Influences et origines de la mode protestataire

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Etat des sources

Nous avions déjà constaté au cours de nos recherches passées qu’étant donné que le phénomène que nous souhaitons étudier a pris place à l’étranger, il reste très difficile de trouver et surtout d’avoir accès à certaines ressources primaires, qui auraient pu apporter davantage d’informations nécessaires à notre étude. Lorsque l’on traite de la mode des années 1960 et 1970, l’étude de la presse et des magazines de mode constitue un point de départ idéal pour mieux comprendre et commencer à dégager les tendances vestimentaires de l’époque. Cependant, nous nous sommes de nouveau retrouvés confrontés aux mêmes obstacles que l’an passé et particulièrement celui des sources primaires et de leur accès.
En effet, nous aurions idéalement souhaité pouvoir consulter certains numéros de magazines de mode tels que Harper’s Bazaar, Vanity Fair ou Vogue, ainsi que les magazines et journaux underground nombreux pendant les années 1960, mais la rareté de ces documents nous a rendu la tâche difficile. Tout d’abord, nous avions décidé de nous tourner vers la presse spécialisée afin de tenter d’analyser la représentation de la mode dans les médias traditionnels, d’observer ce qu’ils présentaient comme étant « à la mode », ainsi que de voir l’évolution des styles à travers les années et la façon dont ces médias abordaient les changements sociaux de l’époque. Bien qu’ils constituaient une branche spécifique de la presse grand public et qu’ils s’adressaient à un segment particulier de la population, les femmes, les magazines étaient populaires et influents. Néanmoins, ces publications appartenant à de grands groupes, l’accès à leurs archives est limité et très coûteux, ce qui explique pourquoi nous n’avons eu d’autre choix que de nous adapter et d’essayer de trouver d’autres sources plus ou moins similaires. Grâce à un internet, il nous a été possible de trouver les archives de magazines comme Life et Ebony, tous deux des magazines importants durant les années 1960 et 1970.
En dépit du fait que ces deux publications ne soient pas directement en relation avec le monde de la mode, elles restent tout de même pertinentes puisqu’elles proposent un contenu varié allant des questions de société à la culture et aux divertissements (musique, cinéma, littérature, sports, etc.), en passant par la mode. Ebony est une revue mensuelle afro-américaine qui fut fondée en 1945 par John H. Johnson. Cette publication toujours existante aujourd’hui traite exclusivement de l’actualité afro-américaine et a pour but d’encourager l’émancipation et l’autonomisation de la population noire aux Etats-Unis. En ce qui concerne Life, il s’agissait d’un hebdomadaire créé en 1883 par Andrew Miller et John Ames Mitchell. A l’origine un magazine d’humour, Life devint une revue d’information suite à son rachat par le propriétaire du Times Henry Luce en 1936. Dès lors et jusqu’à la fin de sa parution en 2007, Life décria l’actualité à travers des interviews et de reportages photos. Nous avons pu avoir un accès total à leurs archives puisqu’en 2008, les magazines ont donné leur accord afin que Google scanne une grande partie de leurs numéros (allant de 1958 à 2008 pour Ebony et de 1936 à 1972 pour Life) et les rende public sur sa plateforme Google Books. Ces deux publications d’intérêt général constituent des sources primaires importantes étant donné qu’elles font partie de l’histoire culturelle de l’Amérique des années 1960.
Il pourrait être intéressant de consacrer une étude spécifiquement à ce genre de magazines et d’analyser un échantillon de numéros sur une période définie afin d’analyser leur impact et d’observer comment ils ont couvert les événements caractéristiques de cette décennie conflictuelle. Cependant, ce qui nous a particulièrement intéressé au cours de travail de recherche, c’est de voir si des articles de mode pertinents portant les grandes tendances vestimentaires de l’époque furent publiés dans ce genre de publication et d’étudier le point de vue adopté par leurs auteurs. Ces magazines peuvent être d’autant plus utiles pour notre étude qu’ils regorgent de photographies, de publicités pour des marques et parfois même des interviews. Il faut néanmoins rester vigilant lorsque l’on aborde ce genre de sources puisque les lignes éditoriales adoptées par la presse populaire ont tendance à se conformer à la vision traditionnelle imposée par la société dominante, les grandes entreprises, etc. Sans oublier que ces médias n’étaient en aucun cas contestataires, par conséquent leur regard sur les événements peut être tendancieux, c’est pourquoi nous avons décidé de confronter les informations trouvées dans ce type de publication avec la presse underground, qui elle revendiquait franchement sa nature dissidente.
Associée à la contre-culture, la presse underground (magazines, journaux, pamphlets, etc.) était particulièrement prolifique dans les principaux foyers de la contre-culture tels que les quartiers de Greenwich Village à New York et Haight-Ashbury à San Francisco, mais aussi sur les campus comme celui de Berkeley en Californie. Cependant, cette presse contestataire produite en majorité par des amateurs reste difficile à trouver, étant donné qu’en comparaison avec la presse traditionnelle, sa diffusion était beaucoup plus limitée. Toutefois, à force de persévérance, nous avons réussi cette année à avoir accès à quelques magazines underground, après avoir découvert dans l’ouvrage de John McMillian qu’une collection de journaux sur microfilm avait été commissionné par le syndicat de la Presse Alternative et produite par Bell & Howell au milieu des années 198036. Bien qu’extrêmement utile pour la recherche, cette collection regroupant de nombreux numéros de journaux underground divers sur 501 bobines de microfilm n’est pas numérisée et n’est consultable que dans l’une des bibliothèques de l’université du Minnesota37. Mais comme le note McMillan, l’agence de presse Liberate News Service, ainsi que d’autres contributeurs privés ont récemment commencé à publier des fragments d’archives sur internet38. Cette information nous a mis sur la piste d’un autre site internet, Independent Voices, qui met à disposition plus de 15 000 numéros de presse alternative, dont certains de magazines underground des années 1960-1970, incluant des titres comme The Berkley Barb, The Berkley Tribe, The East Village Other ou encore Woman39. Par manque de temps, nous n’avons pu sonder qu’un certain nombre de ces revues diverses, il aurait été éventuellement intéressant si nous avions eu plus de temps, d’étudier une revue particulière sur une longue période afin d’approfondir et de chercher plus en détails des informations. Malgré tout, nous avons pu constater grâce à ce sondage que, non sans intérêt, cette presse est orientée principalement sur la politique et n’aborde jamais vraiment le thème de la mode. Il s’agit en effet plus de revues « communistes », centrées sur mouvement politique et ses manifestations et rassemblements. L’aspect culturel n’y est que très peu, voire pas représenté du tout, il est même difficile de percevoir de façon déviée des évocations/références à l’habillement.
La seule exception que nous avons trouvée est celle du magazine Rags, un magazine contre-culturel entièrement dédié à la mode, publié entre juin 1970 et juin 1971 par le photographe attiré du Rolling Stone, Baron Wolman, Mary Peacock et Daphne Davis40. Composé seulement de treize numéros, Rags avait pour souhait de promouvoir et de mettre en valeur une mode plus authentique venant de la rue, cette mode même qui influença l’industrie de la mode et les créateurs. Baron Wolman, le fondateur de Rags souligne notamment cet aspect dans une interview pour le magazine digital Dazed datant de décembre 2015 :
“Everything was changing, and fashion magazines were missing all of that. We saw these changes, we were part of this, we were wearing the clothes that we were talking about. So it made perfect sense to us to cover that rather than irrelevant fashion, which was the way we saw the stuff that was in the magazines. The other thing we noticed was that street fashion actually influenced the fashion that the industry was creating –it worked its way up, it didn’t work its way down. What you saw on the street eventually became what you saw in the shows. People were just throwing stuff together in the most interesting, creative ways, and the designers were seeing this”41.
Etant donné le corpus assez limité, car peu de numéros, il aurait certainement très utile de pouvoir étudier le contenu de ce magazine qui s’inscrit dans la philosophie contestataire de l’époque que nous étudions. Cependant, dû à sa courte existence, les exemplaires de Rags sont très rares et il est extrêmement difficile de se les procurer aussi bien physiquement que numériquement. Par chance, nous avons quand même pu avoir accès à quelques articles issus de divers numéros mis à disposition par une passionnée de la revue ayant eu l’autorisation de le faire par le créateur42. On y trouve entre autres des articles accompagnés de photos portant sur l’actualité, la musique, la politique, ainsi que des publicités et des conseils offerts aux lecteurs (Do It Yourself fashion), le tout restant principalement en relation avec la mode et le vêtement. Bien que restreint, ces extraits nous offre un certain point de vue de l’intérieur puisque le magazine se focalise sur la rue.
Les magazines de la presse populaire et de la presse alternative offrent parfois des interviews de célébrités, mais aussi d’hommes et de femmes ordinaires donnant leur opinion sur les nombreuses tendances en matière de mode et d’esthétique. Même s’il n’existe pas, à notre connaissance, de documents spécifiques relatant les témoignages directs de la population à l’époque, il reste toutefois possible de trouver quelques sources secondaires comme l’ouvrage What We Wore d’Ellen Melinkoff, qui décrit l’évolution de la mode à travers les années aux Etats-Unis, en se basant sur des anecdotes vestimentaires fournies par des femmes et des jeunes filles ayant fait l’expérience de ces changements qui se sont produits au cours des années 1950 jusqu’à la fin des années 197043. Dans les années 1980, Ellen Melinkoff est parvenue à rassembler une série de brefs témoignages en décidant d’envoyer une lettre à toutes les femmes américaines, dans laquelle elle leur demanda de partager leurs expériences et leurs opinions sur les diverses tendances qui sont apparues à l’époque. Ces récits sont de première importance puisqu’ils témoignent des changements qui ont eu lieu au fil temps en matière de mode, montrent également une évolution, aussi bien quant à la perception de ces femmes des anciennes tendances que quant à leur rôle dans la société. De plus, ces témoignages confirment l’idée selon laquelle, stylistiquement parlant, les années 1960 marquèrent une rupture radicale avec une certaine vision conservatrice et traditionnelle du vêtement. Ils soulignent aussi que malgré cela, certaines personnes se sentaient obligées de se conformer à ce qui était perçu comme étant à la mode, que ce soit le style conventionnel du début des années 1960 popularisé par la première dame Jackie Kennedy, ou bien encore le style « négligé » et « libéré » des hippies.
Etant donné que nous étudions la mode, un phénomène qui se manifeste avant tout de manière visuelle, la photographie et le cinéma constituent des matériaux non négligeables. La photographie en particulier joue un rôle prédominant dans le cadre de cette étude puisqu’elle a servi à capturer les événements historiques, mais elle a également servi aux marques à travers les publicités et les magazines à promouvoir les dernières tendances de mode. Nous avons eu recours à des photographies d’époque afin d’illustrer notre propos et d’avoir un meilleur aperçu de l’évolution de la mode et des styles vestimentaires dans les années 1960. Les photographies que nous avons rassemblé pour notre étude proviennent de sources diverses et variées : certaines font partie d’éditoriaux de magazines de mode, d’autres sont des publicités et certaines sont tout bonnement d’authentiques photos prises lors d’événements tels que des manifestations, rassemblements, conventions politiques, festivals de musique, etc. Nous avons également eu recours à des films qu’ils soient des films documentaires ou non puisqu’ils constituent une autre forme de communication visuelle et donnent consciemment ou inconsciemment à voir une certaine vision de la société. Les films documentaires ont une valeur historique pertinente, c’est pourquoi nous avons notamment porté notre attention sur des films documentant les grands festivals de musique de l’époque comme Woodstock ou encore Monterey Pop, afin d’observer la façon dont les participants étaient habillés44. La même technique a été utilisée pour les films de fiction puisque nous nous sommes principalement focalisés sur l’apparence des personnages.
Si nous avons choisi de recourir à ces divers outils visuels, c’est parce que tous mettent en lumière le fait qu’il existe une tension dans la mode entre ce qui est mis en scène (publicités, films, photographie de mode) et ce qui est authentique/brut résultant d’événements factuels qui se sont déroulés dans les années 1960 et 1970. Bien que les sources primaires utilisées dans cette étude soient toutes différentes, elles restent pour autant complémentaires puisqu’elles nous permettent de pouvoir comparer les différents points de vue et d’avoir une meilleure compréhension de cette époque en pleine mutation. Les limites rencontrées au cours de ces deux dernières années de recherche consolident l’idée selon laquelle la mode est un phénomène complexe qui est souvent paradoxal, ce qui est d’autant plus visible dans les années 1960 avec deux extrêmes qui se déchirent, mais qui parfois finissent par ne former qu’un.

Contexte historique

Comme nous l’avons mentionné précédemment, les années 1960 ont souvent été décrites par les historiens comme étant une période de troubles sans précédent, notamment en comparaison avec les années 1950. En effet, comme le montre Alexander Bloom, Professeur en histoire et études américaines à l’université de Wheaton, les Etats-Unis, grand vainqueur de la Seconde Guerre mondiale, vinrent à incarner durant les années 1950 un idéal de prospérité et d’optimisme national, qui a entraîné une explosion démographique, appelée aussi baby-boom. En ce qui concerne les valeurs morales et traditionnelles, les années 1960 marquèrent une rupture nette avec la décennie précédente, bien plus conservatrice. Les années 1950 étaient en effet une époque durant laquelle l’éducation, la famille et la notion de dur labeur occupaient une place prépondérante dans la société américaine. Cependant, derrière ce modèle parfait d’abondance et sous ces apparences de quiétude, les Etats-Unis durent faire face à de nombreux problèmes notamment en matière d’inégalité sociale, économique et politique parmi les segments minoritaires de la population (minorités sociales, ethniques ou encore sexuelles), mais également en dehors du sol américain, avec la lutte contre le communisme à l’étranger. Les prémices de la guerre du Vietnam apparurent à la fin des années 1940 et le conflit s’intensifia en 1955, suite à la décision du président Eisenhower d’envoyer des troupes au sud du Vietnam. Il est donc possible de constater que les tensions qui ont marqué les années 1960 trouvent leurs racines dans les décennies précédentes45.
Le début des années 1960 apparait dans l’imaginaire collectif comme une période pleine d’optimisme et de renouveau avec l’arrivée au pouvoir du jeune président John F. Kennedy, qui avait pour projet de résoudre les problèmes de la nation (avec son programme « New Frontier »), mais celle-ci prit brutalement fin avec l’assassinat de ce dernier en 1963. Son successeur, Lyndon B. Johnson qui partageait le même optimisme, décida de s’attaquer activement aux conflits internes qui déchiraient le pays et fit adopter en 1964 une série de mesures connues sous le nom de Great Society jugées nécessaires afin remettre les Etats-Unis sur pied. L’objectif de son programme était avant tout de tenter de mettre fin aux inégalités raciales et ethniques, ainsi qu’à la pauvreté qui touchaient certaines catégories de la population. L’un des temps forts de ce début de décennie, mais aussi de la carrière présidentielle de Johnson fut la promulgation du Civil Rights Act en 1964, une série de lois préalablement présentée par l’administration Kennedy, mais qui ne put être votée suite à son assassinat. Cette loi marqua un moment important pour le mouvement des droits civiques, puisqu’elle déclare illégale toute discrimination fondée aussi bien sur la couleur, la race, le sexe, la religion ou encore l’origine nationale46.
Cependant, malgré son désir d’améliorer la société américaine de l’intérieur, Johnson a également hérité du conflit vietnamien, qui deviendra rapidement un problème majeur qui lui coûtera ses chances de réélection et ternira sa carrière politique. Bien que Lyndon Johnson ne fût pas favorable à impliquer davantage les Etats-Unis dans cette lutte contre le communisme en Asie du sud, il choisit néanmoins de soutenir la politique précédemment établie par Kennedy et c’est avec la résolution du golfe du Tonkin de 1964 que la guerre s’intensifia. Jean-Michel Lacroix affirme que dans l’histoire des Etats-Unis, la guerre du Vietnam marqua un profond déchirement de la nation et ne fit qu’exacerber les tensions déjà existantes, notamment sur le plan culturel47.
De façon générale, l’Amérique des années 1960 fut témoin d’une multitude d’évènements liés aux problèmes sociaux, culturels, économiques et internationaux, mais plus que cela, elle vit également l’émergence d’une nouvelle classe sociale, la jeunesse, qui était bien déterminée à remettre en question les mœurs et les modes de pensée de cette société. Le baby-boom d’après-guerre a eu un impact aussi bien sur le plan démographique qu’économique. La population jeune ayant fortement augmenté, les jeunes devinrent par conséquent économiquement, politiquement et même socialement très influents durant les années 1960, et ceci explique d’une certaine façon, les raisons pour lesquelles la jeunesse a eu un rôle si important dans les mouvements sociaux de l’époque48. Bien que ces mouvements contestataires, emblématiques des années 1960, défendaient des causes et des objectifs différents, ils partageaient tous néanmoins un profond désir de renverser l’ordre établi en protestant contre les valeurs traditionnelles et les institutions chères à la nation. Il est vrai que cette révolte sociale a accentué davantage la fracture déjà existante au sein de la société américaine entre les partisans conservateurs de l’Establishment et la nouvelle génération plus progressiste, mais elle a également révélé une certaine cohésion (aussi bien chez les groupes contestataires que les anti-réformistes)49.
Déjà présent depuis plusieurs décennies dans le paysage médiatique, le mouvement des droits civiques a atteint son apogée dans les années 1960, inspirant par ailleurs la création d’autres mouvements sociaux tels que le mouvement étudiant ou encore le mouvement féministe. La New Left, mouvement constitué d’intellectuels et d’étudiants, fut fondée après la parution en 1962 du manifeste de Port Huron, qui dessine les grandes lignes du programme adopté par les partisans de la Students for a Democratic Society (SDS). Les militants de la New Left étaient pour la majorité des étudiants blancs de classe moyenne qui rejetaient les valeurs traditionnelles et conformistes, ainsi que les décisions politiques de leur pays. Ces activistes radicaux avaient notamment pour but de dénoncer les inégalités au sein de la population et l’autoritarisme nuisant à la liberté d’expression, tout en condamnant également le matérialisme résultant du système capitaliste à partir duquel la société américaine s’est développée. Dans la même lignée que le mouvement des droits civiques, la SDS avait pour objectif d’instaurer une société égalitaire et participative, dans laquelle chacun aurait sa chance et pourrait prendre part aux décisions. C’est entre 1964 et 1968 que la vague de protestation politique portée par la jeunesse et les mouvements estudiantins atteint son paroxysme en touchant l’ensemble du pays. De manière plus générale, les étudiants se réunirent sous la bannière du Free Speech Movement, mouvement défendant la liberté politique et la liberté d’expression, qui choisit de protester entre autres avec des manifestations contre la guerre du Vietnam ou bien encore l’occupation des campus universitaires et autres lieux publics. Néanmoins, la jeunesse croyait que la façon la plus radicale de défendre ses convictions et de favoriser des transformations sociales était d’abandonner les études et le modèle de vie traditionnel50.
De façon similaire à la New Left, les années 1960 ont vu l’émergence d’un phénomène contestataire de plus grande envergure : la contre-culture. Le terme est né en 1969 sous la plume de l’universitaire américain Theodore Roszak qui parle de « contre-culture » dans son ouvrage The Making of a Counter Culture pour désigner l’ensemble des groupes et mouvements protestataires apparus dans les années 60, souhaitant rompre avec la pensée traditionnelle, ainsi qu’avec le système politique et modèle économique américain. Roszak insiste sur l’importance qu’a joué le capitalisme dans le développement de la contre-culture lorsqu’il dit que cette dernière “took shape between these two points in time as a protest that was grounded paradoxically not in the failure, but in the success of a high industrial economy. It arose not out of misery but out of plenty; its role was to explore a new range of issues raised by an unprecedented increase in the standard of living”51.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
I- Cadre de l’étude
a. Historiographie
b. Etat des sources
c. Contexte historique
II- La mode contestataire : l’apparence au service du combat politique
a. Influences et origines de la mode protestataire
b. La mode comme instrument politique : étude de cas autour des hippies
III. Le déclin de la mode contestataire : conflits, appropriation et répression
a. Politisation de l’image : divisions et conflits au sein des mouvements
b. Réaction de la population mainstream
c. Dépolitisation de la mode : récupération par les industries, les médias et la culture populaire
Conclusion
Annexes
Bibliographie

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *