Problรฉmatique
Apports thรฉoriques
Un grand nombre de chercheurs sโaccordent ร dire que dรจs leur plus jeune รขge filles et garรงons sont ยซ รฉlevรฉs, รฉduquรฉs, socialisรฉs, pensรฉs, projetรฉs ยป (Dafflon Novelle, 2006, p. 361) en fonction de reprรฉsentations stรฉrรฉotypรฉes du fรฉminin et du masculin. Autant ร un niveau รฉmotionnel que matรฉriel, la famille contribue largement ร cette forme de socialisation primaire diffรฉrenciรฉe. En effet, envers leurs enfants des deux sexes, les parents adoptent des ยซ comportements [โฆ] nettement diffรฉren[ts] ยป mรชme sโils ont ยซ souvent [โฆ] lโimpression dโagir de maniรจre รฉgalitaire ยป (Dafflon Novelle, 2004, p. 6). Inconsciemment, ils vont รชtre, par exemple, moins tolรฉrants avec lโindiscipline des petites filles, mais plus รฉmotionnellement engagรฉs dans la communication avec elles quโavec les garรงons (Dafflon Novelle, 2006, p. 362). Cette diffรฉrenciation se ressent aussi dans les habits et jouets proposรฉs aux enfants. La consรฉquence est que dโeux-mรชmes, ils vont avoir tendance ร se conformer ร ces stรฉrรฉotypes de genre ancrรฉs par leur contexte familial, et donc ร ยซ joue[r] plus souvent ร des jeux considรฉrรฉs comme adรฉquats vu leur sexe ยป (Duru-Bellat, 1995, p. 81) notamment avec des poupรฉes pour les filles et des voitures pour les garรงons. En somme, depuis tout petit, les enfants sont absorbรฉs dans un systรจme social fondamentalement ยซ organisรฉ sur des rapports asymรฉtriques entre les sexes ยป, oรน la prรฉpondรฉrance masculine y apparaรฎt comme ยซ naturel[le] ยป (Mosconi & Loudet-Verdier, 1997, p. 127). A leur arrivรฉe dans la scolaritรฉ, les filles et les garรงons ont donc dรฉjร fortement intรฉriorisรฉ certaines normes sociales fondรฉes sur une hiรฉrarchisation des sexes.
Basรฉe sur le principe dโรฉgalitรฉ des chances pour tous, lโรcole pourrait donner ร penser quโelle neutralise, voire supprime, cette dichotomie inรฉgalitaire entre genres. Or, comme lโont constatรฉs de nombreux sociologues, notamment Duru-Bellat (1990), Mosconi et Loudet-Verdier (1997) et Zaidman (1996), lโinstitution contribue, au contraire, ยซ ร cette production-reproduction de rapports sociaux de domination entre les sexes ยป (Mosconi & Loudet-Verdier, 1997, p. 127). Les outils didactiques mis ร disposition des รฉlรจves prรฉsentent des modรจles de normes et de valeurs (inรฉgalitaires) qui ont un impact sur leur construction identitaire. Dans ce sens, beaucoup de manuels scolaires tendent ร persuader les filles que les femmes nโont jamais rien fait dโimportant dans lโhistoire, les sciences, la culture, la littรฉrature, les arts, la politiques, ce qui nโaident pas ร les valoriser dans leur sexualitรฉ. Cโest ce que beaucoup de chercheurs comme Duru-Bellat (1990), Mosconi et Loudet-Verdier (1997) et Zaidman (1996) appellent lโeffet du curriculum cachรฉ, par lequel, les รฉlรจves apprennent tacitement un mode de sociabilitรฉ. En outre, Duru-Bellat (1995) explique que lโaction des enseignants a un grand rรดle ร jouer dans lโimage que les adolescents se forgent dโeux-mรชmes. En effet, leurs discours, attentes et rรฉactions peut ยซ renforce[r] ยป ou ยซ modifie[r] ยป certains ยซ habitus de genre ยป (Mosconi & Loudet-Verdier, 1997, p. 127). Ce phรฉnomรจne a รฉtรฉ amplement observรฉ parmi les sociologues qui, tels Hassaskhah et Zamir, parlent de leur rรดle comme ยซ [โฆ] models for students, and therefore, their actions become important in communicating messages that shape studentsโ beliefs and their self-conceptsโ (2013, p. 9).
Souvent dโailleurs, cette action socialisatrice des enseignants se fait de maniรจre non contrรดlรฉe. La majoritรฉ dโentre eux ne se rendent pas compte quโils vรฉhiculent des stรฉrรฉotypes de genre et quโils confortent les รฉlรจves dans des rรดles cloisonnรฉs oรน lโรฉlรฉment masculin est plus valorisรฉ. En effet, comme le note Duru-Bellat ยซ garรงons et filles vivent ร lโรฉcole quelque chose de profondรฉment diffรฉrent, une socialisation de fait trรจs sexuรฉe ยป (citรฉe par Zaidman, 1996, p. 38) qui sโinscrit dans la continuitรฉ de lโรฉducation (primaire) familiale. Ces inรฉgalitรฉs se manifestent notamment dans la distribution et le type dโinteractions et de feedbacks que lโenseignant fournit ร lโรฉlรจve.
Premiรจrement, au niveau des interactions, plusieurs recherches1 ont dรฉmontrรฉ que les professeurs, hommes ou femmes, interagissent plus souvent avec les garรงons que les filles. Comme le mentionnent Mosconi & Loudet-Verdier, cโest ยซ la fameuse loi des deux tiers dโinteractions avec les garรงons โ un tiers avec les filles ยป (1997, p. 129) qui permet dโaffirmer que lโรฉlรฉment masculin domine lโespace sonore de la classe. Comme lโont relevรฉ certains experts, le fait que les garรงons imposent facilement leur prรฉsence est liรฉ au dรฉveloppement de leur virilitรฉ ร lโadolescence. En pleine construction identitaire, ils tendent ร affirmer leur appartenance au groupe โhommeโ en mettant en scรจne des reprรฉsentations du masculin et de la virilitรฉ qui lui est associรฉe. En dโautres termes, ils se conforment aux idรฉaux de la masculinitรฉ hรฉgรฉmonique (hegemonic masculinity, comme lโappelle Connell, 2005, citรฉ par Collet, 2011, p. 69) en adoptant un comportement plus agressif, affirmรฉ, compรฉtiteur, dynamique et moins insubordonnรฉ que les filles. Ces derniรจres ont, quant ร elles, appris ร correspondre aux stรฉrรฉotypes du genre qui leur sont attribuรฉs en prenant moins facilement la parole, en sโeffaรงant, en รฉtant plus dociles, obรฉissantes et calmes.
De maniรจre assez systรฉmatique et inconsciente, les enseignants valorisent plus lโattitude transgressive des garรงons et se font mรชme complices de leur prise de pouvoir puisque โ[โฆ] soucieux de maintenir une forte participation des รฉlรจves appuyรฉe sur une รฉmulation entre les enfants et un rythme soutenu dans le dรฉveloppement de la sรฉquence pรฉdagogique, [ils] relรจvent certaines prises de pouvoir sans pour autant rรฉellement freiner les garรงons leadersโ (Zaidman, 1996, p. 139).
Effectivement, comme lโexpliquent Clarricoates et Mosconi (citรฉ par Duru-Bellat, 1995), les enseignants vont juger les comportements dโagressivitรฉ ou dโagitation dรฉplorables mais naturels quand il sโagit de garรงons et ces mรชmes comportements hautement condamnables quand il sโagit de filles. En somme, les enseignants encouragent les รฉlรจves masculins dans le dรฉveloppement de leur identitรฉ, et ne restreignent que peu ou rarement leur propensions hรฉgรฉmoniques. A lโopposรฉ, ils ont tendance ร plus facilement affecter la confiance en soi de leurs pairs fรฉminins en sanctionnant systรฉmatiquement leurs comportements dรฉviants. Il est dโailleurs attendu des filles, comme le cite Mosconi (citรฉ par Duru-Bellat, 1995), quโelles se placent aux premiers rangs de la classe ; dans le cas contraire, elles peuvent รชtre perรงues comme des opposantes en puissance.
Au niveau des feedbacks, qui sont un retour dโinformation sur la performance de lโรฉlรจve, lโenseignant nโen a pas toujours conscience mais filles et garรงons ne les absorbent pas de la mรชme maniรจre. En cours de langues, les feedbacks sont particuliรจrement importants car dโune part, cela permet aux รฉlรจves dโรฉvaluer leur performance et dโautre part, cela peut รชtre une source de motivation. A ce sujet Hall et Walsh soulignent que les รฉlรจves ยซ are expected to provide a brief but correct response to the question, which is then evaluated by the teacher with such phrases as โGood,โ โThatโs right,โ or โNo, thatโs not right. ยป (2002, p. 188). Mais on sait selon Roberts ยซ que les femmes sont plus sensibles [ร ces] รฉvaluations dโautrui (elles en tiennent davantage compte pour รฉvaluer leurs propres compรฉtences) ยป (citรฉ par Duru-Bellat, 1995, p. 81) que les hommes. Il se peut donc que selon le type de feedback quโil fournit, lโenseignant fragilise plus facilement la confiance des filles. De maniรจre gรฉnรฉrale, les garรงons ont plus confiance en eux mรชme si, dโaprรจs Duru-Bellat (1995), ils reรงoivent plus de feedbacks nรฉgatifs et les filles plus de feedbacks positifs.
Cependant, en cours de langue, nous faisons lโhypothรจse que cette loi des deux tiers dโinteractions pour les garรงons et un tiers pour les filles est รฉbranlรฉe. Nous estimons que lโapprentissage des langues crรฉe des situations dโactes sociaux, surtout depuis le dรฉveloppement de lโapproche communicative et actionnelle, qui sont plus favorables ร lโappropriation fรฉminine de la parole. Pour dรฉvelopper cette hypothรจse, nous sommes parties de la thรฉorie de West et Zimmerman qui voient ยซ [โฆ] la sociรฉtรฉ [comme] segmentรฉe en territoires masculins et fรฉminins : la sphรจre des chiffres et de la technique [รฉtant] perรงue comme masculine, la vie sociale, les beaux-arts, etc. [โฆ] comme fรฉminins ยป (citรฉs par Mosconi, 1998, p. 179). Selon cette perspective dโun dรฉcoupage sexuรฉ des activitรฉs, les mathรฉmatiques, les sciences, la technique appartiendraient ร lโunivers masculin. A lโinverse, les langues, les sciences sociales, la littรฉrature seraient assimilรฉes ร la sphรจre fรฉminine. Et puisque Mosconi a observรฉ que ยซ nous essayons de confirmer notre confiance en nous par des activitรฉs conformes aux territoires de notre sexes ยป (1998, p. 179), nous รฉmettons la possibilitรฉ que les filles, plus en conformitรฉ avec les stรฉrรฉotypes de leur genre en cours de langues, y sont plus enclines ร sโapproprier la parole, ร sโaffirmer, ร dรฉmontrer leur confiance que les garรงons. Ensuite, comme cette croyance (arbitraire) selon laquelle certaines disciplines seraient masculines et dโautres fรฉminines ยซ exist[e] aussi chez les enseignants ยป (Mosconi, 2010, p. 5), nous faisons รฉgalement lโhypothรจse que par effet Pygmalion, les enseignants prรชteraient aux filles de meilleures capacitรฉs linguistiques que les garรงons. En consรฉquence, ils solliciteraient plus leurs compรฉtences, les encourageraient plus ร participer et leur donneraient plus de feedbacks quโaux garรงons. Nos rรฉsultats de recherche viendront corroborer ou infirmer ces hypothรจses de base qui, dโune part, sโinscrivent dans une perspective stรฉrรฉotypรฉe de genre et dโautre part, transcende cette loi largement rรฉpandue des deux-tiers dโinteractions pour les garรงons et un tiers pour les filles.
Question et Hypothรจses de Recherche
Nous sommes dรจs ร prรฉsent en mesure de formuler notre question de recherche ainsi que nos hypothรจses.
Question de Recherche
Quelles diffรฉrences, quantitatives et qualitatives en fonction du genre de lโรฉlรจve peut-on relever dans les interactions enseignants et รฉlรจves en classe de langues รฉtrangรจres, et quels peuvent รชtre les รฉlรฉments qui les influencent ?
Hypothรจses de Recherche
Influence des feedbacks sur lโintervention des รฉlรจves :
Nous faisons lโhypothรจse que les feedbacks des enseignants peuvent influencer le niveau de participation des รฉlรจves en cours de littรฉrature.
Influence du genre sur les interventions en classe :
Les interactions entre enseignants et รฉlรจves en classe de langue sont au bรฉnรฉfice des filles tant quantitativement que qualitativement.
Mรฉthodologie de recherche
Population รฉtudiรฉe
Afin de mesurer lโoccupation sonore des filles et garรงons ร lโintรฉrieur de lโespace รฉducatif, notre travail dโinvestigation sโest spรฉcifiquement focalisรฉ sur les interactions verbales, produites dans deux classes de lโenseignement post-obligatoire. Situรฉes chacune dans un gymnase vaudois diffรฉrents, elles se distinguent par le profil de formation des รฉlรจves. En effet, la premiรจre classe (2EC) accueille des adolescents รขgรฉs entre 16 et 17 ans, en deuxiรจme annรฉe de filiรจre culture gรฉnรฉrale et commerce. Se destinant principalement ร intรฉgrer une haute รฉcole commerciale ou sociale, soit le marchรฉ du travail dรจs la fin du cursus gymnasial, ils reรงoivent un enseignement proche des rรฉalitรฉs professionnelles. Dโailleurs, la distinction identitaire de ce groupe-classe se produit ร un double niveau : ร lโintรฉrieur de leur filiรจre, ces รฉlรจves ont procรฉdรฉ ร dโautres sรฉlections. Ils ont notamment optรฉ pour lโoption ยซ commerce, communication et information ยป, ainsi que lโallemand comme langue seconde quโils avaient ร choix avec lโitalien. En tout, le groupe se compose de 18 รฉlรจves avec un ratio de 10 garรงons et 8 filles. En voici une reprรฉsentation schรฉmatique montrant comment ces derniers se divisent lโemplacement dans la classe :
Technique dโanalyse des donnรฉes
Instrument de rรฉcolte des donnรฉes
Cโest ร partir dโun recueil de donnรฉes empiriques que nous avons essayรฉ de comprendre comment sโorganisent les actes de parole selon le genre des รฉlรจves. Notre travail de recherche se base donc sur lโรฉtude de situations langagiรจres qui se sont dรฉroulรฉes dans les classes 2EC et 3M en contexte naturel, cโest-ร -dire non provoquรฉes volontairement pour les besoins de lโenquรชte. Nous avons ainsi observรฉ chacune deux sรฉquences dโenseignement de nos formateurs respectifs, soit un enseignant pour la 2EC et une enseignante pour la 3M. Dans un premier temps nous avons rรฉcoltรฉ les donnรฉes ร partir dโun dictaphone pour les interactions verbales et dโun tableau pour les interactions non verbales, notamment lorsque les รฉlรจves lรจvent la main pour rรฉpondre ร une question de lโenseignant. Nous avons ainsi cristallisรฉ le contenu exact de ces sรฉquences et leur intonation ร lโaide dโun dictaphone placรฉ ร lโarriรจre de lโespace-classe chez les 2EC et ร lโavant chez les 3M (cf. schรฉmas). Puis, dans un second temps, nous avons retranscrit mรฉticuleusement ces sรฉquences (cf. annexe). Dans un grand nombre de recherches publiรฉes impliquant une dรฉmarche de type ยซ ethnographique ยป (Cicurel, 2011, p. 12), cโest-ร -dire menรฉes ainsi sur le terrain, le camรฉscope avait largement รฉtรฉ utilisรฉ comme support dโenregistrement. Dans le cadre de notre รฉtude, nous nโavons dรฉlibรฉrรฉment pas introduit ce genre de matรฉriel en classe afin de prรฉserver des conditions de travail habituelles. En effet, pour en avoir eu fait lโexpรฉrience auparavant, le filmage nous semblait parasiter les comportements usuels des รฉlรจves. Nous pouvions donc mieux neutraliser lโimpact de cette prรฉsence technologique avec la discrรฉtion dโun dictaphone.
Dans une premiรจre phase, nous nโavions pas rigoureusement sรฉlectionnรฉ les leรงons que nous enregistrions, dโaprรจs des critรจres fixรฉs au prรฉalable. Le but รฉtait de laisser ouvert lโรฉventail ร des questions dโhypothรจse. Ce nโest quโau terme dโune sรฉrie dโenregistrements audio que nous avons quantitativement dรฉlimitรฉ notre champ dโinvestigation. Afin de pouvoir considรฉrer en profondeur les รฉchanges interactionnels des deux classes, nous avons retenu, en totalitรฉ, quatre sรฉquences de 45 minutes qui constitueront le support primaire ร notre รฉtude (cf. chapitre Rรฉsultats et analyse de notre recherche) eux des enregistrements prรฉlevรฉs proviennent de la classe 2EC, en leรงon dโallemand, et les deux autres de la classe 3M, en leรงon dโanglais. Le paramรจtre commun ร ces quatre pรฉriodes รฉtant une action didactique axรฉe sur de lโanalyse littรฉraire. Autrement dit, pendant ces pรฉriodes les รฉlรจves sont constamment invitรฉs ร commenter et ร analyser le texte quโils รฉtudient en classe. Nous avons ainsi rรฉalisรฉ quโelles offraient un plus grand panel de situations langagiรจres que les leรงons de grammaire ou de production รฉcrite. De surcroรฎt, elles engagent une modalitรฉ de travail propice ร des รฉchanges verbaux qui suivent une structure de rotation relativement bien dรฉcoupรฉe entre enseignant et รฉlรจves. Ceci nous a permis de construire des comparaisons quantitatives assez nettes par rapport ร chaque รฉlรจve puisque la parole ne circule pas entre eux, mais dโeux ร lโenseignant.
Utilisation et description des grilles utilisรฉes
Lโรcole engage une forme particuliรจre de rapports interpersonnels et de comportements langagiers spรฉcifiques ร son contexte รฉducatif. En effet, le mode de communication qui sโy รฉtablit diffรจre de celui de la vie courante oรน les locuteurs nรฉgocient eux-mรชmes le thรจme conversationnel et les tours de parole. Situรฉe dans des actions ยซ cognitives rรฉglรฉes ยป (Cicurel, 2011, p. 21), lโinteraction didactique se distingue par une oralitรฉ, que Bernard Rey qualifie de ยซ scripturale ยป, (2009, p. 69) puisquโelle possรจde une ยซ directionalitรฉ ยป (Cicurel 2011, p. 21) prรฉdรฉfinie par des objectifs dโapprentissage.
Rรฉsultats et analyse de notre recherche
Dans une premiรจre partie, nous allons examiner les rรฉsultats globaux des deux classes en fonction du genre des รฉlรจves. Ainsi nous pourrons relever les diffรฉrences quantitatives et qualitatives de notre recherche basรฉe sur les interactions enseignants et รฉlรจves. Pour cela, nous avons procรฉdรฉ de la maniรจre suivante, ร savoir que nous avons comptabilisรฉ ร chaque fois les quatre sรฉquences dโenseignement. Puis dans une seconde partie, nous allons interprรฉter et analyser ces rรฉsultats pour faire apparaitre les รฉlรฉments qui influencent la participation des รฉlรจves en classe de langue et rรฉpondre ร nos hypothรจses formulรฉes au dรฉpart.
Rรฉsultats de notre recherche
Les interactions enseignants et รฉlรจves
Nous avons comparรฉ les filles et les garรงons en fonction du nombre dโinteractions dans les deux classes. Nous entendons par interaction une sรฉquence oรน lโรฉlรจve prend la parole, car lโenseignant sโest adressรฉ ร lui pour lui poser une question ou pour le remettre ร sa place ou bien, ร lโinverse, lโรฉlรจve sโest adressรฉ ร lโenseignant. Ainsi nous avons pu compter comme le dรฉmontre le tableau nยฐ1 premiรจre colonne, un total de 224 interactions, dont 38.4% pour les filles et 61.6% pour les garรงons. On voit donc que les interactions sont reparties de maniรจre inรฉgales puisque lโรฉcart entre les filles et les garรงons est relativement grand.
Nous avons รฉgalement comptabilisรฉ les diffรฉrents types dโinterventions. Cela permet de vรฉrifier si les filles participent dโavantage, cโest-ร -dire spontanรฉment aux interactions, que les garรงons et si elles sont plus sollicitรฉes par leur enseignant que ces derniers. Nous avons alors trouvรฉ les rรฉsultats suivants, ร savoir quโil y a 51.2% dโinterventions spontanรฉes ร une question de lโenseignant pour les filles et 48.8% pour les garรงons. Sans le levรฉ de la main nous avons notรฉ quโil yโen a 20.6% pour les filles et 79.6% pour les garรงons. On constate ร travers ce dernier rรฉsultat plutรดt consรฉquent, que les garรงons se permettent plus souvent ce genre de comportement que les filles. Nous avons cependant relevรฉ trรจs peu de moments oรน lโenseignant choisit une fille ou un garรงon pour une rรฉponse spontanรฉe ร une question, car sur un total de 224 interventions lโenseignant choisit quโune seule fois une fille et deux fois un garรงon. De plus, il faut prรฉciser que ce comptage nโest pas dโune prรฉcision exacte, car il nโรฉtait pas toujours รฉvident de voir et de noter dans notre grille dโobservation qui levait la main ou non aux questions des deux enseignants. Par ailleurs, nous avons comptรฉ 34.8% dโinterventions spontanรฉes sans question de la part de lโenseignant pour les filles et 65.2% pour les garรงons.
Si on prend en compte toutes les interventions spontanรฉes, cโest-ร -dire que lโon ne fait pas la distinction entre les diffรฉrents types dโinterventions spontanรฉes, on trouve 39.5% dโinterventions spontanรฉes pour les filles et 60.5% pour les garรงons. On voit donc que les garรงons interviennent plus spontanรฉment que les filles. Un rรฉsultat intรฉressant puisque notre hypothรจse de dรฉpart stipulait que les filles participeraient dโavantage que les garรงons en classe de langue. Pour ce qui est des interventions non spontanรฉes on trouve 37.9% pour les filles et 62.1% pour les garรงons. Cela dรฉmontre รฉgalement que les garรงons sont plus souvent sollicitรฉs que les filles. On peut donc supposer, ร un niveau quantitatif, que les cours de littรฉrature sont au bรฉnรฉfice des garรงons.
Pour finir, on peut รฉgalement relever que les garรงons font plus souvent lโobjet dโapprรฉciations nรฉgatives concernant leur conduite en classe que les filles. Dans ces quatre sรฉquences dโenseignement les garรงons ont รฉtรฉ interpellรฉs cinq fois pour leur comportement inadรฉquat alors que chez les filles ont relรจve quโune remise ร lโordre.
Les feedbacks des enseignants
En termes de feedbacks, nous avons pu constater ร travers nos retranscriptions que les enseignants ont la possibilitรฉ de varier leurs feedbacks en fonction des rรฉponses des รฉlรจves. Nous avons ainsi comptabilisรฉ les feedbacks des quatre sรฉquences dโenseignement et dans lโensemble, les deux enseignants en allemand et en anglais donnent plus de feedbacks aux garรงons quโaux filles. Le tableau nยฐ2 montre en effet que les garรงons reรงoivent 57.7% de feedbacks de leur enseignant alors que les filles en reรงoivent 42.4%.
Pour ce qui est des feedbacks qui expriment une critique envers la rรฉponse des รฉlรจves, on a relevรฉ que les filles en reรงoivent 43.8% et les garรงons un peu plus soit 56.3%. De plus, on constate que les feedbacks qui font appel ร une remรฉdiation ou qui se caractรฉrise par une apprรฉciation positive sont plus au moins sur un mรชme pied dโรฉgalitรฉ puisque lโรฉcart entre ces rรฉsultats est minime. On trouve ainsi, pour ce qui est de la remรฉdiation, 47.3% pour les filles et 52.7% pour les garรงons et pour ce qui de lโapprรฉciation positive, 48.1% pour les filles et 51.9% pour les garรงons. Mais lร oรน la diffรฉrence est la plus nette entre les filles et les garรงons cโest les feedbacks qui expriment un accord de leur lโenseignant face ร leurs rรฉponses. En effet, les garรงons reรงoivent nettement plus dโacceptation de la part de leur enseignant que les filles, soit 67% contre seulement 32.9%.
Analyse des rรฉsultats
Au travers des rรฉsultats de notre recherche nous avons mis en รฉvidence les diffรฉrences entre filles et garรงons que nous avons observรฉs en cours de langues รฉtrangรจres. Nous voulions savoir si, en allemand et en anglais, on peut constater des diffรฉrences de genre liรฉes aux distributions et aux types dโinteractions et de feedbacks des enseignants.
Influence du genre sur les interventions en classe
Selon la loi des deux tiers dโinteractions avec les garรงons โ un tiers avec les filles, nous avons fait lโhypothรจse de ne pas retrouver cette observation classique dans notre recherche. En effet, nous avons postulรฉ que les filles sont plus souvent sollicitรฉes par les enseignants en cours de langue que les garรงons. Cependant, si nous avions voulu nous conformer ร cette loi, nous aurions dรป trouver, dans le cas prรฉsent, sur ces 66 sollicitations directes formulรฉes par lโenseignant, un taux de 66.7% pour les garรงons et 33.4% pour les filles. Nous pouvons dรจs lors constater ร lโaide du tableau numรฉro 1 que nos rรฉsultats empiriques ne sont pas trรจs รฉloignรฉs de notre calcul thรฉorique. On voit que les rรฉsultats de notre recherche et celle de la littรฉrature ร ce sujet, montre une diffรฉrence quantitative nette quant ร lโattention que les enseignants consacrent aux garรงons et aux filles. Duru-Bellat relรจve notamment que ยซ [b]ien que [โฆ] certains chercheurs aient mis en doute lโimportance de ces diffรฉrences ainsi que leur caractรจre universel (Dart et Clarke, 1988; Mifsud, 1993), il semble que cette tendance sโobserve bien chez la majoritรฉ des maitres (avec plus au moins dโintensitรฉ), ร tous les niveaux dโenseignement [โฆ] ยป (1995, p. 76). De ce point de vue, on peut dire quโil nโy a donc pas de diffรฉrence entre les matiรจres scolaires dites fรฉminines et masculines, car nos rรฉsultats ne reflรจtent pas notre hypothรจse de dรฉpart.
De plus, les rรฉsultats trouvรฉs pour les sollicitations directes formulรฉes par lโenseignant, ne diffรจrent pas de beaucoup de ceux trouvรฉs pour la participation spontanรฉe des รฉlรจves. En effet, dans les deux cas, ce sont les garรงons qui dominent lโespace sonore de la classe. Cette influence du genre sur les interventions en classe peut รชtre due, comme nous avons pu le lire dans la littรฉrature, au fait que les enseignants ont une certaine attente envers leurs รฉlรจves filles et garรงons. A ce sujet, Duru-Bellat fait remarquer que ยซ les stรฉrรฉotypes concernant les diffรฉrences de comportement attendus de la part des garรงons et des filles sont tellement prรฉgnants que les maitres pensent rรฉellement que les garรงons sont plus actifs ยป (1990, p. 61). On peut dรจs lors supposer que les enseignants sont plus enclins ร faire participer les garรงons, car ils se montrent plus disponibles et confiants que les filles. Celles-ci, en revanche, se montrent ยซ plus discrรจtes ยป, et attirent moins lโattention. Ainsi, la suprรฉmatie, en termes de prรฉsence masculine, se fait avec une certaine complicitรฉ de lโenseignant qui tend ร sโappuyer pรฉdagogiquement sur la plus grande initiative et affirmation des garรงons. Par ailleurs, les garรงons ont รฉgalement ce besoin de se conformer aux idรฉaux de la masculinitรฉ hรฉgรฉmonique (hegemonic masculinity, comme lโappelle Connell, 2005, citรฉ par Collet, 2011, p. 69) et donc de se mettre en avant en monopolisant lโespace sonore de la classe. En effet, il est intรฉressant de soulever que dโune part les garรงons nโhรฉsitent pas ร prendre la parole sans y avoir รฉtรฉ invitรฉs et dโautre part que ces comportements ne soient jamais, du moins ce que nous avons pu analyser dans nos transcriptions, condamnรฉs par leur enseignant. Pour Claude Zaidman, ces initiatives ร caractรจre transgressif restent largement ยซ dรฉvalorisรฉe[s], stigmatisรฉe[s] comme comportement de โsauvageโ, dโรชtres non policรฉs ยป (1996, p. 121) auprรจs des professeurs. Malgrรฉ tout, elles sont mieux acceptรฉes lorsquโun garรงon en est lโauteur. Pour essayer de comprendre ce fait, Duru-Bellat explique que ยซ les maitres auront plus tendance ร ยซ repรฉrer ยป les comportements des garรงons et des filles qui vont dans le sens attendu. ยป (1990, p. 61). Autrement dit, ils perรงoivent les filles comme plus disciplinรฉes que les garรงons, ce qui pourrait expliquer une tolรฉrance plus รฉlevรฉe de ce genre de comportement venant de leur part.
Dโune certaine maniรจre, les garรงons sont donc encouragรฉs dans leur mise en vedette de soi. Inconsciemment, les enseignants leur donnent lโopportunitรฉ dโoccuper le devant de la scรจne et dโaffirmer leur masculinitรฉ. A lโopposรฉ, les filles ont tendance ยซ ร sโeffacer devant leurs camarades [masculins] ยป (Duru-Bellat, 1990, p. 75). Plus sensibles ร la notion du collectif et de la solidaritรฉ, elles ne ยซ cherche[nt] pas ร briller aux dรฉpens dโautrui ยป (Zaidman, 1996, p. 121) et ne sont pas dans une logique de prise de pouvoir et de domination comme leurs pairs masculins. En somme, dans lโespace scolaire, lโidentitรฉ de genre ne se conjugue pas de la mรชme faรงon pour les filles et les garรงons.
Un autre point, qui nous semble intรฉressant ร soulever est lโemplacement des รฉlรจves dans la classe. Bien que les filles en 2EC ou 3M soient placรฉes pour la plupart dans les premiers rangs, cela ne contribue pas ร renforcer leur participation au sein de la classe. Contrairement aux travaux de Delamont (1980), qui ยซ montrent que les filles ne reรงoivent de lโattention de la part du maitre que si elles sont physiquement proches de lui [โฆ] ยป (citรฉ par Duru-Bellat, 1990, p. 65), sโavรจre ne pas correspondre aux rรฉsultats de notre recherche. En effet, lโemplacement des รฉlรจves dans la classe ne semble pas รชtre un รฉlรฉment dรฉterminant dans la participation des รฉlรจves ou du moins dans notre analyse.
Influence des feedbacks sur lโintervention des รฉlรจves
Un autre รฉlรฉment qui met en avant cette diffรฉrence entre les filles et les garรงons sont les feedbacks quโils reรงoivent de lโenseignant. Il nโest bien sรปr pas toujours รฉvident pour un enseignant de fournir des feedbacks de maniรจre รฉgale aux รฉlรจves. Mais la tendance gรฉnรฉrale, comme lโont notรฉ M.Sadker et Sadker (1994), Duffy et al. (2001), Jones et Dindia (2004), et Koca (2009) est que ยซ males get more speaking practice and more feedback on their utterances ยป (citรฉs par Hassaskhah et Roshanzamir, 2013, p. 7). Ceci sโexplique notamment par le fait que ยซ males respond more to the teachersโ questions, and hence receive more feedback and practice in language functions ยป (Hassaskhah et Roshanzamir, 2013, p. 7). Cโest dโailleurs une rรฉalitรฉ quโil est possible dโobserver dans notre recherche : nous avons aussi vu que les garรงons reรงoivent plus de feedbacks que les filles (57,7% VS 42,4%). Ceci correspond ร ce que les experts susmentionnรฉs dans ce chapitre รฉvoquent. รtant donnรฉ que les garรงons participent plus, ils reรงoivent logiquement plus de feedbacks.
Cependant, nos rรฉsultats ne reflรจtent pas une proportionnalitรฉ exacte. En effet, les filles interagissent presque deux fois moins avec lโenseignant que les garรงons. Comme le dรฉmontrent nos tableaux de comptage, nous atteignons un total de 38,4% dโinteractions pour les filles sur les 4 sรฉquences enregistrรฉes et de 61,6% pour leurs paires masculins. Dรจs que lโon compare ces chiffres ร ceux des feedbacks, les filles en ont reรงus un plus que le nombre de fois oรน elles ont participรฉ (le ratio est dโun pourcentage de 38,4% de participation pour un taux de feedbacks de 42,4%). En comparaison, les garรงons reรงoivent quantitativement moins de feedbacks par rapport ร leur nombre de participations. Ceci signifie que les enseignants font plus de feedbacks aux filles par rapport ร leur prise de parole. En dโautres termes, ร chaque fois que lโune dโelles intervient, lโenseignant est plus enclin ร donner plusieurs feedbacks que lorsquโil sโagit dโun garรงon. Cโest ce qui explique cette disproportion entre le nombre de participations et le nombre de feedbacks fournis au regard du sexe de lโรฉlรจve.
Suite ร ces rรฉsultats obtenus, nous en venons ร la conclusion que, consciemment ou inconsciemment, les enseignants tentent de motiver et maintenir une participation active des filles ร travers leurs feedbacks. Aussitรดt que lโune dโelles sโengage dans le โmouvement communicatifโ, il aura plus tendance ร soutenir et conserver cette initiative interlocutive quโavec un garรงon. Cela peut รชtre un des facteurs qui expliqueraient le fort taux dโintervention spontanรฉe (avec lever de main) des filles. Nous pensons donc que les feedbacks รฉmis par les enseignants peuvent avoir une forte influence sur la participation des รฉlรจves. A travers leur retour dโinformation, ces derniers peuvent encourager (ou au contraire dรฉcourager) une prise de parole. Dans la pratique, nous estimons quโil nโest donc pas nรฉgligeable de soigner les feedbacks et de soutenir une participation active des filles.
Les limites de notre dรฉmarche
Aprรจs avoir analysรฉ les rรฉsultats de notre recherche, il nous semble important de soulever les limites de notre dรฉmarche. En effet, bien que nous ayons trouvรฉ plus au moins des rรฉsultats correspondant ร la littรฉrature, nous voulons insister sur le fait que notre travail nโoffre aucune gรฉnรฉralisation possible mais uniquement une tendance quant aux diffรฉrences dโinteractions et de traitements entre รฉlรจves et enseignants. Dโautant quโil est รฉgalement pertinent de rappeler que nos analyses captent des instantanรฉs ; des petits bouts dโinteractions pรฉdagogiques pris ร un moment donnรฉ, mais ne prรฉtendent pas reflรฉter exhaustivement le fonctionnement de la vie des deux classes.
Le fait que nous avons sรฉlectionnรฉ deux matiรจres, allemand et anglais et deux classes, 2รจme annรฉe culture gรฉnรฉrale et commerce et 3รจme annรฉe maturitรฉ, rend les rรฉsultats moins reprรฉsentatifs que ceux trouvรฉs dans la littรฉrature, qui se focalisent gรฉnรฉralement sur une matiรจre et une classe, voir mรชme plusieurs classes mais de mรชme niveau. Il se peut donc quโil y ait des diffรฉrences de participation selon la matiรจre et le niveau de la classe. Cependant, nous avons dรฉcidรฉ de neutraliser ces variables en ne faisant pas de distinction entre les matiรจres et le niveau afin dโavoir une vue dโensemble sur les interactions enseignants et รฉlรจves en langues รฉtrangรจres.
En effet, nous avons abordรฉs les quatre sรฉquences dโinteractions comme un ensemble ร partir duquel nous avons รฉtabli nos observations. Chaque classe enregistrรฉe nโa donc pas fait lโobjet dโune รฉtude dรฉtaillรฉe, mais a รฉtรฉ prise en compte dans lโรฉlaboration dโune synthรจse globale. En consรฉquence, notre regard analytique a รฉtรฉ orientรฉ sur les caractรฉristiques saillantes de la recherche sans que soit pris en considรฉration le cas exceptionnel dโun des cours oรน les filles se montrent verbalement plus prรฉsentes que les garรงons.
Nous รฉmettons une autre rรฉserve quant aux recueils de nos donnรฉes. En effet, le risque dโune prise de donnรฉes par dictaphone est que certains รฉlรฉments non verbaux auraient pu nous รฉchapper lors de la retranscription de nos sรฉquences dโenseignement. Certes, nous รฉtions ร chaque fois prรฉsente sur le terrain en tant quโobservateur. Dโailleurs, nous prenions des notes quant ร tous ces petits รฉlรฉments se regroupant sous lโappellation de ยซ rรฉseau parallรจle de communication ยป (Zaidman, 1996, p. 43) de types โlevรฉs de mainโ, mais il nโรฉtait pas toujours รฉvident de porter notre regard sur lโensemble de la classe. Cela aurait pu ainsi affecter les rรฉsultats de notre analyse et de ce fait biaiser la comparaison de nos rรฉsultats.
Par ailleurs, il aurait รฉtรฉ peut-รชtre pertinent de prendre en compte le prรฉnom des รฉlรจves dans notre analyse et notre retranscription. Il se peut que certains รฉlรจves prennent plus souvent la parole que dโautres, car ils se sentent plus ร lโaise et confiant dans la matiรจre รฉtudiรฉe. Toutefois, nous avons pu observer que ce dรฉsรฉquilibre entre les รฉlรจves nโรฉtait pas trรจs consรฉquent dans nos analyses. De plus, notre idรฉe nโรฉtait pas de faire une analyse fine des interactions entre enseignants et รฉlรจves, mais plutรดt de soulever une tendance que lโon pourrait observer en classe de langue รฉtrangรจre en fonction du sexe de lโรฉlรจve.
|
Table des matiรจres
1. Introductionย
2. Problรฉmatiqueย
2.1 Apports thรฉoriques
2.2 Question et Hypothรจses de Recherche
3. Mรฉthodologie de rechercheย
3.1 Population รฉtudiรฉe
3.2 Technique dโanalyse des donnรฉes
3.2.1 Instrument de rรฉcolte des donnรฉes
3.2.3 Utilisation et description des grilles utilisรฉes
4. Rรฉsultats et analyse de notre recherche
4.1 Rรฉsultats de notre recherche
4.1.1 Les interactions enseignants et รฉlรจves
4.1.2 Les feedbacks des enseignants
4.2 Analyse des rรฉsultats
4.2.1 Influence du genre sur les interventions en classe
4.2.2 Influence des feedbacks sur lโintervention des รฉlรจves
5. Les limites de notre dรฉmarche
6. Conclusionย
7. Rรฉfรฉrences bibliographiques
Annexesย
A. Retranscriptions et rรฉsultats de la classe 2ECย
B. Retranscriptions et rรฉsultats de la classe 3Mย
Tรฉlรฉcharger le rapport complet