Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Outils Innovateurs dans l’exploitation moderne des ressources pastorales
La Télédétection
A l’heure actuelle, la tendance est à l’utilisation de la télédétection à des fins de plus en plus opérationnelles, avec évaluation de la productivité de la couverture végétale. Elle permet d’articuler les analyses comme le précise DIONE (2007) sur :
( Le suivi de la végétation par des indices reposant sur les images du capteur Végétation du satellite Spot ;
L’analyse de la situation des pâturages situés autour des principaux points d’eau de la zone pastorale du Sénégal.
Ces analyses permettent de déterminer les facteurs environnementaux pour la mise en œuvre d’un outil d’aide à la décision pour la mise en place d’un système d’alerte sanitaire.
KA (2000), souligne que cet outil permet l’évaluation de l’impact entre les pratiques pastorales et l’environnement. Toutefois cet outil n’est pas directement accessible aux éleveurs, car une phase d’analyse et de restitution des cartes thématiques obtenues est nécessaire ; ce qui pose le problème d’actualisation, de dynamisme et d’appropriation du côté des éleveurs.
La cartographie participative
RAMBALDI (2007), précise au sujet de la cartographie participative Tridimensionnel (en 3 D), qu’il s’agit d’un outil pour mieux gérer les ressources naturelles au niveau des communautés locales.
La cartographie participative résulte de la fusion entre les méthodes d’Apprentissages et d’Actions Participatives (PLA) et les Technologies Spatiales de l’Information (TSI) en l’occurrence la Télédétection. Elle facilite la représentation des connaissances spatiales des communautés en utilisant deux ou trois dimensions. Les résultats de ces cartes peuvent êtres utilisés pour faciliter les procédés de prises de décisions notamment dans le contexte de la gestion des ressources naturelles.
L’approche par la cartographie participative n’est pas singulière ; elle se trouve quelque peu intégrée dans le processus d’implantation des UP. Toutefois vu sous un autre angle, c’est une démarche participative qui combine savoirs traditionnels et savoirs modernes. Cette démarche a permis de géoréférencer un espace pastoral. Quoique très exploité dans le domaine de la santé publique (M. WIESE et Coll., 2004), il constitue un outil d’aide à la décision efficace pour la gestion des ressources pastorales.
Plusieurs exemples novateurs utilisent ces approches.
Quelques exemples novateurs d’approche
La mise sur pied en 2001, du projet « Gestion durable des ressources Pastorales du Sahel », aussi connu sous le nom de « Cyber-pasteurs » et financé par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) est l’un des exemples les plus récents au Sénégal.
Ce projet, exécuté par l’Ecole Inter- Etats des sciences et médecine vétérinaires (EISMV) de Dakar en collaboration avec le Centre de suivi écologique (CSE) de Dakar, avait pour but, comme le précise KABORET et coll. (2003), de donner aux éleveurs la possibilité d’accéder, facilement et à temps, aux informations fournies par les systèmes avancés et novateurs de suivi et de gestion des ressources pastorales. L’optique étant à long terme d’améliorer la coordination de leurs déplacements et à préserver les sols et les ressources en eau durant la saison sèche.
Ainsi, des cartes thématiques, issues de systèmes d’information géographique (SIG), des mouvements saisonniers du bétail dans les unités pastorales du Sénégal, avaient été réalisées en langue nationale (le Pulaar) en collaboration avec des communautés pastorales locales.
Cette approche participative avait été déployée en phase pilote dans trois unités pastorales au Sénégal : Thiel (région de Louga), Kouthiaba (Région de Tambacounda) et Tessekré.
Les éleveurs avaient bénéficié :
– D’une formation sur la préparation et la lecture des cartes Géographiques à l’aide de systèmes de positionnement GPS.
– D’une initiation à l’outil informatique de façon à ce qu’ils puissent accéder aux informations (cartes et des images satellitaires placées à titre expérimental sur le site Internet (www.cse.sn/galleaynabe/) afin d’aider à l’évaluation de la capacité de charge des pâturages, c’est-à-dire le nombre de bêtes qui peuvent y paître durant la saison sèche sans entraîner de risques majeurs pour les ressources naturelles et pour l’environnement.
Au Sud de l’Ethiopie et le Nord du Kenya HOMANN S. et RISCHKOWSKY B. (2005) ont constaté qu’en se basant sur la classification des pâturages par les pasteurs, des schémas saisonniers d’utilisation des territoires pouvaient être identifiés. Ainsi, une cartographie participative de l’utilisation des territoires, combinée à des mesures par GPS, a permis d’identifier les catégories d’utilisation des territoires et des calendriers de mouvements des troupeaux.
Selon LONGUE (2007), l’exploitation des notions de téledection à travers l’appui des images satellites permet d’aider et prévenir les crises alimentaires qui menacent le mode de vie des populations nomades. Cette action, mise en œuvre au Mali, aide les populations pastorales dans leurs choix stratégiques pour orienter leurs troupeaux de moutons, chèvres et de dromadaires dans le désert du Sahara car la mobilité et la gestion de ressources pastorales sont fortement imbriquées.
Ces exemples illustrent l’intérêt des Technologies de l’information dans la gestion des ressources pastorales ; mais c’est pour l’instant des supports pas toujours appropriés pour une utilisation directe par les populations pastorales ; une question se pose : sur quels supports appropriés se ferait la structuration des savoirs locaux des éleveurs ? Tout d’abord, il serait judicieux de présenter l’état de connaissances sur un facteur important : la nature de l’information en milieu pastoral (acquisition, gestion et circulation).
LES SYSTEMES D’INFORMATION EN MILIEU PASTORAL
LES BESOINS D’INFORMATIONS EN MILIEU PASTORAL
Définition des systèmes d’informations
¾ Système d’informations (SI)
D’après MINVIELLE (1991), « un système d’information est un ensemble organisé de moyens humains, matériels et de méthodes qui permettent la collecte, la gestion et le traitement de données pour la création d’une information en fonction des éléments définis par la problématique de départ ».
¾ Système d’Alerte Précoce (SAP)
Comme le précise GIANPIETRO DE CAO (2007), les SAP constituent des moyens de détection du risque et permettent de fournir des informations opportunes pour des décideurs avant que la population ou l’économie du pays ne soient menacées.
Le risque en milieu pastoral
Si l’on s’intéresse à l’information en milieu pastoral, c’est que l’une des caractéristiques frappantes du système de production pastoral est le risque.
Selon DERCON (2001), cité par RASS (2006), les risques se définissent comme des événements imprévisibles susceptibles de dégrader les conditions de vie. A notre avis, l’accès à l’information doit pouvoir freiner ou atténuer ces imprévisions. D’après le même auteur, les pasteurs sont confrontés :
– Au risque naturel covariant de la sécheresse ; ce dernier est connu comme le principal ;
– Au risque idiosyncratique (ou micro chocs) de maladie humaine et au risque idiosyncratique de maladie animale, qui peuvent se transformer en risque covariant en cas d’épidémie ;
– Au risque économique d’exclusion du marché ;
– Enfin, au risque social de conflits (conflits agriculteurs et pasteurs) violents suscités par la raréfaction croissante des ressources qui peuvent aboutir à un risque de troubles intérieurs, ce dernier risque étant amplifié par le risque politique de marginalisation et par le risque environnemental de dégradation des pâturages.
Rôle de l’information dans la gestion des risques
Les risques tels que définis plus haut posent de sérieuses entraves à l’essor économique des populations pastorales.
Les enjeux existent et se relèvent être assez vitaux pour les pasteurs transhumants, et cela surtout dans les situations critiques :
¾ en milieu et en fin de saison sèche ;
¾ lors de la prospection des zones de transhumance ;
¾ lors de la conduite des troupeaux ;
¾ lors des négociations pour l’accès aux ressources.
La question est de savoir quelles informations supplémentaires fournir aux décideurs et aux pasteurs pour atténuer les contraintes subies, sous quelle forme « digeste », et par quels canaux et dans quelles situations (habituelle ou critique).
ANCEY (2003) soutient l’intérêt qu’apportent les systèmes d’informations modernes, de prévention des risques dans les systèmes d’élevage pastoraux, mais constate qu’ils ne sont pas pour adaptés aux systèmes endogènes d’informations des pasteurs.
Pour mieux appréhender ces aspects, il apparaît nécessaire de faire un état des lieux entre les systèmes endogènes (traditionnels) et exogènes (modernes) d’information en milieu pastoral.
LES SYSTEMES ENDOGENES D’INFORMATION EN MILIEU PASTORAL
Contexte social de l’information en milieu pastoral
En milieu pastoral, les populations sont dispersées, et la densité au km² est très faible. A ce sujet, ce vaste espace est le lieu d’aucune fluidité dans la communication de l’information ; pourtant comme le précise, les résultats d’études réalisées dans le cadre du programme LEAD (2005) au Kanem (sahel tchadien) et dans le Ferlo (sahel sénégalais), les décisions des éleveurs, relatives à la gestion du troupeau, montrent une rapide circulation de l’information.
Les savoirs de ces éleveurs ne sont pas détachés de la pratique pastorale. Ils peuvent être qualifiés de :
¾ Savoirs géographiques : les éleveurs se repèrent dans ces zones vastes au cours de leurs déplacements sans boussoles, ni GPS, ni cartes. L’espace est vécu et incorporé par des signes et symboles qui échappent aux non initiés ;
¾ Savoirs médicaux : savoir entretenir un troupeau et une famille dans des zones non desservies en infrastructures médicales ;
¾ Savoirs climatologiques : savoir prédire les précipitations, les saisons En fonction de la disposition des étoiles, et d’autres signes.
Dans ce contexte, l’information en milieu pastoral présente une diversité qui manifestement s’impose une certaine attention.
Typologies des informations en milieu pastoral
Informations routinières
Selon MORTON (1988), cité par ANCEY et ASTOU (2004), ces informations sont échangées au cours des salutations pour établir le contact, et à chaque occasion de rencontre. C’est le cas des nouvelles familiales et d’autres informations relatives aux pratiques et à la survie de la famille des pasteurs.
Informations stratégiques
Les connaissances sur les ressources pastorales sont stratégiques. De plus, dans un milieu où l’accès aux pâturages et à l’eau n’est pas exclusif, la gestion de l’information joue un rôle crucial, puisque l’accès se joue sur la promptitude autant que sur l’entretien des liens sociaux entre les usagers et les ayant-droits.
D’ailleurs ANCEY et ASTOU (2004) constatent chez les Peuls du Ferlo Sénégalais, que le secret gardé sur les ressources est traditionnel et non corrélé à une éventuelle dégradation de l’environnement ; toutefois il y’ a deux variantes dans ces types d’informations :
Informations « aisément partageables »
Dans cette catégorie, il y a les informations sur le débit des forages. Ces informations sont très sollicitées par les éleveurs à chaque saison sèche.
Informations « jalousement gardées »
Ces informations ont ce statut du fait de la crainte d’attirer du monde sur des ressources non protégées possédant des pâturages de qualité et de grande attractivité. De ces dernières informations, les pasteurs ont, hors période de crise, une maîtrise suffisante de leur circulation ; elle constitue une des bases de leur savoir-faire.
Les informations dites « libres »
Il s’agit des informations qui circulent facilement notamment sur la disponibilité des produits sanitaires et les prix des marchés.
Les sources d’information
Dans les systèmes endogènes, les marchés hebdomadaires, l’exhaure, les cérémonies traditionnelles sont des occasions où se croisent l’émetteur et le destinataire de l’information. Certains nomades s’informent directement auprès des voyageurs commis spécialement pour la circonstance ; ces derniers sont connus sous le nom de ‘bowoua’ chez les nomades arabes du Nord du Mali. Ils peuvent effectuer 150 km pour aller vérifier l’état du couvert végétal à la veille de l’hivernage.
Modes de circulation des informations
ANCEY et ASTOU (2004) rapportent que la communication verbale est le moyen le plus répandu pour accéder à l’information en milieu pastoral. Plus celui qui la communique est proche, plus elle prend de valeur.
Fréquence d’accès à l’information
L’accès se fait à une fréquence quotidienne, hebdomadaire et mensuelle ; la variation dépend surtout des sources et des circonstances ; les informations obtenues lors des loumas qui sont généralement hebdomadaires illustrent une fréquence hebdomadaire.
Les rencontres autour des points d’eaux qui sont quotidiennes pendant la saison sèche dans les zones sahéliennes (Nord du Mali), donnent lieu à un brassage d’informations entre les émetteurs et les destinataires.
Contraintes et faiblesses du système traditionnel
Les populations pastorales fonctionnent donc sur la base de systèmes d’information non structurés même si cela semble répondre en partie à leur mode de vie. Dans ce système, se dessinent une certaine discrimination et des désavantages car l’information n’est pas un droit accessible à tous. C’est donc un enjeu majeur que de perfectionner les moyens techniques d’information des éleveurs, car comme le constate l’équipe de chercheurs du programme LEAD :
Les motifs de retenir ou de partager l’information sont économiques Et sociaux ;
La relation avec l’émetteur des messages est déterminante pour évaluer sa fiabilité ;
Une grande part de l’information stratégique pour l’accès aux ressources pastorales doit être régulée pour faciliter l’interaction élevage environnement.
Mais il est difficile de dire l’impact exact de l’information sur la fréquentation des forages. Il est probable qu’elle pourrait faire gagner aux éleveurs un temps précieux dans leur orientation, et peut-être inciterait-elle à plus de transparence dans la gestion locale. Cette information actualisée, sur l’état des infrastructures hydrauliques et le coût d’accès pour les éleveurs, serait indispensable aux décideurs pour suivre la situation pastorale en saison sèche « normale ».
LES NOUVEAUX SUPPORTS ET CANAUX DE TRANSMISSION DE L’INFORMATION EN MILIEU PASTORAL
LES RESEAUX DE TELECOMMUNICATIONS
Les radios communautaires
L’avènement de la radio rurale facilite la transmission de l’information en milieu pastoral ; son importance pour la gestion des ressources pastorales est évidente.
L’exemple du programme « Réseau d’observation des pâturages naturels » du Tchad (Ropanat), mis en place en 1988, et exploité comme moyen efficace pour contribuer à l’étude d’un système d’alerte précoce (SAP), est à lui seul illustratif. Dans ce programme, la surveillance continue des pâturages sahéliens s’est faite par l’analyse des images NOAA d’AGRHYMET et des données de terrain recueillies par les 27 agents techniques d’élevage sur 54 sites sur l’ensemble de la zone soudanienne. Une fois cette analyse effectuée, YOSKO, I. et coll. (2002) précisent que la diffusion des diagnostics régionaux mensuels de la situation pastorale, auprès des éleveurs, par le biais de la Radio Rurale avait pour objectif d’éviter les déplacements vers des zones à faibles ressources fourragères.
Au Sénégal, l’une des solutions à la fracture Numérique auprès des populations de base, a été la mise en place en 2004 de Centres Multimédias Communautaires (CMC) ; comme le précise SOW citée par IPAO (2007), il s’agit de radios communautaires ayant un télécentre collectif. Le CMC permet une massification de l’accès aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), la participation des populations des zones rurales et périurbaines pauvres aux activités nécessitant l’usage des TIC.
La téléphonie mobile
Définitions
La téléphonie mobile désigne toute l’infrastructure de télécommunication permettant d’utiliser des téléphones portables, pour communiquer presque partout. Dans certains pays et régions (par exemple en Belgique), le terme GSM est utilisé par métonymie pour désigner un téléphone mobile.
Le Global System for Mobile Communications ou GSM (historiquement Groupe Spécial Mobile) est une norme numérique de seconde génération pour la téléphonie mobile. Cette norme autorise un débit maximal de 9,6 kbps, ce qui permet de transmettre :
La voix ;
Les données numériques de faible volume : les messages textes (SMS, pour Short Message Service) ou des messages multimédias (MMS, pour Multimedia Message Service).
Architecture et Fonctionnement
Dans un réseau GSM (Figure 7), le terminal de l’utilisateur est appelé station mobile. Une station mobile est composée d’une carte SIM (Subscriber Identity Module), permettant d’identifier l’usager de façon unique et d’un terminal mobile, c’est-à-dire l’appareil de l’usager (la plupart du temps un téléphone portable).
Les réseaux de téléphonie mobile sont basés sur la notion de cellules, c’est-à-dire des zones circulaires se chevauchant afin de couvrir une zone géographique. La carte SIM permet ainsi d’identifier chaque utilisateur, indépendamment du terminal utilisé lors de la communication avec une station de base. La communication entre une station mobile et la station de base se fait par l’intermédiaire d’un lien radio, généralement appelé interface air (ou plus rarement interface Um).
Les réseaux cellulaires reposent sur l’utilisation d’un émetteur-récepteur central au niveau de chaque cellule, appelée « station de base » (en anglais Base Transceiver Station, notée BTS).
Utilisation des SMS
La première utilisation du SMS date du 23 juillet 1992 lorsqu’un stagiaire de la compagnie de télécommunications finlandaise (NOKIA®), Riku Pihkonen parvient, pour la première fois, à envoyer un texte d’un téléphone mobile à un autre (RFI, 2007).
Définition des SMS
Le SMS signifie littéralement Short Message Service (service de message court) ; le SMS est un langage qui combine plusieurs procédés pour raccourcir les phrases et les mots ; l’abréviation, la phonétique, et le rébus typographique (par exemple bi1 = bien, K7 = cassette) sont parmi les procédés les plus utilisés.
Les fonctionnalités du service SMS
D’après une étude réalisée par l’Agence Wallonne de télécommunications en 2006, le SMS présente l’avantage d’un service bi-directionnel. Il peut être utilisé à des fins informationnelles et/ou transactionnelles :
Le service SMS est d’utilisation descendante lorsqu’il s’agit d’une Notification faite par un émetteur ;
Le service SMS est d’utilisation ascendante lorsque l’émetteur reçoit l’information demandée, très souvent sous forme texte) ;
Le service SMS à des fins transactionnelles (le SMS devient alors un outil de paiement).
II.3.1.2.4.3. Les raisons de la forte utilisation du SMS
Selon MC KEMEY et coll. (2004), à propos de l’utilisation des SMS, les intensités sont de l’ordre de:
( 35% en moyenne au Botswana ;
( 18% en moyenne en Ouganda ;
( 6% en moyenne au Ghana.
A travers ces chiffres, il apparaît que les populations de l’Afrique de l’Est utilisent plus les SMS que celles de l’Afrique de l’Ouest. NIGEL SCOTT et coll. (2004) expliquent cette différence par deux facteurs :
( Le taux d’alphabétisation qui est très élevée en Afrique de l’Est ;
( La politique marketing des opérateurs de télécommunications qui offrent, à prix bas et souvent gratuits, les services SMS qui développent la culture du « texto ».
Quelques exemples d’utilisation des SMS en milieu rural et pastoral
A l’Est du Burkina Faso, l’accès aux prix au sein du marché frontalier de Bétail de Fada N’Gourma (capacité 8000 têtes, sur 4,7 hectares) par les éleveurs et autres usagers peut se faire via le SMS. D’après les études réalisées par BAKYONO (2007) dans cette zone, 12% d’acteurs du marché utilisent les SMS à côté de la plate forme Internet qui permet d’avoir la même information (Figure 9).
Au Sénégal, il existe un système d’information pour les populations de bases qui réalisent des activités agricoles et commerciales ; le « Xam Marsé» ou «Connaître et maîtriser le marché », est le nom wolof du système d’information sur les marchés agricoles développé et géré depuis 2001 par Manobi, en collaboration avec la société l’opérateur de Télécommunications Sonatel. Grâce à « Xam Marsé », les agriculteurs, les commerçants, les hôteliers et les ménagères peuvent recevoir, sur leur téléphone portable, par messages SMS ou sur Internet, des informations en temps réel sur les prix et les niveaux de disponibilité des fruits, des légumes, des viandes et des volailles, sur les marchés du Sénégal (ANNEROSE et SENE (2005).
En Ouganda, des organisations telles que ICTARD (2007) en Ouganda, permettent aux populations rurales d’augmenter leur productivité en leur donnant la possibilité d’avoir accès aux informations essentielles comme les prévisions météorologiques, des conseils agricoles et les prix du marché à travers les SMS.
Si ce canal d’information qui repose sur les SMS est largement mise en œuvre pour contribuer à l’amélioration du niveau d’information de ces populations rurales généralement impliquées dans les activités agricoles et commerciales, très peu le sont pour valoriser les savoirs géographiques des populations pastorales.
Compte tenu du fait que les savoirs locaux géographiques permettent la maîtrise de l’espace (DICKO, 2003), la mise en place d’un système d’information doit être contextualisée dans une dynamique spatiale.
LES SYSTEMES D’INFORMATION GEOGRAPHIQUE (S.I.G) SUR ORDINATEURS DE BUREAU
Définition
Le SIG est un ensemble organisé globalement comprenant des éléments (données, équipements, procédures, ressources humaines) qui se coordonnent, à partir d’une référence spatiale commune, pour concourir à un résultat.
C’est donc un système de gestion et d’aide à la décision. Ce Système d’Information Géographique traite d’informations localisées et ainsi apportent une dimension géométrique aux SI classiques (Figure 10).
L’accès à ces informations se fait à travers des fonctions d’identification et de requête ; cet accès procède par l’interrogation d’une base de données géographique située sur le serveur d’un ordinateur de bureau. Plusieurs canaux parmi lesquels l’usage du SMS est utile pour accéder à cette base de données.
Quelques Domaines d’utilisation des SIG
L’épidémiologie spatiale
Elle a pour vocation de représenter la situation d’une maladie sur un territoire donné afin de pouvoir prendre les mesures de lutte appropriées ou bâtir des hypothèses sur son origine ou ses risques de diffusion. Ainsi, la prévalence d’une maladie, dans une région, peut s’analyser à travers la visualisation des zones concernées sur une carte.
Suivi et gestion des ressources pastorales
Certaines ONG, à l’Instar d’Action Contre la Faim (BROCHIER, 1998) exploite des cartes thématiques pour effectuer des choix raisonnés d’implantation de points d’eau dans les zones désertiques du Nord Mali.
La carte présentée à la Figure 11 illustre les points d’eaux où la présence d’animaux pourrait être un facteur de dégradation poussée des pâturages.
Cartographie de la vulnérabilité alimentaire des populations rurales
Dans ce cas, le SIG mis en œuvre dans certaines zones rurales (Figure 12)
au Libéria, permet :
– d’établir rapidement plusieurs scénarii ;
– d’estimer le pourcentage de surface couvert par les actions de développement par rapport à une surface administrative ou un secteur d’étude défini ;
– et d’évaluer ainsi la représentativité des taux de malnutrition observés. cliniques des comtés de Grand Bassa et Rivercess (Libéria).
Les exemples reflétant l’utilisation des SIG ne sont pas exhaustifs ; les usages les plus courants se font surtout sur des ordinateurs de bureau qui ne sont pas directement accessibles aux éleveurs du sahel du fait de leur coût et de leur forte consommation en électricité. Heureusement, à ce jour il existe des possibilités de véhiculer ces mêmes informations sur des supports plus légers, moins coûteux et plus accessibles comme les téléphones portables.
LES SYSTEMES D’INFORMATION GEOGRAPHIQUE SUR TELEPHONES PORTABLES (OU SIG MOBILES)
Définitions et fonctionnalités
Les Systèmes d’information Géographique sur téléphones portables connues sous l’appellation de SIG mobiles sont des outils destinés à un usage décentralisé de la base de données géographiques, ce qui est particulièrement utile pour effectuer des opérations sur le terrain. Ils offrent plusieurs fonctions dont les principales sont :
La consultation de données (cartes, couches de données, attributs,…) ;
L’acquisition et la modification de données ;
D’autres fonctions accessoires sont également disponibles :
La localisation de l’outil par l’intermédiaire d’un récepteur GPS (intégrer ou non) ;
Le relevé par capteurs (GPS, thermomètre, théodolite, etc.) ;
Des fonctions d’analyse spatiale.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE MILIEU PASTORAL DE L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE
I.1. LES SYSTEMES PASTORAUX
I.1.1 Définitions
I.1.2. Populations pastorales
I.1.3. Animaux d’élevage
I.1.4. Les ressources pastorales
I.1.5. Importances des systèmes pastoraux
I.2. L’EXPLOITATION DES RESSOURCES PASTORALES
I.2.1. L’exploitation traditionnelle des ressources pastorales
I.2.1.1. La mobilité pastorale
I.2.1.2. La diversification
I.2.1.3. Les Contraintes d’exploitations traditionnelles des ressources pastorales
I.2.2. L’exploitation moderne des ressources pastorales
I.2.2.1. L’hydraulique pastorale
I.2.2.2. Les Unités Pastorales (UP) : cas du Sénégal
I.2.2.3. Impact environnementaux de la mise en œuvre de l’hydraulique pastorale et des UP
I.2.2.4. Outils Innovateurs dans l’exploitation modernes des ressources pastorales
CHAPITRE II : LES SYSTEMES D’INFORMATION EN MILIEU PASTORAL
II.1. LES BESOINS D’INFORMATIONS EN MILIEU PASTORAL
II.1.1. Définition des systèmes d’informations
II.1.2. Le risque en milieu pastoral
II.1.3. Rôle de l’information dans la gestion des risques
II.2. LES SYSTEMES ENDOGENES D’INFORMATION EN MILIEU PASTORAL
II.2.1. Contexte social de l’information en milieu pastoral
II.2.2. Typologies des informations en milieu pastoral
II.2.2.1. Informations routinières
II.2.2.2. Informations stratégiques
II.2.2.3. Les informations dites « libres »
II.2.3. Les sources d’information
II.2.4. Modes de circulation des informations
II.2.5. Fréquence d’accès à l’information
II.2.6. Contraintes et faiblesses du système traditionnel
II.3. LES NOUVEAUX SUPPORTS ET CANAUX DE TRANSMISSION DE L’INFORMATION EN MILIEU PASTORAL
II.3.1. Les Reseaux De Telecommunications
II.3.1.1. Les radios communautaires
II.3.1.2. La téléphonie mobile
II.3.2. Les Systemes D’information Geographique (S.I.G) Sur Ordinateurs De Bureau
II.3.2.1. Définition
II.3.2.2. Quelques Domaines d’utilisation des SIG
II.3.3. Les Systemes D’information Geographique Sur Telephones Portables (Ou Sig Mobiles)
II.3.3.1. Définitions et fonctionnalités
II.3.3.2. Architecture et support d’un SIG mobile
II.3.3.3. Exemples d’utilisation d’un SIG mobile
CHAPITRE III : INNOVATION ET DEVELOPPEMENT D’APPLICATIONS TELEINFORMATIQUES POUR LES ELEVEURS
III.1. LA NOTION D’INNOVATION EN MILIEU RURAL
III.1.1. Définition
III.1.2. Caractéristiques de l’innovation
III.2. LA NOTION D’APPROPRIATION DES TIC
III.2.1. Définition
III.2.2. Caractérisation de l’appropriation
III.3. CONCEPTION ET ADAPTATION DES APPLICATIONS TELEINFORMATIQUES
III.3.1. Bases théoriques et Définitions
III.3.2. Présentation du projet
III.3.2.1. Le travail préparatoire et la définition du plan d’action
III.3.2.2. La Phase de développement
III.3.2.2.1. Méthodologie de développement
III.3.3.2.2. Solutions logicielles, technologies sans fil retenues et maquettes des applications
III.3.2.3. La Phase expérimentale et de restitution
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. LA ZONE D’ETUDE
I.1.1. Les caractéristiques sociogéographiques
I.1.1.1. La situation géographique
I.1.1.2. La population
I.1.2. Les caractéristiques hydrogéologiques
I.1.2.1. Le climat
I.1.2.2. Les ressources en eau
I.1.2.3. Les ressources végétales
I.2.2.4. Les ressources géologiques
I.2.3. Les caractéristiques économiques et les systèmes productifs
I.2.3.1. Les infrastructures
I.2.3.2. Les systèmes productifs
I.2.3.2.1. L’agriculture et les activités forestières
I.2.3.2.2. L’élevage
I.2.3.2.3. Les activités marchandes
I.2. MATERIEL
I.2.1. Le matériel téléinformatique
I.2.1.1. Les téléphones mobiles
I.2.1.2. L’architecture du Serveur
I.2.1.3. Les applications
I.2.2. Les outils de collecte de l’information
I.2.3. Les utilisateurs
I.2.3.1. Les eleveurs
I.2.3.2. Le personnel de la radio rurale
I.3. METHODES
I.3.1. La formation
I. 3.2. Le test d’utilisabilité
I.3.3. Le suivi et l’analyse cybernétique post formation
CHAPITRE II RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. RESULTATS
II.1.1. Le Deroulement de la Formation et le Fonctionnement des Applications57
II.1.1.1. L’accès aux informations cartographiques de l’UP de Kouthiaba
II.1.1.2. L’accès aux informations sur les intrants vétérinaires et la gestion de stock
II.1.2. Le Test d’utilisabilite
II.1.2.1. Le profil des utilisateurs
II.1.2.2. Appréciation de l’efficacité des applications
II.1.2.3. Appréciation de l’efficience des applications
II.1.2.4. L’enquête de satisfaction
II.1.3. Les Difficultes lors de la Formation
II.1.4. Les Ameliorations effectuees à l’issue de la Formation et du Test d’utilisabilite
II.1.4.1. Ergonomie des applications sur les téléphones
II.1.4.2. Facilitation de l’apprentissage
II.1.5. Le Suivi et l’analyse Cybernetique Post Formation
II.1.5.1. Appréciation de l’intensité d’utilisation des SIG mobiles
II.1. 5.2. Appréciation de l’intensité d’utilisation de l’application de Gestion de la
II.2. DISCUSSION
II.2.1. Analyse des indicateurs qualitatifs de l’appropriation
II.2.1.1. Les éléments sociogéographiques
II.2.1.2. La formation et le test d’utilisabilité
II.2.1.3. Le contenu de l’information intégrée dans le système et les applications
II.2.1.4. Les applications, une innovation auprès des éleveurs
II.2.1. 5. Analyse des éléments techniques et ergonomiques
II.2.2.Analyse des indicateurs quantitatifs de l’appropriation
II.2.2.1. L’intensité d’utilisation
II.2.2.2. Les ressources mise en œuvre : l’efficience
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Télécharger le rapport complet