Influence de l’allaitement d’un poulain
Facteurs climatiques
Dans des conditions naturelles, chez les chevaux comme chez la plupart des mammifères des régions tempérées ou froides, une synchronisation des naissances est observée. Les poulinages ont lieu pendant la saison la plus favorable pour la survie du jeune, généralement à la fin du printemps. En outre, pour la plupart des animaux vivant dans ces zones, à l’approche du froid hivernal, l’organisme privilégie l’énergie alimentaire disponible pour les fonctions de survie (thermorégulation, résistance aux maladies) au détriment de la fonction de reproduction. Les équidés n’échappent pas à cette règle : en automne, la jument entre en inactivité et le comportement sexuel de l’étalon est diminué.
La majorité des juments ont alors une période sans ovulation qui débute dans l’hémisphère Nord vers le mois d’octobre et s’achève à la fin du mois d’avril. Cette phase d’inactivité, dont la durée dépend de l’âge de la jument et de son état physiologique, est appelée inactivité ovarienne saisonnière. Ce terme est plus exact que celui d’anoestrus car la jument peut manifester des comportements d’oestrus toute l’année mais à cette saison ils ne seront pas suivis d’ovulation.
Outre le déterminisme du rythme annuel de reproduction de la jument, la saison influe également sur la longueur relative de l’oestrus et du dioestrus au cours de l’avancement de la saison de reproduction (réduction du temps d’oestrus de 10 à 5 jours et augmentation du dioestrus de 14 à 20 jours) [45] ; elle joue également sur les taux hormonaux et sur le retour en chaleurs des juments après la mise bas [107] : les juments qui mettent bas très tôt dans l’année peuvent ne pas présenter de chaleurs de lait et ne reprendre leur cyclicité que quelques semaines à quelques mois plus tard.Pour comprendre le rôle de la saison, il faut se rendre compte qu’il s’agit en réalité de plusieurs facteurs interdépendants les uns des autres mais ayant chacun leur rôle propre.
Le changement de saison s’accompagne de modifications de température, d’hygrométrie, de photopériode (longueur relative du jour par rapport à la nuit) et d’alimentation.
Influence de la température
Plusieurs études (citées par [94]) ont suggéré l’influence de la température ambiante notamment sur l’apparition des premières chaleurs suivies d’une ovulation, mais aucune n’a pu distinguer son rôle de celui d’autres facteurs tels que l’alimentation ou la photopériode avec lesquels elle est étroitement liée.L’expérience de Guerin et Wang [47] est à ce jour la seule étude à tenter d’isoler le facteur température (en relevant les données météorologiques pendant 10 ans sur un même élevage ne pratiquant pas de photostimulation). Ils suggèrent l’influence d’une température minimum (environ 9°C) au cours de la journée qui, une fois dépassée, favoriserait l’entrée en période ovulatoire. Mais cette hypothèse d’une température minimum à une phase donnée de la journée (éventuellement au moment où la jument est la plus sensible à la lumière c’est-à-dire 9,5 à 10 heures après la tombée de l’obscurité) reste à explorer plus en détail.D’autres observations suggèrent également que les températures froides allongent la phase de transition et retardent la date de la première ovulation [48].La température agirait principalement au printemps [48], pendant la phase de transition, sur l’axe hypothalamo-hypophysaire en faisant vraisemblablement intervenir très partiellement la prolactine selon un mécanisme encore non élucidé.Bien que le bon sens et les premières études suggèrent que l’arrivée des beaux jours et le réchauffement qui les accompagnent favorisent la sortie de la phase de transition, le rôle exact et surtout le mode d’action précis de la température ambiante fait toujours l’objet de suppositions et reste à étudier.
Influence de l’hygrométrie:
Chez la brebis, il a été démontré [64] expérimentalement que la pluie pendant 6 heures durant les jours 14 à 17 du cycle pouvait diminuer significativement le taux d’ovulation (de 45 %).
Chez le cheval, bien que suspectée, l’influence de la pluie n’a jamais été démontrée.
Influence de la photopériode:
Il s’agit de la longueur relative du jour par rapport à la nuit, quantifiée par la durée de l’éclairement diurne. L’influence de la photopériode est un facteur relativement facile à étudier car la photopériode est le facteur le plus constant d’une année sur l’autre contrairement à la température ou encore l’alimentation qui, elles, fluctuent significativement d’une année sur l’autre [64].Son influence sur la reproduction animale est connue depuis longtemps dans plusieurs espèces animales. Chez la jument, son influence a été bien étudiée par l’équipe de Ginther [38, 40, 45]. On définit ainsi des espèces à jours longs, c’est-à-dire dont la période d’activité sexuelle s’éveille avec l’allongement des jours et le raccourcissement des nuits comme le cheval (fig. 3), et des espèces dites à jours courts dont l’éveil sexuel se fait à la période inverse, comme les ovins.
Mise en évidence du rôle de la mélatonine:
C’est au début des années 80, avec les premières expériences de pinéalectomie chez la jument qu’un pas supplémentaire a pu être franchi dans la compréhension de l’influence de la photopériode sur la reproduction de la jument.Les signaux photopériodiques sont perçus par des cellules spécialisées de la rétine [48] et traduits en signal endocrinien par la glande pinéale qui se caractérise par une sécrétion presque exclusivement nocturne [64] (fig.4) de mélatonine dans le sang et le liquide céphalorachidien.La mélatonine constitue une des clefs du contrôle neuro-endocrinien de la reproduction chez les mammifères. Elle a fait l’objet de nombreuses études chez la jument pendant ces vingt dernières années où son rôle d’intermédiaire entre la perception de la photopériode et l’activité ovarienne a été démontrée.La première mise en évidence du rôle fonctionnel de la mélatonine a été réalisée chez des juments pinéalectomisées [48]. Chez ces juments, le début de l’activité de reproduction n’est pas avancé par des photopériodes artificielles et les juments pinéalectomisées pendant l’hiver ont une acticité ovarienne cyclique significativement plus tardive que les juments témoins pendant la deuxième saison après la chirurgie.
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Table des matières
Table des matières
Table des illustrations
Introduction
I. Facteurs sociaux
1. Influence de la présence du mâle
1.1. Influence de l’ouïe et de l’olfaction
1.2. Influence de la vue et de l’olfaction
2. Influence de l’allaitement d’un poulain
3. Influence de la présence d’autres chevaux
3.1. Conséquences de la structure hiérarchique
3.2. Conséquences inhérentes au regroupement d’individus
II. Facteurs climatiques
1. Influence de la température
2. Influence de l’hygrométrie
3. Influence de la photopériode
3.1. Mise en évidence du rôle de la mélatonine
3.2. Influence de la photopériode sur la saisonnalité de la jument
3.3. Influence de la photopériode et de la saison sur la gestation et le moment du poulinage
4. Influence de la lune
III. Alimentation
1. Relation entre la saison et l’alimentation
2. Influence de l’état corporel
2.1. Estimation de l’état corporel
2.2. Modifications associées aux variations de l’état corporel
2.2.1. Influence sur la cyclicité
2.2.2. Influence sur la gestation
2.2.3. Influence sur la lactation
2.3. Déterminisme
2.3.1. Rôle général de la leptine
2.3.2. La leptine dans l’espèce équine
3. Influence du niveau alimentaire, de la qualité des nutriments et de l’équilibre nutritionnel
3.1. Influence du niveau alimentaire
3.2. Influence des apports protéiques.
3.2.1. Apport quantitatif
3.2.2. Apport qualitatif
3.3. Influence de l’apport lipidique
3.4. Influence de la composition minérale de la ration
3.5. Influence de l’apport vitaminique
3.6. Reproduction et substances indésirables présentes dans les aliments
3.6.1. Plantes susceptibles d’interférer avec la reproduction
3.6.2. Les phytoestrogènes
3.6.3. Les mycotoxines
3.6.4. Un cas particulier d’influence de l’alimentation sur la reproduction de la jument : les avortements du Kentucky
IV. Influence de la conduite d’élevage
1. Détection et gestion des chaleurs
2. Le logement
3. Le stress
3.1. Physiologie du stress – Interaction avec l’axe reproducteur
3.2. Influence du stress chez la jument
3.2.1 Influence du stress sur la cyclicité de la jument
3.2.2. Influence du stress sur la gestation chez la jument
3.2.3. Influence du stress sur la mise bas chez la jument
Conclusion
Annexe
Bibliographie
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