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Signes cliniques de l’inflammation
Elles se répartissent en deux catégories :
• Des signes locaux qui constituent les signes cardinaux connus depuis GALIEN « rubor, tumor, dolor, calor » c’est à dire rougeur, œdème ou tuméfaction, douleur, chaleur. Ces signes dépendent du type de l’inflammation et peuvent s’observer principalement au niveau des articulations périphériques (arthrites) ou des collections sous cutanées (abcès, hématomes).
• Les signes généraux : en cas d’inflammation aiguë la fièvre est liée à l’action de l‘interleukine au niveau du centre de la thermorégulation. En cas d’inflammation chronique, elle peut s’accompagner de l’altération de l’état général, liée en particulier à la sécrétion de TNF (Tumor Necrosis Factor : facteur nécrosant tissulaire)
Les Différentes phases de l’inflammation
La réaction inflammatoire peut être aiguë et /ou chronique mais pour mieux simplifier les mécanismes, nous envisagerons uniquement l’aspect aigu de l’inflammation.
Classiquement, on divise le processus inflammatoire en trois phases principales.
Phase Vasculaire
Dés qu’il y a atteinte de l’intégrité du tissu conjonctif, les manifestations vasculaires surviennent par suite de la libération de substances vasoactives (substance P, histamine, sérotonine, prostaglandine, dérives du complément, kinases…)
Ces manifestations vasculaires consistent en :
• Une augmentation de la vasoperméabilité entraînant l’exsudation des cellules et du plasma vers les tissus.
IPhase cellulaire
Cette phase est caractérisée par une diapédèse de leucocytes vers le foyer inflammatoire. Par dégradation, ils libèrent des cytokines qui sont à l’origine de l’activation cellulaire et de la libération des médiateurs qui amplifient ou bloquent le processus inflammatoire.
Phase de cicatrisation
la détersion
C’est l’élimination de l’agent causal et des débris cellulaires ou tissulaires du foyer inflammatoire ; elle se fait selon les voies suivantes :
• Détersion interne : phagocytose, pinocytose
• Détersion externe : par les orifices naturels ou par formation d’abcès fistulisation.
cicatrisation
Les fibroblastes prolifèrent avant de synthétiser des fibres de collagène qui vont constituer la trame du nouveau tissu, simultanément se met en place une néovascularisation qui apporte les éléments indispensables au développement du nouveau tissu conjonctif. Pour une bonne cicatrisation il faut une bonne détersion.
Cellules et médiateurs de l’inflammation (3 ;14)
Les cellules de la réaction inflammatoire
Les cellules de l’inflammation comprennent :
• Les lymphocytes
• Les cellules phagocytaires : polynucléaires principalement neutrophiles et monocytes-macrophages
• Les mastocytes et les polynucléaires basophiles
• Les fibroblastes.
Les lymphocytes
Les lymphocytes, cellules de l’immunité spécifique humorale et cellulaire, sont de type B (CD20), T (CD3) ou ni B ni T (NK = natural killer). Parmi les lymphocytes T, certains sont dits auxilliaires = « Helper » (CD4) et d’autres cytotoxiques (CD8). Les lymphocytes sont la mémoire de l’immunité acquise et servent à son expression. Les plasmocytes, par exemple étape finale de la maturation de la lignée B sécrètent les anticorps. Les lymphocytes T secrètent des cytokines. Les lymphocytes NK peuvent avoir une action cytotoxique.
Mastocytes
Ce sont des cellules tissulaires. Elles ont des récepteurs pour les anticorps et les anaphylatoxines dérivés du complément. Lorsqu’elles sont activées elles libèrent un médiateur comme l’histamine et les leucotriènes.
polynucléaires basophiles
Ce sont des cellules d’origine sanguine. Elles sont les premières à atteindre le foyer inflammatoire. Elles ont des récepteurs pour les anaphylatoxines et sont surtout caractérisées par leur capacité d’opsonisation et de phagoytose des micro – organismes.
Cellules Phagocytaires
Les cellules phagocytaires ou phagocytes comprennent les polynucléaires neutrophiles et les cellules du système monocyte- macrophage incluant les histocytes résidents, c’est-à-dire les macrophages des tissus comme les cellules alvéolaires du poumon ou les cellules de küpffer du foie. Nous avons aussi la cellule micro–gliale qui est le macrophage du cerveau.
Mécanisme d’action
Les AINS inhibent la synthèse des prostaglandines en bloquant la cyclooxygènease ou prostaglandine – synthétase enzyme permettant la transformation de l’acide arachidonique en endopéroxydes. Il y a deux cyclooxygénases : cox1 et cox2.
• La cox1 est une cyclooxygénase constitutive, elle est responsable de la production de prostaglandines jouant des rôles physiologiques comme la protection de la muqueuse gastrique ou l’agrégation plaquettaire.
• La cox2 est une cyclooxygénase inductive, elle est responsable de la formation de prostaglandines post inflammatoires.
Indication des AINS
• Dans les rhumatismes dégénératifs comme les arthroses
• Dans les rhumatismes ostéoarticulaires comme les périarthrites et les tendinites.
Les AINS sont également indiqués dans d’autres états inflammatoires non articulaires :
• Dans les gouttes en cas de crise aiguë
• Dans les algies diverses :
comme les céphalées, les migraines, les dysménorrhées et dans les différents syndromes fébriles.
Inconvénients
Les effets secondaires des AINS sont
• Digestifs (ulcères…)
• Rénaux
• Hépatiques
• Hématologiques
• Allergiques
Les interactions médicamenteuses des AINS sont :
• Leur association avec les corticoïdes augmente les effets ulcèrogènes
• Le déplacement des anticoagulants (anti-vitamines K) de leur fixation protéiques avec risques d’hémorragies
• Le déplacement des sulfamides hypoglycémiants avec risques d’hypoglycémie (pyrazolés, salicylés)
• L’augmentation de l’hématotoxicité du méthothréxate
Contres indications des AINS
Les AINS sont contre indiqués en cas de :
• Allergie connue aux AINS
• Traitement avec les anticoagulants
• Ulcère gastro-duodénal
• Insuffisance rénale
• Grossesse et allaitement
Autres Anti-inflammatoires
• La chrysothérapie ou traitement par les sels d’or de l’arthrite rhumatoïde a été abandonnée puis reprise avec précaution.
• La D-pénicillamine, agent chélateur du cuivre utilisée dans la maladie WILSON et dans l’hémosidérose, a été proposée dans la polyarthrite rhumatoïde.
• La chloroquine (NIVAQUINER) antipaludique de synthèse et surtout l’hydroxychloroquine (PLAQUENILR) sont utilisées dans la polyarthrite rhumatoïde et les collagénoses aux doses orales quotidiennes de 0,1-0,4g.
L’action ne se manifeste qu’après 3 à 4 semaines de traitement. Les effets secondaires sont ceux des antipaludiques. Ils peuvent survenir rapidement lorsqu’elle est utilisée à des doses plus élevées. Les patients déficients en glucose-6-phosphate déshydrogénasse y sont particulièrement sensibles (troubles sanguins). Des dépôts cornés et des lésions rétiniennes ont été signalés. Expérimentalement, on a montré que la chloroquine radioactive se fixait sur les articulations enflammées des animaux rendus arthritiques par l’adjuvant de FREUND.
• Le tétracosactide, SYNACTHENE est une ACTH de synthèse constitué de 24 acides aminés. Il est administré par voie intramusculaire (0,50mg/j) pour stimuler la sécrétion des hormones corticosurrénales endogènes, en rhumatologie, en neurologie pour réduire l’œdème cérébral, en cancérologie dans les poussées oedémateuses et inflammatoires.
• Levamizole SOLASKIL anti-helminthique utilisé à fortes doses dans la polyarthrite rhumatoïde. Les médicaments contre la crise de goutte utilisés sont la colchicine, mais aussi, les AINS comme l’indométacine ou la phénylbutazone.
Perspectives Thérapeutiques
Parmi les perspectives thérapeutiques figurent :
• Les inhibiteurs naturels des cytokines pro-inflammatoires (IL1, IL6 et TNF) agissent sur les cellules ciblées qui produisent alors des médiateurs lipidiques, ou des enzymes, ou des radicaux libres directement impliqués dans le processus inflammatoire
• Les cytokines régulatrices : comme l’IL10 qui a une action inhibitrice sur le macrophage.
La lipocortine : c’est une protéine dont l’augmentation entraîne une inhibition de l’activité de la phospholipase A2 d’ou une puissante et rapide diminution de la synthèse des prostaglandines.
MODELES D’ETUDES DES ANTI-INFLAMMATOIRES
Les méthodes d’études des anti-inflammatoires sont nombreuses. Les études peuvent être réalisées soit in vivo, soit in vitro. La plupart des phénomènes décrits dans l’inflammation, l’érythème, l’afflux leucocytaire, l’œdème et la constitution du granulome, a servi à des méthodes destinées à l’étude de l’activité anti-inflammatoire de divers produits (28).
Les principales méthodes d’essai sont décrites selon l’ensemble des phénomènes sur lesquels elles sont fondées même si expérimentalement, ceux-ci semblent se manifester isolément. Pour chaque méthode, le procédé d’évaluation de l’intensité de l’activité anti-inflammatoire sera exposé.
TEST DE L’ERYTHEME CUTANE AUX UV OU AU NICOTINATE D’ETHYLE CHEZ LE COBAYE (48)
L’érythème est produit par application sur la peau épilée d’un cobaye albinos de disques de papier imbibé d’une solution irritante de nicotinate d’éthyle ou par exposition aux rayonnements UV.
Selon MARCY (28), cette apparition d’érythèmes est rapide chez le rat ; il se produit, après un temps de latence assez long, une nécrose épithéliale.
TEST DE PERMEABILITE CHEZ LE LAPIN (29)
Le test se déroule ainsi : sur la peau épilée d’un lapin albinos, nous avons appliqué de l’essence de térébenthine avant d’effectuer une injection intradermique d’histamine. Nous avons ensuite mis en évidence, une exsudation plasmatique par injection intraveineuse du bleu Trypan ou bleu d’Evans qui se lie aux protéines plasmatiques. Les anti-inflammatoires limitent cette perméabilité capillaire.
TEST DE GRANULOME A LA CARRAGENINE CHEZ LE RAT (29)
Il s’agit d’insérer dans le tissu cellulaire sous-cutané contre la cage thoracique du rat, une petite boule de coton imprégnée de carragénine pendant sept jours. A l’échéance prévue, nous avons prélevé le tissu fibreux de prolifération qui englobe le pellet et l’avons pesé. Les anti-inflammatoires diminuent le poids du tissu. Ce test bien que pratique ne donne qu’une mesure approximative de l’activité anti-inflammatoire d’une substance médicamenteuse.
OEDEME DE L’OREILLE DE SOURIS A L’HUILE DE CROTON
L’application de croton sur l’oreille de souris provoque un œdème qu’il est possible de réduire par un traitement anti-inflammatoire.
ETUDE DE L’EXSUDATION PLASMATIQUE
PRODUCTION D’UNE REACTION D’ARTHUS
HARRIS et HARRIS (20), injectent 1ml de sérum de cheval par voie cutanée à des lapins pesant environ 2200g une fois par semaine pendant quatre semaines. Après la cinquième injection, une lésion locale apparaît au point d’injection. Nous avons alors déclenché une réaction inflammatoire qui atteint son maximum après 24 heures, en injectant directement dans le derme 0,5ml de sérum de cheval. Le traitement se fait ensuite par la cortisone.
PLEURESIE A LA TEREBENTHINE (28)
L’injection intrapleurale d’essence de térébenthine chez le rat est suivie dans les 30 minutes, par l’apparition d’un exsudat inflammatoire riche en protéines, due à l’augmentation de la perméabilité des capillaires de la plèvre.
OEDEME A LA CARRAGENINE SELON WINTER (49)
L’injection de carragénine sous l’aponévrose plantaire de la patte postérieure de rat provoque une réaction inflammatoire qui peut être réduite par les substances anti-inflammatoires. Les rats d’un poids variant entre 110 et 150g sont mis a jeun avant le test (0,05ml d’une suspension à 1% dans du sérum physiologique à 9 pour mille) est injectée dans le coussinet plantaire de la patte postérieure du rat 1heure après gavage de la substance à l’étude.
Pour chaque dose de substance, les concentrations des solutions ou suspensions utilisées doivent être ajustées de manière à administrer 1ml par 100g de poids corporel.
Les mesures au pléthysmomètre sont faites avant 30min après l’administration de carragénine. L’activité anti-inflammatoire est exprimée en pourcentage de réduction de l’œdème. Cette méthode ne permet qu’une mesure approximative quantitative du phénomène inflammatoire (29)
Les résultats sont très variables d’un essai à l’autre néanmoins elle reste une technique pharmacologique simple et rapide permettant d’apprécier approximativement l’éventuelle action d’une drogue (28).
MATERIELS ET METHODES
MATERIEL
Matériel végétal
Le matériel végétal est constitué des feuilles de ANNONA RETICULATA dont l’identification a été réalisée au laboratoire de pharmacognosie de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Les feuilles fraîches ont été séchées et pulvérisées. Ensuite nous avons effectué une extraction aqueuse et hexanique pendant 30 min que nous avons filtrée et évaporée. Le rendement a été de 42,66 % pour l’extrait aqueux et de 30 % pour l’extrait hexanique.
Animaux :
Nous avons utilisé des rats de souche WISTAR, des deux sexes de poids compris entre 100 g et 190 g. Les rats ont été répartis au hasard en 4 lots de 5 I-1-3-Réactifs :
Une solution de carragénine à 1 % dans du sérum physiologique. Une solution aqueuse d’acide acétyl salicylique à 150 mg/kg de poids corporel a été choisie comme anti-inflammatoire de référence. I-1-4-Appareillage
Pléthysmomètre à eau (APELEX 05-7150, Allinde, Bagneux, France) pour mesurer le volume de la patte de rat. (FIGURE 5).
METHODES
Protocole d’étude (33) :
Les rats répartis en 6 lots de 5 sont mis à jeun pendant 16 heures avant l’expérimentation. On mesure pour chaque rat le volume initial (Vo) de la patte arrière gauche. Ensuite on administre les différents traitements par gavage selon le protocole suivant :
– lot traité à l’eau distillée, à raison de 1ml pour 100 g de poids corporel (Témoin)
– lot traité avec l’extrait aqueux D1 et hexanique D’1 (100 mg/ kg per os)
– lot traité avec l’extrait aqueux D2 et hexanique D’2 (300 mg/kg per os)
– lot traité avec l’acide acétyl salicylique (150 mg/kg per os).
30 minutes après le gavage, on injecte à chaque rat 0,05ml de carragénine sous le coussinet plantaire de la patte arrière gauche.
L’évolution de l’œdème de la patte est déterminée aux temps 1, 3, et 6 heures.
Afin d’apprécier l’importance de l’œdème, on détermine le pourcentage d’augmentation du volume de la patte (% AUG).
Volume patte au temps X –volume initial (Vo) % AUG = —————————————————— x 100 Volume initial (Vo).
Le pourcentage d’inhibition de l’œdème (% INH) permet d’appréciée l’activité anti-inflammatoire. %INH= % AUG témoin – % AUG traité ——————————————– x 100 % AUG témoin
Analyses statistiques (1, 13, 18, 47,48) :
La comparaison d’augmentation et d’inhibition a été faite par analyse de variance .Une différence significative est représentée par un p<0,05.
RESULTATS
La comparaison des volumes initiaux moyens des pattes des différents lots ne montre pas une différence significative.
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Table des matières
INTODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I – GENERALITE SUR L’INFLAMMATION
I – 1 – Définition
I – 2 – Facteurs étiologiques
I – 3 – Signes cliniques de l’inflammation
I – 4 – Les différentes phases de l’inflammation
I – 4 – 1 – Phase vasculaire
I – 4 – 2 – Phase cellulaire
I – 4 – 3 – Phase de cicatrisation
I – 5 – Cellules et médiateurs de l’Inflammation
I – 5 – 1 – Les cellules de la réaction inflammatoire
I – 5 – 1 – 1 – Les lymphocytes
I – 5 – 1 – 2 – Mastocytes
I – 5 – 1 – 3 – Polynucléaires basophiles
I – 5 – 1 – 4 – Cellules phagocytaires
I – 5 – 1 – 5 – Les fibroblastes
I – 5 – 2 – Les médiateurs de la réaction inflammatoire
I – 5 – 2 – 1 – Médiateurs d’origine cellulaire
I – 5 – 2 – 2 – Médiateurs d’origine plasmatique
I – 6 – Complications de la réaction inflammatoire
I – 7 – Traitement
I – 7 – 1 – Les Anti-inflammatoires non Stéroïdiens (AINS)
I – 7 – 1 – 1 – Présentation
I – 7 – 1 – 2 – Mécanismes d’action
I – 7 – 1 – 3 – Indications des AINS
I – 7 – 1 – 4 – Inconvénients
I – 7 – 1 – 5 – Contre – Indications AINS
I – 7 – 2 – Les Anti-inflammatoires Stéroïdiens (AIS)
I – 7 – 2 – 1 – Présentation
I – 7 – 2 – 2 – Mécanismes d’action
I – 7 – 2 – 3 – Indications des AINS
I – 7 – 2 – 4 – Inconvénients
I – 7 – 2 – 5 – Contre – Indications AINS
I – 7 – 3 – Les Autres Anti-inflammatoires
I – 8 – Perspectives Thérapeutiques
I-9-Modèles d’études des anti-inflammatoires
II – Généralités sur Annona reticulata
II – 1 – Etude Botanique
II – 1 – 1 – Place en Systématique
II – 1 – 2 – Le Port
II – 1 – 3 – Les Feuilles
II – 1 – 4 – Les Fleurs
II – 1 – 5 – Les Fruits
II – 2 – Habitat et emploi
II – 3 – Chimie
DEUXIEME PARTIE : INHIBILITION DE L’ŒDEME DE LA PATTE DE RAT A LA CARRAGENINE
I – MATERIELS ET METHODES
I-1 MATERIEL
I – 1 – 1 Matériel végétal
I – 1 – 2 Animaux
I – 1 – 3 – Réactifs
I – 1- 4- Appareillage
I-2-METHODES
I-2-1-Protocole d’étude
I-2-2-Analyses statistiques
II – RESULTATS
III – DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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