Dรฉpistage du cancer pulmonaire
Le mauvais pronostic de cette maladie est expliquรฉ notamment par un diagnostic bien tropย tardif. La survie ร cinq ans allant de 53% pour les tumeurs localisรฉes ร 3,5% pour les tumeurs de stade IV 8 . Ainsi dans lโรฉtude KBP-CPHG-2010, analysant 7051 cas de cancers bronchopulmonaires diagnostiquรฉs en 2010 dans 104 hรดpitaux gรฉnรฉraux franรงais, seuls 18,1% des patients prรฉsentaient un cancer localisรฉ (de stade I ou II) au moment du diagnostic. Le stade IIIA, localement avancรฉ et pour lequel un traitement curatif peut parfois รชtre proposรฉ, reprรฉsentait 14% des cas. Dans trois quart des cas la maladie est donc diagnostiquรฉe ร un stade localement avancรฉ ou mรฉtastatiqueย . En effet, les poumons et le bronches nโont pas dโinnervation nociceptive, les symptรดmes rรฉvรฉlateurs sont peu spรฉcifiques surtout chez des fumeurs chroniques et la propagation des cellules cancรฉreuses est facilitรฉe au niveau pulmonaire par une circulation sanguine intense.
Plusieurs รฉtudes ont donc รฉvaluรฉ lโintรฉrรชt de diffรฉrentes stratรฉgies de dรฉpistage du cancer du poumon dans des populations ร risque (principalement dรฉfinies par lโexposition au tabac). Ainsi lโessai amรฉricain National Lung Screening Trial (NLST), en 2011, a dรฉmontrรฉ une baisse de la mortalitรฉ par cancer du poumon de 20% grรขce ร un dรฉpistage par scanner ร faible dose 23 . Aprรจs 13 ans de suivi, le bรฉnรฉfice en survie globale observรฉ initialement se maintient dans le temps. Les auteurs montrent รฉgalement que le risque de sur-diagnostic sโamenuise considรฉrablement avec le temps.
Une deuxiรจme รฉtude randomisรฉe, lโessai belgo-nรฉรฉrlandais NELSON publiรฉ en 2018, vient conforter les rรฉsultats de lโรฉtude Amรฉricaine NLST et retrouve une rรฉduction de la mortalitรฉฬ spรฉcifique de 24 % ร 10 ans chez les hommes et 48% ร 10 ans chez les femmes, grรขce ร une suivi par TDM basses doses.
En France, dans les suites de la publication de lโessai NLST, un groupe dโexpert a rรฉdigรฉ en 2012 un avis encourageant le dรฉpistage opportuniste dโindividus รฉligibles . En 2016, les experts de lโHAS ont considรฉrรฉ que les conditions de qualitรฉ et de sรฉcuritรฉ permettant un dรฉpistage par scanner faible dose chez des patients sรฉlectionnรฉs nโรฉtaient pas rรฉunies, et a รฉmis un avis dรฉfavorable. Bien que les sociรฉtรฉs savantes de pneumologie et de radiologie sโopposent ร cette interprรฉtation il nโy a donc ร ce jour en France pas de dรฉpistage organisรฉ du cancer du poumon. Des รฉvaluations sont cependant en cours comme une rรฉcente รฉtude Franรงaise menรฉe dans la Somme (รฉtude DEP-KP80) qui confirme la faisabilitรฉ et lโefficacitรฉ dโun dรฉpistage par scanner basse dose selon les modalitรฉ de lโรฉtude NLST. Lโรฉtude qui se terminera fin 2021 a suivi pendant 3 ans (1 scanner annuel) une population ร risque รขgรฉe de 55 ร 74 ans. Les premiers rรฉsultats permettent un dรฉpistage au stade prรฉcoce pour 77, 8% des patients (versus 31% dans la population gรฉnรฉrale) ce qui permet ร un accรจs ร un traitement curatif pour 83,3% dโentre eux.
Les nodules pulmonaires pรฉriphรฉriques
Dรฉfinition et moyens diagnostiques
Une tumeur pulmonaire pรฉriphรฉrique correspond ร un nodule ou une masse (si la lรฉsion fait plus de 3cm) situรฉe dans le tiers externe du poumon. En endoscopie bronchique standard (endoscope de 5mm de diamรจtre), ces nodules sont invisibles.
Lโincidence de ces nodules augmente pour deux raisons : dโune part lโรฉvolution histologique en faveur dโadรฉnocarcinomes qui sont dรฉveloppรฉs prรฉfรฉrentiellement en pรฉriphรฉrie du poumon et dโautre part lโamรฉlioration des techniques dโimagerie avec les scanner en coupes fines rรฉalisรฉs plus frรฉquemment . Dans certaines sรฉries le taux de malignitรฉ de ces lรฉsions peut atteindre 79%.
Selon la taille, la prรฉsentation clinique des nodules et le profil du patient, plusieurs stratรฉgies sont adoptรฉes :
– Surveillance scannographique : dans le cas de nodule(s) sans critรจre de malignitรฉ.
– Prรฉlรจvement ร visรฉe diagnostique: aprรจs surveillance initiale si le nodule sโavรจre รฉvolutif, ou dโemblรฉe.
– Traitement ablatif dโemblรฉe, par rรฉsection chirurgicale ou radiothรฉrapie stรฉrรฉotaxique : dans le cas de lรฉsions trรจs fortement suspectes de cancer et en lโabsence dโaccessibilitรฉ ร un diagnostic prรฉ-thรฉrapeutique.
Dans le cas (le plus frรฉquent) oรน un prรฉlรจvement ร visรฉe diagnostique est requis, le challenge est double : rรฉussir ร atteindre ces lรฉsions et obtenir des รฉchantillons en quantitรฉ suffisante pour rรฉaliser un diagnostic histologique ainsi que toutes les analyses complรฉmentaires nรฉcessaires aux prises de dรฉcisions thรฉrapeutiques.
Deux principales mรฉthodes sont utilisรฉes : ponction par voie transpariรฉtale et technique endoscopique.
Ponction-biopsie transpariรฉtale
Une ponction transpariรฉtale est le plus souvent rรฉalisรฉe en ambulatoire par un radiologue interventionnel, sous anesthรฉsie locale, avec repรฉrage par scanner ou รฉchographie. Cette technique a un bon rendement diagnostique mais le taux de complications est รฉlevรฉ. Les deux complications principales sont le pneumothorax et lโhรฉmoptysie. Lโincidence du pneumothorax peut atteindre 37 % selon les รฉtudes et varie en fonction de la taille de lalรฉsion, de lโรฉtat du poumon sous-jacent et du rapport du nodule ร la plรจvre. Cinq ร 10% dโentre eux sont symptomatiques et nรฉcessitent un drainage ou une aspiration. Lโhรฉmoptysie, plus rare, survient dans moins de 5 % des cas .La sensibilitรฉ de la ponction transpariรฉtale varie en fonction de la taille du nodule. Elle est de lโordre de 60 % pour les nodules de moins de 20 mm, et peut atteindre 80 % pour les nodules de plus de 20 mm. Le guidage scannographique est de loin le plus utilisรฉ mais le guidage รฉchographique peut รชtre utile, rapide et efficace pour des lรฉsions thoraciques sous pleurales avec ou sans envahissement pariรฉtal de plus de 10 mm . Cette technique, bien que trรจs sensible nโest pas adaptรฉ aux nodules infรฉrieurs ร 10mm. Elle est fortement dรฉconseillรฉe chez les patients insuffisants respiratoires avec un VEMS < 1L/s, ayant un poumon fonctionnel unique ou une hypertension artรฉrielle pulmonaire, en raison dโun risque de complication grave significativement plus รฉlevรฉ.
Techniques endoscopiques
Lโavantage majeur des techniques endoscopiques est leur faible taux de complication, autour de 1% dans les sรฉries modernes les plus larges . Ainsi la voie endoscopique est ร privilรฉgier ร la ponction transpariรฉtale chez les patients fragiles avec peu de rรฉserve ventilatoire ou si la lรฉsion est jugรฉe difficile dโaccรจs par le radiologue (proche des vaisseaux, de lโomoplate ou du diaphragme). Par ailleurs un examen par voie endoscopique permet de rรฉaliser, dans le mรชme temps, le diagnostic dโune lรฉsion bronchique ou pulmonaire ainsi quโune stratification mรฉdiastinale par ponction ganglionnaire guidรฉe par รฉchographie linรฉaire (EBUS-TBNA) dans le cadre du bilan dโune lรฉsion localisรฉe ou localement avancรฉe.
Les techniques endoscopiques standards sont toutefois frรฉquemment mises en รฉchec et deviennent dรฉsuรจtes. Ainsi dans une รฉtude publiรฉe en 2012 concernant 318 lรฉsions suspectes dโun diamรจtre moyen de 14,6 mm, seul 1% des cancers รฉtaient dรฉtectรฉs en endoscopie standard.
De nouvelles techniques endoscopiques ont donc รฉtรฉ dรฉveloppรฉes ces 15 derniรจres annรฉes afin dโamรฉliorer le rendement diagnostique, principalement par des techniques de localisation et de guidage permettant une amรฉlioration du rendement diagnostique qui se rapproche dรฉsormais de celui de la ponction sous TDM avec un risque de complication plus faible.
Taille des fibroscopes
Certains nodules invisibles en endoscopie standard sont dรฉsormais accessibles grรขce au dรฉveloppement de bronchoscopes de plus petits diamรจtres. Les bronchoscopes fins (entre 3 et 5mm de diamรจtre externe) et les ultra fins (<3mm) permettent dโaccรฉder aux bronches de 10 e ordre contrairement aux bronchoscopes dit standards de > 5mm de diamรจtre qui nepeuvent dรฉpasser les divisions bronchiques allant au-delร du tiers interne du poumon.
Echoendoscopie bronchique
Lโechoendoscopie bronchique รฉgalement appelรฉe EBUS (endobronchial ultrasound) est une technique dโexploration endoscopiques des bronches ร laquelle sโajoute un repรฉrage รฉchographique. Cette technique dรฉcrite pour la premiรจre fois par Hรผrter et Hanrath en 1992 permet de visualiser par voie endoscopique les tissus adjacents ร la bronche et la trachรฉe.
LโEBUS dite simple ou linรฉaire, composรฉe dโune sonde linรฉaire ou convexe dโรฉchographie permet le repรฉrage dโadรฉnopathies mรฉdiastinales hilaires puis leur biopsie par voie transbronchique. Ces prรฉlรจvements permettent de rรฉaliser une stratification ganglionnaire dans le cadre du bilan dโune lรฉsion localisรฉe ou localement avancรฉe.
La R-EBUS (radial endobronchial ultrasound) appelรฉe รฉgalement รฉchographie endobronchique par mini-sonde (MNS) ou mini-sonde par รฉchographie radiale permet de rรฉaliser des biopsies bronchiques รฉcho-guidรฉes . Une sonde souple, de petit diamรจtre (1,4mm), connectรฉe ร un transducteur de 20Hz ร son extrรฉmitรฉ fourni une image ร 360ยฐ de haute rรฉsolution des structures avoisinantes dans un rayon de 4cm autour de la sonde. La sonde ainsi placรฉe au contact des tissus รฉmet des ondes ultrasonores qui sont ensuite rรฉflรฉchies. Le signal obtenu par rรฉflexion varie en fonction des diffรฉrents milieux dโimpรฉdance acoustiques rencontrรฉs.
En รฉchographie, le tissu pulmonaire sain, bien aรฉrรฉ apparait sous forme d’une image dite ยซย en tempรชte de neigeย ยป, il sโagit dโun halo hyperรฉchogรจne, trรจs hรฉtรฉrogรจne. Le nodule pulmonaire correspond ร une lรฉsion solide et donne une image hypo รฉchogรจne, homogรจne entourรฉe dโun halo qui marque la limite avec le parenchyme sain. Si la sonde se positionne en face de la lรฉsion le signal apparait circonfรฉrentiel (Figure 2a) si la sonde la rencontre de faรงon tangentielle lโimage est dรฉcrite comme polaire ou tangentielle (figure 2b).
Aprรจs repรฉrage รฉchographique la lรฉsion est biopsiรฉe ร lโaveugle en suivant le trajet dโuncathรฉter guide laissรฉ en place.
Rรฉarrangements ALK (anaplastic lymphoma kinase)
Il sโagit dโun rรฉarrangement chromosomique entraรฎnant la fusion du domaine kinase du gรจne ALK (prรฉsent sur le chromosome 2) avec une autre portion de gรจne, le plus souvent EML4. Ce rรฉarrangement a รฉtรฉ dรฉcouvert en 200746et est retrouvรฉ dans 1 ร 3% des CBNPC. Les patients concernรฉs sont le plus souvent non-fumeurs et jeunes.
La fusion des deux gรจnes conduit ร la traduction dโune protรฉine chimรฉrique porteuse du domaine kinase dโALK activรฉ de faรงon constitutive. (figure 4). Comme dans le cas des mutations EGFR, cette activation permanente va transmettre un signal incontrรดlรฉ de prolifรฉration cellulaire.
Les essais randomisรฉs PROFILE 1007, 1014 et 1029 ont dรฉmontrรฉ la supรฉrioritรฉ du Crizotinib (ITK de 1รจre gรฉnรฉration) par rapport ร une chimiothรฉrapie en deuxiรจme et en premiรจre ligne de traitement chez le patients atteints de CBNPC mรฉtastatique avec rรฉarrangement ALK. . De รฉtudes plus rรฉcentes ont montrรฉ lโintรฉrรชt dโITK de 2 รจme puis de 3 รจme gรฉnรฉration. Ces molรฉcules prรฉsentent moins dโeffets indรฉsirables et ont une meilleure pรฉnรฉtration cรฉrรฉbromรฉningรฉe. Elles permettent une amรฉlioration de la survie sans progression et un meilleur contrรดle de la maladie au niveau cรฉrรฉbral. Ainsi, lโAlectinib et le Brigatinib sont utilisables en premiรจre ligne mรฉtastatique suite aux rรฉsultats positifs des รฉtudes ALEX et ALTA-1L qui ont testรฉ respectivement ces molรฉcules en comparaison au Crizotinib en premiรจre ligne.
Les rรฉsultats spectaculaires obtenu dans les CBNPC EGFR mutรฉ ou ALK rรฉarrangรฉ avec les ITK ont conduit ร la recherche systรฉmatique dโautres altรฉrations oncogรฉniques sensible ร ces molรฉcules. Plusieurs cibles ont ainsi รฉtรฉ identifiรฉes : rรฉarrangements des gรจnes ROS1, RET, NTRK ou NRG1 et mutations des gรจnes, KRAS, BRAF, HER2 et MET par exemple.
Rรฉarrangements de ROS 1
Dรฉcouvert en 2007, les rรฉarrangements du gรจne ROS1 sont retrouvรฉs dans 1% des CBNPC. Ils concernent le plus souvent des adรฉnocarcinomes survenant chez de jeunes non-fumeurs. Il existe une forte homologie entre les domaines kinases de ALK et ROS1. Certains ITK ciblant
ALK sont donc รฉgalement efficaces sur les rรฉarrangements de ROS1. Actuellement seul le Crizotinib possรจde une autorisation de mise sur le marchรฉ (AMM) en premiรจre ligne pour les CBNPC avancรฉs ROS1 positifs . Les donnรฉes Franรงaises de lโรฉtude ACSรฉ ont confirmรฉ rรฉcemment son efficacitรฉ.
Mutations KRAS
La mutation KRAS p.G12C est retrouvรฉe dans 10-15% des CBNPC, essentiellement chez des fumeurs . Rรฉcemment, plusieurs inhibiteurs spรฉcifiques de ces mutations ont รฉtรฉ dรฉveloppรฉ, dont en particulier le Sotorasib qui est disponible en France dans le cadre dโune autorisation temporaire dโutilisation (ATU).
Mutations BRAF
Dรฉtectรฉes dans 2-4% des CBNPC 40 , la moitiรฉ sont des mutations p.V600E. Actuellement il estrecommandรฉ de prescrire une association de Dabrafenib et de Trametinib uniquement en 2รจme ligne de traitement et plus, aprรจs รฉchec dโune chimiothรฉrapie et/ou immunothรฉrapie en premiรจre ligne.
Mutations de MET
Ces mutations concernent 2 ร 5% des CBNPC. Les patients concernรฉs sont plus รขgรฉs avec une proportion de fumeurs plus importante que pour les autres altรฉrations molรฉculaires. Leur frรฉquence est plus รฉlevรฉe dans les tumeurs sarcomatoรฏdes . Lโaltรฉration se situe dans le site รฉpissage de lโexon 14 de MET.
Des traitements spรฉcifiques sont en cours dโรฉvaluation notamment le Tepotinib ou le Capmatinib disponible en France dans le cadre dโATU, ou le Savolitinib.
Mutations HER2
Il sโagit dโune insertion au sein de lโexon 20 pour laquelle plusieurs traitements sont en cours dโรฉvaluation notamment le Poziotinib et le Trastuzumab-Deruxtecan. Aucun traitement spรฉcifique nโest actuellement disponible en France en dehors dโessais cliniques.
Rearrangements rares
NRG1, NTRK ou RET ne seront pas dรฉtaillรฉs dans ce travail. Aprรจs la recherche dโaltรฉration molรฉculaires ciblables accessible ร une thรฉrapie ciblรฉe la mรฉdecine personnalisรฉe en cancรฉrologie thoracique nรฉcessite de connaitre le niveau dโexpression de la protรฉine PD-L1 par les cellules tumorales, dont lโexpression est corrรฉlรฉe ร lโefficacitรฉ des traitements par immunothรฉrapie.
Analyses en anatomopathologie
Qui est concernรฉ par la recherche de biomarqueurs tumoraux ?
Selon les recommandations franรงaises, avant de dรฉmarrer une premiรจre ligne de traitement systรฉmique lโexpression de PD-L1 doit รชtre systรฉmatiquement recherchรฉe pour tous les patients atteint dโun cancer bronchique de stade avancรฉ. Les translocations ALK et ROS1 ainsi que les mutations EGFR et KRAS doivent รชtre systรฉmatiquement recherchรฉes pour les carcinomes non รฉpidermoรฏdes avancรฉs et les carcinomes รฉpidermoรฏdes avancรฉ du nonfumeur. Certaines altรฉrations molรฉculaires peuvent รฉgalement รชtre recherchรฉes avant de dรฉmarrer une premiรจre ligne comme BRAF, MET exon 14, RET, et la fusion NTRK (Figure 12).
Mise en รฉvidence des mutations
Sur les prรฉlรจvements tissulaires ces recherches sont contraintes par la fragmentation de lโADN inhรฉrente ร lโinclusion des tissus en paraffine. Les techniques de biologie molรฉculaire pour la recherche de mutations sont basรฉes sur la rรฉaction de PCR (Polymerase Chain Reaction) qui consiste en une photocopie de lโADN en des milliers dโexemplaires.
Le sรฉquenรงage Sanger, mรฉthode historique de rรฉfรฉrence nโest pas adaptรฉ ร de petits รฉchantillons comme ceux issus des biopsies bronchiques dont la cellularitรฉ tumorale est souvent faible. Des techniques alternatives, plus rapides et plus sensibles (rรฉalisable ร partir de 10% de cellules mutรฉes) permettent une dรฉtection sans a priori de lโensemble des mutations dโun exon donnรฉ (HRM, analyse de fragment) ou dโune dรฉtection ciblรฉe des mutations les plus frรฉquentes (techniques de PCR en temps rรฉel, pyrosequenรงage ou SnapShot).
Plus rรฉcemment des techniques plus performantes de sรฉquenรงage haut dรฉbit dites NGS (Next Generation Sequencing) ont รฉtรฉ utilisรฉes. Lโanalyse par NGS dโun panel ciblรฉ de gรจnes (NGS ciblรฉ) permet la dรฉtermination en une seule analyse du statut mutationnel de dizaines de gรจnes. Ces techniques peuvent reposer sur une analyse de lโADN ou de lโARN.
Recherche des altรฉrations molรฉculaires
Plusieurs รฉtudes ont examinรฉ la possibilitรฉ de rechercher les mutations dโEGFR en particulier sur des biopsies rรฉalisรฉes par ponction sous TDM et retrouvent un taux de rรฉussite autour de 90%. , mais avec des taux de complications plus importants. Une รฉtude retrospective menรฉe en 2014 par Shiau et al concernant 2404 รฉchantillons cโest intรฉressรฉe au taux de succรจs de recherche dโEGFR sur diffรฉrents types de petits prelevements (rรฉalisรฉs par biopsies bronchique sou ponction sous TDM notament). Le taux dโรฉchec รฉtait de 5,4% tous prรจlevements confondus. Aucune diffรฉrence significative nโรฉtait retrouvรฉe entre les prelรจvements dโorigine cytologique ou histologique. Parmi les prelevements histologiques un taux de cellularitรฉ tumorale important (>30%) รฉtait associรฉ ร un meilleur rendement.
Nous avons menรฉ au CHU de Rouen en 2015 une รฉtude rรฉtrospective montrant que lโanalyse molรฉculaire de plusieurs gรจnes (EGFR, ALK, HER2, BRAF PIK3CA, c-MET, ROS1) รฉtait possible dans 80% des cas sur des prรฉlรจvements histologiques et cytologiques rรฉalisรฉs par MNS avec une aiguille ร biopsie de 1,5mm.
Une รฉtude corรฉenne de 2019 concernant des prรฉlรจvements rรฉalisรฉs par MNS avec une aiguille de 1,8 mm, confirme la possibilitรฉ de recherche de mutations dโEGFR , translocation ALK et expression de PD-L1 sur 92 prรฉlรจvements qui concluent ร un adรฉnocarcinome bronchique dans respectivement 98 %, 100 % et 94 % des cas.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
I. Le cancer du poumon
1. Incidence et mortalitรฉ en France
2. Modifications dans la rรฉpartition des types histologique
3. Dรฉpistage du cancer pulmonaire
II. Les nodules pulmonaires pรฉriphรฉriques
1. Dรฉfinition et moyens diagnostiques
2. Ponction-biopsie transpariรฉtale
3. Techniques endoscopiques
a. Taille des fibroscopes
b. Echoendoscopie bronchique
c. Navigation et repรฉrage
III. Drivers oncogรฉniques et thรฉrapies ciblรฉes des cancers pulmonaires
1. Rappels sur la carcinogenรจse
2. Mรฉcanismes de rรฉsistances
3. Principaux drivers oncogรฉniques et leurs traitements
a. Mutations EGFR (epidermal growth factor receptor)
b. Rearrangements ALK (anaplastic lymphoma kinase)
c. Rรฉarrangements de ROS 1
d. Mutations KRAS
e. Mutations BRAF
f. Mutations de MET
g. Mutations HER2
h. Rรฉarrangements rares
IV. Points de contrรดle immunitaires et cancers pulmonaires
1. Cycle de lโimmunitรฉ anti-tumorale
2. Point de contrรดle PD-1/PD-L1
3. Inhibiteurs de checkpoints immunitaires anti PD-1/PD-L1
V. Analyses en anatomopathologie
1. Qui est concernรฉ par la recherche de biomarqueurs tumoraux
2. Comment analyser ces biomarqueurs ?
a. Expression de PD-L1
b. Mise en รฉvidence des mutations
c. Cas des rรฉarrangements chromosomiques
3. Du diagnostic histologique aux analyses molรฉculaires
VI. Repรจres dans le traitement des CBNPC
1. Stade I et II
2. Stades III
3. Formes mรฉtastatiques – stade IV en lโabsence de driver oncogรฉnique ciblable
a. Protocoles thรฉrapeutiques de premiรจre ligne (patients PS 0 ou 1)
b. Protocoles thรฉrapeutiques de deuxiรจme ligne
VII. Analyses sur biopsies de nodules pulmonaires pรฉriphรฉriques : รฉtat des lieux des connaissances
1. Rendement diagnostique
2. Recherche des altรฉrations molรฉculaires
3. Expression de PD-L1
MATERIEL ET METHODES
I. Mรฉthodologie de lโรฉtude et plan expรฉrimental
1. Critรจres de jugement principal et secondaires
2. Recueil de donnรฉes
a. Recueil des caractรฉristiques du patient
b. Recueil des caractรฉristiques du nodule
c. Interprรฉtation des rรฉsultats de la mini-sonde
II. Procรฉdures
1. Procรฉdure R-EBUS
2. Procรฉdure dโanalyse histologique
3. Procรฉdure dโanalyse immunohistochimique (PDL1 ALK ROS1) et FISH (ALK et ROS1)
a. Expression de PDL1
b. Translocations ALK et ROS1
4. Procรฉdure dโanalyse en biologie molรฉculaire
III. Analyses statistiques
RESULTATS
I. Population globale
1. Caractรฉristiques des patients
2. Caractรฉristiques des nodules
3. Caractรฉristiques desprocรฉdures
4. Rรฉsultats de la mini-sonde
II. Rentabilitรฉ diagnostique de la mini-sonde
1. Sensibilitรฉ
2. Facteurs prรฉdictifs de succรจs pour le diagnostic de cancer
III. Analyse des biomarqueurs
1. Expression de PD-L1
2. Recherche de translocation ALK et ROS1
3. Analyse molรฉculaire
IV. Concordance de la mesure dโexpression de PD-L1 sur biopsies bronchiques par mini-sonde et sur piรจce opรฉratoire
1. Fiabilitรฉ de lโexpression de PDL1 sur les biopsies
V. Valeur prรฉdictive du marquage de PD-L1 sur la rรฉponse ร lโimmunothรฉrapie
DISCUSSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES