JUSTIFICATION ET QUESTIONNEMENT DE LA RECHERCHE
Nous avons choisi de faire cette recherche sur le thème de « Projets urbains et marketing à destination des habitants ». A partir de ce point, nous avons constaté plusieurs faits qui nous ont amené à nous poser un questionnement et établir des hypothèses.
Nous constatons actuellement que de nombreuses communes ont engagé ou pensent engager la démarche d’un projet urbain. Les projets urbains permettent d’améliorer le cadre de vie d’une commune ou d’un quartier. Dans la démarche d’un projet urbain, deux des phases les plus importantes sont l’information et la communication du projet dans l’objectif de sensibiliser les habitants au nouveau projet. Nous avons cependant constaté qu’autant l’information sur la mise en place d’un projet urbain est bien réalisée, autant la communication dans un tel projet (de sa création à sa réalisation) n’est pas encore conçue dans son sens propre, c’est-à-dire un échange (mouvement à double sens) entre citoyens et municipalité. Ainsi, nous nous sommes posés la question de comment améliorer la communication lors d’un projet urbain ?
Dans le cadre de cette recherche, nous avons décidé de nous focaliser sur un seul type d’outil d’information et de communication : les sites Internet des municipalités. Les sites Internet des communes peuvent avoir deux facettes : un site permettant de faire de la « Com’ », autrement dit de la publicité, pour la commune et un site ayant un rôle
communicatif, c’est-à-dire permettant un échange entre la municipalité et les internautes qui se connectent au site communal. Ces deux fonctions du site Internet sont généralement accompagnées de procédés de marketing permettant de mettre en valeur l’image de la commune en employant différents moyens comme les slogans, les illustrations, des articles incitatifs, etc. Lorsque le marketing est utilisé pour inciter les habitants de la commune à communiquer ou à participer, notamment aux projets urbains, nous appelons cela du marketing à destination des habitants (ce terme sera défini par la suite). Nous observons que beaucoup de municipalités ont des sites Internet et utilisent le marketing à destination des habitants. Les sites Internet leur permettent dans un premier temps d’inscrire les informations concernant la municipalité et par conséquent des informations sur les projets urbains qu’ils réalisent. Travaillant sur les projets urbains, nous nous sommes intéressés plus particulièrement aux pages des sites Internet concernées par ces projets. Dans celle-ci, le marketing à destination des habitants est plus ou moins utilisé dans le but d’assurer une meilleure adhésion des habitants au projet, d’attirer de nouveaux habitants ou touristes ; finalement dans le but de valoriser l’image de leur commune. De ce constat, nous nous sommes interrogés sur le rôle que peut avoir ces sites Internet utilisant donc le marketing à destination des habitants à savoir s’ils sont favorables au projet urbain ou si au contraire ils le ralentissent, d’où la question suivante : Les sites Internet utilisant le marketing à destination des habitants sont-ils favorables au projet urbain ou au contraire le ralentissent-ils ?
Actuellement, malgré les différents moyens de la démocratie locale participative, la participation des habitants dans les projets urbains reste faible. Ainsi, nous nous sommes demandés si les sites Internet n’étaient pas le nouvel outil permettant d’accroître la participation des habitants. En effet, celui-ci permettrait dans un premier temps de mieux faire connaître les actuelles procédures de concertation et dans un deuxième temps de toucher un plus grand nombre de personnes (celles ne pouvant pas se rendre dans les réunions publiques, celles voulant garder l’anonymat, etc.). Dans cet objectif, nous nous sommes aperçu que le meilleur moyen de savoir si les sites Internet étaient un nouvel outil permettant l’accroissement de la participation des habitants, était de savoir, dans un premier temps, comment les habitants perçoivent les sites communaux utilisant du marketing à destination des habitants sur la partie concernant le(s) projet(s) urbain(s). Nous précisons que dans le cadre de cette recherche, nous avons voulu nous centrer sur un type de public concerné par le marketing à destination des habitants notamment les habitants actuels de la commune (nous justifierons ce choix par la suite).
De ces constats et de ce questionnement, notamment avec notre question de recherche permettant de savoir comment les habitants perçoivent les sites communaux utilisant du marketing à destination des habitants sur la partie concernant le(s) projet(s) urbain(s), nous avons pu émettre une hypothèse qu’il s’agira d’infirmer, de confirmer ou de nuancer au cours de cette recherche : Le marketing à destination des habitants, développé sur les sites des communes, est utilisé pour valoriser les projets urbains et non dans le but d’une meilleure participation des habitants à ceux-ci. Ainsi, les habitants perçoivent le site communal comme un site informatif et non communicatif.
NOTRE DEFINITION DE LA NOTION DE PROJET URBAIN
Le « projet urbain » concerne l’ensemble des actions d’une certaine ampleur, fonctionnant comme un système, réalisées dans la ville, visant à améliorer le cadre de vie d’une commune ou d’un quartier et s’inscrivant dans un projet global et cohérent. Un projet urbain est également caractérisé par sa transdisciplinarité et se compose de plusieurs étapes (de l’idée à la réalisation) correspondant, ainsi, à une stratégie à moyen voire à long terme. Il associe de nombreux acteurs privés et publics et nécessite une conception et une gestion d’ensemble. Nous retenons la définition proposée par Ingallina et Roncayolo1 du projet urbain « série d’opérations emboîtées qui remontent au niveau décisionnel, chargé d’articuler acteurs intéressés, techniques mobilisées, compétences sollicitées […] La notion de projet […] s’inscrit dans une finalité plus large – économique, sociale et culturelle – et dans un concours de compétences, […] entre une perspective générale économico socioculturelle et les choix spatiaux. ». Dans le cadre de cette recherche,
INFORMATION, COMMUNICATION, ECHANGE : QUELLES DIFFERENCES ?
Aujourd’hui, nous sommes dans une société de communication : la télévision nous informe de ce qui se passe dans les autres pays, Internet nous met en relation avec le monde, l’avion nous transporte d’un pays à l’autre… Le principal but de la communication est de faire savoir à quelqu’un quelque chose. Aujourd’hui, la communication s’est professionnalisée puisqu’on veut faire savoir à une plus large part de la population et diffuser de plus en plus loin. C’est pour cela qu’il existe aujourd’hui le savoir faire du faire savoir. En se professionnalisant, la communication s’est également popularisée, exemple des nombreux blogs sur Internet, élargissant ainsi les professionnels de la communication. De plus, la professionnalisation de la communication a pour objectif d’augmenter l’impact qualitatif et quantitatif ainsi que d‘éviter les erreurs. Communiquer n’est pas que faire savoir au sens d’informer, c’est aussi une possibilité d’échanger. Afin de mieux comprendre les nuances entre communiquer, informer et échanger, il paraît important de les définir.
• Echanger, c’est donner et recevoir. En effet, le fait d’échanger induit un mouvement à double sens entre ceux qui échangent. Ainsi, un échange doit permettre un retour entre le récepteur et l’émetteur. Le débat, la discussion sont des exemples d’échanges.
• Informer, c’est aviser. L’information n’implique pas de retour, au contraire de l’échange. Ainsi, l’information est à sens unique, il n’y a pas de retour. Il est vrai que l’information peut susciter des réactions chez le récepteur mais celui-ci ne pourra pas les exposer à l’émetteur.
Ces deux définitions montrent donc bien la différence entre la communication et l’information. Ainsi, il paraît intéressant de se faire sa propre définition de la communication : La communication est un échange d’information entre deux ou plusieurs personnes. Etant un échange, elle est donc caractérisée par un mouvement à double sens.
D’après M. Jumel , « l’information est un enjeu fondamental tant au niveau individuel que social : elle permet à l’homme d’être libre de se respecter et de mener un projet de vie qui soit digne de ses ambitions ». Cette explication montre bien qu’il est primordial que tous aient accès à l’information, qu’elle soit personnelle ou non. Nous ajoutons également qu’il est nécessaire que chaque personne puisse échanger. Dans cette logique, la communication publique apparaît donc comme indispensable pour notre vie en société. « La communication publique est la communication formelle qui tend à l’échange et au partage d’informations d’utilité publique ainsi qu’au maintien du lien social, et dont la responsabilité incombe à des institutions publiques ou à des organisations investies de missions d’intérêt collectif.».
Cependant, il faut noter l’inégalité des personnes face à l’information incluant des limites à la communication. D’après Magali Guittard , nous pouvons dénoter trois types d’inégalité face à l’information :
• Inégalité linguistique : chaque personne n’est pas capable de lire ou de comprendre l’information
• Inégalité matérielle : l’accès à l’information n’est pas identique pour tous. En effet, tout le monde n’a pas la possibilité d’acheter du matériel (coût financier, connexion, diffusion)
• Inégalité dans le rapport de force ou l’art de savoir convaincre. Les discours doivent captiver l’auditoire. Ainsi, l’information se déguise souvent en argument, ou du moins s’accompagne, d’arguments et, savoir convaincre est une aptitude essentielle du professionnel de la communication.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. Information, communication, marketing à destination des habitants, démocratie locale participative autour des projets urbains
1. Justification et questionnement de la recherche
2. Notre définition de la notion de projet urbain
3. Information, communication, échange : quelles différences ?
4. La notion de marketing urbain à destination des habitants
5. La démocratie locale participative face aux projets urbains
Synthèse de la première partie
II. Les sites Internet, un outil de la communication municipale au service de la démocratie locale participative
1. Une démocratie locale participative encore faible
2. Internet et notre société
3. Les sites Internet des communes
4. Une méthode pour nos études de cas
Synthèse de la deuxième partie
III. Etudes de cas, résultats de l’enquête et préconisations pour les sites Internet des communes
1. Etudes de cas
2. Résultats de la recherche
3. Préconisations pour l’amélioration de la communication dans les projets urbains via les sites Internet
Synthèse de la troisième partie
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
ANNEXES
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