COMPOSITION CHIMIQUE
Phyllanthus amarus est une plante qui possède divers composés chimiques. BAGALKOTKAR et al (2006) ont décrit de Phyllanthus amarus les produits suivants : des lignanes : phyllanthine et hypophyllanthine ( ROW et al, 1964), niranthine, nirtetraline , phyltetraline, lintetraline ( ANJAYULU et al, 1973) ; GANESHPURE et al, 1981 ; SATYANARAYANA et VENKATESWALU, 1991), isolintetraline, 2,3 demethoxy secoisolintetraline , 2,3 demethoxy seco-isolintetraline diacetate, linnanthine, demethylene dioxyniranthine, nirphylline, phylnirurine ( SINGH et al, 1989b ; SATYANARAYANA et VENKATESWARLU, 1991), seco-4- hydroxylintetraline, seco-isolariciresinol trimethyl ether, hydroxyniranthine, 3,4-methylene dioxybenzyl-3’-4’-dimethoxybenzyl butyrolactone ( SATYANARAYANA et al, 1988) ; des tanins : acide répandusinique (OGATA et al, 1992), géranine ( UENO et al, 1988), corilagine (SHIMIZU et al, 1989) , catechine, la 1-o galloyl 6-o-luteoyl-alpha-D-glucose, la beta-glucogallin (SUBEBI et al, 2005) ; des saponines à diosgenine; des alcaloïdes : securinine, norsecurinine (JOSHI et al, 1986), nirurine, phyllanthine, phyllochrisine (CUELLAR et ESTEVEZ, 1980 ; BUNYAPRAPHATSARA et al, 1983 ; MULCHANDANI et al, 1984) des flavonoïdes (rutine, quercetine, quercitrine, astragaline, nirurine, flavanone-5-o-rutinoside, quercetol, niruriflavone) ; des terpènes (limonène, p-cymene, lupeol, coumarins, methylbrevifolincarboxylate).
Protection contre les effets de l’éthanol
PRAMYOTHIN et al (2007) ont évalué les niveaux des transaminases(alanine transaminase et aspartate transaminase), le pourcentage de réduction du MTT (test au bromure de 3 (4, 5-diméthylthiazol-2-yl)-2, 5- diphényltétrazolium), les triglycérides sériques, les triglycérides hépatiques, le facteur de nécrose tumorale TNF alpha et l’interleukine-1beta. Le MTT permet de tester la viabilité cellulaire. Le TNF alpha et l’interleukine-1beta sont des médiateurs de l’inflammation et de la mort cellulaire (BOELSTERLI, 2003 ; JAVELAINE et al, 1999 in PRAMYOTHIN et al, 2007). Ils ont également procédé à l’examen histopathologique du foie. La silymarine a été utilisée comme agent de référence hépatoprotecteur. Dans l’étude in vitro, l’administration de 1 à 4mg/ml de l’extrait de Phyllanthus amarus a entraîné une augmentation du pourcentage de réduction du MTT, une diminution de la libération des transaminases chez les hépatocytes en culture traités avec l’éthanol. Dans l’étude de la toxicité aigue, les doses uniques de 25, 50, 75mg/kg de Phyllanthus amarus et 5mg/kg de la silymarine donnés respectivement au groupe 3, 4, 5 et 6, 24 heures avant l’administration de 5g/kg d’éthanol a abaissé les niveaux des transaminases induites par l’éthanol. La dose de 75 mg/kg a donné le meilleur résultat similaire à celui de la silymarine. Dans l’étude de la toxicité subaigüe, le traitement des rats par 75mg/kg/jour de Phyllanthus amarus ou 5mg/kg/jour de silymarine pendant 7 jours après 21 jours d’administration de 4g/kg d’éthanol a entraîné un retour à la normale des niveaux de l’aspartate transaminase, de l’alanine transaminase, des triglycérides hépatiques et du TNF alpha. Les observations histopathologiques ont confirmé le rôle bénéfique de Phyllanthus amarus et de la silymarine contre l’hépatotoxicité induite par l’éthanol. Selon cette étude, l’activité hépatoprotectrice de Phyllanthus amarus est du à son activité antioxydante (PRAMYOTHIN et al, 2007). CHIRCHUPUNSEREE et PRAMYOTHIN (2010) ont montré que la phyllanthine, principal constituant de Phyllanthus amarus a un effet protecteur sur les lésions du foie induites par l’éthanol sur les cellules hépatiques du rat. Ils ont prétraitées des hépatocytes en culture primaire avec 1, 2, 3 et 4 microgramme par ml de phyllanthine pendant 24 heures. Après les 24 heures de prétraitement, les cellules ont été traitées avec 80 microgrammes par ml d’éthanol pendant 2 heures et les auteurs ont trouvés que la phyllanthine s’opposait aux effets induite par l’éthanol (stress oxydatif).
Inhibition de la toxicité induite par le chrome
Le chrome est un oxydant très fort qui provoque une cytotoxicité élevée par le stress oxydatif dans les systèmes de tissus. Son abondance dans les eaux souterraines et l’eau potable dans plusieurs régions du monde a entrainé ses effets toxiques pour la flore et la faune. Cette étude a évalué les effets de l’extrait aqueux de Phyllanthus amarus contre la toxicité induite par le chrome par oxydation in vitro des cellules humaines MDA-MB-435S (cellules du cancer du sein). L’extrait a montré son potentiel de piégeage des radicaux libres et sa capacité d’inhibition de la peroxydation des lipides. Un net recul de la cytotoxicité induite par le chrome a été remarqué avec une augmentation des doses de l’extrait. En outre, l’extrait s’est avéré contenir une teneur élevé en composés phénoliques qui possèdent un potentiel de piégeage des radicaux libres et une capacité d’inhiber la peroxydation des lipides. Ces composés phénoliques ont un effet protecteur contre la cytotoxicité induite par le chrome. Il a été conclu que Phyllanthus amarus a un potentiel antioxydant élevé (en vertu de ses constituants phénoliques) qui inhibe simultanément la toxicité induite par le chrome par oxydation des cellules MDA-MB-435S (GUHA et al, 2010).
Activité anti-VIH
Des extraits aqueux et à base d’alcool ont fortement inhibé la multiplication du VIH1 ex vivo dans des lignées de cellules MT4 humaines. La fraction enrichie au gallotanin a renforcé encore ces effets et ce sont des gallotanins purifiés, la géraniine et la corilagine, qui ont été les plus actifs. Une inhibition de la transcriptase inverse et de la protéase du VIH1 avec effet lié à la concentration a pu être démontrée in vitro. Une puissante activité anti-VIH dans le sang de bénévoles ayant ingéré de la matière végétale a également été mise en évidence (NOTKA et al, 2004). Dans une étude pharmacologique, NAIK et JUVEKAR (2003) ont montré que les alcaloïdes extraits de Phyllanthus amarus avaient une activité inhibitrice sur la croissance du VIH1 et VIH2 chez des souches de cellules MT4 isolées de l’homme. Le CC50 (50% de la concentration cytotoxique) pour l’extrait a été trouvé à 279,85 µg ml-1 tandis que la CI50 (concentration d’antiviraux nécessaire pour réduire à 50% la réplication du virus) a été trouvé à 20,98 µg ml-1. Il est intéressant de trouver l’indice de sélectivité (rapport entre CC50 et CI50) à 13,34, ce qui montre clairement une toxicité sélective des extraits d’alcaloïdes sur les cellules virales. L’indice de sélectivité est un paramètre important car il permet de tester à la fois l’activité antivirale et la toxicité de la plante. Dès le troisième jour après l’infection, la viabilité des cellules MT4 infectés par le VIH a diminué rapidement et au 5ème jour, toutes les cellules étaient mortes. Phyllanthus amarus et l’azidothimidine se sont montrés très efficaces dans la protection à la destruction des cellules. Une concentration de 500 µg/ml de Phyllanthus amarus a empêché l’adsorption du virus dans les cellules MT4. Les études de Phyllanthus amarus jusqu’à ce jour n’ont jamais porté sur l’identification du constituant responsable de l’effet inhibiteur de la cytopathogénèse induit par le VIH sur les lignées de cellules MT4 (NAIK et JUVEKAR, 2003).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I – APPELLATION DE LA PLANTE
II – RAPPEL BOTANIQUE
II.1. Systématique de la plante
II.2. Description de la plante
III – ORIGINE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
IV – COMPOSITION CHIMIQUE
V – EMPLOIS
VI – PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
VI-1- Activité antidiabétique
VI-2- Activité antibactérienne
VI-3- Activité anti-inflammatoire
VI-4- Activité protectrice sur les organes
VI-4-1- Activité protectrice sur le foie
VI-4-1-1- Protection contre les effets de l’éthanol
VI-4-1-2- Protection contre les effets du tétrachlorure de carbone
VI-4-1-2-1- Toxicité induite par le CCl4
VI-4-1-2-2- Le traitement par Phyllanthus amarus
VI-4-1-2-3- Résultat et discussion
VI-4-2- Effet cardioprotecteur de Phyllanthus amarus
VI-4-2-1- Effets de Phyllanthus amarus sur les marqueurs sériques du cœur
VI-4-2-2- Effet cardioprotecteur de Phyllanthus niruri face à une toxicité induite par la doxorubicine
VI-4-3- Effet gastroprotecteur de Phyllanthus amarus
VI-5- Effet chimioprotecteur de Phyllanthus amarus
VI-5-1- Inhibition de la toxicité induite par le chrome
VI-5-2- Inhibition de la toxicité induite par le cyclophosphamide chez la souris
VI-6- Inhibition de la carcinogénèse virale par Phyllanthus amarus
VI-7- Activité anti-VIH
VI-8- Activité antioxydante de Phyllanthus amarus
VI-9- Activité radioprotective
VI-10- Effet contraceptif de Phyllanthus amarus
VI-11- Activité antidiarrhéique
VI-12- Activité anti-mutagénique de Phyllanthus amarus
VI-13- Activité anti-amnésique de Phyllanthus amarus
VI-14- Activité antifongique
VI-15- Effets vasorelaxants du methylbrevifolincarboxylate provenant des feuilles de Phyllanthus niruri
VI-16- Les composés anti-babesial et anti-plasmodial de Phyllanthus nirur
VI-17- Effet hypotensive, diurétique et hypoglycémiant de Phyllanthus amarus
VI-18- Le traitement de la néphrolithiase par Phyllanthus niruri
VII-Toxicité
VII-1- Toxicité aigue de Phyllanthus amarus
VII-2- Evaluation de la cytotoxicité des extraits de la plante
VII-3- Les effets histologiques de l’administration chronique de Phyllanthus amarus sur le rein de rat Wistar adultes
VII-4-Changements pathologiques associés à l’extrait aqueux des feuilles de Phyllanthus amarus chez le rat
DEUXIEME PARTIE : SCREENING CHIMIQUE
I-RECOLTE ET CONSERVATION DES ECHANTILLONS
II-METHODES GENERALES D’ANALYSE
II-1- DETERMINATION DU TAUX D’HUMIDITE
II-1-1- Principe
II-1-2- Technique
II-2- DETERMINATION DES DIFFERENTS GROUPES CHIMIQUES
II-2-2- RECHERCHE DES ALCALOÏDES
II-2-2-1- Matériels et réactifs
II-2-2-2- Extraction et purification des alcaloïdes
II-2-2-2-1- Principe
II-2-2-2-2- Mode opératoire
II-2-2-3- Caractérisation des alcaloïdes
II-2-2-3-1- Principe
II-2-2-3-2- Mode opératoire
II-2-2-4- Chromatographie sur couche mince des alcaloïdes
II-2-2-4-1- Préparation de l’extrait
II-2-2-4-2- Préparation de la plaque
II-2-3- RECHERCHE DES HETEROSIDES ANTHRACENIQUES
II-2-3-1- Principe
II-2-3-2- Extraction
II-2-3-3- Caractérisation
II-2-4- RECHERCHE DES HETEROSIDES CARDIOTONIQUES
II-2-4-1- Dégraissage
II-2-4-2- Extraction
II-2-4-3- Caractérisation générale
II-2-4-3-1- Principe
II-2-4-3-2- Mode opératoire
II-2-5- RECHERCHE DES HETEROSIDES FLAVONIQUES
II-2-5-1- Extraction
II-2-5-2- Caractérisation générale
II-2-5-2-1- Coloration en milieu alcalin
II-2-5-2-2- Coloration par le perchlorure de fer
II-2-5-2-3- Réaction de la cyanidine
II-2-5-3- Chromatographie sur couche mince des flavonoïdes
II-2-5-3-1- Préparation de l’extrait
II-2-5-3-2- Préparation de la plaque
II-2-6- RECHERCHE DES SAPONOSIDES
II-2-6-1- Principe
II-2-6-2- Extraction
II-2-6-3- Caractérisation par mesure de l’indice de mousse
II-2-7- Recherche des tanins
II-2-7-1- Extraction
II-2-7-2- Caractérisation générale
II-2-7-3- Caractérisation par le chlorure ferrique
II-2-7-4- Caractérisation par l’acide phosphotungstique
II-2-7-5- Différenciation des tanins
II-2-7-6- Oxydation des tanins condensés
II-2-7-7- Chromatographie sur couche mince des tanins
II-2-7-7-1- Préparation de l’extrait
II-2-7-7-2- Préparation de la plaque
III-RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III-1- DETERMINATION DE LA TENEUR EN EAU
III-2- CARACTERISATION DES TANINS
III-2-1- Différenciation des tanins
III-2-2- Oxydation des tanins
III-3- CARACTERISATION DES ALCALOÏDES, HETEROSIDES ANTHRACENIQUES ET CARDIOTONIQUES
III-4- CARACTERISATION DES FLAVONOÏDES
IV- DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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