L’organisation mondiale de la santé recommande que les femmes initient les soins prénatals avant la fin du quatrième mois de grossesse et qu’elles fassent quatre visites à intervalles réguliers avant l’accouchement. Dans toute société, la grossesse est un événement physiologique particulier qui attire l’attention des couples et des familles. C’est pourquoi les soins prénatals ont été adoptés de façon universelle. Cependant, dans leur réalisation pratique, de grandes différences existent. En Afrique subsaharienne le nombre de décès maternels pour 100000 naissances vivantes atteint 900, Au Mali ce taux de mortalité maternelle est de 582 pour 100 000 naissances vivantes alors que le taux de mortalité néonatale est de 60 pour 1 000 naissances [1]. Plusieurs facteurs ont été répertoriés comme affectant la fréquentation des centres de Consultations prénatales dans ces pays: le statut des femmes, leur situation matrimoniale (la grossesse est honteuse si la femme n’est pas mariée), l’économie et le statut économique (l’économie générale du pays ou de la communauté, le bien être économique de la famille, la personne qui contrôle les finances dans la famille ou le ménage), les croyances défavorables qui concernent la grossesse, etc. Un autre facteur non moins important est la qualité des services offerts, le nombre insuffisant et la mauvaise répartition des centres de CPN. Tous ces arguments alourdissent le coût de la grossesse dans les pays en développement et rendent sa prise en charge très aléatoire. Au Mali, selon la dernière enquête démographique et de santé réalisée en 2006, pour 70 % des naissances, la mère s’était rendue en consultation prénatale, au moins une fois, auprès de personnel de santé, soit un médecin, une infirmière, une sage femme ou une matrone/auxiliaire formée. Ce taux de couverture prénatale variait significativement selon le lieu de résidence, plus élevé en ville qu’en campagne (87 % contre 64 % en milieu rural). Par contre, il faut noter que c’est en milieu rural que la fréquence des consultations prénatales a le plus augmenté depuis l’EDSM-III (64 % en 2006 contre 47 % en 2001). Par ailleurs, le recours aux soins prénatals était d’autant plus fréquent que le niveau d’instruction de la mère est élevé : en effet, 96 % des mères ayant atteint, au moins, le niveau secondaire de l’enseignement vont en consultation prénatale auprès d’un professionnel de la santé, contre 87 % de celles ayant un niveau primaire ou fondamental et seulement 67 % des mères non scolarisées. Ces différents constats sont des indices qui indiquent que le profil sociodémographique a une influence sur la surveillance prénatale. C’est compte tenu de ce qui précède, qu’un nouveau modèle de consultation prénatale a été préconisé par l’Organisation Mondiale de la Santé. Il met l’accent sur les éléments essentiels qui ont prouvé qu’ils amélioreraient le résultat de la grossesse. Ce modèle qui réduit le nombre de visites prénatales à 4 pour les grossesses à faible risque s’est avéré aussi efficace que l’ancien et coûte moins cher ; ce qui en fait une meilleure option pour les pays pauvres Cette nouvelle politique, focalisée sur l’essentiel, a été adoptée par le Gouvernement Malien en quête d’un système de santé qui répondrait mieux aux besoins des citoyens. Elle est appelée communément consultation prénatale recentrée et occupe une place de choix dans le document de politique, normes et procédures des services de santé de la reproduction au Mali. Cette CPN recentrée a pour conditions et principes un prestataire qualifié, une éducation sanitaire et un local adéquat dont les éléments sont la détection et le traitement précoces des problèmes et complications de la grossesse, la prévention des maladies et des complications, la préparation à l’accouchement et aux éventuelles complications, et enfin la promotion de la santé.
La consultation prénatale est un acte médical préventif permettant de dépister et de traiter d’éventuelles complications survenues au cours de la grossesse, elle permet en outre de dicter la voie d’accouchement, l’identification d’éventuelles complications. L’amélioration du confort et le vécu de chaque femme enceinte imposent un suivi régulier de la grossesse. Sur les deux cent dix millions de femmes enceintes recensées chaque année, quelques huit millions souffrent de complications parfois mortelles et beaucoup ont des séquelles, voir une incapacité permanente .On estime qu’en l’an 2000, 529 000 femmes sont mortes pendant la grossesse ou l’accouchement de causes en grande partie évitables. A l’échelle mondiale le taux de mortalité maternelle n’a guère évolué ces dix dernières années [2]. Les écarts entre les régions sont énormes : 99% de décès maternels se produisent dans les pays en développement. Le risque à la naissance de mourir d’une affection maternelle est de 1 sur 16 en Afrique subsaharienne, 1 sur 58 en Asie du Sud-est et de 1 sur 4000 dans les pays industrialisés [2]. Malgré l’amélioration des soins prénatals au cours des cinq dernières années, la mortalité maternelle reste élevée au Mali, comme dans le reste des pays de la sous région, avec des taux se situant autour de 500 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Les résultats de l’EDSM-IV suggèrent que le comportement procréateur, mais aussi les conditions sanitaires, continuent à constituer un risque important de mortalité dans un pays où la fécondité reste encore très élevée. La fécondité précoce, les grossesses rapprochées, le manque de soins prénatals et l’absence d’assistance à l’accouchement sont autant de facteurs qui font courir aux femmes des risques élevés de décès lors de l’accouchement.
Définitions opératoires des concepts
➤ Influence : Influence est l’action qu’une chose exerce sur une personne ou sur une autre chose.
➤ la qualité des soins : C’est l’exécution correcte (conformes aux normes) d’interventions que l’on sait sûres, qui sont abordables pour la société, qui ont aussi le pouvoir d’avoir un impact sur la mortalité, la morbidité, l’invalidité et qui répondent aux besoins des clients.
Le niveau de qualité est par conséquent la mesure par laquelle les soins fournis permettent d’arriver à l’équilibre le plus favorable de risques et de bénéfices. Les soins de qualités sont le résultat d’une dynamique complexe comportant des dimensions multiples.
➤Grossesse à risque:
C’est une grossesse comportant un ou plusieurs facteurs de risque.
➤Grossesse multiple :
C’est une grossesse au cours de laquelle se développent dans l’utérus au moins deux fœtus.
➤Gestité: nombre total de grossesses contractées par une femme ;
➤Primigeste : il s’agit d’une femme qui fait sa première grossesse ;
➤Pauci geste : c’est une femme qui est à sa deuxième ou troisième grossesse ;
➤Multi geste: c’est une femme qui est à sa quatrième, cinquième ou sixième Grossesse ;
➤Grande multi geste: il s’agit d’une femme qui a fait sept grossesses ou plus.
➤Accouchement : terminaison de la grossesse après 6 mois révolus.
➤Parité : nombre total d’accouchements d’une femme.
➤Nullipare: il s’agit d’une femme qui n’a jamais accouché.
➤Primipare: c’est une femme qui a accouché une fois.
➤Pauci pare: c’est une femme qui a accouché deux ou trois fois.
➤Multipare: c’est une femme qui a accouché quatre, cinq ou six fois.
Grande multipare: il s’agit d’une femme qui a accouché sept fois ou plus .
Revue de la littérature
La consultation prénatale (CPN) est une des principales activités des services de santé du district de Bamako. Bien conduite, elle devrait permettre de mener la grossesse à terme et d’assurer l’accouchement dans des conditions de sécurité optimales pour la mère et son nouveau-né. La revue documentaire nous a permis de comprendre que la multiplication des CPN pendant la grossesse ne peut pas prévenir les complications au moment de l’accouchement ou après la naissance. Les conclusions des études les plus récentes conduisent à penser que quatre CPN par grossesse (12, 26, 32, 36 SA) permettent de mettre en place les interventions d’efficacité prouvée pour la mère et le nouveau-né. De forts investissements pour les soins prénatals ont été faits dans les pays en développement, soutenus par les espoirs mis dans « l’approche à risque. La consultation prénatale (CPN) connaît un succès réel auprès des femmes en Afrique de l’Ouest : là où elle est accessible, les femmes l’utilisent largement malgré des conditions d’accueil souvent médiocre. Dans le même temps, la mortalité maternelle et la mortalité néonatale n’ont pas diminué, elles ont même augmenté dans certains pays. Or, pendant au moins deux décennies, la CPN et le planning familial ont bien souvent été les seules actions réellement organisées en matière de santé féminine, encore que leur objectif était plutôt la diminution de la mortalité infanto-juvénile.
Aspects techniques de la CPN
La CPN est une pratique médicale qui s’organise autour d’un ensemble de gestes techniques simples mais rigoureux, aboutissant à trois objectifs essentiels :
– la vérification du déroulement optimale de la grossesse et le dépistage de tous les facteurs de risque antérieurs et contemporains ;
– le traitement et l’orientation de la femme dans le cas échéant vers une surveillance ou une thérapeutique spécialisée en raison d un facteur de risque décelé ;
– l’établissement du pronostic de l’accouchement, la prévision des conditions d’accouchement de manière à ce que toutes les dispositions pratiques soient prises pour éviter les errements dangereux en urgence. Durant les différentes CPN, les activités suivantes sont menées.
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Table des matières
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION
II. HYPOTHESE ET OBJECTIFS
III. GENERALITES
IV. METHODOLOGIE
V. RESULTATS
VI. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VII. CONCLUSION
VIII.RECOMMANDATIONS
IX. REFERENCES
ANNEXES
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