Influence des facteurs naturels et anthropiques sur les processus de formation de MES

Inscription du projet dans le contexte du PIREN Seineย 

Le bassin de la Seine a รฉtรฉ choisi comme domaine de travail, pour les deux raisons suivantes : (i) ce bassin qui recouvre le cinquiรจme du territoire est aussi le plus anthropisรฉ, tant sur le plan agricole que sur les plans industriel et urbain, (ii) sur un plan pratique, il fait lโ€™objet dโ€™un programme de recherches pluridisciplinaires coordonnรฉes. Mis en place en 1989 par le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), le Programme Interdisciplinaire de Recherche en Environnement sur la Seine : le PIREN-Seine, dans lequel ce mรฉmoire s’inscrit, s’efforce, maintenant depuis 10 ans, d’analyser, mesurer et modรฉliser le fonctionnement du ยซย systรจme Seineย ยป sur l’ensemble de son bassin. La finalitรฉ d’un tel programme est d’amรฉliorer la gestion d’un systรจme fluvial anthropisรฉ, l’ensemble des travaux devant contribuer ร  la rรฉduction des apports polluants et apporter les premiers รฉlรฉments d’un modรจle de transfert des micropolluants.

Parmi les รฉtudes dรฉjร  entreprises dans le cadre du thรจme 6 du PIREN Seine par le CEREVE , lโ€™รฉcole des Mines, lโ€™UMR Sisyphe, le LSCE , bon nombre dโ€™entre elles portent sur le transport, lโ€™รฉrosion et les dรฉpรดts de particules. Elles mobilisent des marqueurs radioactifs environnementaux (137Cs, 7Be, 210Pb) ou, plus gรฉnรฉralement traitent des polluants organiques (pesticides) ou minรฉraux (Zn, Cd, Pb, โ€ฆ). Toutefois, ces marqueurs sont insuffisants pour dรฉterminer lโ€™origine des particules transitant dans la riviรจre et faire la part en chaque point des diffรฉrentes contributions : agricoles, urbaines, industrielles. En effet, un รฉlรฉment comme le cadmium, par exemple, peut aussi bien tรฉmoigner d’une pollution agricole (il est prรฉsent dans certains engrais phosphatรฉs), que d’une pollution urbaine (il fait partie des produits de galvanisation utilisรฉs pour les rรฉseaux de collecte des eaux usรฉes et pluviales) ou industrielle (on le retrouve dans les รฉmissions d’usines d’incinรฉration).

En bref, la plupart des รฉtudes actuelles se consacrent ร  une palette limitรฉe de marqueurs, pris le plus souvent isolรฉment, et, en gรฉnรฉral, traitรฉs comme les polluants eux-mรชmes. Toute source de pollution รฉtant un รฉmetteur multiรฉlรฉments, l’analyse d’une large palette d’รฉlรฉments en traces devrait permettre de dรฉterminer des signatures multiรฉlรฉmentaires associรฉes aux diffรฉrentes composantes des transferts particulaires en riviรจres. La recherche des sources comme celle des puits des MES contaminรฉes, sera donc sans doute mieux cernรฉe par l’analyse d’une large palette d’รฉlรฉments. Ces considรฉrations dictent la problรฉmatique posรฉe .

INFLUENCE DES FACTEURS NATURELS ET ANTHROPIQUES SUR LES PROCESSUS DE FORMATION DE MES

Les รฉlรฉments du milieu naturelย 

Dans les systรจmes fluviaux ยซย naturelsย ยป, les sols reprรฉsentent la principale source de particules . L’exportation des particules des sols vers les systรจmes fluviaux (autrement dit : l’รฉrosion des sols) constitue donc le processus naturel majeur de formation des MES. L’importance de ce transfert, comme la nature du matรฉriel exportรฉ, dรฉpend de nombreux paramรจtres dont les principaux sont habituellement regroupรฉs en quatre catรฉgories :
โˆ’paramรจtres climatiques,
โˆ’paramรจtres topographiques,
โˆ’paramรจtres lithologiques,
โˆ’nature du couvert vรฉgรฉtal .

Le climat
Le climat intervient ร  la fois sur la transformation des roches en sols (altรฉration) et sur l’exportation des particules de sols (รฉrosion). Aux รฉchelles de temps qui nous intรฉressent (infรฉrieures ร  une annรฉe) et sous nos latitudes, l’action du climat sur l’รฉrosion des sols est prรฉdominante ; c’est donc sur cet aspect que portera notre effort d’analyse. Cette influence, essentiellement dynamique, se conรงoit aisรฉment puisque les paramรจtres climatiques tels que prรฉcipitations et รฉvapotranspiration (elle-mรชme dรฉpendante des tempรฉratures) sont des facteurs importants de l’intensitรฉ de l’รฉcoulement spรฉcifique. Or, l’รฉcoulement spรฉcifique est le moteur de l’รฉrosion des sols.

Les conditions climatiques sur le bassin versant dรฉcoulent ร  la fois de sa situation gรฉographique ร  l’extrรชme ouest de l’Europe, proche de l’ocรฉan Atlantique, et de sa position dans le Bassin parisien. Le climat du bassin versant de la Seine est essentiellement tempรฉrรฉ, un peu plus ocรฉanique que continental. Il se caractรฉrise par la clรฉmence des hivers, la douceur des รฉtรฉs, la raretรฉ des situations excessives, et la faiblesse relative des vents. Les รฉtudes caractรฉrisant l’influence des variables climatiques sur le dรฉclenchement des phรฉnomรจnes d’รฉrosion sont rares sur le bassin de la Seine. On peut cependant s’appuyer sur des donnรฉes locales (fournies par les stations mรฉtรฉorologiques de Paris Montsouris et Morvan) et des travaux effectuรฉs dans des rรฉgions voisines. Boardman et Favis-Mortlock (1993) considรจrent que, dans les rรฉgions ร  climat tempรฉrรฉ, l’รฉrosion des sols est liรฉe aux prรฉcipitations car les autres facteurs du milieu changent peu ร  l’รฉchelle annuelle. Sans tomber dans ce radicalisme, on peut dire que les prรฉcipitations, par leur quantitรฉ, leur intensitรฉ, leur durรฉe et leur frรฉquence, reprรฉsentent le facteur climatique majeur de l’รฉrosion des sols. C’est donc sur elles que va porter cet effort d’analyse.

Les prรฉcipitations globales : distribution spatiale et temporelle

Sur le bassin versant, les prรฉcipitations varient de 550 mm.an-1 en moyenne (1931-1960), sur la Beauce, ร  1200 mm.an-1 sur les sommets les plus รฉlevรฉs du Morvan, avec une mรฉdiane de 700 mm.an-1 pour l’ensemble du bassin (1973-1978). La moyenne pluviomรฉtrique annuelle enregistrรฉe ร  la station Paris Montsouris sur la pรฉriode 1900-2000 ((ECA&D, 2003) figure 1.1) est de 630 mm, avec une faible variabilitรฉ (+/- 111 mm). Mรชme si les annรฉes exceptionnellement pluvieuses peuvent enregistrer des totaux de l’ordre de 800 mm (1930-1931, 1926-1927 et 1999-2000 par exemple), ces totaux pluviomรฉtriques annuels se rรฉpartissent en moyenne sur 170,4 j.an-1. La saisonnalitรฉ des pluies est peu marquรฉe (indice S = 5.8)2 , avec un minimum pluviomรฉtrique mensuel en mars (44.4 mm) et un maximum en mai (60 mm). En revanche, en terme de pluviositรฉ, les diffรฉrences sont plus marquรฉes, juillet รฉtant le mois le moins arrosรฉ (12.0 j) et dรฉcembre et janvier les plus arrosรฉs (16.3 j). La distorsion observรฉe entre pluviomรฉtrie et pluviositรฉ s’explique par les variations de tempรฉratures au cours de l’annรฉe. A titre d’exemple, ร  Paris, le mois de juillet (19,5 ยฐC), devant aoรปt (19,2 ยฐC), est le mois le plus chaud, alors que les tempรฉratures les plus faibles sont enregistrรฉes en janvier (3,9 ยฐC) et en dรฉcembre (4,7 ยฐC). Cette saisonnalitรฉ des conditions climatiques est enregistrรฉe sur l’ensemble du bassin versant, avec des รฉcarts un peu moins importants dans le Morvan.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
CHAPITRE 1. CARACTERISTIQUES DU BASSIN VERSANT SEQUANIEN (FACTEURS NATURELS ET ANTHROPIQUES INTERVENANT SUR LES MES)
1. INFLUENCE DES FACTEURS NATURELS ET ANTHROPIQUES SUR LES PROCESSUS DE FORMATION DE MES
1.1. Les รฉlรฉments du milieu naturel
1.1.1. Le climat
1.1.1.1. Les prรฉcipitations globales : distribution spatiale et temporelle
1.1.1.2. L’intensitรฉ des prรฉcipitations
1.1.1.3. La frรฉquence des prรฉcipitations
1.1.2. La topographie
1.1.3. Les paramรจtres lithologiques
1.1.3.1. La gรฉologie du bassin versant sรฉquanien
1.1.3.2. Les propriรฉtรฉs physiques des roches
1.1.3.3. Les propriรฉtรฉs chimiques des roches
1.2. Les activitรฉs anthropiques
1.2.1. Les activitรฉs agricoles
1.2.2. L’urbanisation
1.2.3. L’industrialisation
1.2.4. Le trafic fluvial
2. INFLUENCE DES FACTEURS NATURELS ET ANTHROPIQUES SUR LES PROCESSUS DE TRANSPORT DES MES AU SEIN DU CORRIDOR FLUVIAL
2.1. Les processus de transport relatifs aux diffรฉrents types de charges particulaires
2.1.1. La charge en suspension
2.1.2. La charge de fond
2.2. Le rรฉgime hydrologique
2.2.1. La variabilitรฉ interannuelle
2.2.1.1. Transferts hydriques
2.2.1.2. Transferts particulaires
2.2.2. La variabilitรฉ intraannuelle
2.2.2.1. Transferts hydriques
2.2.2.2. Transferts particulaires
2.3. La variabilitรฉ spatiale
2.4. La pรฉriode 1998-2002
2.4.1. La fin de l’annรฉe hydrologique 1998-1999
2.4.2. L’annรฉe hydrologique 1999-2000
2.4.3. L’annรฉe hydrologique 2000-2001,
2.4.4. Le dรฉbut de l’annรฉe 2001-2002.
CHAPITRE 2. METHODOLOGIE
1. L’ECHANTILLONNAGE
1.1. Les problรจmes de surveillance de la phase particulaire dans les systรจmes fluviaux
1.1.1. Les problรจmes liรฉs ร  lโ€™รฉvaluation de la charge particulaire
1.1.2. Les problรจmes liรฉs ร  lโ€™รฉvaluation de la composition รฉlรฉmentaire de la charge particulaire
1.2. Les sites d’รฉchantillonnage
1.3. Les frรฉquences de prรฉlรจvements
1.4. L’utilisation des trappes ร  sรฉdiments
1.4.1. Le choix de la mรฉthode d’รฉchantillonnage
1.4.2. L’emplacement in situ des trappes ร  sรฉdiments
1.4.3. Les modรจles de trappes utilisรฉs
1.4.4. Le prรฉlรจvement des รฉchantillons
1.5. Les autres รฉchantillons analysรฉs
2. METHODES D’ANALYSE
2.1. Quantification des MES
2.2. Caractรฉrisation des MES
2.2.1. Prรฉparation des รฉchantillons pour l’analyse par activation neutronique
2.2.1.1. Le traitement prรฉalable des รฉchantillons bruts
2.2.1.2. Le conditionnement des รฉchantillons pour l’irradiation
2.2.1.3. Le conditionnement des รฉchantillons pour les analyses en spectromรฉtrie gamma
2.2.2. La production d’isotopes radioactifs : l’irradiation
2.2.3. La dรฉtection et la quantification des rayonnements gamma
2.2.3.1. Le dispositif utilisรฉ
2.2.3.2. Les caractรฉristiques du dรฉtecteur
2.2.4. L’exploitation des spectres gamma obtenus
2.2.4.1. L’effet Compton ou diffusion รฉlastique :
2.2.4.2. L’effet photoรฉlectrique
2.2.4.3. La crรฉation de paires รฉlectron – positron :
2.2.4.4. Les sources de rayonnements ยซย secondairesย ยป
2.2.5. La quantification des isotopes รฉmetteurs
2.2.6. Statistique sur les mesures
3. L’ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES
3.1. Principe de l’Analyse en Composantes Principales
3.2. Conditions d’utilisation de l’ACP
3.3. Interprรฉtation d’une ACP
3.3.1. Les valeurs propres
3.3.1.1. Critรจre de sรฉlection des composantes principales ร  exploiter : ยซย Kaiser criterionย ยป
3.3.1.2. Critรจre de sรฉlection des composantes principales ร  exploiter : ยซย scree testย ยป
3.3.2. Les graphiques d’influence
3.3.3. Les ยซย loadingsย ยป ou coordonnรฉes des variables
3.3.4. Les ยซย scoresย ยป ou coordonnรฉes des observations
CHAPITRE 3. EXPLOITATION DE LA BASE DE DONNEES
1. STRATEGIE D’ANALYSE DE LA BASE DE DONNEES
1.1. Observation de la forme et de la composition de la matrice
1.1.1. Forme de la matrice
1.1.2. Composition de la matrice
1.1.2.1. Gestion des valeurs manquantes
1.1.2.2. Ordre de grandeur
1.2. Examen des variables
1.2.1. Symรฉtrie des distributions
1.2.1.1. Les distributions normales (symรฉtriques)
1.2.1.2. Les distributions asymรฉtriques
1.2.1.3. Les distributions bimodales
1.2.2. Linรฉaritรฉ des relations entre les variables
2. VERIFICATION DE LA STABILITE DES MODELES DECRITS PAR L’ACP
2.1. Tests effectuรฉs sur l’ACP 1
2.1.1. Les courbes de variances expliquรฉes, calibrรฉe et validรฉe
2.1.2. Les graphiques d’influence
2.1.2.1. Les 400 34
2.1.2.2. Andrรฉsy 03 et Andrรฉsy 14
2.1.2.3. Les 400 32, Viry 41
2.1.2.4. Episy 08 et Courlon 01.
2.1.3. Les rรฉsidus
2.2. Tests effectuรฉs sur l’ACP 2
2.2.1. Les courbes de variances expliquรฉes, calibrรฉe et validรฉe
2.2.2. Les graphiques d’influence
2.3. Tests effectuรฉs sur l’ACP 3
2.3.1. Les courbes de variances expliquรฉes, calibrรฉe et validรฉe
3. INTERPRETATION DES RESULTATS DE L’ULTIME ACP
3.1. Rรฉsultats de l’ACP 4
3.1.1. Les valeurs propres
3.1.2. Analyse des rรฉsultats de l’ACP dans le champ des variables (analyse des coordonnรฉes des variables ou ยซย loadingsย ยป)
3.1.2.1. Relation entre les deux premiรจres composantes principales et les variables
3.1.2.2. Relation entre les composantes principales 3 et 4, et les variables
3.1.2.3. Relation entre les composantes principales 5 et 6, et les variables
3.1.3. Analyse des rรฉsultats de l’ACP dans le champs des observations (analyse des coordonnรฉes des observations ou ยซย scoresย ยป)
3.1.3.1. Relation entre les deux premiรจres composantes principales et les observations
3.1.3.2. Relation entre les composantes principales 3 et 4, et les observations
3.1.3.3. Relation entre les composantes principales 5 et 6, et les observations
4. ORDINATION DE Lโ€™INFORMATION EXTRAITE DE LA BASE DE DONNEES PAR Lโ€™ACP
4.1. Pertinence de l’information dรฉgagรฉe par l’ultime ACP
4.2. Les groupes d’รฉlรฉments identifiรฉs ร  partir de l’analyse dans le champ des variables
4.3. Les groupes d’รฉchantillons identifiรฉs ร  partir de l’analyse dans le champ des observations
CHAPITRE 4. SIGNATURES
1. VARIABILITE DES TENEURS EN CALCIUM
2. VARIABILITE DES TENEURS EN HAFNIUM ET SODIUM
3. VARIABILITE DES TENEURS EN TERRES RARES
3.1. Vรฉrification de la pertinence des rรฉsultats fournis par l’ACP, individualisation de quatre sousgroupes
3.2. Stabilitรฉ des relations observรฉes au sein de chaque groupe dans le temps et dans l’espace
3.3. Variabilitรฉ de l’abondance des terres rares et du tantale sur le bassin versant
3.4. Analyse des profils des terres rares
4. VARIABILITE DES TENEURS EN THORIUM
5. VARIABILITE DES TENEURS EN FE, SC, CO ET RB
6. VARIABILITE DES TENEURS EN CS
6.1. Origine des variations du rapport Cs/Sc
6.2. Origine des variations du rapport Cs/Sc dans les bassins versants du Loing et de l’Essonne
6.3. Le rapport Cs/Sc indicateur des proportions de particules fines dans les MES.
6.4. Article publiรฉ dans Science for WAter Policy (Tessier et Bontรฉ, 2002).
7. VARIABILITE DES TENEURS EN CR, ZN ET SB
7.1. Impact du ruissellement sur les teneurs en zinc des MES
7.1.1. Variabilitรฉ temporelle de l’impact du ruissellement sur les teneurs en zinc des MES
7.1.2. Variabilitรฉ spatiale de l’impact du ruissellement sur les teneurs en zinc des MES
8. VARIABILITE DES TENEURS EN OR ET ARGENT
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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