Innovation institutionnelle et transformations urbaines

Innovation institutionnelle et transformations urbaines

Innovation institutionnelle

Afin de comprendre ce qu’est une innovation institutionnelle, il est important de comprendre ce qu’est une institution et ce qu’est une innovation. Le CNRTL définit une institution comme un « Ensemble des structures politiques et sociales établies par la loi ou la coutume et qui régissent un État donné ». Pour compléter cette définition, les institutions peuvent être catégorisées en deux grandes familles : les institutions formelles et les institutions informelles. Les institutions formelles sont sous formes écrites, elles correspondent aux lois, aux réglementations, aux normes et aux contrats qui dictent notre quotidien. Les institutions informelles, quant à elles, ne sont pas écrites ; elles correspondent à des normes de comportements, des habitudes, des routines, des manières de faire les choses. Ce sont des schémas que la société intériorise de manière indirecte. Une habitude peut être institutionnalisée passant ainsi d’une institution informelle à une institution informelle. Le terme innovation n’a pas de définition unique mais une infinité. Ici, l’innovation sera définie comme « une nouvelle idée, une nouveauté utile, en termes de résolution de problèmes ou de réalisations d’objectifs » (Van de Ven, 1986) permettant un débouché en termes de valeurs économiques et sociales. Ainsi, l’innovation institutionnelle représente l’émergence de nouvelles institutions qui offrent une certaine utilité économique, sociale, culturelle, … individuelle ou collective. C’est une nouvelle « règle du jeu » qui va permettre des avantages et répondre à un besoin. Cette nouvelle règle peut soit créer de nouvelles institutions (innovation perturbatrice ou radicale) soit changer les institutions existantes (innovation moins perturbatrice ou incrémentale) (Van de Ven, 2006).

D’après Raffaelli et Glynn (2015), l’innovation intentionnelle se situerait à l’intersection de trois dimensions : nouveauté, utilité et légitimité. Toutes les innovations sont au croisement des dimensions utilité et nouveauté. Cependant, la dimension légitimité est propre aux innovations institutionnelles. La légitimité implique la compréhension et l’acceptation du changement (Glynn et Abzug, 2000). Elle joue le rôle d’orientation des comportements pour que cette innovation soit perçue comme acceptable par le public. Là est toute la difficulté. Il y a des perdants et des gagnants quand il y a un changement des règles du jeu.

Innovation sociale

Dans le cadre de ce PFE, nous nous intéresserons aux innovations institutionnelles issues des institutions informelles, et plus précisément aux innovations sociales. Les études de cas portant sur les villes de Québec et de SaintNazaire, ici, sera opposé les définitions française et canadienne de l’innovation sociale. « Plus le cadre institutionnel est permissif plus il y a de chance que l’innovation sociale apparaisse. Certaines innovations sociales peuvent devenir des innovations institutionnelles en matière d’éducation, environnement, art, culture… »(Hamdouch, 2020).

Définition

L’innovation sociale est « une nouvelle loi, un nouveau type d’organisation qui répond plus adéquatement et plus durablement que les solutions existantes à un besoin social bien défini, une solution qui a trouvé preneur au sein d’une institution, d’une organisation ou d’une communauté et qui produit un bénéfice mesurable pour la collectivité et non seulement pour certains individus. La portée d’une innovation sociale est transformatrice et systémique. Elle constitue, dans sa créativité inhérente, une rupture de l’existant » (Réseau québécois en innovation sociale (RQIS), 2011). Le conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire complète cette définition en disant que « L’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers. Ces innovations concernent aussi bien le produit ou service, que le mode d’organisation, de distribution, domaines comme le vieillissement, la petite enfance, le logement, la santé, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion, les discriminations (…). Elles passent par un processus en plusieurs démarches : émergence, expérimentation, diffusion, évaluation. » Ainsi, ce qui découle de ces deux définitions est que l’innovation sociale a pour but de «vaincre l’exclusion sociale, améliorer la qualité des services de provisions, améliorer la qualité de vie et le bien-être des individus » (Moulaert et al., 2013). Les innovations sociales émanent de groupes de personnes qui, en temps normal, ne coopèrent pas pour répondre à des besoins sociaux. L’approche socio-territoriale de l’innovation sociale intègre trois dimensions qui sont la satisfaction des besoins des individus, l’augmentation des pouvoirs politiques des citoyens et le changement des relations sociales (Hamdouch et Galvan, 2019).

Les acteurs de l’innovation sociale

« L’innovation sociale se joue le plus souvent dans la proximité, sur le territoire » (Elise Depecker, 2012) ; c’est-à-dire à l’échelle d’un quartier, d’une ville ou d’une agglomération par exemple. En France, quatre catégories d’acteurs contribuent à la production d’innovation sociale aux côtés des citoyens : les associations loi 1901 qui forment le plus grand laboratoire d’innovation sociale de France ; les fondations d’entreprises qui peuvent être d’utilité publique ou des fondations de l’économie sociale ; les entreprises sociales qui sont souvent à finalité sociale ou environnementale (secteurs émergents qui reposent sur des innovations sociales ; les collectivités territoriales engagées dans l’innovation sociale (Elise Depecker, 2012). Finalement, les acteurs porteurs de l’innovation sociale sont les citoyens, les entrepreneurs et les pouvoirs publics .

Le RQIS quant à lui, a une approche plus économique. Il identifie comme acteurs les porteurs, les bailleurs de fonds, les partenaires de soutien et les preneurs. Les porteurs sont ceux, comme leur nom l’indique, qui portent un projet novateur. Ceux qui créent, propulsent et promeuvent l’innovation sociale. Les bailleurs de fonds financent les projets d’innovation. Les partenaires de soutien supportent et accompagnent tout au long du projet les porteurs. Ils partagent et échangent leurs idées et expériences avec les porteurs. De plus, « ils diffusent, promeuvent et documentent les projets d’innovation sociale, leur apportant ainsi une certaine crédibilité » (Réseau québécois en innovation sociale (RQIS), 2011). Pour finir, les preneurs sont ceux qui bénéficient de l’innovation sociale. Ils s’approprient l’innovation sociale et participent au processus.

Exemples d’innovation sociale

Le terme d’innovation sociale étant très large, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) propose quelques initiatives qu’il est possible d’identifier comme telle. Elle cite « les circuits courts alimentaires, la consommation collaborative, la mutualisation des services comme le covoiturage ou l’autopartage entre particuliers, l’habitat participatif, les projets d’énergies renouvelables participatives, les communautés énergétiques locales, les budgets participatifs, la participation citoyenne… » Quelle que soit l’innovation sociale mise en place, celle-ci aura un impact aussi bien social, économique, politique ou culturel. À long terme, toutes ces actions ou initiatives contribueront à l’amélioration ou même provoqueront des changements considérables au sein des structures de gouvernance et renforceront l’empowerment des personnes (Moulaert, MacCallum, Mehmood et Hamdouch, 2013).

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Table des matières

1 Introduction
2 Innovation institutionnelle et transformations urbaines
2.1 Innovation institutionnelle
2.2 Innovation sociale
2.2.1 Définition
2.2.2 Les acteurs de l’innovation sociale
2.2.3 Exemples d’innovation sociale
2.2.4 L’innovation sociale portée par les citoyens
2.3 Transformation urbaine
2.3.1 Les friches urbaines
2.3.2 La résilience des territoires
3 Méthode et données
4 Deux villes portuaires : Québec et Saint-Nazaire
4.1 La ville de Québec
4.1.1 Le Québec et le fleuve Saint-Laurent : une histoire étroitement liée
4.1.2 Une population vieillissante
4.1.3 Une économie fondée sur les services
4.1.4 Organisation et développement de la ville de Québec
4.1.5 Le port de Québec
4.2 La ville de Saint-Nazaire
4.2.1 Du village de pêcheurs au port transatlantique
4.2.2 Un regain d’habitants
4.2.3 Une économie fondée sur l’activité maritime
4.2.4 Le port de Saint-Nazaire
5 Relation ville-port : un rayonnement à l’échelle mondiale
6 Conclusion
7 Annexes
8 Bibliographie

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