Influence des labels et réseaux sur Nantes

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Définition des termes et concepts utilisés dans la recherche

Notre sujet « Verdir une ville en croissance rapide : la politique des parcs urbains à Nantes » contient plusieurs termes qu’il nous a semblé nécessaire de définir.
Le mot « Verdir » peut être assimilé à la création d’espaces verts. Plusieurs définitions sont possibles pour les définir. L’imprécision de la notion d’espaces verts rend d’ailleurs difficile les comparaisons internationales. Selon Pierre Merlin et Françoise Cholay, ce terme est apparu pour la première fois en 1925, inventé par JCN Forestier, Conservateur des Parcs et Jardins de Paris. Les 1ers espaces verts faisaient référence aux “parcs et jardins” comme étant le lieu de vie sociale. C’est sous le Second Empire que naissent les premières formes de “jardin public” pour des motifs d’hygiène que le baron Haussmann met en place. On distingue les espaces strictement végétaux des espaces minéraux avec plantations d’arbres, qu’on appelle parfois “espace planté”. Les espaces verts “peuvent prendre des formes différentes et occuper des superficies et des emplacements variables selon les besoins auxquels ils répondent, leur aire d’influence et la diversité du milieu urbain avoisinant” (Choay, Merlin, 2015). Ils remplissent plusieurs fonctions dont la production (agriculture, forêt), la préservation des ressources naturelles et humaines et l’ouverture au public, aux loisirs. Il est possible de les classer d’après leur localisation (urbaine, rurale), leur degré d’aménagement, leur statut de propriété (public, privé, privé ouvert au public), le type d’usagers, leur taux de fréquentation (quotidienne, hebdomadaire). Enfin, les espaces verts peuvent se situer à différents niveaux comme l’unité d’habitation (aires de jeux, pelouses), l’unité du voisinage (squares, parcs, jardins publics), le quartier (parcs de quartier, promenades, terrains de sport), la ville (parcs urbains, botaniques…) ou encore la zone périurbaine (base de plein air et loisirs, parcs d’attractions).
D’autres typologies que celle des espaces verts donnée par Pierre Merlin et Françoise Cholay existent. L’Association des ingénieurs des Villes de France (AIVF) a présenté en 1995 un projet de classement des espaces verts publics disséminés dans les communes représentées par le diagramme ci-dessous. Ainsi l’AIVF distingue les parcs privés des parcs publics.

Les fonctions environnementales

La deuxième fonction que nous avons identifiée est la fonction environnementale. Celle-ci est primordiale dans la mesure où elle apporte un atout et une certaine purification de l’espace urbain. Cela se traduit par différents intérêts identifiés, notamment la présence d’une faune et d’une flore riche au sein de ces espaces verts. Cela permet d’augmenter et de diversifier les habitats naturels en ville et de ce fait, d’enrichir les espaces naturels. Il est également important de souligner que l’apport d’espaces verts permet la mise en place de corridors biologiques, en réponse à une baisse de la biodiversité. En effet, le développement d’espaces urbains contribue à la disparition de biodiversité, au recul des milieux naturels et à l’effacement des paysages ruraux en périphérie des villes, ce qui explique l’importance de créer un réseau maillé de voies vertes (Boutefeu, 2007).

Les fonctions sociales

La troisième fonction des espaces verts concerne la fonction sociale, importante dans notre sujet d’étude, car ces espaces sont tout d’abord créés pour les habitants, et parfois, par les habitants, comme nous le verrons à la suite de notre analyse. C’est « un espace représentant un équipement structurant d’intérêt général » (Boutefeu, 2007). Cette fonction sociale se définit à travers différents apports et différentes sous-fonctions. Nous en comptons principalement 6 :
– La fonction de détente et de repos : en effet, ces espaces sont des lieux de promenade, des lieux de sortie, notamment durant les week-ends ou après le travail. Ce sont des lieux pour évacuer le stress quotidien de la ville, pour oublier ce qui peut être considérés comme les inconvénients de la vie urbaine (nuisance sonore, pollution, encombrement…). Ils contribuent à améliorer la qualité de vie des riverains. Ce sont des sources de bien-être, de plaisir, et de relaxation pour les riverains, et ils possèdent des pouvoirs apaisants, permettant la réduction de certains maux urbains.
– La fonction culturelle : celle-ci est liée à l’histoire au sein de la ville de Nantes mais également autour de ses différents espaces verts, ainsi qu’au contexte politique, social et économique de leur création. En effet, certains espaces verts témoignent du passé industriel de la ville, tandis que d’autres sont la représentation d’une époque plus ancienne.
– La fonction ludique, d’animation et sportive : elle est liée à la présence et à la volonté d’implanter des équipements sportifs et de loisir au sein de ces espaces, tels que des aires de jeu pour les enfants, des terrains de sport, des équipements sportifs en plein air, des parcours de santé etc. Elle est également liée à une forte demande de faire du sport en extérieur, notamment de vélo, de jogging, de course à pieds, dans des cadres agréables et dédiés à ces activités, avec une demande également d’activités dites libres (skate, roller…).
– La fonction pédagogique et de découverte : cette dernière fonction peut paraître plus discrète que les autres. Le but ici est de développer une curiosité par rapport à la nature et l’environnement auprès des usagers, aussi bien chez les enfants que les plus grands, afin que ces derniers soient sensibilisés et en ait une meilleure connaissance.
– La fonction de rencontre : comme le souligne madame Barret lors de notre entretien au sein du service des espaces verts (SEVE), ce sont donc des lieux de sociabilité permettant l’intégration communautaire, le développement des enfants de par le développement de l’équilibre, l’accès aux aires de jeux, à un environnement naturel… Ces espaces permettent l’inclusion sociale de groupe de personnes notamment de par les jardins communautaires, mais aussi de par les parcs car les personnes se rencontrent, se croisent parfois tous les jours.

Les parcs urbains à Nantes

Nantes est une ville assez emblématique en ce qui concerne les espaces verts. En effet, elle bénéficie d’une histoire importante en termes d’aménagement paysager, aussi bien d’alignement d’arbres que de parcs et de jardins. « De cette tradition d’embellissement et de construction du paysage urbain, qui s’est appuyée sur une école nantaise d’horticulture et sur une culture de la botanique, qui a emprunté à la fois aux modèles européens et à l’exotisme inscrit dans l’histoire nantaise, il demeure une tradition forte de pratiques (perceptible aussi dans les jardins familiaux), de savoir-faire (Nantes est une grande ville du fait qu’elle dispose, comme quelques autres, d’un service très structuré des parcs et jardins, et d’une histoire en la matière) et de co-construction de la ville par l’architecture et le végétal » (Plan Local d’Urbanisme, 2007, p.129).
La ville possède un grand nombre d’espaces verts sur son territoire. En effet, la surface qu’ils représentent n’est pas négligeable, puisque la commune compte plus de 200 hectares de parcs, jardins et squares sans prendre en compte les alignements d’arbres ou autre. Les espaces verts sont ici pris en considération dans le sens de la définition nantaise (élément surfacique). De ce fait, Nantes possède plus de 100 parcs/jardins/squares, de taille variable.
Dans cette partie de notre rapport, nous nous attachons à présenter les parcs urbains au sein de Nantes, mais ce de manière non exhaustive. En effet, comme la commune possède de nombreux parcs/jardins/squares, il nous parait plus pertinent d’en exposer les principaux de manière thématique.

Les parcs historiques et horticoles

On peut classer les espaces verts selon différentes catégories que le SEVE a mis en évidence. Tout d’abord « les espaces verts qui sont plutôt horticoles » (Barret, 2016). Ceux-ci représente une assez grande majorité au sein de Nantes, et concerne plutôt les parcs et jardins anciens, donc des parcs historiques. Ces parcs historiques se distinguent de leur date de création, se situant le plus souvent dans la deuxième moitié du 19ème siècle ou au début du 20ème siècle. Ces jardins représentent le plus souvent l’identité de la ville et sont un emblème souvent mis en valeur. Le jardin des Plantes est un très bon exemple de ces espaces historiques et fortement horticoles, qui est considéré pratiquement comme un musée de l’horticulture, possédant des collections végétales diversifiées et denses. Créé en 1865, le jardin des plantes a aujourd’hui plus de 300 ans et fait partie intégrante de l’image de la ville de Nantes. Il est l’un des 4 plus grands jardins botaniques en France.
Ancien jardin des apothicaires, son histoire est aussi liée à celle de Nantes. En effet, les prémices de ce jardin ont été créées par Louis 14 en 1688 suite à une forte demande des apothicaires qui récoltaient beaucoup de botanique. Louis 15 contribuera également à ce parc en ayant la volonté d’y apporter d’autres espèces de plante, notamment des exotiques rapportées de voyage. C’est un jardin botanique à l’anglaise au coeur de la ville, à proximité de la gare ferroviaire. Durant des années ce jardin connait des modifications, notamment de localisation, se trouvant tout d’abord en plein centre-ville, puis dans la propriété d’Ursulines au début des années 1800. Le parc connait d’abord des propriétaires privés, il voit ainsi un pharmacien, monsieur Hectot, début 1800, s’en occuper pour sa création, son entretien et son développement ; Antoine Noisette en 1823, puis en 1836 le docteur Jean-Marie Ecorchard chargés du design et du développement du jardin, tel qu’on le connait aujourd’hui. Aujourd’hui c’est la municipalité qui possède ce parc et l’entretient. Il a été ouvert au public à partir de 1865.

Les parcs et jardins développés sur des thèmes

Il faut savoir que Nantes a eu l’initiative de développer beaucoup de parcs/jardins/squares sur différentes thématiques même si certains n’ont pas de thématique spécifique permettant de rendre l’espace original. Par exemple, les thèmes développés peuvent être lié au ludique, aux crans de pataugeoire, à des jeux intéressants, au parfum, au patrimoine, ou à l’histoire du quartier.
Prenons le cas du square des Maraiches que nous a décrit brièvement madame Barret. Il est situé au nord-est du territoire de la ville de Nantes, lieu qui accueillait de nombreuses parcelles maraichères, tout comme le territoire sud de la ville. C’était « un quartier de tenues maraichères » (municipales de Nantes, 2008). L’activité maraichère était à l’époque très importante à Nantes. De ce fait le thème du maraichage y est fortement développé. Ainsi, on peut y retrouver des parcelles avec des végétaux plus spécifiques, comme des tomates, donc liés à l’ancienne activité maraichère.

Élaboration de la grille d’entretien

Afin de mener à bien notre travail, le sujet impose la nécessité d’entreprendre des entretiens avec différents acteurs en charge de la conception et de l’entretien des parcs urbains à Nantes. De ce fait, nous avons réalisé une grille d’entretien en trois temps. Dans un premier temps, chacun de son côté, afin d’obtenir une grille riche et complète, s’attachait à définir une grille d’entretien. Dans un second temps, en nous réunissant tous les trois, afin de mettre en commun les idées et d’être en accord sur les directions possibles de nos entretiens, ce qui nous a permis d’obtenir toutes les dimensions et la liste quasi complète des questions auxquelles nous voulions des réponses. Enfin, dans un troisième temps, nous avons réalisé des modifications de cette grille d’entretien, à la suite des remarques et des conseils que Christophe Demazière nous a fourni.
Cette grille d’entretien s’est réalisée en adéquation avec trois questions principales auxquelles nous devons répondre. De ce fait, chacune des questions posées par l’intermédiaire de cette grille doit permettre de répondre aux trois questions générales afin de nous faire avancer sur notre recherche et notre réflexion. Ces trois questions générales sont les suivantes :
– Comment sont créés et gérés les parcs ?
– Les objectifs définis ont-ils été atteints ?
– D’après le témoignage des acteurs rencontrés, quels sont les bons exemples à retirer du système des espaces verts nantais ?
Ces questions générales sont donc des axes d’orientation, de réflexion et de définition pour notre travail. Il est important également, à travers ces dernières, de distinguer d’une part, la création des parcs qui engage des acteurs du projet urbain, et d’autre part la gestion qui nécessite cette fois-ci d’autres acteurs.
Notre grille se divise en deux colonnes. La première concerne les dimensions de nos entretiens. Ces dimensions ont été établies grâce à la thèse réalisée par Duygu Sulleymanogullari (2016), auxquelles s’ajoutent celles que nous avons définies par rapport à nos problématiques et aux éléments complémentaires que cela peut apporter. Pour ces dimensions, nous en avons définies 12 répondant chacune à des questions indépendantes. Certaines dimensions s’articulent et découlent des unes des autres telles que les indicateurs, les budgets et l’échelle. Ces dimensions sont :
– Les fonctions écologiques et environnementales.
– Les fonctions physiques et sociales.

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Table des matières

Introduction
1. Les espaces verts À Nantes
1.1. Le contexte de la recherche
1.1.1. Résumé du mémoire de Duygu Sulleymanogullari
1.1.2. Définition des termes et concepts utilisés dans la recherche
1.1.3. Les fonctions des espaces verts
1.2. Présentation du terrain d’étude
1.2.1. Présentation de la ville de Nantes
1.2.2. Les parcs urbains à Nantes
2. Un modèle de création et de gestion ?
2.1. Problématique et Hypothèses
2.1.1. Problématique
2.1.2. Hypothèses
2.2. Méthodologie
2.2.1. Définition des variables
2.2.2. Élaboration de la grille d’entretien
2.2.3. Méthodes de travail
3. Des facteurs indicateurs d’exemplarité
3.1. Influence des labels et réseaux sur Nantes
3.1.1. Label European Green Capital
3.1.2. Réseau Observatoire des villes vertes
3.1.3. Association Plante et Cité
3.1.4. Label Écojardin
3.1.5. Le label EGC : indicateur d’exemplarité ?
3.2. Elaboration d’une grille d’évaluation
3.2.1. Sélection des critères d’évaluation
3.2.2. Fonctionnement de la grille d’évaluation
3.3. Résultats
3.3.1. Nantes
3.3.2. Tours
3.3.3. Discussion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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