Influence de l’utilisation des cuiseurs à bois économiques sur la communauté des oiseaux arboricoles et leurs habitats

Sur l’ile de Madagascar, il y a 292 espèces d’oiseaux, 108 d’entre eux sont endémiques de l’ile. Le taux d’endémicité est de 36,9%. Cette endémicité se présente sur différents niveaux taxonomiques: cinq Familles, 40 genres et 108 espèces(Hawkins, et al., 2015).Le Parc National d’Ankarafantsika (PNA), situé au nord-ouest de l’ile,héberge plusieurs espècesendémiques d’oiseauxarboricoles dont certaines appartiennent à des Familles ou sous-famillesendémiques. Tous ces groupes uniques d’oiseaux malagasydépendent des arbres de la forêt pour leurs nidifications(Langrand, 1990 b; Raherilalao & Goodman, 2011). Donc la survie de ces espèces dépend de l’état de son habitat qui est la forêt. En plus, le PNA est un habitat primaire d’importance mondiale, car il abrite une espèce menacée,Mesitornis variegata, et peut-être aussi le seul habitat pour un Vangidé, encore plus rare,Xenopirostris damii(Schulenberg & Randrianasolo, 2002).

La forêt qui est la clé de survie de ces espèces subit des dégradations. Plus de 90% de la couverture forestière de Madagascar ont déjà été modifiées par l’homme pour subvenir à ses besoins(Myer, et al., 2000). Le PNA ne fait pas exceptionà ce fléau. En effet, les forêts du Parc National d’Ankarafantsika sont classées parmi les habitats les plus menacés à Madagascar (Anon, 1994).Les menaces, pesant sur les ressources naturelles de Madagascar,ont étécausées par l’Homme. Les moyens de subsistance des populations rurales sont étroitement liés à leur capacité d’accéder aux ressources naturelles à Madagascar (McConnell, 2009).En effet, les personnesvivant dans ceParc et ces proximitéscollectentles bois de chauffe dans la forêt(Parc National Ankarafantsika, 2007). Jusqu’alorsaucune autre alternative n’est encore proposéeaux riverains du PNA pour substituer leur source de bois de chauffe.

PRÉSENTATION DU MILIEU D’ÉTUDES 

Localisation géographique 

L’étude a été menée dans le Parc National d’Ankarafantsika (PNA) constitué par une forêt sèche et faisant partie du domaine de l’ouest (Humbert, 1965). Le Parc se trouve à 115 km au sud-est de la ville de Mahajanga et à 450 km au nord d’Antananarivo. Il est inclus dans la région Boeny et est traversé par la Route Nationale N° 4 (RN4). Couvrant une superficie de 130.026 ha, il est géographiquement localisé entre les coordonnées 16°00’ et 16°26’ de latitude Sud et 46°13’ et 46°33’ de longitude Est. Son altitude varie de 80 à 333 m.

Flore du Parc National d’Ankarafantsika 

La végétation est représentée par une forêt sèche caducifoliée appartenant à la forêt sèche de l’ouest(Moat & Smith, 2007). Le Parc National d’Ankarafantsika abrite 441 espèces de plantes dont 287 sont des espèces ligneuses (92% endémique) et 154 plantes herbacées avec 82% de taux d’endémicité(Rajoelison, et al., 2002).

Faune du Parc National d’Ankarafantsika

La forêt du PNA recèle d’importants groupes faunistiques

Le parc abrite huit espèces de lémuriens : une espèce diurne (Propithecus verreauxi verreauxi), deux espèces cathédrales (Eulemur mongoz et Eulemur fulvus fulvus) et cinq espèces typiquement nocturnes : Cheirogaleus medius, Avahi occidentalis et Lepilemur edwardsi, Microcebus murinus et Microcebus ravelobensis. Cette dernière est spécifique de la région(Zimmermann, et al., 1998; Schmid & Rasoloarison, 2002). À part les lémuriens, il faut noter également la présence de nombreuses autres espèces de mammifères dont Macrotarsomisingens endémique de la région(ANGAP, 2005). Enfin, 47 espèces de reptiles et 12 d’amphibiens ont été également inventoriés(Ramananjato & Rabibisoa, 2002). Le Parc National d’Ankarafantsika (PNA) héberge 129 espèces d’oiseaux, dont 75 sont endémiques(ANGAP, 2005). Plusieurs espèces d’oiseaux appartenant à des Familles endémiques de Madagascar y sont représentées : une espèce de MESITORNITHIDAE (Mesitornis variegata), trois espèces de CUCULIDAE (Coua caerulea, C. coquereli, C. ruficeps), une espèce de EURYLAIDAE (Philepitta schlegeli), une espèce de BERNIERIDAE (Thamnornis chloropetoïdes) et dix espèces de VANGIDAE dont Xenopirostris damii, endémique du Parc(Langrand, 1990 b; Raherilalao & Goodman, 2011).

Sites d’études 

L’étude a été menée dans cinq sites du PNA suivant l’utilisation ou non des cuiseurs à bois économiques (CBE).
– Premièrement deux sites aux alentours des villages où les villageois utilisent le CBE à 80% (Étude préliminaire).
– Deuxièmement, deux sites aux alentours des villages où les villageois n’utilisent pas le CBE.
– Troisièmement, un site témoin qui n’est pas utilisé par les villageois pour la collecte de bois de chauffe.

Seuls deux villages remplissent la première condition: le village d’Ambondimanga (S16 19.297 E46 49.664)qui abrite 38 foyers dont 31 (81,37%) utilisent le CBE et le village d’Ampijoroa (S16 18.617 E46 48.960) où 33 (80.49%) des 41 ménages utilisent le CBE. Deux autres villages qui n’utilisent pas le CBE ont été choisis pour permettre une étude comparative, ces deux villages sont le village de Pont-chauffeur (S16 16.078 E46 48.560) avec 24 foyers et le village d’Ampombolava (S16 16.868 E46 48.689) avec 27 foyers. Les études ont été faites dans les parcelles de forêt utilisées par les habitants de ces villages. Il est a noté que pour sa gestion durable, le PNA est subdivisé en plusieurs parcelles qui sont contrôlées par des associations appelées GPT (Gestion Participative des Terroirs), elles mêmes sous la direction des responsables du Parc. Une GPT surveille et contrôle les villageois collectant des bois dans les sites forestiers qu’elle gère. Ces dernières sont exploitées par les villageois pour leur besoin en bois incluant les bois de chauffe. Par contre, il existe des parcelles placées sous surveillance des responsables du Parc où les arbres ne peuvent pas être exploités, ce sont les jardins botaniques (JB) et ses alentours immédiats. Il y existe trois jardins botaniques : JBA, JBB et JBC.

Présentation du Cuiseur à Bois économique (CBE)

Le choix des sites d’étude est basé sur l’utilisation de ce cuiseur

Le CBE est un type de cuiseur à bois économique inspiré des « Lorena Stove » utilisé à Uganda(Habermehl, 2007)et proposé aux villageois riverains du Parc. La seule source de bois de chauffe des riverains du PNA est la forêt naturelle du PNA. Pour minimiser cette exploitation, ce projet a été lancé à partir de l’année 2013. Ce cuiseur est une alternative au cuiseur à bois traditionnel, trois pierres, à feu ouvert, qui consomme plus de bois. Des études (en attente de publication) faites par le promoteur de ce projet Andrianaivoarivelo en 2011 ont montré que ce nouveau cuiseur économise jusqu’à 35% de bois par rapport au cuiseur traditionnel.

Le CBE est fait en argile cuite. L’argile est une matière première assez abondante dans la région. Cette matièreest aussi malléable et durcie après qu’on la cuise. En effet,Le CBE est construit à partir de l’argile qui est cuite au four alimenté par de l’écorce de grain riz (Andrianaivoarivelo & Rafanomezantsoa, 2013).Il présente deux fentes : l’une se trouve au fond du cuiseur , permettant l’entrée des bois et l’air, l’autre orientée vers le haut , conduisant l’air chaud et la flamme tout en brûlant les particules combustibles volatiles. Ces caractéristiques minimisent la perte de chaleur qui est focalisée davantage sur le milieu du cuiseur où se pose la marmite assurant une cuisson modérée. Le système d’économie de bois qui différencie les CBE des cuiseurs traditionnels se repose sur la combustion, la conversion en chaleur des matières volatiles combustibles (fumée et créosotes) et la concentration de l’énergie sur le milieu dunnn cuiseur.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. PRÉSENTATION DU MILIEU D’ÉTUDES
I.1 Localisation géographique
I.2 Climat
I.3 Flore du Parc National d’Ankarafantsika
I.4 Faune du Parc National d’Ankarafantsika
I.5 Sites d’études
I.6 Présentation du Cuiseur à Bois économique (CBE)
II. MÉTHODOLOGIE
II.1 Technique d’ échantillonnage
II.2 Période d’études
II.3 Structure de l’habitat
II.4 Collecte des données ornithologiques
II.5 Inventaire des nids d’oiseaux
II.5.1 Analyse des données
II.5.2 Abondance relative (AR)
II.5.3 Analyse de la diversité des oiseaux
II.5.4 Analyse de la similarité des richesses spécifiques
II.5.4.1 Indice de similarité
II.5.4.2 Dendrogramme
II.5.4.3 Courbe d’Abondance –rang
II.5.5 Test statistique
II.5.5.1 Test de la normalité de la distribution des données
II.5.5.2 Test de différence
II.5.5.3 Test de comparaison de la répartition
II.5.5.4 Comparaison des indices de Shannon (h)
II.5.5.5 Corrélation entre les caractéristiques de l’habitat et les paramètres de l’avifaune
II.5.6 Corrélation de réussite de la reproduction et les variables de l’habitat
III. RÉSULTATS
III.1 Résultats sur les caractéristiques de la végétation
III.1.1 Nombre d’espèces par site
III.1.2 Nombre de pieds d’arbre par site
III.1.3 Paramètre de la végétation
III.1.3.1 Taille des arbres
III.1.3.2 Hauteur
III.1.4 Perturbations
III.2 Résultats sur l’avifaune
III.2.1 Richesse spécifique (s)
III.2.2 Analyse de similarité des compositions spécifiques
III.2.2.1 Indice de similarité de Jaccard (j)
III.2.2.2 Dendrogramme
III.2.3 Abondance des oiseaux
III.2.3.1 Nombre de liste Mackinnon
III.2.3.2 Courbe d’Abondance-rang
III.2.4 Diversité de l’avifaune des différents sites
III.3 Caractéristiques des nids inventoriés
III.3.1 Nombre de nids inventoriés
III.3.2 Hauteur des nids
III.3.3 Caractéristiques des arbres supports des nids
III.3.3.1 Diamètre des arbres supports des nids
III.3.3.2 Hauteur des arbres supports des nids
III.4 Analyse de corrélation
III.4.1 Analyse de corrélation entre les variables de l’avifaune et les variables de l’habitat
III.4.2 Analyse de la corrélation de réussite de la reproduction et les variables de l’habitat
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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