INFLUENCE DE LA DONNEUSE D’EMBRYONS
Notion de vagues de croissance folliculaire et régulation du nombre de follicules ovulatoires
Les vagues de croissance folliculaire
De nombreuses études échographiques confirment la théorie des vagues selon laquelle le développement folliculaire évolue sous la forme de croissances et de régressions successives de plusieurs follicules. Chaque vague consiste en l’émergence, tous les sept à neuf jours environ, de plusieurs follicules de diamètre supérieur ou égal à 5 mm parmi lesquels apparaît le follicule dominant. Chez la vache, un cycle ne comporte habituellement que deux ou trois vagues (avec des extrêmes de un à quatre), le follicule ovulatoire étant issu de la dernière vague de la phase lutéale, commençant peu avant la lutéolyse. Chaque vague comporte un follicule dominant : si trois vagues sont observées, elles débutent en général aux 2ème, 9ème et 16ème jours du cycle ; si deux vagues sont observées, elles apparaissent aux 2ème et 11ème jours du cycle (GINTHER et al, 1989). $ Les trois étapes du tri folliculaire : recrutement, sélection et dominance Seuls les follicules qui atteignent une certaine taille (2 mm) en temps opportun poursuivent leur développement. C’est parmi ceux-ci que le (ou les) follicule(s) ovulatoire(s) est (ou sont) désigné(s). Trois étapes successives sont responsables de ce tri folliculaire. # Le recrutement : c’est l’entrée en croissance terminale d’une cohorte de follicules gonadodépendants (diamètre : 2 mm). Il s’agit d’un mécanisme aléatoire, provoqué par l’augmentation transitoire de la FSH, où seuls sont recrutés les follicules atteignant « la bonne taille au bon moment » (ROCHE et BOLAND, 1991).
La sélection
c’est l’émergence du (ou des) follicule(s) ovulatoire(s) parmi les follicules recrutés. Cette sélection est secondaire à la réduction de la FSH qui a initié le recrutement. En effet, le développement du groupe de follicules recrutés s’accompagne d’une augmentation de la production d’œstradiol, mais également d’inhibine. Ces deux hormones exercent un rétrocontrôle négatif sur la production hypophysaire de FSH qui diminue donc. Dès que la concentration de FSH devient inférieure à celle induisant le recrutement, les follicules recrutés entrent en atrésie, à l’exception du (ou des) follicule(s) sélectionné(s). En effet, chez le follicule dominant, des facteurs locaux (Insulin-like Growth Factor 1 (IGF1), œstradiol, activine) rendraient plus sensibles les cellules folliculaires à la présence de FSH, annulant par ce mécanisme d’autostimulation interne les conséquences néfastes de la chute du taux de FSH.
# La dominance : elle est morphologique – car exercée par le plus gros follicule présent sur l’un ou l’autre ovaire – et fonctionnelle – car le follicule dominant est le seul qui soit capable de provoquer la régression de follicules en croissance ou d’inhiber la croissance d’autres follicules (KO et al, 1991), et d’ovuler dans un environnement hormonal approprié (GONG et al, 1993). Elle correspond donc au blocage du recrutement et à l’accroissement rapide du volume du (ou des) follicule(s) dominant(s). Bien que la FSH diminue, le follicule dominant persiste car il a acquis un mécanisme d’autostimulation interne : l’œstradiol qu’il produit amplifie sa synthèse d’IGF1 qui est normalement sous le contrôle de la FSH. L’IGF1 stimule à son tour l’aromatisation des androgènes en œstrogènes. De plus, l’acquisition par la granulosa de récepteurs à la LH, contribue à
maintenir une concentration élevée en AMPc dans les cellules folliculaires, et donc à la croissance du (ou des) follicule(s) dominant(s) (WEBB et al, 1992). La croissance des follicules antraux jusqu’à la phase de sélection du follicule dominant est donc sous la dépendance du taux élevé de FSH. A l’issue de la sélection la croissance du follicule dominant n’est plus uniquement sous la dépendance du taux de FSH circulant mais persiste par l’intermédiaire du mécanisme d’auto-stimulation interne ; les autres follicules, dont la croissance reste dépendante du taux élevé de FSH, régressent. Le principe du traitement de superovulation par la FSH est donc de court-circuiter les phénomènes de sélection et de dominance et d’amener jusqu’à l’ovulation les follicules qui, privés de FSH et de LH, auraient subi le phénomène d’atrésie. Il est démontré que la destruction d’un follicule dominant au début d’une vague de croissance folliculaire retarde la régression des follicules de taille directement inférieure ; en fin de vague, sa destruction entraîne un recrutement plus précoce des follicules lors de la vague suivante (KO et al, 1991).
Ainsi que nous allons le présenter, la présence d’un follicule dominant au moment de la mise en place du traitement de superovulation est néfaste pour la réponse au traitement. Diverses stratégies ont été proposées pour s’affranchir du follicule dominant en début de traitement.
Comment éviter les effets délétères du follicule dominant ?
Par un suivi échographique quotidien pour commencer le traitement en l’absence d’un follicule dominant
Plusieurs études ont mis en évidence les effets néfastes de la présence d’un follicule dominant au moment de l’initiation du traitement de superovulation (GRASSO et al, 1989a/b ; GUILBAULT et al, 1991 ; HUHTINEN et al, 1992 ; BUNGARTZ et NIEMANN, 1994). La comparaison des réponses chez les animaux pour lesquels le traitement de superovulation a commencé en présence ou en absence d’un follicule dominant montre que dans ce dernier cas le nombre moyen d’ovulations est fortement augmenté (tableau 10). GRASSO et al (1989a)ont comparé les résultats de superovulation de deux groupes de génisses. Les groupes étaient constitués, après examen échographique, selon la présence ou l’absence d’un follicule dominant au moment du début du traitement ; tout follicule, le jour du début du traitement, de plus de 9 mm de diamètre et en phase de croissance ou ayant un diamètre constant de plus de 9 mm depuis moins de 4 jours était considéré comme dominant. Au moment du début du traitement, les nombres de follicules dont le diamètre était supérieur ou égal à 2 mm étaient identiques dans les deux groupes. Les résultats montrent que la présence d’un follicule dominant retarde l’apparition ou réduit le nombre de follicules de diamètre supérieur ou égal à 7 mm pendant le traitement de superovulation. De plus, le nombre d’ovulations est fortement réduit : le nombre de corps jaunes estimés par échographie est significativement inférieur dans le groupe avec follicule dominant par rapport au groupe sans follicule dominant (7,1 ± 1,8 versus 13,5 ± 1,7 ; p<0,05).
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Table des matières
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
FACTEURS DE VARIATION DES RESULTATS DE COLLECTE D’EMBRYONS
I – INFLUENCE DE LA DONNEUSE D’EMBRYONS
A – Facteurs génétiques
1 – La race
2 – L’ascendance paternelle
B – Facteurs physiologiques
1 – L’âge et la parité
2 – La lactation et le niveau de production laitière
3 – L’intervalle vêlage – collecte
C – Facteurs sanitaires
1 – Infertilité et production d’embryons
2 – Influence d’une infection par le virus BVD
II – INFLUENCE DU MALE
A – Effet direct du taureau
B – Effet du protocole d’insémination
III – INFLUENCE DU TRAITEMENT
A – Les hormones utilisables
1 – Choix de l’hormone de superovulation
2 – Association PMSG/anti-PMSG
3 – Influence du rapport FSH/LH des préparations commerciales
B – Le protocole
1 – Rythme d’injection
2 – Site d’injection
3 – Cycle naturel ou maîtrisé
4 – Influence de la répétition des traitements
5 – Influence du jour du cycle auquel débute le traitement
C – Dernières avancées et recherches en cours
1 – Notion de vagues de croissance folliculaire et régulation du nombre de follicules ovulatoires
2 – Comment éviter les effets délétères du follicule dominant ?
a – Par un suivi échographique quotidien pour commencer le traitement en l’absence d’un follicule dominant
b – Par l’étude de la population folliculaire le jour du début du traitement
c – Par l’élimination du follicule dominant
3 – Augmenter le nombre de follicules susceptibles de répondre au traitement de stimulation ovarienne
a – Par le « priming »
b – Par une stimulation de la sécrétion d’IGF-1
IV – INFLUENCE DE L’ALIMENTATION
V – INFLUENCE D’AUTRES FACTEURS D’ENVIRONNEMENT
A – Les conditions atmosphériques et le climat
B – L’exploitation
C – Le mois, la saison et l’année de collecte
D – L’opérateur
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE RETROSPECTIVE
ETUDE DES FACTEURS DE VARIATION DE LA PRODUCTION D’EMBRYONS EN RACE CHAROLAISE EN CLIENTELE
I – MATERIEL ET METHODES
A – Présentation de Charolais Embryons
B – Population d’étude
C – Protocole d’étude
1 – Les traitements de superovulation
a – Nature de la préparation de FSH et doses administrées
b – Présentation des différents protocoles utilisés
2 – La collecte des embryons
3 – Recherche et appréciation de la viabilité des embryons
D – Données recueillies
1 – Par l’intermédiaire de Charolais Embryons
2 – Par l’intermédiaire du Herd Book Charolais
E – Présentation des variable
1 – Variables « individuelles »
2 – Variables liées à la collecte
3 – Variables réponses
F – Analyses statistiques
1 – Analyse univariée
2 – Analyse multivariée
II – RESULTATS
A – Analyse descriptive
1 – Taux global de superovulation après traitement
2 – Résultats moyens par collecte
3 – Corrélations entre variables
B – Facteurs de variation du Nombre total de structures par collecte et du Nombre d’embryons viables par collecte 63 1 – Analyse sur l’échantillon total
a – Analyse univariée
α – Distribution des variables réponses
β – Variables explicatives
b – Analyse multivariée
α – Modélisation de la variable réponse Nombre total de structures par collecte
β – Modélisation de la variable réponse Nombre d’embryons viables par collecte
χ – Bila
2 – Analyse sur le sous-ensemble des vaches
a – Analyse univariée
α – Distribution des variables réponses.
β – Variables explicatives
b – Analyse multivariée
α – Modélisation de la variable réponse Nombre total de structures par collecte
β – Modélisation de la variable réponse Nombre d’embryons viables par collecte72 χ – Bilan
III – DISCUSSION
A– Méthodologie
1 – Population d’étude
2 – Le protocole
3 – Les données recueillies
B – Activité de collecte de Charolais Embryons
1 – Evolution de l’activité sur la période d’étude (1989-1999)
2 – Evolution de l’activité au cours de l’année
B – Les résultats
1 – Taux global de superovulation
2 – Taux de collecte après traitement et résultats moyens par collecte
3 – Facteurs de variation des résultats de collecte
a – L’âge et la parité
b – Le rang de traitement intralactation
c – L’intervalle vêlage–traitement de superovulation
d – L’année et la saison
4 – Variables sans influence significative sur la production d’embryons
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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