L’inflation comme le taux de change sont des variables macroéconomiques très importants pour assurer la stabilité économique d’un pays. Une bonne maitrise de l’inflation peut conduire vers une croissance rapide pour un pays donné et ainsi assuré un meilleur pouvoir d’achat et une bonne condition de vie à sa population.
La politique macroéconomique de tout État se regroupe sur ses piliers et objectifs suivants : une croissance forte et stable, un chômage faible, une inflation faible, éviter d’avoir une balance des paiements et échanges commerciaux déficitaires et de ne pas subir trop de fortes fluctuations du taux de change. Le taux de change entre les monnaies se déprécie en défaveur de la monnaie nationale. Le taux de change correspond aux taux auxquels on peut échanger une monnaie contre une autre. Cette dépréciation est gênante pour un pays, car elle augmente les prix à l’importation et risque d’être un déclencheur d’inflation. Un taux de change fluctuant peut aussi freiner les investissements en provenance de l’étranger et ainsi nuire à la croissance économique.
Inflation et taux de change
Théorie de l’inflation
Définition
L’inflation est un problème majeur de l’économie contemporaine, on peut dire que c’est un dysfonctionnement de l’économie de marché. Nous allons ici utiliser la définition de l’INSEE pour mieux comprendre ce qu’est l’inflation. L’inflation est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix. Elle doit être distinguée de l’augmentation du coût de la vie. La perte de valeur des unités de monnaie est un phénomène qui frappe l’économie nationale dans son ensemble, sans discrimination entre les catégories d’agents. Pour évaluer le taux d’inflation on utilise l’indice des prix à la consommation (IPC). Cette mesure n’est pas complète, le phénomène inflationniste couvrant un champ plus large que celui de la consommation des ménages. La mesure de l’inflation se base souvent avec le calcul de l’indice des prix à la consommation (IPC). Il existe de multiples théories et explications de causes attribuées à l’inflation. Il existe plusieurs types d’inflation suivant le niveau annuel de son taux, les distinctions étant utilisées par les économistes d’une manière souvent intuitive :
– <0% : déflation
– 0% à 2.5% : stabilité des prix
– 2.5% à 5% : inflation modérée
– 5% à 8% : sérieuse inflation
– 8% à 12% : inflation ouverte
– 12% à 20% : hyperinflation
– 20% et plus : inflation explosive .
Inflation par la monnaie
Approche monétaire de l’inflation : la théorie quantitative de la monnaie
Selon P. Bezbakh (2006), l’inflation est pour les monétaristes un phénomène purement monétaire. La théorie part de la théorie quantitative de la monnaie qui met en relation la masse monétaire et les transactions. Cette relation se pose comme suit :
MV = P T
– M représente la masse monétaire en circulation ;
– V est la vitesse de circulation de la monnaie (une même unité monétaire pouvant parcourir plusieurs fois le circuit des paiements durant une période donnée) ;
– P est le niveau général des prix ;
– T est le volume de transaction.
Cette théorie suppose que la vitesse de la circulation de la monnaie est constante. La production est déterminée par la capacité productrice de l’économie. Dans cette équation la partie de gauche représente la partie monétaire des échanges, et celui de droite la partie réelle et que les deux parties doivent s’égaliser. La valeur nominale de la production PY est déterminée par l’offre de monnaie. P est le rapport entre la valeur nominale de la production et le niveau général de la production Y. Ainsi, toute variation du prix est le résultat de la variation de la masse monétaire.
Approche selon les monétaristes
Le monétarisme fait partie des courants de pensées économiques les plus influant et qui reste sur la quantité de monnaie. Les monétaristes affirment clairement dans des études empiriques et montrent que l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire (Pierre Bezbakh, 2006). Les économistes de cette pensée tiennent leur conviction par la théorie connue sous le nom de théorie quantitativiste de la monnaie. La théorie, simplifiée, montre que l’ensemble des dépenses effectué dans une économie est premièrement déterminé par l’ensemble de toute la monnaie qui existe dans cette économie.
L’idée derrière cette formule est que le niveau général des prix de l’ensemble des biens de consommations augmentera que si l’offre globale de monnaie en biens de consommation baissera relativement par rapport à la demande globale en biens de consommation, ou si la demande globale augmentera relativement par rapport à l’offre globale en biens de consommation. Dans cette même idée que l’ensemble des dépenses dépend principalement de l’ensemble des monnaies en circulation, les économistes calculent la demande globale des biens de consommation sur l’ensemble de la quantité de monnaie. Cependant, ils ont posés que comme la quantité de monnaie augmente, le total des dépenses et l’ensemble de la demande pour les biens de consommations augmentent aussi. C’est pour cette raison que les économistes qui soutiennent la théorie quantitativiste de la monnaie pensent aussi que c’est la seule cause de l’augmentation des prix dans une économie en pleine croissance (c’est-à-dire que l’offre globale des biens de consommations augmente), et une augmentation de l’ensemble de la quantité en circulation, qui est causé par les politiques monétaires.
Inflation par la demande
Toute théorie keynésienne est une théorie de la demande (Pierre Bezbakh, 2006). L’inflation par la demande est une explication de la hausse des prix par un excès de la demande globale sur l’offre globale (l’ensemble des biens disponibles, évalués aux prix courants) ; l’égalité entre valeur des ventes et valeur des achats est cependant une propriété des échanges (c’est une contrainte). Les quantités de biens et la dépense globale étant données, seules les modifications des prix peuvent assurer la réalisation de la contrainte Offre = Demande. L’ensemble des prix s’élèvera, dans des proportions variables. La théorie de l’inflation par la demande reste insuffisante tant qu’on ne sait pas comment il est possible que l’excès de demande s’est produit ; en effet, les conditions de création du revenu impliquent normalement que les revenus distribués sont une masse égale à celle des biens produits. L’inflation pourrait selon cette théorie causée par l’une des cas ci-après :
– Diminution de l’épargne : Les biens de consommation seront alors en excès de demande et leur prix augmenteront, mais en contrepartie les marchés des biens de capital (d’investissement) devraient être en excès d’offre, et voir leurs prix chuter. Il s’agit ici d’une réaffectation d’une même demande totale et rien n’indique comment cela pourrait provoquer une inflation (mesurée sur tous les biens).
– Redistribution : L’État a pris aux uns pour donner aux autres ; la demande globale (le revenu global) est inchangé ; même si l’on prend aux riches pour donner aux moins riches, la demande totale ne varie pas ; peut-être sera-t-elle distribuée différemment entre les différents marchés : voir le point précédent pour l’impact inflationniste.
– Politique monétaire : si la banque centrale émet plus de monnaie, la demande globale augmente effectivement relativement à l’offre.
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Table des matières
Introduction
I Revue de la littérature
1 Inflation et taux de change
1.1 Théorie de l’inflation
1.2 Le taux de change
2 Approche théorique du « pass-through »
2.1 Définition du « pass-through »du taux de change
2.2 Le modèle de Devereux et Yatman (2003)
2.3 Vue d’ensemble des études sur l’inflation à Madagascar
2.4 Les étapes de la transmission du « pass-through »
II Analyse Empirique du pass-through
3 Situation économique de Madagascar
3.1 Bref aperçu de la politique monétaire
3.2 L’inflation et les agrégats monétaire
3.3 Politique de change
4 Modélisation du « pass-through »
4.1 Méthodologie empirique
4.2 Analyse empirique
Conclusions