La nutrition
ย ย ย ย ย ย ย ย Dans le contexte physiologique, la nutrition est la science des nutriments et de leur utilisation par lโhomme, pour assurer le maintien de la vie, la croissance, le fonctionnement et la structure du corps de maniรจre normale. Dans le contexte de santรฉ publique, la nutrition dรฉsigne la branche consacrรฉe aux rapports entre rรฉgime alimentaire, santรฉ et maladies, ainsi quโร lโamรฉlioration de la santรฉ notamment au niveau des collectivitรฉs. La nutrition englobe la physionomie nutritionnelle humaine et la physionomie nutritionnelle proprement dite (absorption, mรฉtabolisme)
Les aliments รฉnergรฉtiques ou de force
ย ย ย ย ย ย Ce sont les cรฉrรฉales, les tubercules, les huiles vรฉgรฉtales, les graisses animales, le beurre, la margarine. Ces aliments sont riches en glucides et en lipides.
โบRรดle des glucides : sources dโรฉnergie, mais les glucides sont รฉgalement nรฉcessaires au mรฉtabolisme des protides car ils favorisent la synthรจse des protรฉines. Cependant, si lโinsuffisance en glucide est dangereuse, un excรจs en ces nutriments est tout aussi nรฉfaste.
Besoins : les glucides doivent couvrir les 50 ร 60% de la ration calorique totale ou RCT, soit 9 ร 10g/kg /j
โบRรดle des lipides : รฉnergรฉtiques, les lipides fournissent 9 calories par gramme et sont les nutriments les plus caloriques et รฉnergรฉtiques ; Cette รฉnergie sera particuliรจrement utilisรฉe dans la lutte contre le froid. Les lipides jouent aussi un rรดle dโรฉpargne vis-ร -vis des protรฉines.
Besoins : 3g/kg/j. Les lipides doivent assurer 20 ร 30% de la RCT
La croissance
ย ย ย ย ย ย La croissance est la caractรฉristique essentielle de lโenfance et de lโadolescence qui diffรฉrencie ces pรฉriodes de la vie de lโรขge adulte. Cโest un phรฉnomรจne trรจs complexe, qui ne consiste pas seulement en une simple augmentation de taille, de poids et de volume : il se produit dโimportants changements qualitatifs tout au cours de cette รฉvolution qui va faire de lโลuf humain, puis du nouveau-nรฉ, un enfant, un adolescent et enfin un adulte. (33) Il est reconnu classiquement que la malnutrition influence la croissance et le dรฉveloppement (HERCBERG). A travers la croissance dโun enfant, on pourrait mesurer les consรฉquences de son rรฉgime alimentaire et aussi celles des maladies quโil a contractรฉes dans le passรฉ. Les effets peuvent รชtre transitoires ou persister en fonction de la sรฉvรฉritรฉ et du temps dโexposition aux conditions dรฉfavorables.
La malnutrition
ย ย ย ย ย ย ย Dans notre รฉtude, la prรฉvalence de la malnutrition globale des enfants ne sโest pratiquement pas amรฉliorรฉe, entre les annรฉes 2003 ร 2005. Quant ร la malnutrition sรฉvรจre, sa prรฉvalence a plus que doublรฉ entre 2003 (1,01%) et 2005 (2,37%). La malnutrition peut s’expliquer par des causes multiples et notamment la pauvretรฉ, car la malnutrition peut รชtre ร la fois la cause et la consรฉquence de la pauvretรฉ (20). Aussi, bien que Madagascar soit une รฎle disposant de potentialitรฉs agro-pastorales et halieutiques importantes, la ration alimentaire reste dรฉsรฉquilibrรฉe, monotone et peu diversifiรฉe- trop riche en glucides, dรฉficitaire en protรฉines et pauvre en lipides, avec carence en vitamines et minรฉraux (5). Par ailleurs, les pratiques de lโalimentation des nourrissons et des jeunes enfants ne sont pas conformes ร la politique nationale et aux recommandations de lโOMS. En effet, les aliments de complรฉment au lait maternel sont non seulement introduits trop tรดt mais plus de deux tiers des enfants de moins de trois ans reรงoivent une alimentation de complรฉment insuffisante en qualitรฉ et quantitรฉ (36). La malnutrition nโest pas un phรฉnomรจne spรฉcifique au SSDAR. Dans les pays en dรฉveloppement, prรจs d’un tiers des enfants de moins de 5 ans souffrent d’insuffisance pondรฉrale modรฉrรฉe ou grave (soit 183 millions dโenfants) (37). A Madagascar, la malnutrition demeure un problรจme majeur ร la fois de santรฉ publique et socio-รฉconomique (38). Elle concerne notamment la malnutrition protรฉinoรฉnergรฉtique et les carences dans les principaux micronutriments, ร savoir la vitamine A, le fer et lโiode. La malnutrition n รฉpargne aucune province de lโรฎle et touche aussi bien le milieu urbain que rural, ce dernier รฉtant le plus touchรฉ. En 2003, la proportion des enfants malnutris vus en consultations externes varie dโune province ร lโautre : soit 14,5% ร Antananarivo ; 7,9% ร Antsiranana ; 20,8% ร Fianarantsoa ; 19% ร Mahajanga ; 22% ร Toamasina et 15,4% ร Toliara (39).
Lโinfluence de la nutrition sur la santรฉ de lโenfant
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Nos rรฉsultats laissent apparaรฎtre un certain parallรฉlisme entre le niveau des prestations en matiรจre de nutrition (suivi de la croissance, supplรฉmentation en vitamine A) et celui de la morbiditรฉ chez les enfants. Cette relation nโest pourtant pas statistiquement significative. Cependant, dans la littรฉrature, des auteurs ont pu dรฉmontrer lโexistence dโun lien รฉtroit entre ces deux phรฉnomรจnes. Ainsi, au Tamil Nadu, en Inde, la surveillance de la croissance combinรฉe ร un petit supplรฉment sous la forme d’une collation (70 grammes d’un mรฉlange d’une cรฉrรฉale et d’une lรฉgumineuse) durant 90 jours, a permis de rรฉduireย de 55 % les cas de malnutrition grave, pour un coรปt d’environ 11 dollars par enfant et par an. (44). De mรชme, GRUBESIC, au Nรฉpal (45), a trouvรฉ que les prรฉvalences de certaines maladies, notamment la malnutrition, la diarrhรฉe et les infections respiratoires aigues sont statistiquement moins รฉlevรฉes chez les enfants qui ont รฉtรฉ supplรฉmentรฉs en vitamine A, par rapport ร ceux qui ne lโont pas รฉtรฉ. Cette corrรฉlation a รฉtรฉ plus forte chez ceux qui ont pu bรฉnรฉficier de deux doses de vitamine A, ร six mois dโintervalle dans lโannรฉe, que chez ceux qui nโont reรงu quโune seule dose. A Orissa en Inde, GORSTEIN (46) a pu observer une faible rรฉduction de la prรฉvalence de la diarrhรฉe (de 4,9% ร 4,3 %) dans les mois qui suivirent la campagne de supplรฉmentation en vitamine A. Pendant la mรชme pรฉriode, la rรฉduction de la prรฉvalence des IRA a รฉtรฉ trรจs significative (de 1,9 % ร 0,5 %). Il en a รฉtรฉ de mรชme de la prรฉvalence de lโรฉmaciation qui est passรฉe de 25.7 % ร 18.8 %. La non รฉvidence, dans notre รฉtude, de lโinfluence des activitรฉs de promotion de la nutrition sur la morbiditรฉ des enfants, relรจve entre autres, de deux faits :
โข Les pesรฉes ne constituent quโune composante du ยซ suivi de la croissance ยป. Le volet le plus important est, ร notre avis, les conseils que lโagent de santรฉ donne ร la maman soit pour corriger lโinsuffisance de gain de poids, soit pour lโencourager ร poursuivre les comportements favorables ร la bonne croissance de lโenfant. Cependant, ce dernier volet est souvent nรฉgligรฉ et se rรฉsume en un exposรฉ dispensรฉ aux mรจres avant la sรฉance de pesรฉe, et qui ne rรฉpond pas souvent aux besoins des mamans.
โข Les donnรฉes que nous avons utilisรฉes concernant la morbiditรฉ des enfants proviennent des statistiques sanitaires relatives aux consultations externes dans les CSBs. Cependant, lโaccessibilitรฉ aux prestations des CSB est encore faible : la frรฉquentation des รฉtablissements sanitaires pour le traitement de lโIRA est de 46% dans la province dโAntananarivo, et de 33% dans la province de Toamasina. Pour la diarrhรฉe, 27% frรฉquentent des รฉtablissements sanitaires, tout comme la province de Mahajanga et de Toamasina avec un taux respectif de 28% , 29% .(47) Ainsi, si on se rรฉfรจre aux donnรฉes dโenquรชtes effectuรฉes au niveau des mรฉnages (cf. tableau nยฐ38 ), la relation entre les prรฉvalences des IRA, diarrhรฉes, fiรจvre et la supplรฉmentation en vitamine A est plus apparente, la premiรจre campagne ayant commencรฉ en 1998 (48).
Communication pour le Changement de Comportement
ย ย ย ย ย ย ย ย ย En vue de lโobtention dโun meilleur effet sur le comportement des mรจres en matiรจre de nutrition, nous suggรฉrons que les conseils / รฉducations dispensรฉs soient effectuรฉs individuellement et adaptรฉs au cas particulier de chaque enfant. Ainsi, il convient de former/recycler les agents de santรฉ et les agents communautaires sโoccupant des pesรฉes des enfants, aux techniques de nรฉgociation. Pour y parvenir, nous prรฉconisons alors la gรฉnรฉralisation de la PCIME, aussi bien clinique que communautaire, dans tous les CSBs du SSDAR. Pour les cas gรฉnรฉral, lโInformation โ Education โ Communication (IEC) dispensรฉe aux mรจres gagnerait ร faire pencher celles-ci vers la promotion de la consommation des denrรฉes dites ยซ bio ยป par leurs enfants.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DOCUMENTAIRE
I. NUTRITION ET ALIMENTATION
I.1. La nutrition
I.2. Les groupes dโaliments et leurs rรดles respectifs
I.3. Les lois nutritionnelles
I.4.Lโalimentation du nourrisson et du jeune enfant
I.4.1. Allaitement maternel exclusif
I.4.2.Lโalimentation complรฉmentaire du lait maternel
I.5. La malnutrition
I.5.1.La malnutrition par excรจs alimentaire
I.5.2. La malnutrition protรฉino-energรฉtique
I.5.3. Carences en micronutriments
II. SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE
II .1. Evaluation de lโรฉtat nutritionnel
II.2. Indicateurs nutritionnels
II.3. Dรฉterminant du statut nutritionnel infantile
DEUXIEME PARTIE : LโETUDE PROPREMENT DITE
I. OBJECTIFS
II. CADRE DโETUDE
II.1. Prรฉsentation du Service de Santรฉ de District
II.2. Donnรฉes socio-รฉconomiques
III. METHODOLOGIE
III.1. Type dโรฉtude
III.2. Pรฉriode dโรฉtude
III.3.Population dโรฉtude
III.4.Les variables รฉtudiรฉes
III.5. Mรฉthodes de collecte des donnรฉes
III.6. Critรจres de jugement
III.7. Analyse des donnรฉes
IV. RESULTATS
IV.1 Surveillance nutritionnelle au niveau du SSDAR durant les annรฉes 2003-2004-2005
IV.2. La supplรฉmentation en vitamine A
IV.3 Les principales pathologies chez les enfants de 2003 ร 2005 dans le SSDAR
IV.4. Influence des activitรฉs de promotion de la nutrition sur les pathologies dominantes
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES- DISCUSSIONS- SUGGESTIONS
I. Les pathologies dominantes
I.1. La malnutrition
I.2. Les maladies infectieuses
II. Surveillance nutritionnelleย
II.1. Les enfants pesรฉs et les nouveaux inscrits
II.2. La supplรฉmentation en vitamine A
III. Lโinfluence de la nutrition sur la santรฉ de lโenfant
SUGGESTIONS
1. Suivi et Promotion de la croissance
2. Pรฉrennisation de la stratรฉgie dโamรฉlioration de lโapport en vitamine A
3. Communication pour le Changement de Comportement
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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