Influence des facteurs climatiques, trophiques et spatiaux sur le comportement naturel des coccinelles

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Diversité des coccinelles dans les secteurs biogéographiques

Les valeurs de l’indice de diversité de Shannon-Weaver représentées dans le tableau 2 et appliquées aux coccinelles capturées dans les différents secteurs géographiques sont très élevées
dans les secteurs du nord. Elles varient entre 4,10 et 4,35 bits avec des richesses spécifiques de 41, 36, 30 et 28 espèces respectivement dans les secteurs algérois, oranais, des hauts plateaux et numidien. Une communauté sera d’autant plus diversifiée que l’indice H’ sera plus grand (Blondel, 1979). Ces résultats indiquent que dans le nord de l’Algérie tous les individus sont répartis d’une façon égale pour toutes les espèces de coccinelles répertoriées. Comme le montre les valeurs de l’amplitude d’habitat qui varient entre 24,29 dans le secteur numidien et 37,06 dans l’algérois, les coccinelles trouvent les meilleures conditions trophiques et spatiales pour se maintenir. En effet, le nord de l’Algérie est caractérisé par une grande diversité de végétation appartenant à toutes les strates végétales abritant une impo rtante biomasse de nourriture des coccinelles (cochenilles, pucerons, aleurodes, acariens). A cela s’ajoutent les conditions climatiques et microclimatiques très favorables pour le dévelo ppement des coccinelles notamment dans le secteur algérois qui est caractérisé par un climat sub -humide à hiver doux.
Au sud algérien, la valeur de l’indice de diversité de Shannon-Weaver la plus élevée est notée au niveau du Sahara septentrional. Cette zone agro écologique offre des conditions microclimatiques plus favorables au développement des coccinelles grâce à la végétation oasienne qui caractérise la région et l’extension des cultures intensives et maraîchères ces dernières années.
La diversité de la végétation qui abrite les coccinelles est très diversifiée dans cette partie du Sahara où le palm ier dattier occupe une grande place. Cette culture abrite quatre espèces de coccinelles: P. ovoideus, P. numidicus, E. pubescens forme apicalis et S. punctillum. En revanche, dans l’Atlas saharien, le Sahara central et le Sahara méridional, les valeurs des indices de diversité
sont assez faibles avec une dominance des espèces C. septempunctata et H.variegata. Les faibles valeurs des amplitudes d’habitat qui varient entre 3.32 dans le Sahara méridional et 13.38 dans le Sahara septentrional confirment la dégradation de la végétation dans ces régions provoquant une perturbation de l’activité des coccinelles.
Les valeurs de l’indice d’équitabilité obtenues dans les huit régions géographiques sont supérieures à 0.5. Elles traduisent la présence d’une tendance vers l’instauration d’un équilibre entre espèces. C’est-à-dire qu’il y a une répartition relativement homogène des effectifs parmi les espèces présentes. L’équitabilité est la plus faible dans les secteurs algérois et le Sahara septentrional, ceci s’explique par le fait que, dans ces secteurs, certaines espèces dominent en effectifs par rapport à l’ensemble des autres espèces. C’est le cas de S. subvillosus, C.septempunctata, H. variegata et C. bipustulatus dans le secteur algérois et P. ovoideus, C.septempunctata, H. variegata et S. punctillum dans le Sahara septentrional. En revanche, les valeurs de l’équitabilité (E) sont plus élevées dans les secteurs du Sahara central et méridional. En effet, dans ces secteurs de l’extrême sud, la communauté des coccinelles est très faible ne dépassant pas 10 espèces avec des niveaux d’abondance similaire.
L’évaluation de la relation entre la richesse spécifique et les indices de diversité au niveau des 25 stations de prospection, nous donne une différence significative (F = 21.14, ddl, 21,2; Pr > F= 0,0001) et un indice de détermination positif, r = 0,95 (Fig. 1).

Similarité des peuplements des coccinelles entre les zones climatiques

La répartition et la dispersion des peuplements de coccinelles répondent à plusieurs facteurs biotiques et abiotiques qui conditionnent leur comportement naturel. Les résultats reportés dans le tableau 4 expriment une grande similarité entre les régions S ub-humides et Semi-arides et à un degré moindre entre les régions humides. Pas moins de 31 espèces sont communes à ces régions bioclimatiques représentant 64,5% de la faune des coccinelles rece nsée. Ces régions climatiques sont caractérisées par des climat s du type méditerranéen sur toute la frange nord qui englobe le littoral, l’Atlas tellien et les hauts plateaux constantinois. Les étés sont secs et les hivers humides et frais avec 400 mm à 1200 mm de pluie par an et une moyenne annuelle de température de 17 à 18°C. En plus des conditions climatiques très favorables, les communautés de coccinelles trouvent une grande diversité végétale de type méd iterranéen appartenant à toutes les strates végétales spontanées et cultivées fortement infestées par des popul ations d’homoptères et d’acariens nourritures préférentielles des coccinelles. En allant vers les zones steppiques des régions semi-arides situées au Nord des hautes plaines algérois – oranaises et sur le versant Sud des Aurès, les peuplements des coccinelles diminuent quantitativement et qualitativement en raison de la disparition des espèces forestières et l’apparition des espèces steppiques telles que l’armoise, l’alfa, et le sparte. De même, les pluviométries annuelles diminuent avec une moyenne de 350 mm notamment dans les hauts plateaux.
A l’approche de l’Atlas saharien, la similarité entre les zones arides et les régions du Nord se réduit de plus en plus, ce changement d’écosystème explique l’absence de presque la moitié des espèces de coccinelles recensées au Nord. Dans cet étage bioclimatique certaines espèces ne trouvent pas les conditions trophiques et microclimatiques idéales pour se maintenir en raison de leur spécificité écologique (alimentation, habitat). C’est le cas des espèces: R. cardinalis, P.luteorubra, B. quadrimaculatus et B. quadrimaculatus forme floralis.
L’étage bioclimatique saharien, correspond à la zone Sud de l’Atlas saharien, une partie de ce désert est formée de grande étendues de dunes (Erg oriental et Erg occidental), de plain es caillouteuses (Regs), c’est un vaste écosystème au climat très rigoureux d’où les coccinelles sont quasiment absente en raison de l’absence de la végétation. L’autre partie du Sahara est parsemée d’oasis qui sont autant de centre urbains comme les villes de Ouargla, Touggourt Biskra et Béchar. La végétation est contractée et localisée dans les lits d’oued c’est une végétation hygrophile et psammophile fortement adaptée aux conditions xériques (Ozenda, 1991). On retrouve du pâturage à base d’espèces graminéennes à Aristida pungens et Panicum turgidum et d’arbustes fourragers, tels que les nombreux acacias (Ozenda, 1991). Cette partie du Sahara est dominée par la culture du palmier dattier principale ressource des populations de cette région en plus des cultures fruitières et maraîchères sous serres nouvellement installées au Sud. Cet écosystème saharien abrite pas moins de 17 espèces de coccinelles dont cinq espèces sont spécifiques aux zones sahariennes: E. nigripennis; E. pubescens variété apicalis; Scymnus (Pullus) sp, H. marmottani; Hyperaspis sp, alors que les espèces P. ovoideus, P. numidicus et S. punctillum elles sont largement rependues sur le palmier dattier en raison de la disponibilité de leurs nourritures essentielles respectives, la cochenille P.blanchardi et l’acarien O. afrasiaticus.

Distribution rangs/fréquence des coccinelles comparées au modèle de Motomura

Pour explorer les différences de la structure des communautés des coccinelles et leurs corrélations avec les régions géographiques, des diagrammes de Rang – fréquence ont été tracés, et comparés au modèle de Motomura (1932): log (N) a * R + b, où N est la quantité (valeurs logaritmique) rassemblé pour une variable et R est la pente (Iganaki, 1967). Les comparaisons des pentes des abondances et des secteurs géographiques ont été faites en utilisant la procédure décrite dans PAST vers 1.81 (Hammer et al, 2001). Brièvement, les analyses de covariance ont été conduites en considérant les pentes comme moyennes et les carrés des erreurs standards des valeurs x comme les variances. La probabilité correspondante est calculée avec le t est de Barlett. Les paramettres descriptifs des diagrammes de Rang – fréquence des abondances des espèces de coccinelles répertoriées dans les différentes régions de l’Algérie sont consignés dans le tableau 6. Nous avons noté dans les premières lignes du tableau (case colorées en gris), les pentes ainsi que les probabilités (p) des abondances de coccinelles des différents secteurs biogéographiques d’après le modèle standard de MOTOMURA
La lecture des pentes montre que dans les secteurs du Sud d’Algérie l’ecart des abondances entre les diffréntes espèces est très accusé (Pente a = – 0,702). Cette dénivélation dans les abondances au niveau les secteurs du Nord se trouve moins accentuée a cause d’une diversité accrue et des effectifs très rapprochés (Pzentea= -0,305) (Fig. 10 et 11).
L’évaluation de l’ajustement des abondances des coccinelles dans les différents secteurs étudiés au modèle standard de MOTOMURA, montre que les espèces inventoriées sont très confinées au modèle standard. Ce rapprochement est vérifi é par les fortes probabilités consignées pour chaque secteur. Il est a signalé, que les espèces de coccinelles investiguant les secteurs géographique du Nord d’Algérie (le numidien, l’algérois, l’oranais et les hauts plateaux) présentent une stabilité asse z marqué que ceux rencontrées dans les secteurs du Sud (Atlas saharien, le Sahara septentrional, le Sahara central et le Sahara méridional).
L’ajustement à la série géométrique du modèle MOTOMURA, calculé par les coefficients de Pearson, est hautement significatif dans les régions géographiques du nord (le numidien, l’algérois, l’oranais et les hauts plateaux) avec des probabilités respectifs de : P = 3,33.10-14**, P = 4,30.10-33***, P =7,79.10-24*** et P =1,16.10-22***. Elle est statistiquement significative pour les secteurs du sud (P =1,35.10-6*, P = 1,18.10-9*, P = 1,40.10-6*) sauf pour le Sahara méridional où cette probabilité est non significative (0,06533).
Dans le but d’appréhender la diversité des différents secteurs géographique, nous avons recours à des comparaisons entre secteurs par le score des probabilités obtenues par le test de Barlette. La procédure de comparaison de la diversité a été déroulée par le logiciel PAST ver. 3.0. Le test adopté permet de confirmer la présence de différence haut ement significative pour la plus part des comparaisons effectuées, entre autre entre les secteurs géographiques de l’Algérie, exception faite pour les communautés des secteurs numidien, algérois par rapport aux secteurs oranais et les plateaux (p = 0,102 et p = 0,296, p > 5%), les populations du secteur oranais par rapport au secteur des hauts plateaux (p = 0,096, p > 5%), celui de l’Atlas saharien et le Sahara septentrional (p = 0,860) et enfin le secteur septentrional par rapport à celui du Sahara central (p = 0,542, p > 5%). La communauté la plus riche et la plus équilibrée est celle de l’algérois elle comprend 41 espèces, alors que la moins riche correspond au Sahara méridional avec seulement 5 espèces (tab : Fig 10 et 11).

Structure des communautés

Au niveau sectoriel, le nord algérien est le plus peuplé en coccinelles. Vient en tête le secteur algérois caractérisé par un climat sub -humide à hiver doux et humide qui est le plus riche avec 41 taxons. Celui de l’oranais à climat semi aride se classe en deuxième position avec 36 espèces et enfin celui des hauts plateaux qui se positionne en général dans l’étage bi oclimatique semi aride avec 30 espèces. Le secteur numidien avec ses zones humides (Jijel et les hauteurs du Djurjura) et sub-humide abrite 28 espèces.
Dans le sud algérien, le secteur du Sahara septentrional occupe la première place avec 16 espèces. Il offre de meilleures conditions pour le développement des coccinelles grâce aux nombreuses oasis et lits d’oueds répartis à travers les localités de Biskra, Ouargla, El –Oued et Bechar. L’Atlas saharien, qui joue le rôle de barrière entre le nord et le sud (Barry et al., 1974), ne compte que 12 espèces. Cette zone à aridité très faible n’offre pas les bonnes conditions de vie aux coccinelles en raison de la dégradation de la vé gétation et les contraintes climatiques. Les secteurs du Sahara central et méridional en raison de leurs isolements sont les moins peuplés, ils abritent respectivement 10 et 5 espèces. Les températures avoisinant parfois les 50°C en été ne permettent pas ni aux coccinelles ni même à leurs proies de se maintenir dans ces r égions. Les localités d’Adrar (Sahara central) et Tamanrasset (Sahara méridional) semblent offrir les meilleures conditions de vie aux coccinelles grâce aux oasis et aux cultures intensives et maraîchères nouvellement installées dans ces régions (Ould El-Hadj, 2002). Ozenda (1991), reconnaît pour le Sahara son extrême pauvreté en individus et la monotonie du paysage et des groupements végétaux.

Organisation des communautés des coccinelles.

Nous avons démontré dans la présente étude qu’il existe un lien entre la faune des coccinelles rencontrée et les caractéristiques climatiques et physiques des écosystèmes. En effet, l’éloignement des secteurs du sud par rapport à ceux du nord diminue l’immigration des espèces de coccinelles. Ce qui explique la faible richesse spécifique des coccinelles dans les secteurs du Sahara. Dans leur théorie Mac Arthur et Wilson (1967), affirment que l’éloignement du continent diminue l’immigration, ce qui rend la richesse spécifique plus faible. Cette même théorie peut être un outil majeur pour appréhender la diversité des cocc inelles, car la fragmentation du milieu (d’origine bioclimatique et anthropique) cré une multitude de niches de tailles variables, allant d’un domaine du tell méridional à un domaine maghrébin saharo méditerranéen entrecoupé par un domaine maghrébin steppique. (Bary et al., 1974)
– La richesse spécifique est plus grande dans le secteur algérois que celui de l’oranais, elle-même beaucoup plus élevée que le secteur numidien.
– La diversité des coccinelles des hauts plateaux est plus faible que celle du secteur numidien.
– L’atlas saharien jouant le rôle de barrière qui sépare le nord et le sud enregistre une très faible richesse spécifique.
Au sud algérien, où domine le palmier dattier, les oasis du Sahara septentrional pe uvent servir de refuges pour la grande majorité d’espèces des coccinelles sont considérées comme une île détachée du continent.
– Le Sahara central et le Sahara méridional peuvent être considérés aussi comme des îles par rapport à leur continent, le grand désert.
L’analyse des données montre également que les espèces C. septempunctata (Ex C. algerica), H. variegata, S. punctillum et H. argus montrent une large plasticité écol ogique. Ces taxons ont été collectés dans toutes les stations des huit secteurs géographiques retenus. Par contre, quand on visite des écosystèmes de plus en plus arides de nouvelles espèces app araissent P.ovoideus, P. numidicus, E. nigripennis, H. marmottani et Scymnus (Pullus) sp. Ces taxons semblent être spécifiques aux régions du Sud algérien et plus précisément au Sahara septentrional.
Il est connu en fait qu’une biocénose constituée de peu d’espèces très abondantes et de beaucoup d’espèces rares influent sur le fonctionnement de l’écosystème (Frontier, 1976). C’est le cas des secteurs du sud algérien où la richesse spécifique en coccinelles ne dépasse pas 16espèces. Certaines sont très abondantes et contribuent efficacement à la régulation des populations de la cochenille P. blanchardi (P. ovoideus) et l’acarien Olygonichus afrasiaticus (S. punctillum) sur palmier dattier et les pucerons (C. septempunctata) des cultures herbacées. La faible richesse spécifique notée dans les secteurs du Sahara central et méridional pourrait être attribué à la pauvreté de la végétation susceptible d’abriter les proies des coccinelles en plus des contraintes climatiques (température, aridité) du grand sud algérien.

Utilisation des données de télédétection

Les formations végétales ont des valeurs de l’Indice de végétation par différence normalisé (Normalised Difference Vegetation Index, NDVI) positives, généralement comprises entre 0,1 et 0,7.
Dans notre cas, nous avons travaillé sur les cartes utilisées par Benslimane et al. (2008), en leur superposant la carte des secteurs biogéographiques de l’Algérie. La carte ainsi obtenue va nous permettre de voir si les formations végétales et la diversité des coccinelles sont corrélées.

Caractérisation des peuplements de Coccinelles

Afin d’analyser la diversité des coccinelles d’Algérie nous avons fait des relevés dans 25 stations réparties à travers les secteurs géographiques de l’Algérie. La méthodologie adoptée est celle de Katsoyannos et al. (1997), qui est basée sur un échantillonnage stratifié et périodique qui varie d’une strate à une autre. Les prélèv ements ont été menés durant quatre années consécutives, de 2003 à 2007

Echantillonnage

Sur la strate herbacée
Les prélèvements sont réalisés sur divers végétaux infestés par les proies des coccinelles, dont la hauteur ne dépasse pas 50 cm. Les écha ntillonnages sont effectués sur des placettes de 16 m 2 par relevé dans de grandes unités écologiques déterminées préalablement à l’aide du filet fauchoir et à raison de 10 coups de fauchage par relevé
Sur les plantes arbustives
Sur les plantes arbustives on utilisé la méthode du battage, en employant le parapluie japonais comme instrument de capture. On opère sur des placettes de 10 metres de rayon à raison de 10 coups de battage par relevé.
Sur les arbres.
Les prélèvements ont été menés soit au sein des vergers, soit des brise-vents, arbres d’alignement ou arbres isolés. L’unité d’échantillonnage dans cette catégorie de strate est l’arbre. On a échantillonné sur 20 arbres par station à raison de trois coups de battage par direction cardinale et par arbre en utilisant le parapluie japonais.
En plus des échantillonnages effectués par les techniques de battage et de fauchage, nous avons complété les observations par des prélèvements des portions de végétaux infestés des proies des coccinelles, dont la dimension atteint un mètre linéaire. Cette méthode permet de compter les larves et les nymphes, de dénombrer les pontes déposées par les coccinelles en vue de déterminer les périodes de reproduction, de connaître l’espèce qui constitue la proie et de déterminer le régime alimentaire de chaque espèce de coccinelle récoltée. Cette dernière observation est exclue pour les coccinelles coccidiphages qui insèrent les œufs sous les cochenilles et pour les prédateurs d’acariens à cause de leur trop petite taille.
L’identification des acariens a été faite par Guessoum M., enseignant chercheur et spécialiste des acariens à L’E.N.S.A. d’El – Harrach; les différentes espèces de cochenilles ont été identifiées par Biche M., Professeur à L’E.N.S.A. d’El – Harrach. Enfin, les données climatiques nous ont été fournies par l’office national météorologique de Dar El – Beida – Alger.

Analyse des données

Indice de diversité de Shannon

La diversité spécifique au niveau des strates végétales herbacée, arbustive et arboré e est décrite par l’indice de diversité de Shannon, H’, (Pielou, 1969), qui permet d’évaluer la diversité d’un peuplement dans un biotope. Il est calculé comme suit: H’ = -∑ pi log2 pi
Avec :
– pi: fréquence relative des espèces, obtenue par l’équation suivante: pi = ni / N
– ni: nombre des individus de l’espèce i
– N: nombre total des individus de toutes les espèces échantillonnées.
– S : nombre total d’espèces (richesse spécifique)

Indice d’équitabilité de Piélou

L’indice d’équitabilité ou d’équirépartition, E (ou J’) correspond au rapport de la diversité observée (H’) à la diversité maximale (H’ max). E = H’ / H’ max
Avec :
H’ : Indice de diversité de Shannon
H’ max : Diversité maximale, donnée par la formule suivante: H’ max = ln S
E varie entre 0 et 1: 0 = dominance d’une des espèces; 1 = équirépartition des individus dans les espèces.
La diversité est d’autant plus forte que ses deux composantes, richesse (S) et équitabilité (E) sont plus élevées.

Barycentre et amplitude d’habitat

Deux indices interviendront lorsque sera envisagé le comportement de chaque espèce vis -à-vis de la strate végétale: le barycentre (g) et l’amplitude d’habitat (AH) (Daget 1976, Blondel 1979). g = ( R strate 1 + ( 2 x R strate 2) + ( 3 x R strate 3 )) / R total
Avec :
Les différentes hauteurs de la végétation sont réparties en 3 strates:
Strate 1 – Recouvrement herbacé bas (hauteur entre 0 – 0.50 cm)
Strate 2 – Recouvrement arbustif (0.50 à 1 m)
Strate 3 – Recouvrement arboré ( 1 m)
R: correspond au nombre d’individus par strate végétale.
AH = eH’
H’ : indice de diversité de Shannon
Le barycentre d’une espèce mesure sa position moyenne le long du gradient de végétation.
Son amplitude d’habitat mesure l’hétérogénéité de cette distribution. Les deux paramètres peu vent
varier de 1 à n (pour n strates successives de végétation, ici numérotées de 1 à 3). AH vaut 1 quand l’espèce n’est présente que dans une strate et n (ici n=3) quand l’espèce est répandue de manière égale dans les n strates.

Analyse en composantes principales

L’A.C.P a été utilisée pour montrer comment les espèces de coccinelles se répartissent dans les cinq zones climatiques de l’Algérie. Le nombre des observations est de 48 correspondant au nombre d’espèces de coccinelles inventoriées et le nombre de variables est égal à 5 correspondant aux étages bioclimatiques. Nous avons utilisé les données de présence absence pour réaliser l’A.C.P en utilisant le logiciel XL STAT version Pro. 7.1.

Analyse en composantes principales (A.C.P.)

Dans le but de mettre en évidence la répartition des coccinelles à trave rs les différents étages bioclimatiques nous avons réalisé une analyse en composantes principales (A.C.P).
Le nombre total de coccinelles inventoriées est de 48 espèces et le nombre de variables correspond aux 5 étages bioclimatiques. La contribution des espèces à l’inertie totale est de 45.02 % pour l’axe 1 et de 37.82 % pour l’axe 2, 08.54 % pour l’axe 3 et 7.79 % pour l’axe 4. Si nous prenons en considération les axes 1 et 2, la somme de leurs contributions est égale à 82.85%. Le plan formé par les axes 1 et 2 renferme le maximum d’informations (Tableau 2).
Valeur propre 2,25 1,89
% variance 45,02 37,82
% cumulé 45,02 82,85
La participation des régions climatiques pour la formation des axes 1 et 2 est la suivante: Les stations de l’étage bioclimatique sub – humide participent le plus dans la formation de l’axe I avec 34.39 %, suivi de celles du semi – aride avec 26.91 % et l’humide avec 22.96%. Les zones arides interviennent de plus dans la formation de l’axe II avec 47.31%. Les régions à climat saharien viennent en deuxième position avec 33.08% (Tableau 3).
Quant aux contributions des espèces de coccinelles à la formation des axes 1 et 2, elle s sont les suivantes:
Axe 1: Les espèces qui interviennent le plus dans la formation de l’axe 1 ont un taux de contribution
égal à 57.47 %. Ce sont E. nigripennis (11.49%), E. pubescens. (11.49%), Pullus sp (11.49%), H. marmottani (11.49%) et Hyperaspis sp (11.49%). Elles sont suivies par P. ovoideus et P. numidicus,
avec une contribution de 5.21% chacune. Les autres espèces ont une contribution très faible ne dépassant pas 1.37% chacune : P. luteorubra, C. bipustulatus, R. cardinalis, R.lophantae, R. chrysomeloides, N. peyerimhoffi, S. pallipediformis, et A. decempunctata.
Axe 2: Les espèces qui contribuent le plus dans l’élaboration de l’axe 2 ont un pourcentage égal à 55.98 %. Ce sont C. arcuatus, S. marinus, S. subvillosus, S. punctillum, S. nubilus, H. variegata, C. septempunctata, P. vigintiduopunctata et H. argus avec une contribution de 6.72% chacune. Elles sont suivies par celles qui contribuent avec 12.4% : S. suturalis, S. apezi, H. 11 notata, H. tredecimpunctata, C. undecimpunctata, C. quatuordecimpunctata, P. quatuordecimpunctata et T. phagerata, avec une contribution de 1.24% chacune.
La répartition des espèces en fonction des régions climatiques, indique la présence de 6 groupements dénommés A, B, C, D, E et F.
Le nuage de points A renferme les espèces qui s’adaptent aux climats du nord (humide, sub humide et semi – aride). Il regroupe 19 espèces: P. setulosus, H. algerica, P. luteorubra, E.anchorifer, O. doublieri, C. bipustulatus, A. decempunctata, A. bipunctata, S. interruptus, S.rufipes, S pallipediformis, R. cardinalis, O. lyncea, N. peyerimhoffi, N. quadrimaculatus, M. octodecimpunctata, R. lophantae, R. chrysomeloides et H. elaterii. Dans le groupement B nous retrouvons les espèces inféodées aux régions sub – humide et semi – aride, comme S. suturalis, S. apetzi, H. 11 notata, H. tredecimpunctata, C. undecimpunctata, C. quatuordecimpunctata, P. quatuordecimpunctata et T. phalerata. Le groupe C est formé des espèces présentant une large plasticité écologique dans les secteurs du nord d’Algérie, comme c’est le cas de C. septempunctata, H. variegata, S. punctillum, P. vigintidiopunctata, C. arcuatus, H. argus, S.nubilus, S. subvillosus et S. marinus. Le groupe D englobe les espèces vues dans les régions sub – humide et plus particulièrement dans l’algérois: B. quadrimaculatus, B. quadrimaculatus var floralis, N. bipunctatus, S. fulvicolis et S. bivulnerus. Le groupe E comprend les taxons qui affectionnent le climat saharien et plus particulièrement le climat oasien: E. nigripennis, E. pubescens, P. sp, H. marmottani et Hyperaspis sp. Enfin, le dernier groupement F comprend P. ovoideus et P. numidicus inféodées au palmier dattier et utilisant la cochenille P. blanchardi comme ressource trophique. Elles fréquentent les oasis du Sahara septentrional et central (Figure 4).

Activité des coccinelles dans le nord et le sud algérien

A travers des échantillonnages bimensuels, nous avons suivi au cours de l’année 2006 l’activité des principales espèces de coccinelles dans le nord (Tableau 4) et le sud algérien (Tableau 5). Cette étude a permis de déterminer les périodes de reproduction, de nourriture des adultes et le type de végétation où vivent les coccinelles.
Au nord du pays, les aphidiphages C. septempunctata, H. variegata, S. subvillosus et la coccidiphage C. bipustulatus sont les premières qui s’installent sur les cultures. Les premiers adultes de ces coccinelles sont observés début mars. Elles s’alimentent des premières colonies de leurs proies respectives, qui vivent déjà sur certaines cultures comme la fève, les agrumes, les céréales et le Pittosporum tobira. En général, elles se reproduisent entre début avril et fin juin. Un deuxième groupe de coccinelles fait son apparition vers le début avril. Il est composé en majorité d’espèces de petite taille: S. interruptus, S. pallipediformis, S. punctillum, N. peyerimhoffi, P. vigintiduopunctata, P. setulosus et R. cardinalis. Ces taxons trouvent une importante biomasse de nourriture et se reproduisent entre mai et juin. Le dernier groupe, est formé d’espèces tardives qui se reproduisent entre mai et juillet dans les régions de l’algérois. Ce sont des espèces qui s’alimentent en général de proies inféodées aux strates arbustive et arborée : O. doublieri, O. lyncea, A. decempunctata, A. bipunctata, P. luteorubra, H. algirica, M. octodecimguttata, C. quatuordecimpunctata, S. marinus, C. arcuatus, R. lophantae et R. chrysomeloides.
En automne, certaines espèces peuvent développer des descendances viables, si les conditions climatiques sont favorables et la nourriture est disponible: c’est le cas de S. subvillosus, sur divers arbres fruitiers, C. septempunctata sur carde et N. peyerimhoffi sur agrumes. En général, les adultes des coccinelles passent par une période de nourriture en été et en automne, soit pour développer leurs gonades pour la reproduction ou pour se préparer à la mauvaise saison (estivation et hivernation).
Dans le sud algérien, l’activité des coccinelles est plus ou moins différente en raison des contraintes climatiques et la dégradation de la végétation. Chez les coccidiphages, P. ovoideus et P. numidicus marquent une présence ininterrompue sur le palmier dattier. Deux périodes de reproduction sont observées, la première s’étale de fin avril à fin juin. Après un arrêt de la reproduction en juillet et août, l’activité de ces deux coccidiphages reprend début octobre jusqu’à la fin novembre. Une autre espèce très abondante sur palmier dattier est l’acariphage S. punctillum. Elle se reproduit et développe des descendances viables de fin mai jusqu’à la fin juillet. Au cours de cette période, on observe une intense activité larvaire des coccinelles, coïncidant avec les fortes infestations de sa proie l’acarien Olygonichus afrasiasticus. Les adultes peuvent se nourrir d’autres acariens inféodés aux cultures adjacentes se trouvant dans les
palmeraies en automne.

Les aleurodiphages

C. arcuatus est la seule espèce prédatrice d’aleurodes que nous avons rencontrée en Algérie. Cette espèce se nourrit des espèces Aleurothrixux flococcus Maskell et Trialeurodes citri Ashmead sur agrumes, de Bemesia tabaci Gennadius et T. vaporariorum Westwood sur diverses cultures maraîchères sous serre et en plein champ. Nous l’avons également trouvé sur Viburnum tinus L., Legustrum japonicum Thunb., Hedera helix L., Lavatera cretica L. et Arum italicum Mill.

Les mycophages

Deux espèces de coccinelles mycophages ont été recensées en Algérie: P. vigintiduopunctata et T. phalerata. La première est largement répondue en Algérie. Par contre, la seconde a une aire de répartition très limitée : nous l’avons observée seulement sur quelques graminées dans les stations du secteur de l’algérois. Ces espèces se nourrissent de champignons du groupe des oïdiums que nous n’avons pas pu identifier avec exactitude.

Les phytophages

Deux espèces phytophages sont présentes en Algérie : H. argus et H. elaterii. En général elles cohabitent souvent ensemble et utilisent la même nourriture. Nous les avons rencontrées sur diverses Cucurbitacées, plus particulièrement sur le concombre, la courgette, les pastèques et le melon. Au sud algérien, nous les avons récoltées sur courges et diverses plantes adventices. Dans le nord, ces deux espèces se reproduisent entre le mois d’avril et mai. Au sud elles développent des descendances viables sur courges entre les mois de mars et mai.

Distribution spatiale des coccinelles

Les résultats reportés dans le Tableau 9 montrent que dans les régions d u nord les strates arborées et arbustives abritent le plus grand nombre de taxons.

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Table des matières

Introduction générale
1 – La protection des cultures et l’agriculture écologiquement intensive
2 – La lutte biologique
2.1 – La lutte biologique classique
2.2 – La lutte biologique par augmentation
2.3 – La lutte biologique par conservation
3 – Les Coccinelles et la lutte biologique par conservation
4 – Le cadre géographique de la thèse
5 – Les principales cultures étudiées dans cette thèse et leurs communautés de coccinelles
5.1 – Les céréales
5.2 – Les agrumes
5.3 – La production de dattes
Références
Chapitre I – Biogéographie des coccinelles (Coleoptera: Coccinellidae) d’Algérie
Chapitre II – Analyse de la diversité des coccinelles d’Algérie
Chapitre III – Dynamique des communautés des coccinelles et interaction avec leurs proies sur agrumes et sur palmier dattier
1 – Dynamique des communautés des coccinelles (Coleoptera: Coccinellidae) sur agrumes et interaction avec leurs proies dans la région de Rouïba (Mitidja orientale) Algérie
2 – Dynamique des communautés des coccinelles (coleoptera, coccinellidae) et interaction avec leurs proies sur palmier dattier à biskra (sud-est algérien)
Chapitre IV – Partage des ressources trophiques chez les coccinelles
Discussion générale
1 – Apports de l’étude
1.1 – Composition du peuplement des coccinelles algériennes
1.2 – Répartition géographique des coccinelles
1.3 – Influence des facteurs climatiques, trophiques et spatiaux sur le comportement naturel des coccinelles
1.4 – Succession et partage des ressources dans trois agro systèmes
31.5 – Interaction entre les coccinelles et leurs guildes
2 – Conclusions et perspectives de recherche
2.1 – Intérêt d’une étude plus poussée visant à renforcer et protéger le peuplement des coccinelles algériennes
Références de la Discussion et de l’ensemble de la thèse

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