Influence des facteurs climatiques sur la distribution et la dynamique des Tephritidae aux

Influence des facteurs climatiques sur la distribution et la dynamique des Tephritidae aux

bibliographiqueย 

Les Tephritidae ravageurs des cultures aux Comores L’archipel des Comores est situรฉ dans le canal de Mozambique dans l’ocรฉan Indien, entre le continent africain et Madagascar (11ยฐ23′-13ยฐ00สนS 43ยฐ13′-45ยฐ18’E). Il comprend un groupe de quatre รฎles principales, dont l’une, Mayotte รฉtablie comme dรฉpartement franรงais en 2011. Les trois autres รฎles, Grande Comore, Mohรฉli et Anjouan forment l’ร‰tat indรฉpendant de l’Union des Comores. L’รฎle principale est la Grande-Comore, oรน se trouve la capitale Moroni, principal port d’entrรฉe. La superficie totale des trois รฎles est de 1660 kmยฒ dont 1025 kmยฒ pour la Grande-Comore, 424 kmยฒ pour Anjouan et 211 kmยฒ pour Mohรฉli. Lโ€™archipel des Comores est dโ€™origine volcanique avec des รขges estimรฉs ร  2,69 ยฑ 0,20 ; 1,18 ยฑ 0,03 et 0,13 ยฑ 0,02 millions dโ€™annรฉes pour Mohรฉli, Anjouan, et Grande-Comore, respectivement (Emerick & Duncan, 1982). La Grande-Comore est situรฉe ร  700 km du cรดtรฉ septentrional de Madagascar et ร  300 km du cรดtรฉ oriental de Mozambique. Par rapport aux autres รฎles de lโ€™archipel, elle se situe ร  40 km de Mohรฉli, 80 km dโ€™Anjouan et 200 km de Mayotte. Elle est constituรฉe de deux volcans boucliers reprรฉsentรฉs par le massif de la Grille au Nord et le massif du Karthala au Sud. Ce dernier est toujours en activitรฉ dont la derniรจre รฉruption date de janvier 2007. Le mont Karthala culmine ร  2361 m et sโ€™รฉtend sur lโ€™รฎle de 30 km de long et 15 km de large. Le massif de la Grille est localisรฉ au Nord de lโ€™รฎle de la Grande-Comore et culmine 1087 m dโ€™altitude. Il occupe le tiers de lโ€™รฎle et renferme un volcan en dormance hรฉrissรฉe dโ€™un dรดme entourรฉ de 120 cรดnes stromboliens. Les volcans qui constituent les รฎles de Mohรฉli et dโ€™Anjouan ont atteint un stade de maturation avancรฉ et sont profondรฉment รฉrodรฉs.

Le climat de lโ€™Union des Comores est de type tropical humide sous influence ocรฉanique. La tempรฉrature moyenne varie entre 25ยฐC et 28ยฐC ร  basse altitude et diminue de 0,7ยฐC par 100 m dโ€™altitude (Anllaouddine, 2009). Le climat prรฉsente des contrastes locaux marquรฉs par des micro-climats du fait de lโ€™influence du relief sur les diffรฉrentes composantes climatiques en particulier, la pluviomรฉtrie. Ces microclimats se prรฉsentent aux Comores ร  cause des versants aux vents (versant Ouest) et des versants sous vents (versant Est) arrosรฉs diffรฉremment. Les versants tournรฉs face au Nord et au Nord-Ouest sont les plus arrosรฉs. Le climat des Comores est รฉgalement caractรฉrisรฉ par deux saisons : une saison chaude et pluvieuse de Dรฉcembre ร  Avril qui correspond ร  lโ€™รฉtรฉ austral, arrosรฉ par les vents de mousson de Nord-Ouest; et une saison fraiche et sรจche de Mai ร  Novembre, correspondant ร  la saison des alizรฉs (Adjanohoun et al., 1982, Hassani-El-Barwane, 2010). La saison chaude et pluvieuse se caractรฉrise รฉgalement par des orages assez frรฉquents et par quelques รฉpisodes fortement perturbรฉs dus ร  la prรฉsence de dรฉpressions tropicales ร  proximitรฉ de lโ€™archipel.

En zone cรดtiรจre, la tempรฉrature moyenne est de 27 ยฐC (minimum 23ยฐ C, maximum 35 ยฐC). Pendant cette pรฉriode pluvieuse, les Comores peuvent รชtre le siรจge des cyclones tropicaux venant du canal de Mozambique. La saison fraiche et sรจche est caractรฉrisรฉe par des tempรฉratures moyennes variant entre 23 et 27ยฐC (minimum entre 14ยฐ C et 15 ยฐC sur les hauteurs) (Mohamed & Micheline, 1993). Dans lโ€™ensemble des รฎles, la pluviomรฉtrie annuelle est comprise entre 1000 mm et 5000 mm suivant les rรฉgions. Elle est inรฉgalement rรฉpartie dans le temps et dans lโ€™espace suivant lโ€™altitude et lโ€™exposition aux vents dominants. Dans les รฎles de Mohรฉli et Anjouan, les prรฉcipitations maximales se situent entre 2500 et 4000 mm, tandis quโ€™ร  la Grande-Comore les prรฉcipitations dรฉpassent 4000 mm par an au niveau de la forรชt du Karthala situรฉe dans le versant Ouest de lโ€™รฎle.

Les espรจces de mouches des fruits nuisibles aux Comores

Les mouches des fruits appartiennent ร  la famille des Tephritidae (Ordre : Diptera, Sousordre : Brachycera, Division : Cyclorrapha, Groupe : Schizophora, Section : Haplostomata, Super-famille : Tephritoidea, Famille : Tephritidae) qui compte environ 5000 espรจces, rรฉparties dans 500 genres (White & Elson-Harris, 1992). Toutes les espรจces de cette famille ne sont pas des ravageurs de fruits, certains taxons tels la sous-famille des Trypetinae sโ€™attaquent aux fleurs surtout de la famille dโ€™Asteraceae. Dโ€™autres comme la sous-tribu des Gastrozonina sont des ravageurs des tissus parenchymateux des feuilles, des tiges ou des racines (White & Elson-Harris, 1992). Lors de son รฉtude dans lโ€™archipel des Comores, Aubert (1984), avait soulignรฉ que ยซ une des premiรจres remarques quโ€™il convient de faire ร  propos de la production fruitiรจre de lโ€™archipel des Comores est lโ€™absence de mouches des fruits ยป. Sur des goyaviers de Chine, seules des attaques de drosophiles sur des fruits ayant atteint le stade de la surmaturitรฉ, ont pu รชtre observรฉes, a-t-il continuรฉ. Ceci laisse supposer que les invasions par les mouches de fruits sont rรฉcentes sur lโ€™archipel. Cependant, des รฉtudes approfondies sur les mouches des fruits et lรฉgumes des Comores sont fragmentaires et la plus dรฉtaillรฉe ne date que de 2012 (De Meyer et al., 2012).

La seule espรจce dโ€™importance รฉconomique signalรฉe sur les cultures fruitiรจres รฉtait la mouche Mรฉditerranรฉenne des fruits, Ceratitis capitata (Kassim et al., 2000). La prรฉsence de la mouche des Cucurbitacรฉes, Zeugodacus Cucurbitae a รฉtรฉ signalรฉe (Kassim et al., 2000), sans รชtre confirmรฉe par les rรฉcentes รฉtudes. En 2005, une nouvelle espรจce invasive dโ€™origine asiatique, Bactrocera dorsalis, est apparue sur lโ€™archipel (De Meyer et al., 2012) oรน elle sโ€™est rapidement propagรฉe et a accentuรฉ les dรฉgรขts sur les cultures fruitiรจres. Comme dans son aire dโ€™origine ou en Afrique quโ€™elle a rรฉcemment envahi, B. dorsalis constitue un ravageur dโ€™importance รฉconomique. Les dรฉgรขts les plus ressentis sont sur la production de manguier ou de goyave (Ekesi et al., 2006, Mwatawala et al., 2009). De Meyer et al. (2012), ont รฉgalement signalรฉ la prรฉsence de la cรฉratite malgache, Ceratitis malgassa Munro dans lโ€™archipel des Comores, qui nโ€™รฉtait auparavant connue que de Madagascar.

Les invasions biologiques par les Tephritidae

La famille des mouches des fruits (Diptera : Tephritidae) comprend un grand nombre dโ€™espรจces nuisibles aux cultures fruitiรจres et lรฉgumiรจres dans le monde (White & Elson- Harris, 1992). Plus de 5000 espรจces de cette famille sont connues ร  travers le monde avec une large distribution couvrant les zones tropicales et subtropicales ainsi que les zones tempรฉrรฉes et occupant des habitats variรฉs allant des forรชts humides aux savanes sรจches (White & Elson- Harris, 1992). Dans cette famille des Tephritidae, beaucoup dโ€™espรจces sont polyphages, sโ€™attaquant ร  de nombreuses espรจces de fruits. A travers le commerce et les passagers, elles ont รฉtรฉ introduites dans de nombreux pays et sont devenues envahissantes. La plupart du temps, les zones envahies รฉtaient prรฉalablement occupรฉes par dโ€™autres espรจces de Tephritidae, indigรจnes ou provenant dโ€™invasions antรฉrieures (Duyck et al., 2004). En Afrique par exemple, B. dorsalis a envahi des zones oรน des nombreuses espรจces de mouches des fruits du genre Ceratitis sont endรฉmiques (Mwatawala et al., 2009). Les invasions mettent en contact des espรจces qui รฉtaient auparavant isolรฉes et, dโ€™une certaine faรงon, constituent des expรฉrimentations naturelles sur la compรฉtition interspรฉcifique (Duyck et al., 2004). Les espรจces envahissantes peuvent interagir avec des espรจces indigรจnes ร  diffรฉrents niveaux trophiques, en rรฉarrangeant les rรฉseaux alimentaires par l’extinction des espรจces ou en facilitant les invasions ultรฉrieures (Strauss et al., 2006).

Dans les travaux de Duyck et al. (2004), il est montrรฉ que lโ€™invasion dโ€™une nouvelle espรจce dans un endroit oรน existent dโ€™autres espรจces indigรจnes peut engendrer deux modes dโ€™interactions. Dans le premier mode appelรฉe compรฉtition hiรฉrarchique, une des deux espรจces domine toujours lโ€™autre et lโ€™exclut. Un deuxiรจme mode aboutit ร  une coexistence stable entre les deux espรจces, dรฉclenchรฉe soit par diffรฉrenciation de niche ou par un trade-off colonisation/compรฉtition. Si la compรฉtition hiรฉrarchique est le mode dominant, lโ€™espรจce invasive devrait gรฉnรฉralement aboutir ร  lโ€™exclusion de lโ€™espรจce indigรจne. Dans lโ€™autre cas si une espรจce A envahi un territoire occupรฉ par B, alors B ne devrait jamais envahir un territoire dรฉjร  occupรฉ par A. Ces deux prรฉdictions ne devraient pas se concrรฉtiser si le mode dominant est la diffรฉrenciation de niche ou le tradeoff colonisation/compรฉtition (Duyck et al., 2004).

Influence des facteurs environnementaux

Plusieurs facteurs, aussi bien biologiques quโ€™environnementaux, peuvent influencer la distribution et lโ€™abondance des populations de mouches des fruits. Ils affectent directement ou indirectement les taux de survie et le dรฉveloppement des diffรฉrentes phases du cycle et la fรฉconditรฉ des femelles (Ouedraogo, 2011). Dans la compรฉtition par exploitation, lโ€™espรจce qui tire le meilleur parti du milieu environnant possรจde un avantage compรฉtitif. Lโ€™environnement affecte donc la compรฉtition en faisant pencher la balance en faveur de lโ€™une ou lโ€™autre espรจce (Duyck, 2005). Parmi ces facteurs, les plus importants sont la tempรฉrature, lโ€™humiditรฉ et la disponibilitรฉ des ressources alimentaires (plantes hรดtes). Les ennemis naturels peuvent aussi รชtre importants dans certaines circonstances (Ouedraogo, 2011). La tempรฉrature a un rรดle dรฉterminant dans lโ€™abondance des Tephritidae et agit soit directement ou indirectement ร  travers ses effets sur les taux de dรฉveloppement, de mortalitรฉ et de fรฉconditรฉ (Ouedraogo, 2011). Duyck & Quilici (2002) ont รฉgalement soulignรฉ lโ€™influence trรจs importante de la tempรฉrature sur le dรฉveloppement et la survie de diffรฉrentes espรจces de Tephritidae. La fรฉconditรฉ des mouches des fruits dรฉpend aussi de la tempรฉrature avec le maximum de production dโ€™oeufs dans la gamme de tempรฉrature comprise entre 25 et 30ยฐC.

Une espรจce dominante pourra รชtre diffรฉrente suivant la tempรฉrature et par consรฉquent suivant la latitude et lโ€™altitude (Duyck, 2005). Cโ€™est le cas par exemple, de B. dorsalis ร  Hawaii qui domine sur la quasi-totalitรฉ de lโ€™รฎle, alors que C. capitata subsiste uniquement dans les zones de haute altitude, alors que des observations font รฉtat de lโ€™abondance de C. capitata en basse altitude avant lโ€™รฉtablissement de B. dorsalis (DeBach, 1966). A La Rรฉunion, Duyck et al. (2006b) ont montrรฉ une sรฉgrรฉgation de niche entre C. capitata qui domine dans les zones de tempรฉrature comprise entre 24-26ยฐC et de 1000 mm de prรฉcipitations et C. rosa qui rรฉside dans les zones oรน la tempรฉrature est entre 22-23ยฐC et de pluviomรฉtrie รฉlevรฉe de 3000 ร  3500 mm. Lโ€™humiditรฉ a รฉgalement une influence importante sur lโ€™abondance de nombreuse espรจces de Tephritidae (Bateman, 1972). Elle agit sur lโ€™abondance des populations de Tephritidae ร  travers la rรฉduction de la fรฉconditรฉ des adultes femelles en pรฉriode sรจche et par la forte mortalitรฉ des adultes nouvellement รฉmergรฉs dans des conditions sรจches (sol sec et atmosphรจre ร  faible humiditรฉ relative) (Ouedraogo, 2011). Toutefois, en conditions naturelles, lโ€™influence de lโ€™humiditรฉ sur le stade embryonnaire et les stades larvaires est certainement davantage modulรฉe par le fruit hรดte que par les conditions climatiques (Duyck, 2005). Neilson (1964) a

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Table des matiรจres

Rรฉsumรฉ
Summary
Remerciements
Glossaire
Introduction gรฉnรฉrale
Chapitre I – Synthรจse bibliographique : Les Tephritidae ravageurs des cultures aux Comores
I- Contexte des Comores
Prรฉsentation de lโ€™Union des Comores
Les espรจces de mouches des fruits nuisibles aux Comores
II- Ecologie des Tephritidae et de leurs ennemis naturels
Ecologie des Tephritidae
Fopius arisanus : un agent de lutte biologique contre les Tephritidae
Objectifs
Chapitre II – Influence des facteurs climatiques sur la distribution et la dynamique des Tephritidae aux
Comores
Rรฉsumรฉ
Chapitre III โ€“ Gammes de plantes hรดtes des diffรฉrentes espรจces de Tephritidae prรฉsentes aux
Comores
Rรฉsumรฉ
Dominance of the invasive Bactrocera dorsalis among tephritids in host fruits in Comoros
Abstract
Materials and methods
Rรฉsulta
Discussion
Conclusion
Acknowledgements
Rรฉfรฉrences
Supporting Information
Chapitre IV- Lรขchers et suivi de lโ€™acclimatation du parasitoรฏde Fopius arisanus aux Comores
Introduction
Matรฉriel et mรฉthodes
Rรฉsultats
Discussion
Discussion gรฉnรฉrale

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