Au Sénégal, malgré un cheptel estimé à 3,379 millions de bovins et 10,919 millions de petits ruminants (SENEGAL, 2012), la production laitière ne parvient toujours pas à couvrir les besoins de la consommation locale. Pour ainsi satisfaire cette demande nationale, le pays a recours aux importations de lait et produits laitiers dont la valeur ne cesse d’augmenter depuis 1994 pour atteindre une facture laitière annuelle de plus de 70 milliards de francs CFA en 2013 (REUSSIR BUSINESS, 2014). A la montée vertigineuse de la facture laitière s’ajoutent les risques d’ordre sanitaire liés à la présence de substances dangereuses telles que la mélanine dans le lait et les produits laitiers importés. Pour lever ces contraintes, les pouvoirs publics ont affiché une politique d’intensification des systèmes de production laitière à travers des actions portant sur l’amélioration du potentiel génétique des races locales (par des opérations d’insémination artificielle).
Suite à la réussite des opérations-test réalisées par le Projet d’Appui à l’Elevage (PAPEL) en 1995, des campagnes nationales d’insémination artificielle ont été organisées à travers le pays. Le Programme National de Développement Laitier (PRODELAIT) conçu en 2007, a donné naissance au Programme Spécial d’Insémination Artificielle (PSIA) élaboré dans le cadre du volet élevage de la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA). Bien que ces programmes aient permis d’augmenter sensiblement la production laitière, les taux de réussite obtenus restent faibles.
ELEVAGE BOVIN AU SENEGAL
CHEPTEL BOVIN AU SENEGAL
Le Sénégal, pays sahélien par excellence, a un cheptel important et varié. En 2012 les statistiques ont fait état de 3,379 millions de bovins , 5,887 millions d’ovins et 5,038 millions de caprins (SENEGAL, 2012). L’élevage constitue une composante essentielle de l’économie nationale avec une contribution de l’ordre de 4,2% à la formation du PIB national, et une progression de sa valeur ajoutée en moyenne de 6,1% pour la période 2000- 2012 (SENEGAL, 2013).
RACES BOVINES EXPLOITEES AU SENEGAL
Au Sénégal le cheptel bovin est composé de plusieurs races, on y distingue les races locales et les races exotiques. Divers métissages se sont opérés entre ces différentes races et les produits métissés représentent une fraction non négligeable du cheptel bovin (RUKUNDO, 2009).
Ces races se sont réparties dans les différentes régions écologiques du pays selon leur spécificité d’adaptation.
Races locales
Les races locales exploitées au Sénégal sont essentiellement constituées de zébus Gobra, de taurins N’dama et de métis Djakoré.
Zébu Gobra
Le zébu Gobra ou zébu Peul sénégalais (Figure 1) est un bovin à bosse très développée. Il est de grande taille (1,35 à 1,40m au garrot). Ses cornes en forme de lyre sont courtes chez la femelle et longues chez le mâle. Le fanon est large et plissé auprès des membres (PAGOT, 1985). Sa robe est généralement blanche ou blanche rayée. L’âge au premier vêlage de la femelle est de 4 à 5ans, ce qui correspond à une mise à la reproduction au 39-51eme mois (THIAM, 1989). Son poids adulte est estimé en moyenne à 322 kg chez la femelle et 415kg Chez le mâle (CISSE, 1991). Le zébu Gobra est surtout utilisé pour ses aptitudes bouchères, son rendement carcasse varie entre 48 et 56% (PAGOT, 1985). La production laitière de la femelle zébu Gobra est très faible puisqu’elle est comprise entre 1,5 litres et 2 litres par jour pour une lactation de 150 à 180 jours (DIADHIOU, 2001).
Taurin N’dama
Le taurin N’dama ou bovin sans bosse (Figure 2), est une race trypanotolérante qui vit en zone soudano-guinéenne. Au Sénégal, c’est la seule race trypanotolérante rencontrée au sud du pays (zone peuplée par les glossines) (DIOUF, 1991). La N’dama est un animal de petite taille, la hauteur au garrot est de 113,6 ±08 cm chez la femelle et 116,4±1,6 cm chez le mâle. Le poids adulte est de 286,7±8,3 Kg chez la femelle et de 328,6±20 Kg chez le mâle (COULOMB, 1976). C’est une race à bonne aptitude bouchère présentant un rendement de carcasse compris entre 50 et 55%. La production laitière est estimée à 2-3 litres par jour au cours d’une lactation de 150 à 185 jours, avec un taux de matière grasse élevé, à savoir 4,75±1,5g/l (FAO, 1997).
Race Djakoré
Dans le bassin arachidier et au Sénégal oriental, existe une population de bovins métis appelée Djakoré. Cette race issue du croisement entre la N’dama et le Gobra, a un poids adulte compris entre 300kg et 400kg, sa robe le plus souvent uniforme et assez claire, varie du blanc au gris. Elle hérite sa grande taille du zébu Gobra, sa rusticité et sa trypanotolérance de la race N’dama (KABERA, 2007). Le Djakoré est un animal de boucherie et sa production laitière est améliorée par rapport à celle de la N’dama (NDOUR, 2003). A coté de ces races élevées en milieu traditionnel, d’autres races à hautes performances génétiques font l’objet d’un élevage en station.
Races exotiques
Ces races ont été importées au Sénégal dans le cadre de l’amélioration des productions animales, en l’occurrence la production laitière essentiellement et dans une moindre mesure la production de viande. Il s’agit des races Holstein, Montbéliarde, Jersiaise, Guzerat, et Brunes des alpes.
Race Holstein
Elle porte une robe pie noire avec des tâches blanches bien délimitées (figure 3). Son format est bien développé de même que la mamelle qui est bien enchâssée entre les cuisses bien écartées (Figure 3). C’est une race exploitée pour la production laitière, estimée en moyenne au Sénégal à 4551 litres pour une lactation de 305 jours (BA DIAO, 2005). Sa hauteur au garrot est comprise entre 1,50m et 1,60m et son poids adulte tourne autour de 675kg.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : ELEVAGE BOVIN AU SENEGAL
I.1. CHEPTEL BOVIN AU SENEGAL
I.2. RACES BOVINES EXPLOITEES AU SENEGAL
I.2.1. Races locales
I.2.1.1. Zébu Gobra
I.2.1.2. Taurin N’dama
I.2.1.3. Race Djakoré
I.2.2. Races exotiques
I.2.2.1. Race Holstein
I.2.2.2. Race Montbéliarde
I.2.2.3. Jersiaise
I.2.2.4. Zébu Guzérat
I.2.2.5. Brune des Alpes
I.2.2.6. Gir et Girolando
I.2.3. Métis trouvés au Sénégal
I.3. TYPOLOGIE DES SYSTEMES D’ELEVAGE
I.3.1. Système pastoral
I.3.2. Système agro-pastoral
I.3.3. Système périurbain
I.4. CONTRAINTES DE L’ELEVAGE AU SENEGAL
I.4.1. Contraintes climatiques
I.4.2. Contraintes alimentaires
I.4.3. Contraintes sanitaires
I.4.4. Contraintes génétiques
I.4.5. Contraintes commerciales
I.4.6. Contraintes socio-politiques
CHAPITRE II : PHYSIOLOSIE DE LA REPRODUCTION CHEZ LA VACHE
II.1. RAPPELS ANATOMIQUES DE L’APPAREIL GENITAL DE LA VACHE
II.1.1. Portion glandulaire ou ovaire
II.1.2. Portion tubulaire
II.1.3. Portion copulatrice
II.2. PHYSIOLOGIE DE LA REPRODUCTION CHEZ LA VACHE
II.2.1. Cycle sexuel de la vache
II.2.1.1. Composante cellulaire du cycle sexuel
II.2.1.2. Composante comportementale du cycle sexuel
II.2.1.3. Composante hormonale du cycle sexuel
II.2.2. Contrôle hormonal du cycle sexuel
CHAPITRE III : INSEMINATION ARTIFICIELLE
III.1. DEFINITION
III.2. HISTORIQUE
III.3. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE
III.3. 1. Avantages de l’insémination artificielle
III.3. 2. Inconvénients de l’insémination artificielle
III.4. PREPARATION DE LA SEMENCE
III.4.1. Agréments sanitaires et zootechniques
III.4.2. Récolte du sperme au vagin artificiel et à l’électro-éjaculateur
III.4.3. Examen du sperme
III.4.3.1. Examen macroscopique du sperme
III.4.3.2. Examen microscopique du sperme
III.4.3.3. Examen biochimique du sperme
III.4.4. Dilution du sperme
III.4.5. Conditionnement du sperme
III.4.6. Conservation du sperme
III.5. PRATIQUE DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE
III.5. 1. Insémination artificielle sur chaleurs induites
III.5. 1.1. Induction et synchronisation des chaleurs
III.5. 1.1.1. Définition
III.5. 1.1.2. Intérêts
III.5.1.1.3. Principe et méthode médicale de la synchronisation des chaleurs
III.5.1.1.3. 1. Principe de la synchronisation des chaleurs
III.5.1.1.3.2. Méthodes médicales de la synchronisation des chaleurs
III.5.1.1.4. Inconvénients de la synchronisation
III.5.2. Insémination artificielle sur chaleurs naturelles
II.5.2.1. Détection des chaleurs
II.5.2.1.1. Signes de reconnaissances des chaleurs
II.5.2.1.2. Observation directe des chaleurs
II.5.2.1.2.1. Moment d’observation des chaleurs
II-5-2-1-3- Observation indirecte des chaleurs
II.5.2.1.4. Effets de quelques facteurs sur l’expression et la détection des chaleurs
II.5.2.1.4.1. Climat
II.5.2.1.4.2. Stabulation
II.5.2.1.4.3. Effectif du troupeau
II.5.2.1.4.4. Etat de santé
III.6. PROCEDE DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE
III.6.1. Moment de l’insémination artificielle
III.6.2. Technique de l’insémination artificielle
III.7. CONSTAT OU DIAGNOSTIC DE GESTATION
III.7.1. Diagnostic précoce de gestation
III.7.1.1. Absence de retour en chaleurs
III.7.1.2. Dosage de la progestérone
III.7.1.3. Dosage des protéines associées à la gestation (PAGs)
III.7.1.4. Echographie
III.7.2. Diagnostic tardive de gestation
III.7.2.1. Palpation transrectale
CONCLUSION