INFLUENCE DES PARAMETRES ECOLOGIQUES

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Méthode de récolte

La première récolte a lieu 5 à 7 mois après plantation. Seules les feuilles mûres sont récoltées.

Méthode de post-récolte

Les feuilles fraîchement coupées doivent être séchées de manière adéquate avant de subir une légère fermentation qui modifie les cellules à huiles essentielles.

METHODE DE DISTILLATION

La distillation à feu nu est utilisée par les petits producteurs d’huile essentielle (figure 3). Cette pratique convient pour la distillation de feuilles. Le matériel est composé d’alambic qui contient à la fois de l’eau et les matières premières à distiller. L’alambic est chaufé directement. Des coups de feu peuvent détériorer les feuilles qui transmetent des odeurs de brûlé aux huiles essentielles, cela les rend invendable.

Distillation Eau/Vapeur

On met une grille à l’intérieur de l’alambic pour séparer l’eau des matières premières. De la vapeur d’eau humide à pression atmosphérique traverse la masse de matières à distiller. Les coups de feu entraînant les odeurs de brûlé sont évités et les huiles essentielles obtenues sont de qualité convenable. Toutefois, on ne peut pas élever la température de distillation, on est donc obligé de prolonger le temps de distillation si l’on veut récupérer tous les constituants volatiles, ce qui rend ce procédé grand consommateur d’énergie.

Distillation avec génératrice de vapeur

Une chaudière indépendante fournit la vapeur, on peut régler la pression et la température de distillation (figure 4). Le temps de distillation diminue, ce qui rend ce procédé très avantageux économiquement.

LES PARAMETRES ECOLOGIQUES

Nous avons dû déterminer et évaluer les paramètres écologiques les plus marquants dans la culture de P. cablin en vue de définir les influences de ces facteurs sur le rendement en huile essentielle.
Le P. cablin est une plante qui prospère bien et naturellement en Indonésie et en Malaisie. Les caractéristiques écologiques de ces régions sont rassemblées sommairement ci-dessous. (BURKHILL, I.H 1966, MAPPIS Publication. 1997).
· Pour une croissance maximale, il est noté que la température journalière moyenne dans les lieux d’origine du Patchouli est de 25-30°C.
· Dans son lieu d’origine, le P. cablin est une plante disponible en permanence si une précipitation annuelle de 2000-3000 mm est repartie de manière régulière toute l’année et que la période èches ne dépasse pas plus de 12-14 semaines
· Quoiqu ‘ayant besoin d’une quantité élevée en eau,le P. cablin, à l’état de plantules et de jeunes plantes ne tolèren pas les eaux stagnantes : en Indonésie et en Inde, 3- 4 jours de présence dans de l’eau stagnante leur sont fatals.
• L’humidité relative mensuelle minimale de son lieu d’origine est de 75%, cela permet de soutenir le développement de la croissance du Patchouli.

La température

Des essais répétés de culture de Patchouli dans les Régions d’Analamanga , de DIANA , d’Analanjorofo et de l’Androy avaient permis de conclure que les températures naturelles de Madagascar conviennent à la culture de Patchouli, toutefois, la croissance du Patchouli était freinée durant la saison froide de mai-août, ce qui montre bien qu ’une croissance régulière nécessite 25-30°C (SOA Industries.1998 ).

L’eau et l’irrigation

Le patchouli est une plante très exigeante en eau. Si la précipitation n’est pas régulière et insuffisante, alors il faudrait irriguer le périmètre de manière scientifique.
Divers tests d’irrigation sur des champs expérimentaux avaient été menés en Inde durant l’année 1999. Trois régimes d’humidité du sol [0.50 ; 0.75 et 1.0 rapport « eau d’irrigation : évaporation cumulée » (EI /EC)] avaient été expérimentées. Des régimes d’humidité ud sol maintenues à 1.0 EI /EC permettaient la croissance de la plante et les rendements en plante et en huile essentielle étaient supérieurs comparés à la croissance et aux rendements en plante et en huile essentielle à 0.50 et 0.75 EI : EC (SINGH, 2007).

L’ombrage et l’humidité atmosphérique

Comme l’humidité relative mensuelle minimale de son lieu d’origine est de 75%, transposer cette condition naturelle ailleurs est difficile bien que cela permet de soutenir le développement de la croissance du Patchouli. Plusieurs chercheurs issus de divers pays avaient essayé des moyens artificiels pour augmenter l’humidité atmosphérique au niveau des plantes : l’ombrage figure parmi ces solutions.
Divers tests menés dans divers pays avaient permis de comprendre l’influence de l’ombrage sur la plante et sur le rendement en huile essentielle de Patchouli.

LES PARAMETRES CULTURAUX

Le Patchouli est une plante proliférant dans les forets où les racines peuvent pénétrer assez facilement et où les sols sont légèrement acides pH 5.5-7.0.
Il est reporté régulièrement dans la littérature que le Patchouli est une plante très exportatrice d’éléments minéraux et queles terrains ayant été préalablement occupés par la culture du patchouli ne peuvent pas produire de rendement acceptable en d’autres plantes annuelles.
Initialement, il était reporté dans la littérature que la culture commerciale du Patchouli en Indonésie était exclusivement menée par de petits fermiers exploitant les terrains très fertiles tirés de la jungle , pendant 1-2 ans. Durant cette période, le rendement était très élevé puis déclinait subitement et les fermiers se déplaçaient vers d’autres endroits encore vierges et laissaient derrière eux des terrains virtuellement déserts.
Ces remarques nous amenaient à considérer à la fois l’influence de la texture du sol, l’influence de la fertilisation et l’influence de l’espacement des plantes sur le rendement en huile essentielle de Patchouli.

L’espacement

L’espacement des plantes de Patchouli était souvent arbitraire, mais 60-90×30-45 cm ou 60×60 cm était le plus courant, avec 100×100 cm sur les terrains fertiles.
Des études menées en Inde sur l’espacement entre plantes, avaient donnés les résultats rassemblés dans le tableau 4 SOEPADYO( et TONG, 1968). Il s’est avéré qu’un espacement plus rapproché supprime la croissance des mauvaises herbes, tend à favoriser les branchements, et comme la quantité d’huile essentielle est plus élevée dans les feuilles supérieures, cela accroît le rendement en huile essentielle par ha.

La préparation des matières premières

La méthode de séchage décrite ci-dessous est appliquée depuis des décennies en Indonésie et en Malaisie.
· Les feuilles fraîches ne devraient jamais être entassées car cela entraînerait rapidement la croissance de moisissures, ou une fermentation incontrôlable.
· Les feuilles fraîchement coupées sont éparpillées immédiatement sur un parquet en bois, ou en terre recouverte de nappe, ou en ciment, et retournées régulièrement pour assurerun séchage uniforme
· Le séchage devrait se faire sous hangar qui protège les feuilles de la pluie et des givres.
· Sécher à l’ombre avec circulation d’air est souhaitable car sécher au soleil entraînerait immanquablement de lasurchauffe qui induirait une perte non négligeable d ‘huile essentielle. Ilavait été prouvé en Malaisie que sécher au soleil au-dessus de 40°C entraînerait la perte de 80% de l’huile essentielle de feuille de patchouli (CHIN, H.F. et AHMAD, R. 1970).
· Après séchage, les feuilles sont débarrassées de eursl tiges, puis placées par 15 kg dans des emballages en fibre végétale. Il s’ensuit une légère fermentation que l’on contrôle par l’odeur des feuilles. Une sur-fermentation transmet une note moisie aux huiles, tandis qu’une sous-fermentation diminue le rendement en huile mais n’altère pas la qualité.
· Les feuilles séchées à l’ombre durant 2-5 jours, puis ayant subi une légère fermentation, peuvent être stockées pour de longues périodes si elles sont gardées à l’abri de l’humidité.
· Avant de les expédier, les feuilles ainsi traitées sont d’abord compressées en bales puis ficelées en vrac.
La méthode de séchage suivante est recommandée par certains parfumeurs.
· Les feuilles fraîchement récoltées sont séchées imédiatement sous ombre, retournées régulièrement durant 14 jours, libre de toute trace de moisissures, libre de toute fermentation préliminaire, et contenant au minimum 3% d’huile essentielle.
· Les feuilles ainsi préparées sont ensuite compressées puis mises en bales avant de les expédier.

Le matériel de distillation et la température

Deux types de matériels de distillation sont couramment utilisés pour la production d’huile essentielle de Patchouli.
Le 1er type de matériel correspond à l’alambic à feu nu, il est utilisé par les petits producteurs en Indonésie et en Malaisie qui distillent durant 6-8 heures 75-100 kg de feuilles séchées. Le rendement en huile essentielle est de 1.5%. Avec ce type de matériel, la température de distillation reste constamment à 100°C.
Le 2nd type de matériel correspond à l’alambic accouplé à une chaudière indépendante, il est utilisé par des distillateurs modernes. Ce type de matériel permet d’augmenter la température de distillation. En Indonésie, pour le patchouli, il a été noté que la températurede distillation affecte le rendement mais pas les caractéristiques de l’huile essentielle ; doublant la température de distillation permettait d’améliorer le rendement en huile essentielle de 1.32% à 2.21% (RUSLI, S et HASANAH, M. 1977).

La durée de distillation

Augmenter la durée de distillation permet à la fois d’augmenter le rendement en huile essentielle tout en améliorant sa qualité. Le rendement peut passer de 2.2% à 3.2%. Les fractions d’huile les plus recherchées passent entre 8-24 heures. Toutefois, si la distillation dure trop longtemps (au-delà de 24 heures), l’huile aurait une odeur désagréable

INFLUENCE DES PARAMETRES CULTURAUX

Nous avons remarqué que le Patchouli est une plante très exportatrice d’ éléments minéraux et que les terrains ayant étépréalablement occupés pendant 12 mois par la culture du patchouli ne peuvent plus produire de rendement acceptable en Patchouli ou en d’autres plantes annuelles. Les résultats rassemblés dans le paragraphe « 3 LES PARAMETRES CULTURAUX » nous avaient permis de déterminer les influences de divers paramètres culturaux, dont les plus importants sont :
· la fertilisation .
· la période de récolte.
En agissant sur ces deux paramètres, il est possible d’obtenir de rendement acceptable pendant 4-5 années consécutives.

La fertilisation

Le Patchouli a surtout besoin d’azote (N), de phosphore (P) et de potassium (K). Il leur faut du phosphore et du potassium dès le début de la culture, puis l’azote est régulièrement fourni avant et après chaque coupe de feuille. L’absence de fertilisation condamne la superficie et le rendement chute subitement.

La période de récolte

La plante ne peut pas repousser si l’on récolte très tôt les feuilles. Il faut donc attendre la maturité de la plante, qui est de 5-7 mois après plantation, pour conduire la 1ère récolte. Récolter très tard est aussi dommageable, car concrètement, la partie inférieure de la plante n’est plus accessible à la lumière et la plante souffre alors de stress et le rendement en huile essentielle serait plus faible.

INFLUENCE DES PARAMETRES DE DISTILLATION

Il est reconnu mondialement que ce sont les feuilles pré-séchées de Patchouli qui sont distillées en vue de l’obtention de l’huile essentielle de Patchouli.
Le Patchouli diffère des autres plantes aromatiques membres de la famille des lamiacées car ce ne sont pas les feuilles vertes qui sont distillées. La distillation des feuilles vertes de Patchouli conduit à un taux d’extraction d’huile très faible à moins qu’on utilise une distillation sous pression ou sous vapeur surchauffée. Cependant, il est connu que distiller sous pression ou distiller sous vapeur surchauffée entraînerait immanquablement une augmentation du coût de la distillation, et surtout cela pourrait altérer l’odeur de l’huile ainsi que ses caractéristiques physico-chimiques.
Une distillation classique ou normale n’arrive donc pas à casser ou à fissurer les cellules contenant les huiles essentielles dans les feuilles, le séchage suivi d’une légère fermentation des feuilles modifie la structure cellulaire qui devient plus perméable et laisse les huiles se libérer plus facilement à l’extérieur.
Les feuilles du Patchouli sont séchées 2-5 jours et la méthode de séchage est d’une importance capitale car cela déterminerait plus tard la qualité des feuilles sèches à fermenter et par conséquent la qualité et le rendement d’huile à l’issue de la distillation.

Table des matières

PREMIERE PARTIE : MATERIELS ET METHODES
1. MATERIELS
1.1. CLASSIFICATION
1.2. HISTORIQUE ET ORIGINE
1.3. MORPHOLOGIE
1.4. COMPOSITION
1.5. UTILISATION
2. METHODES
2.1. METHODE DE CULTURE
2.1.1. Culture sur brûlis
2.1.2. Culture sur périmètre fixe
2.2. METHODE DE RECOLTE ET DE POST-RECOLTE
2.2.1. Méthode de récolte
2.2.2. Méthode de post-récolte
2.3. METHODE DE DISTILLATION
2.3.1. Distillation à feu nu
2.3.2. Distillation Eau/Vapeur
2.3.3. Distillation avec génératrice de vapeur
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS
1. LES DIFFERENTS CULTIVARS
2. LES PARAMETRES ECOLOGIQUES
2.1. La température
2.2. L’eau et l’irrigation
2.3. L’ombrage et l’humidité atmosphérique
2.4. L’altitude
3. LES PARAMETRES CULTURAUX
3.1. L’espacement
3.2. La fertilisation
3.3. La période de récolte
3.4. Le temps de récolte
4. LES PARAMETRES DE DISTILLATION
4.1. La préparation des matières premières
4.2. Le matériel de distillation et la température
4.3. La durée de distillation
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS
1. INFLUENCE DES PARAMETRES ECOLOGIQUES
1.1. L’humidité atmosphérique
1.2. L’élimination de l’eau stagnante
1.3. L’eau
1.4. Remarque
2. INFLUENCE DES PARAMETRES CULTURAUX
2.1. La fertilisation
2.2. La période de récolte
3. INFLUENCE DES PARAMETRES DE DISTILLATION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Télécharger le rapport complet