais progressivement un élevage national s’est mis en place après l’indépendance. C’est ainsi que la production nationale de viandes et abats exprimée en Tonnes Equivalent Carcasse (TEC) est passée de 77509 T en 2011 à 87011 T en 2012 et à 91437 T en 2013(MIRAH, 2014 ; IPRAVI, 2014). A cette production nationale de viande et d’abats s’ajoute une production d’œufs et une production de lait. Les productions animales, sont diversement réparties à travers le territoire national. Si le nord est plus adapté à l’élevage des bovins, le sud, notamment aux alentours des grandes villes est favorable aux productions porcines et avicoles ainsi qu’à la pêche et la pisciculture. Entre ces deux régions, au centre on rencontre à la fois une production ovine, caprine et bovine. Mais, les productions nationales sont encore en deçà des besoins de la population. Les dépenses, pour combler ce déficit sont très importantes. Ainsi en 2011, l’Etat Ivoirien a décaissé 31.402 millions de francs CFA pour la viande et abats (MIRAH, 2014). Dans le district d’Abidjan et partout en Côte d’Ivoire les sources de protéine animales sont très diversifiées à savoir les bovins, les caprins, les ovins, les porcins, la volaille, les poissons le lait et les œufs.
Consommation actuelle de viande et abats de la population abidjanaise
Les viandes et les abats trouvent un marché très favorable dans le district d’Abidjan, même si leur coût relativement élevé, ne permet pas toujours à l’ensemble de la population abidjanaise de pouvoir les consommer. La consommation de viande bovine est passée de 99 060 Tonnes en 2008 (3,59 kg/habitant/an) avant de connaitre une chute en 2011 avec 36060 Tonnes (1,63 kg/habitant/an) (wikipedia).
Origine de la viande bovine consommée dans le district d’Abidjan
L’essentiel de l’économie ivoirienne est basé sur l’Agriculture en générale mais plus particulièrement sur les cultures d’exportation notamment le café, le cacao, la banane, le bois, l’huile de palme et bien d’autre encore, qui font sa notoriété à travers le monde (MIARA, 1999). La conséquence majeure d’une telle politique est sa dépendance extérieure (notamment des pays Sahéliens) en matière de protéines animales. Conscients de cela, et suite à la grande sécheresse qui a frappé les pays sahéliens dans les années 1972-1973, les décideurs ivoiriens se sont réunis pour la première fois à Bouaké afin d’initier des projets de développement en matière de protéines animales en vue de sortir le pays de sa trop grande dépendance extérieure (MIPA, 1983). La viande et les abats consommés dans le district d’Abidjan ont deux origines : La première est constituée par une production locale disséminée sur tout le territoire national. La seconde, se compose des différentes importations tant d’animaux sur pieds venus des pays limitrophes que de carcasses et abats venus d’Europe et d’Amérique.
La production locale
Le cheptel bovin de la Côte d’Ivoire est estimé à 1.585.585 de têtes en 2013 (MIRAH, 2014). La production locale s’effectue selon deux systèmes : Le premier de loin le plus important est un système d’élevage traditionnel extensif. BARRY, (1978) parle plutôt d’élevage de cueillette car les animaux sont livrés à eux mêmes. Il se localise en zone soudanaise et soudano-guinéenne avec respectivement 85% et 15% des effectifs. Les animaux concernés sont les Taurins. Selon KOUAME, (1992) ; les motivations des éleveurs sont autres qu’économiques. Ils procèdent à une forte capitalisation des femelles, les mâles ne sont vendus qu’occasionnellement. Ils ne déstockent que pour faire face à une situation bien précise : achat de médicaments ou cérémonies religieuses (MIPA, 1986 ; MIPA, 1988). Le deuxième système de production est un système d’élevage moderne. Il est représenté en Côte d’Ivoire par les ranchs, les grandes stations d’élevage et les grands élevages privés.
L’élevage moderne se développe rapidement surtout depuis l’évolution de la conjoncture économique due à l’effet de la dévaluation dont l’incidence favorable sur l’élevage bovin est indéniable. Ces élevages modernisés sont caractérisés par une taille des animaux supérieure à la moyenne, et par une conduite rationnelle des troupeaux, l’application régulière de protocole sanitaire, (vaccination, déparasitage externe, déparasitage interne). A cela s’ajoute la distribution des sels minéraux et enfin par des efforts importants d’amélioration génétique sous la forme d’achats de génisses et de taureaux de races Ndama en provenance majoritairement du ranch de la Marahoué. Ces élevages modernisés dits progressistes sont de plus en plus nombreux dans les régions du Centre, de l’Ouest et même du Sud. On les trouve également dans la zone des savanes. Ainsi la production nationale de viande a connu une progression régulière de 2011 à 2013 avec 94009 T carcasses sur cette période. Soit 39,83 % de la production nationale de viandes et abats (MIRAH, 2014).
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Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre I : Consommation de viande dans le district d’Abidjan
I.1. Evolution de la Population abidjanaise
I.2.Source de protéines animales
I.3. Consommation actuelle de viande et abats de la population abidjanaise
I.4.Origine de la viande bovine consommée dans le district d’Abidjan
I.4.1.La production locale
I.4.2. Importations d’animaux sur pied
I.4.3. Importations de viandes
CHAPITRE II : Les abattoirs
II.1. Différents types d’abattoirs du district d’Abidjan
II.1.1. Abattoirs traditionnels
II.1.2. Abattoirs modernes
II.2.Principes de construction et de fonctionnement hygiénique d’un abattoir
II.2.1.Principes de construction
II.2.2. Principes hygiéniques de fonctionnement d’un abattoir
II.3. Etapes de la préparation des abats rouges aux abattoirs
II.3.1. Stabulation
II.3.2. Amenée
II.3.3. Etourdissement et contention
II.3.4. Habillage
II.3.5.Eviscération
II.4. Produits de la première transformation
II.5. Importance des abats rouges
II.5.1.Valeur pondérale des abats rouges
II.5.2.Valeur nutritionnelle des abats rouges
CHAPITRE III : INSPECTION DE SALUBRITE DES ABATS ROUGES DE BOVINS AUX ABATTOIRS
III.1.Bases règlementaires de l’inspection en Côte d’Ivoire
III.2. Contrôle sanitaire
III.3.Techniques d’inspection, surveillance des conditions de transport et de débarquement des animaux de boucherie
III.4. Inspection ante mortem
III.4.1.But
III.4.2.Conduite à tenir à l’issue de l’inspection sur pied
III.5. Technique d’inspection des abats rouges dans les abattoirs
III.6. Sanctions de l’inspection des abats rouges de bovin
III.6.1.Libre consommation
III.6.2.Consigne
III.6.3.Utilisation conditionnelle
III.6.4. Saisie
III.6.5.Conditions
III.6.6.Classification des saisies
III.6.7.Conséquences des saisies
III.6.8.Devenir des pièces saisies
III.6.8.1.Dénaturation
III.6.8.2. Destruction
III.7. Principaux motifs de saisies d’abats rouges de bovins rencontrés l’abattoir
III.7.1. Tuberculose
III.7.2.Distomatose hépatobiliaire
III.7.3. Echinococcose
III.7.4.Putréfaction
III.7.5. Abcès
III.7.6. Congestion
III.7.7.Cysticercose
CONCLUSION