Infestation des oiseaux
Mallophages
Présentation générale
Ce sont des phtiraptères à pièces buccales broyeuses, communément appelés poux broyeurs. Leur tête est plus large que leur thorax .On peut noter que les poux appartiennent au groupe des insectes car leur corps est segmenté et divisé en trois parties : une tête, un thorax et un abdomen ; ils ont trois paires de pattes et une seule paire de petites antennes. Tous les poux sont aplatis dorso-ventralement. Leurs organes sensoriels sont peu développés.
On les rencontre chez les oiseaux ou les mammifères. Ce sont des parasites permanents, contrairement aux puces et aux tiques. Très actifs, ils se déplacent fréquemment et rapidement, à la recherche de nourriture, généralement constituée de débris épidermiques (étymologiquement mallophage signifie « mangeur de toison »). Cependant chez les volailles certaines espèces, telles que Menacanthus stramineus peuvent s’attaquer à la peau elle-même, voire se nourrir de sang
La mallophagose des galliformes est due à un certai n nombre de mallophages dont les genres les plus courants sont Goniodes, Goniocotes, Lipeurus et Menopon, et les plus rares Degeeriella, Columbicola, Somaphantus et Colpocephalum.Les mallophages se situent sur toutes les parties du corps, préférentiellement au niveau des régions abritées des atteintes du bec, c’est à dire au cou et à la tête. Cependant, à l’examen d’un oiseau atteint, on repère les parasites circulant avec la plus grande vélocité sur toutes les parties du corps, afin de se réfugier dans les régions sombres, recouvertes de nombreuses plumes (tronc et envers des ailes).
Les principaux mallophages de la caille des blés
La caille des blés est parasitée principalement par trois espèces cosmopolites:
Cuclotogaster heterographus, Goniodes dissimilis et Lipeurus caponisa. Cuclotogaster heterographus (Nitzsch, 1866)
On le distingue par sa couleur jaune pâle avec des tâches fauves et des bandes noirâtres ainsi que par sa tête parabolique, en ogive devant, délimitée par la bande antennale ininterrompue et très élargie en arrière de l’œil. Son thorax postérieur égale le prothorax. L’abdomen, ovale, porte des tâches sur la partie médiane de chaque anneau et des soies sur leurs bords. Le mâle mesure environ 1,8 mm de long et présente un abdomen plus allongé que celui de la femelle, qui mesure 2,5 mm.Il s’installe préférentiellement sur la tête et lecou, parfois au niveau des ailes.Il arbore des tâches plus foncées et des bandes fauves, sur une coloration blanc sale. La tête, plus large que longue, s’arrondit. La bande antennale se distingue par un développement important ainsi qu’une partie antérieure élargie. Les angles temporaux, saillants, ne forment pas pour autant des cornes. Le bord postérieur du thorax porte cinq soies, tandis que chaque segment abdominal possède deux soies médianes ainsi que trois ou quatre autres angulaires. Le mâle mesure 2 mm, sa femelle, à peine plus grande, affiche 2,5 mm. Ses antennes sont deux fois plus courtes que celles du mâle.
On rencontre ce parasite très communément, notammen sur la poule, dans de nombreux pays.
Biologie
Au cours de sa vie, la femelle pond une centaine d’œufs sur l’hôte en les cimentant à ses plumes. La nymphe, qui ressemble à l’adulte mai s de taille inférieure, s’extrait de l’œuf après une à deux semaines. En moins de trois semaines elle effectue de 3 à 5 mues puis devient adulte. Le cycle est donc réalisé en 4 à 6semaines. La durée de vie de l’adulte semble être d’une trentaine de jours en moyenne mais certains auteurs comme Arends (1991) pensent que ces parasites vivent plusieurs mois sur les volailles
Pathogénie
La pullulation des mallophages entraîne une incommodité extrême, des démangeaisons qui perturbent la prise alimentaire. Une irritation sévère peut être observée, et aboutit à des dommages au niveau du plumage. Les sy mptômes développés sont donc trouble du repos des animaux, retard de croissance chez les jeunes, et amaigrissement des sujets adultes. Néanmoins ils sont liés à l’importance de l’infestation de l’oiseau ; les animaux sauvages étant rarement très parasités.
Il existe des différences de pathogénie entre les spèces de mallophages. En nombre restreint, G. dissimilis agit peu sur son hôte. Les effets pathogènes de L. caponis sont également très légers sur les animaux en bonne santé même si les jeunes oiseaux sont parfois sujets à des infestations massives. Par contre, C. heterographus peut entraîner des troubles graves, voire la mort, en particulier sur les jeunes sujets. En outre les œufs de cette espèce ont un aspect gaufré, ce qui permet leur agglomérationà la base des plumes. Ces amas compacts sont responsables d’une crasse parasitaire nuisant gravement au plumage.
Fréquence et intensité
Ces parasites sont particulièrement fréquents : ilsinfestent la quasi-totalité des oiseaux et le poly-parasitisme est de règle. Par exemple, C. heterographus infestait 33% des cailles migrantes examinées par Otify en Egypte [53] ; 30% d’entre elles portaient Goniodes dissimilis
Résultats de notre étude
Sur les huit cailles qui ont servies à la recherche des mallophages, trois se sont révélées porteuses de ces parasites. Cinq poux ontété récupérés mais malheureusement non identifiés. Ce pourcentage d’oiseaux parasités semble faible au regard des autres études. Ceci nous paraît être du à la méthode de récolte des mallophages et non à une différence réelle de prévalence.
Siphonaptères
Présentation générale
Les siphonaptères (ou puces) sont de petits insectes au corps comprimé latéralement, contrairement à celui des mallophages. Ces parasite s sauteurs possèdent des pièces buccales conformées pour piquer et sucer. Ils présentent unemétamorphose complète.
La tête, de petite taille, s’unit largement au thorax. Le rostre est constitué de :
• deux mandibules transformées en piquants sétiformes, dentées en scie
• deux mâchoires triangulaires portant chacune un pal pe à quatre articles
• une langue en stylet rigide, dentée à sa face supérieure
• une lèvre inférieure courte et engainant les mandibules et le stylet
Le thorax comprend trois anneaux distincts. Les deux derniers portent, de chaque côté et à la place des ailes, une grande plaque ou écaille aliforme. Les pattes sont robustes et longues, adaptées au saut, tout particulièrement ladernière paire, volumineuse. Les tarses possèdent cinq articles et se terminent par deux courtes griffes. L’abdomen est constitué de neuf segments qui se chevauchent . Même si on les observe encore rarement, les puces affectent probablement tous les oiseaux . Une de ces espèces a été décrite sur la caille
Echidnophaga gallinacea (Westwood, 1875)
Description
On l’observe majoritairement sur les oiseaux, néanmoins on peut la retrouver sur certains mammifères comme le chat, le chien, le lapin et même l’homme. Commune en milieu tropical, elle est également rencontrée aussi en zones sub-tropicales et tempérées. Les animaux jeunes sont les principaux affectés.De petite taille, le parasite mesure 2 mm à l’état adulte. Son front présente une angulation importante. Les soies de la tête sont très foncées, le corpsraput.
Biologie
Parasite important des oiseaux, en particulier des poulets, E. gallinacea se rencontre essentiellement autour de la tête. Il peut s’agglutiner en paquets de plus de cent individus. Les pièces buccales, profondément ancrées dans la peau,rendent difficile l’extraction : les femelles peuvent par exemple rester ainsi attachéespendant 2 à 6 semaines en entraînant des petites ulcérations. Après la copulation, les femelles pondent les œufs et les déposent dans la zone ulcérée ; ils peuvent aussi tomber au sol. Ilsproduisent en six à douze jours, selon la température ambiante, des larves blanchâtres, vermiformes, apodes, constituées de treize anneaux pourvus de long poils. Celles qui éclosent sur l’hôte se laissent tomber au sol pour continuer leur développement. Au bout d’une quinzaine de jours, la larve file un petit cocon soyeux dans lequel elle se transforme en nymphe qui devient un adulte, du onzième au vingtième jour.
Pathogénie
Les puces se réfugient surtout dans les nids, les oiseaux en sont principalement incommodés durant la nuit et au moment de la ponteou de la couvaison. Les jeunes, inquiétés par l’irritation, présentent un prurit important, se piquent et dorment mal. Il peut en résulter des lésions oculaires dues à des auto-traumatismes. E. gallinacea ne transmet pas d’agents pathogènes mais les irritations et la perte de sang peuvent nuire gravement à l’animal qui peut en mourir.
Fréquence et intensité
Les puces ne sont pas des parasites très fréquents des oiseaux sauvages, on les rencontre plus communément dans les poulaillers et les pigeonniers. En outre elles sont difficilement observables en raison de leur activité nocturne.
Cestodes occasionnels
Lyruterina nigropunctata (Crety 1890, Spasskaya et Spasskii 1971)
Là aussi le cycle indirect fait appel à un hôte int ermédiaire qui est un insecte : la sauterelle. Elle contient des cysticercoïdes 30 jours après l’infestation (entre 40 et 100 larves par insecte). La caille se contamine en l’ingérant et relâche dans le milieu extérieur des proglottis matures en trois semaines.Au Kazakhstan, selon Smigunova, des cailles et des perdrix étaient porteuses de ce parasite intestinal en 1991. Koroglu mentionne ce cestode en Turquie (1996), mais les autres études n’ont pas mis en évidence ce parasite.
Fimbriaria fasciolaris
Les Fimbriariinés se rencontrent essentiellement chez les palmipèdes, provoquant un amaigrissement proportionnel à l’infestation parasi taire. Ils ne sont que rarement décrits sur les galliformes. Cette sous famille est caractérisée par la présence d’un pseudo-scolex et par l’aspect réticulé de l’utérus.
Une espèce est mentionnée (sur un animal seulement)dans une étude portant sur C. coturnix [38]: Fimbriaria fasciolaris. Il s’agit d’un parasite de plusieurs centimètres de long possédant un scolex de petite taille. Son rostre, nvaginable, porte 10 à 12 crochets. Un pseudo-scolex fait suite au cou, très petit : c’est une portion strobilaire à segments courts, larges et incurvés, qui forme ainsi une zone élargie dans la partie antérieure du corps. Le parasite utilise cette sorte de tête de marteau pour se fixer dans la muqueuse intestinale. Le strobile est, quant à lui, plus étroit. L’hôte inte rmédiaire est un crustacé copépode d’eau douce dans lequel les cysticercoïdes se forment en une dizaine de jours. L’infestation de la caille des blés est ainsi explicable, vu son affection pour les fossés et autres trous d’eau. La période prépatente dure environ dix jours chez le caneton.
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INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE
I) La caille
I.1 Classification
I.2 Morphologie
I.3 Reproduction
I.4 Migration
I.5 Mœurs alimentaires
II) Les parasites
II.1 Définitions
II.2 Pouvoir pathogène
II.3 Infestation des oiseaux: l’exemple des cestodes
III) Matériels et méthodes
III.1 Prélèvement des oiseaux
III.2 Recherche des ectoparasites
III.3 Recherche des endoparasites
III.4 Traitement statistique des données
DEUXIEME PARTIE : LES ECTOPARASITES
I) Définition
II) Acariens
II.1 Acaridiés
Analgésidés
Dermoglyphidés.
II.2 Trombidiformes
II.3 Mésostigmates
Description
Biologie
Pathogénie
Fréquence et intensité
II.4 Ixodides
Description
Biologie
III) Mallophages
III.1 Présentation générale
III.2 Les principaux mallophages de la caille des blés
III.3 Biologie
III.4 Pathogénie
III.5 Fréquence et intensité
III.6 Résultats de notre étude
IV) Siphonaptères
IV.1 Présentation générale
IV.2 Echidnophaga gallinacea
IV.3 Pathogénie
IV.4 Fréquence et intensité
TROISIEME PARTIE : LES HELMINTHES
I) Cestodes
I.1 Choanotaenia infundibulum
I. 2 Raillietina
I.3 Cestodes occasionnels
II) Nématodes
II.1 Syngamidae
II. 2 Capillariidae
Description
Biologie
Pathogénie
Fréquence et intensité
Description
Biologie
Pathogénie
Fréquence et intensité
II.3 Acuariidae .
II.4 Habronematidae
II.5 Trichostongylidae
II.6 Heterakidae
Description des différentes espèces parasitant la caille
Biologie
Pathogénie
Fréquence et intensité
Biologie
Pathogénie
Fréquence et intensité
Description des différentes espèces parasitant la caille
Biologie
Pathogénie
Fréquence et intensité
III) Trématodes
III.1 Description des différentes espèces parasitant lacaille
III.2 Biologie
III.3 Pathogénie
III.4 Fréquence et intensité
III.5 Résultat de notre étude
IV) Conclusions de nos travaux sur les helminthes
IV.1 Fréquence d’apparition des différents parasites
IV.2 Intensité du parasitisme
IV.3 Etude des variations spatiales
IV.4 Etude des variations temporelles
QUATRIEME PARTIE : LES PROTOZOAIRES
I) Coccidies
I.1 Eimériidés
I. 2 Cryptosporidiidés
I.3 Sarcocystidés
I.4 Résultat de notre étude
II) Hématozoaires
II.1 Description
II.2 Biologie
II.3 Pathogénie
II.4 Fréquence et intensité
III) Flagellés
III.1 Trichomonas
III.2 Histomonas meleagridis
III.3 Résultat de notre étude
IV) Conclusion de nos travaux sur les protozoaires
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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