Ingénierie des connaissances pour le choix d’interventions numériques de santé application en prévention du risque cardiovasculaire

L’e-santé, une opportunité pour améliorer l’efficience de la prévention 

Qu’est-ce que l’e-Santé ? Selon l’OMS, l’e-Santé « eHealth » est l’utilisation de technologies de l’information et de communication (TIC) en santé. Cela comprend une large gamme de services ou de systèmes d’information, et d’informatique liés à la santé des patients et des professionnels de soin. La e-Santé est l’utilisation des services et outils numériques en vue de produire, transmettre, collecter, gérer et partager des données numériques en faveur des pratiques médicales et médico-sociales. L’e-Santé se met « au service du bien-être de la personne » (World Health Organization, 2013). Elle s’inscrit dans le cours d’une dynamique prometteuse : celle du quantified self. Le quantified self, dont l’une des traductions françaises est la mesure de soi, est un processus lors duquel un individu procède à une évaluation quantitative systémique de ses données physiologiques de manière autonome (Dagiral et al., 2019).

La télésanté regroupe la m-santé et la télémédecine. La télémédecine est l’ensemble des pratiques médicales à distance faisant appel aux NTIC, à l’instar de la télésurveillance, de la télé expertise ou encore de la téléconsultation (Direction Générale de l’offre de soins, 2020). Selon la HAS (Haute Autorité de Santé), la m santé est définie par l’ensemble des pratiques médicales et de santé publique reposant sur des supports mobiles (smartphones, capteurs, appareils sans fil, etc.) et soutenue par des applications axées sur la santé, telles que les applications portant sur le mode de vie et le bien-être, la promotion de la santé et les dispositifs médicaux (Haute Autorité de Santé, 2013).

Maladies chroniques et prévention du risque cardio-vasculaire

La meilleure action contre les maladies chroniques, sur laquelle l’OMS alerte les pays depuis vingt ans, est la prévention. Les états se sont réunis en 2011, pour s’engager à réduire de 33 % la mortalité due aux maladies non transmissibles d’ici 2030 (World Health Organization, 2013).

La mortalité due aux maladies chroniques ne cesse d’augmenter depuis les années 2000 dans toutes les régions du monde (Organisation Mondiale de la Santé, 2019). Le terme de maladie chronique est compris au sens officiel établi par l’OMS comme « tout problème de santé qui nécessite une prise en charge sur une période de plusieurs années ou décennies ».

Selon les prévisions, le nombre total de décès annuels résultant des maladies chroniques non transmissibles devrait s’élever à 52 millions d’ici 2030.

Outre les prédispositions génétiques, de nombreux facteurs de risque dépendant du mode de vie des individus comme l’alimentation, l’activité physique ou la sédentarité, constituent des déterminants majeurs dans la survenue de maladies chroniques telles que l’hypertension artérielle, le diabète de type 2 ou l’obésité (Bernell & Howard, 2016 ; Brocklebank et al., 2015 ; Dunstan et al., 2012 ). Les maladies chroniques sont interdépendantes et représentent les unes pour les autres des facteurs de comorbidité. D’autre part, les maladies cardio-vasculaires sont aujourd’hui la principale cause de décès dans le monde (Organisation Mondiale de la Santé, 2020) et il est essentiel que la prévention du risque cardio-vasculaire soit accentuée chez les personnes souffrant d’une maladie chronique, en tenant compte de leur mode de vie. En plus de la prise en charge médicamenteuse des malades, de nombreuses interventions non médicamenteuses peuvent être mises en place, afin de prévenir et gérer les pathologies chroniques ( Egger & Dixon, 2014 ; Ezzati & Riboli, 2013 ; Ford & Caspersen, 2012).

Les interventions non médicamenteuses (INM)

Selon les diverses instances de santé comme l’OMS, pour prévenir le développement de maladies chroniques des stratégies de sensibilisation, d’éducation, et d’information sont nécessaires (World Health Organization, 2013). Il convient, face au contexte épidémiologique mondial relatif aux maladies chroniques et au virage préventif des différents systèmes de santé, de responsabiliser les individus. Cette situation conduit à avoir de plus en plus recours à des stratégies impliquant des Interventions Non Médicamenteuses (INM) employées sur près de deux tiers des individus à travers le monde.

Les INM s’inscrivent dans le système plus global de la santé intégrative, aux côtés des traitements biomédicaux réglementés, des politiques environnementales et des approches culturelles (Carbonnel & Ninot, 2019 ;Ninot, G. 2019). La santé intégrative correspond au recours simultané des méthodes de la médecine conventionnelle et de la médecine non conventionnelle, dite alternative, pouvant être complémentaire dans la prise en charge d’un sujet.

En 2017, le marché mondial des INM est estimé à 3745 milliards d’euros (Global Wellness Institute, 2018). La plateforme du CEPS, instaurée et mise en place au début des années 2010, propose des ressources en accès libre pour la validation et la surveillance des INM ( Ninot & Carbonnel, 2016). Ces dernières se déclinent en cinq catégories (Amrani & Ninot, 2017). Les interventions en matière de santé nutritionnelle, psychologique, physique, numérique et les autres interventions en matière de santé. Les auteurs (Ninot & Carbonnel, 2016) constatent que la plupart des interventions consistent à formuler des recommandations reposant sur les données recueillies auprès de la population et disponibles dans le domaine institutionnel. Compte tenu de l’amélioration des solutions de « thérapie digitale » de santé mobile (m-santé), d’autres solutions visant à compléter ces approches de prévention traditionnelles sont envisagées.

À l’ère des objets connectés, de la numérisation et de la transition vers des services numériques, le secteur de la santé envisage l’émergence de la thérapie numérique comme une alternative crédible, efficace et durable. L’essor des technologies innovantes comme celle des outils liés au domaine de l’IoT (de l’anglais IoT Internet of Things) a comme conséquence l’explosion du secteur de la santé connectée. Ce secteur représente une piste porteuse d’espoir pour la santé résultant de l’utilisation de plus en plus fréquente de tensiomètres, de cardio fréquencemètre, et d’autres dispositifs médicaux mesurant et contrôlant les signaux vitaux et l’état physiologique, et ce, à des fins informatives, ludiques, et/ou préventives.

Les interventions numériques de santé (INS)

L’évolution des dispositifs connectés s’est accélérée au vu de la diversité des profils de la patientèle. En effet, celle-ci varie en fonction de critères d’âge, d’immunité ou d’isolement géographique. En outre, ils sont de plus en plus accessibles et ergonomiques. À l’heure actuelle, « les thérapies digitales », comme les Serious Games sont définies par l’utilisation d’applications numériques ludiques à visée pédagogique, informationnelle et communicationnelle, reposant sur les techniques et logiques immersives et éducatives du jeu vidéo. Les Serious Games s’adressent respectivement aux patients ou aux professionnels de santé. « Ils relèvent davantage de l’edutainment (jeu à des fins éducatives) que du jeu de simulation » (Alvarez et al., 2016). Les présentations des différentes thérapies digitales disponibles, leurs rôles, et complémentarité dans le cadre d’une intervention non médicamenteuse ayant été faites, nous pouvons nous demander quelles observances sont accordées par les malades à ces nouveaux outils de prévention, de suivi, et d’autogestion. Au sens strictement médical, l’observance renvoie au respect des prescriptions par le patient. Il s’agit non seulement de la posologie médicamenteuse, mais aussi des règles hygiéno-diététiques et de la présence aux consultations médicales. Ce facteur est crucial, parfois déterminant dans le déroulement du processus de traitement médicamenteux. Ainsi, le non-respect des conditions de traitement/rétablissement influe sur la viabilité de l’observance et peut faire échouer le traitement et mettre en danger la santé du patient. Un défaut d’observance est récurrent dans la plupart des maladies chroniques (Carbonnel, 2018). Par ailleurs, une relation de qualité établie entre le médecin et son malade constitue un facteur majeur dans l’amélioration de l’observance, bien que le coût élevé de la prescription puisse aussi jouer un rôle déterminant. Cette alliance peut être entravée par différents éléments tels que la complexité des traitements modernes, un manque d’éducation dans le domaine de la santé, une mauvaise évaluation des bénéfices du traitement, l’apparition possible d’effets indésirables sans que le patient en soit préalablement informé, le coût des traitements, une mauvaise communication ou un manque de confiance entre le patient et son médecin. Les freins à l’observance minimisent le rôle du patient dans sa prise en charge. Celuici est réduit au statut de simple spectateur. De nombreux efforts pour améliorer l’observance des patients ont été développés et visent à simplifier la prise des traitements, à fournir des aidemémoires efficaces, à améliorer l’éducation du patient, à limiter le nombre de traitements prescrits simultanément.

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Table des matières

Introduction
Production scientifique en thèse CIFRE 2017/0860
Listes des figures
Listes des Tableaux
Partie I
Ingénierie des connaissances à mobiliser pour le choix d’interventions numériques de santé application en prévention du risque cardiovasculaire
Chapitre 1
Introduction générale et contexte
Les interventions numériques de santé, une opportunité pour améliorer l’efficience de la prévention du risque cardio-vasculaire
Chapitre 2
L’influence des interventions connectées pour l’adhésion à la prévention du risque cardiovasculaire
Chapitre 3
Enrichissement d’un modèle de prédiction de facteurs de risques cardio-vasculaires
Partie II
Conception d’une application mobile pour le choix d’interventions numériques de santé et évaluation ergonomique
Chapitre 4
Conception de l’application mobile Prevent Connect pour le choix d’interventions numériques de santé
Chapitre 5
Évaluation de l’ergonomie de l’application mobile Prevent Connect
Chapitre 6
Conclusion générale 
Références
Liste des Figures
Liste des Tableaux
Liste des annexes
Formations doctorales
Glossaire
Résumé

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