Infertilité masculine et don de spermatozoïdes dans le Monde

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Aspects socio-anthropologiques

Le donneur

Il n’y a aucune sélection des donneurs sur des critères socioculturels ou religieux. La sélection est faite sur des critères médicaux. Le donneur doit réaliser un entretien avec un médecin du CECOS, seul ou avec sa conjointe (la vie en couple n’est plus un critère obligatoire pour donner ses gamètes). De plus, selon les centres, un entretien avec un psychologue du CECOS peut lui être proposé ou parfois envisagé d’emblée. Selon la Loi de Bioéthique, les critères retenus pour réaliser un don sont les suivants : avoir au minimum 18 ans et au maximum 45 ans, avoir au moins un enfant, avoir un caryotype constitutionnel normal, ne pas avoir d’antécédents susceptibles d’altérer les paramètres spermatiques contre-indiquant la réalisation du don, ne pas avoir de risques génétiques identifiables susceptibles d’être transmis à la descendance, ne pas avoir d’infections transmissibles. Un contrôle des maladies infectieuses, réalisé au moment du don, sera renouvelé six mois après et, le don ne pourra être réalisé que si les résultats sont négatifs pour le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), la syphilis, les hépatites B et C. Si le donneur est immunisé contre le cytomégalovirus (CMV), le don pourra être réalisé seulement si les anticorps traduisent une immunisation ancienne. Un recueil des caractéristiques physiques et la détermination du groupe sanguin sont réalisés pour l’appariement des caractéristiques phénotypiques entre le donneur et les couples receveurs auxquels ce donneur sera attribué. Un recueil du consentement du donneur et de sa conjointe, sera également réalisé. Un examen du sperme avant et après congélation sera effectué permettant de vérifier la qualité initiale du sperme et la mobilité des spermatozoïdes après congélation (11). Dans un tiers des cas, l’examen biologique des caractéristiques du sperme ne permet pas de congeler celui-ci (12).
La motivation des donneurs est souvent liée à un élan de générosité humaine qu’ils comparent au don du sang ou au don d’organes. D’autres, donnent leurs gamètes car ils ont été personnellement confrontés à la souffrance de l’infertilité dans leur couple ou chez des proches (souvent le conjoint qui n’est pas infertile dans un couple qui a reçu un don, donnera à son tour ses gamètes). Une chose est certaine, donner ses gamètes nécessite une réflexion, des discussions et un travail introspectif pour mettre à distance l’étranger en soi ou la part de soi donnée à autrui. Certaines études indiquent que les donneurs sont affectés par le fait de ne pouvoir connaitre les résultats de leur geste. Selon eux, le fait d’avoir donner une partie de soi et en ignorer totalement le devenir, efface l’humanité du geste. Alors que d’autres recherches nous rapportent le contraire, les avis restent relativement partagés mais tous expriment cependant, des conditions trop strictes concernant les critères pour donner leurs gamètes. Le peu de publicité en faveur du don de gamètes conduit à une pénurie grave de candidats et de candidates, ce qui entraine un « tourisme procréatif » difficile à admettre et pouvant coûter très cher (7).

La femme

La femme doit être âgée de moins de 43 ans pour pouvoir bénéficier d’un don. Nous ne pouvons pas parler du don de spermatozoïdes sans parler de la femme, puisqu’elle reçoit, dans son propre corps, les gamètes d’un inconnu dont elle ignore totalement les caractéristiques physiques et psychiques. De ce fait, pendant la grossesse, nombreuses sont les questions qui surgissent. Mais en réalité que pense-t-elle réellement du don ? Dans une telle situation, elle occupe une place primordiale. Plusieurs possibilités s’offrent à elle : fuir le foyer conjugal, ne voulant pas subir tous ces examens pour parvenir à la conception de l’enfant par don et porter un enfant dont elle ne connait pas le géniteur, ou bien soutenir son conjoint et avoir un rôle de pilier dans l’avenir du couple, mais aussi choisir l’adoption ou vivre sans enfant. Et lorsqu’elle choisit l’AMP avec donneur, elle doit alors, elle aussi, faire le deuil de son enfant fantasmé : le « mini-nous ». Une fois ce deuil réalisé, elle accepte plus naturellement le don que son conjoint et l’aide ainsi à surmonter l’annonce de l’infertilité. Dans la situation d’infertilité masculine, le don est parfois la seule solution pour vivre une grossesse, sachant que la grossesse est synonyme de maternité, le don devient alors une évidence pour ces femmes. En ce qui concerne l’anonymat du donneur, dans la majorité des témoignages, la femme ne souhaite pas en connaitre davantage à propos de ce dernier, ce donneur pourrait être perçu comme une intrusion dans la vie du couple. D’autant plus que dans ces périodes de la vie, le couple subit de nombreuses périodes de doutes et de remises en question. Si une tierce personne venait s’immiscer dans la vie du couple, il semble évident que la situation deviendrait difficile à gérer. Cependant, certaines femmes évoquent l’idée, afin que l’enfant connaisse ses origines, que l’identité du donneur ne soit révélé qu’à celui-ci (13).

L’enfant issu du don

Les premiers enfants issus d’une insémination artificielle avec donneur (IAD) ont une quarantaine d’années et sont donc en mesure de témoigner. Que pensent-t-ils eux aussi du don ? Dans la littérature, nombreux sont les témoignages et deux points de vue divergent.
D’une part, il est évoqué l’idée que pour construire son identité et sa personnalité, l’enfant a besoin de connaitre ses origines. Certains aimeraient parvenir à connaitre leurs racines, ces jeunes témoignent de leur souffrance liée à la méconnaissance de leurs origines. Ils se sentent incomplets, ont le sentiment que leur histoire personnelle est amputée. Même pour ceux dont le mode de conception leur a été dévoilé dès le plus jeune âge, c’est souvent à l’adolescence, période au cours de laquelle se posent des questions identitaires, que surgit cette souffrance. Les avis sont très partagés, certains souhaiteraient des informations identifiantes sur le donneur telle une photo, certains des informations non identifiantes, caractéristiques physiques, situation professionnelle et familiale, motivation du don et enfin, d’autres une levée pure et simple de l’anonymat.
Puis, il y a les enfants qui ne souhaitent rien savoir quant au donneur. Ils ne jugent pas nécessaire d’en apprendre davantage sur cette personne puisque selon eux, le biologique ne prime pas sur le social. Cette situation ne leur évoque aucune souffrance et bien au contraire, ils expriment même une certaine crainte concernant les débats actuels quant à la levée de l’anonymat (14).
Chacun de ces enfants, s’est un jour posé la question à ce sujet. Ces avis partagés sont la conséquence de parcours de vie très différents. Cependant, certaines associations ont vu le jour et se battent actuellement pour une révision de la loi concernant l’anonymat du don (7).
En France, à la différence d’autres pays sans anonymat, la majorité des couples font la démarche d’expliquer à l’enfant l’origine de sa conception. En 2000, seulement 11% des parents pensaient le dire à leur enfant, en 2007, ce taux passe à 61% et en 2011, 90% des parents pensaient leur dire. Cette évolution est en partie liée au discours changeant des professionnels qui, auparavant, incités les couples à rester dans le secret alors que maintenant, ils les encouragent à dévoiler la vérité (12).

Infertilité masculine et don de spermatozoïdes dans le Monde

Comme vu précédemment, en France, l’accès au don dans le cadre d’une infertilité masculine est soumis à de nombreuses lois, aussi bien du côté du donneur que du côté du receveur. Qu’en est-il ailleurs qu’en France ? Plusieurs pays européens dont la Belgique, l´Espagne, les Pays-Bas et le Danemark, autorisent les femmes célibataires ainsi que les couples de femmes à recourir aux techniques d’AMP et au don de gamètes.
En France, les donneurs de spermatozoïdes et d´ovocytes peuvent être remboursés des frais occasionnés par le processus de don, sur présentation de justificatifs. D´autres pays tels que la Belgique, le Danemark, la Suisse ou l´Espagne fonctionnent selon un système de dédommagement ou de compensation financière plafonnés, mais plus attractif pour les donneurs (15).
Concernant la question de l´anonymat du don de gamètes, en Belgique, au Danemark, au Canada ou en Islande par exemple, les receveurs sont autorisés à connaître leur donneur si celui-ci y consent. D´autres se situent complètement à l´opposé du point de vue éthique qui prévaut en France et interdisent les dons de gamètes anonymes, qui vont, selon eux, à l´encontre du droit de l´enfant à connaître ses origines biologiques. C´est le cas notamment du Royaume-Uni, de l´Allemagne, des Pays-Bas, de la Suède et de la Norvège (12). Le débat est également publiquement ouvert aux Etats-Unis, où plusieurs associations de personnes issues du don réclament le droit de connaître leurs géniteurs. En Autriche, les enfants du don sont autorisés à obtenir des informations identifiantes sur les donneurs. En Australie, seulement deux Etats ont opté pour la levée de l’anonymat. En Finlande et en Nouvelle-Zélande, les enfants pourront à leur majorité, s’ils le souhaitent, avoir accès à l’identité du donneur. Alors qu’en Italie, tout recours à un tiers donneur est interdit, seule l’AMP intraconjuguale est autorisée.
Actuellement en France, la question de la levée de l’anonymat fait débat et confronte deux parties, d’une part les parents mais aussi des enfants, qui refusent cette levée et d’autre part, certains enfants qui espèrent un jour, avoir accès à leurs origines (13).
Dans certaines cultures, comme en Polynésie Française, il est inconcevable d’avoir recours au don et encore moins lorsqu’il s’agit d’une infertilité masculine, il n’existe d’ailleurs pas de service d’AMP. Les couples qui souhaitent avoir recours à l’AMP doivent aller en Nouvelle-Zélande ou en Nouvelle-Calédonie pour être pris en charge, les autres auront recours au FAAMU. Il s’agit d’une adoption particulière, légale en Polynésie Française. Le couple qui est en incapacité de procréer demande à un membre de la famille de concevoir cet enfant à leur place, celui-ci leur sera donné dès sa naissance. Cette forme d’adoption n’étant pas autorisée en France, quelles sont donc les solutions qui s’offrent aux couples français ne souhaitant pas avoir recours aux dons de gamètes ?

Alternative au don de spermatozoïdes

En France, lorsque l’homme est infertile, deux options s’offrent au couple pour devenir parents, le recours au don de gamètes et l’adoption.
Il existe deux formes d’adoption en droit français : l’adoption plénière et l’adoption simple. La différence essentielle est que dans l’adoption plénière, il y a une rupture totale avec la famille d’origine contrairement à l’adoption simple où les liens avec la famille d’origine sont entretenus. Concernant l’adoption plénière, les conditions pour les adoptants sont les suivantes, les couples doivent être mariés depuis au moins deux ans ou être âgés de plus de 28 ans. Les conditions relatives à l’adopté sont les suivantes : il doit avoir moins de 15 ans, et si l’adopté a plus de 13 ans, il doit donner son consentement personnel. La condition de différence d’âge entre l’adoptant et l’adopté est d’au moins 15 ans. L’adoption est rétroactive, le ou les adoptants vont être considérés comme les parents à partir de la naissance, l’adopté cesse d’appartenir à sa famille d’origine et il prend le nom de l’adoptant. Au moment où la requête est réalisée, les adoptants peuvent demander au tribunal de changer les prénoms de l’enfant.
Pour l’adoption simple, les conditions d’adoption sont les mêmes que pour l’adoption plénière, cependant l’adoption simple est permise quelque soit l’âge de l’adopté. Elle confère le nom de famille de l’adoptant en s’ajoutant à celui porté par l’adopté. Juridiquement, l’adopté reste rattaché à sa famille d’origine, il conserve tous ses droits héréditaires, il est également héritier de l’adoptant simple. L’adoption plénière est irrévocable alors que l’adoption simple peut être révoquée pour des motifs graves.
En France ou à l’étranger, l’adoption est un long parcours parfois difficile, et nécessite la réalisation de nombreuses démarches. Une très longue attente décourage souvent les couples (16).

La paternité

Etre père

Le mot père vient du latin pater qui signifie « ancêtre » ou « fondateur ». Le père est l’homme qui a engendré ou adopté un ou plusieurs enfants. Il peut être aussi l’homme ayant l’autorité reconnue pour élever un ou des enfants au sein de la famille, qu’il les ait ou non engendrés. Etre père n’est donc pas seulement le fait de féconder une femme et d’engendrer biologiquement un enfant, c’est s’inscrire dans une filiation, une généalogie, en reconnaissant l’enfant. Un père de famille est un guide spirituel, initiateur, créateur et fondateur de l’éducation de ses enfants. Le père est l’une des figures fondatrices de la personnalité de l’enfant. Etre père, c’est aussi une manière pour les hommes de montrer leur virilité, leur capacité, leur compétence à faire un enfant. Cependant le concept même de père se modifie au cours de l’histoire. Les hommes se révèlent aussi compétents que les femmes pour s’occuper des enfants (17).

Les différents types de paternité

La paternité, désigne « l’état, la qualité de père » ainsi que le « lien juridique entre un père et son enfant », c’est aussi assurer un bien-être matériel, une transmission affective mais aussi et surtout donner des limites et imposer des règles (18). De manière générale, le mécanisme de la paternité passe par une confrontation permanente entre des éléments réels et imaginaires. L’accès à la paternité passe par un processus de pensées qui s’élabore au rythme changeant du corps féminin (19). Selon Muldworf, psychiatre et psychanalyste, « la femme devient mère par l’intermédiaire d’un processus biologique tandis que l’homme devient père par l’intermédiaire d’un système symbolique imposé par la société ». En effet, la femme devient mère par l’intermédiaire de la grossesse alors que l’homme devient père par un processus psychologique conditionné par des normes culturelles et sociales.
Autrefois, il existait dans la société deux types de paternité : père biologique (géniteur) et père adoptant. Depuis les années 70, la place du père a évolué et il existe actuellement trois figures de père moderne : « le papa poule » qui adopte des comportements relevant traditionnellement de la mère (donner le biberon, le bain, changer la couche, câliner…), « le père libéré » qui recherche avant tout dans la parentalité son propre accomplissement individuel et « le père présent » qui est investi, disponible, participant, consistant, responsable, conscient de sa fonction de parent masculin (20). Chacun construisant à leur façon leur propre identité paternelle.

L’identité paternelle

L’identité paternelle se construit en fonction de la conception qu’ont les pères de leur rôle paternel. La construction de l’identité paternelle est un processus qui commence bien avant la naissance de l’enfant. Par ailleurs, la participation à la grossesse est une étape importante du développement de l’identité paternelle pendant laquelle se manifestent les émotions liées au « devenir père ». La construction de cette identité paternelle implique souvent des réaménagements du point de vue psychique et de la relation de couple (21).
L’identité paternelle est influencée par des aspects individuels, tels que la relation à son propre père durant l’enfance, la qualité de la relation conjugale et certaines caractéristiques psychologiques du père. Pour construire leur identité paternelle, les pères cherchent à reproduire, à rejeter ou à adapter le schéma paternel de leur propre père. Elle est aussi soumise à des influences sociales et culturelles. En effet, l’identité paternelle diffère selon l’histoire personnelle, les normes qui entourent le père, ainsi que leur place au sein du couple parental et auprès de l’enfant. Finalement, l’identité paternelle se concrétise par l’engagement que le père montre vis-à-vis de son enfant (22).

La fonction paternelle

Actuellement, les pères occupent une place de plus en plus importante dans l’éducation de l’enfant. De ce fait, il est intéressant de s’interroger sur leur fonction paternelle.
Tout d’abord, il est important de distinguer « rôle » et « fonction ». Le rôle désigne des comportements, des actes ou des attitudes conscientes, volontaires, concrètes, interchangeables. Ces comportements, ces actes et ces attitudes évoluent au cours du temps et peuvent être indifféremment remplis par la mère ou le père. La fonction est, à l’inverse du rôle, inconsciente, psychologique (non volontaire), unique, spécifique et absolue. Aucune mère ne peut remplir la fonction paternelle et aucun père, la fonction maternelle. Cependant, dans les couples homosexuels, une femme peut remplir la fonction maternelle et sa conjointe, qui est une autre femme, peut remplir la fonction paternelle et cette répartition s’inscrit de la même façon pour les couples d’hommes.
D’après les psychologues, la fonction paternelle se manifeste dans cinq secteurs précis : la protection (il assure une sécurité émotive et affective aussi bien pour la femme que pour l’enfant), l’éducation (il apprend à l’enfant à renoncer à la satisfaction immédiate de ses besoins et désirs), l’initiation (il initie l’enfant aux règles de la société), la séparation (il doit s’interposer entre la mère et l’enfant pour permettre à l’enfant de développer son identité en dehors de la symbiose maternelle et rappeler à la mère qu’elle est aussi une femme. Le père représente donc les limites, les frontières, la séparation psychologique). Et enfin, la filiation (l’enfant a besoin de savoir qu’il a un père et qui est ce père, de plus il a également besoin de savoir qu’il s’inscrit dans une lignée qui possède une histoire) (23).

Paternité et don de spermatozoïdes

Nous avons vu précédemment que grâce à l’évolution de la place du père dans la société, le biologique et la fonction paternelle peuvent être dissociés.
Ce modèle apparait dans le cadre des dons de spermatozoïdes où deux figures paternelles se profilent : l’une abstraite, anonyme et dépourvue de responsabilité parentale, qui est cependant à l’origine de leur vie mais sans désir. Et l’autre sociale, investie de la puissance parentale, tout de même à l’origine de la conception (désir parental) mais sans avoir corporellement contribué à celle-ci. L’ensemble des hommes concernés par cette situation sont des hommes infertiles, et parmi eux, figurent des hommes qui ont changé de genre. On peut trouver également des couples homosexuels qui, en France, n’ont actuellement pas accès à l’AMP et qui se dirigent donc vers des pays étrangers pour réaliser leur projet de parentalité.
Nous avons pu observer, au cours de nos lectures, que de nombreuses études s’intéressaient à l’infertilité masculine, aux dons de gamètes et à la paternité, mais aucune ne confrontait réellement les trois sujets réunis, qui constituent pourtant un problème majeur de santé publique. Nous ne savons donc pas comment un homme infertile construit son identité paternelle lorsqu’il devient père grâce au don de spermatozoïdes. Devenir père sans avoir recours à l’AMP nécessite, de toute façon, un cheminement alors le recours au don a-t-il réellement un impact sur l’homme qui deviendra père ainsi que sur le couple et l’enfant à naître ? La conception de la paternité est-elle si différente lors du recours au don de spermatozoïdes ou identique à celle des hommes qui accèdent à la paternité avec ou sans AMP ? Autant de questions qu’un homme infertile peut se poser, autant de réponses qu’il ne trouve pas dans la littérature. C’est la raison pour laquelle nous avons voulu nous intéresser à la façon dont ces pères infertiles construisent leur identité paternelle. Le but est de tenter d’apporter un maximum de réponses sur la façon dont ils deviennent pères depuis l’annonce de l’infertilité jusqu’à la naissance de l’enfant voire même quelques années plus tard. En effet, il nous parait intéressant de balayer tous les moments de ce parcours, qui s’inscrit dans l’histoire d’un homme, d’une femme, d’un couple, d’une famille, dans le récit d’une vie. De ce fait, chacun aura un recul différent sur le sujet, la perception de la paternité évoluant très certainement avec le temps.

Hypothèses et objectifs

Problématique

Le but de ce projet de recherche est de savoir comment un homme ayant recours au don de spermatozoïdes construit son identité paternelle. Plus précisément, le but est de savoir si les hommes infertiles ont des difficultés à accepter le don et si c’est le cas, comment acceptent-ils ce don pour accéder à la paternité ?

Objectifs

Les objectifs de ce travail sont d’évaluer les points suivants :
– Les circonstances de découverte de l’infertilité
– L’impact psychologique de l’infertilité et du recours au don
– Le vécu de la prise en charge au CECOS puis en AMP
– Les informations données aux proches
– L’évolution du projet de paternité

Hypothèses

Nous avons émis les hypothèses suivantes :
– H1 : Il est difficile pour les hommes d’accepter le recours à un donneur
– H2 : Les difficultés sont non formulées et refoulées, l’homme adopte donc des stratégies pour accepter
– H3 : L’évolution de la grossesse est peu contributive d’une paternité assumée
– H4 : A la naissance de l’enfant, une paternité assumée et épanouie est remarquée.

Matériels et Méthode

Type d’étude

Pour réaliser cette étude concernant l’identité paternelle dans le don de spermatozoïdes, nous avons réalisé une étude qualitative transversale avec des entretiens semi-dirigés.

Lieu et durée de l’étude

Nous avons décidé de réaliser l’étude au CECOS du CHU de Caen uniquement, car le temps ne nous permettait pas d’étendre notre étude à plusieurs CECOS. L’étude a été réalisée à partir de Janvier 2016 jusqu’à Décembre 2016.

Population étudiée

Nous avons inclus tous les hommes actuellement inscrits pour la première fois au CECOS, ceux ayant déjà bénéficié d’un don, la femme étant enceinte ou venant d’accoucher, quel que soit l’âge et quelle que soit la raison de la demande du don.
Notre seul critère d’exclusion était les hommes déjà père d’un précédent don, le projet de paternité étant probablement déjà bien concret pour ces hommes là.

Méthode

Nous avons ensuite contacté, par l’intermédiaire de Madame Hamonou, le Docteur Ethel Szerman, Praticien Hospitalier et responsable du CECOS de Caen ainsi que le Docteur Christian Jolly, Praticien Hospitalier au CECOS du CHU de Caen, afin d’avoir leur accord pour contacter des patients et la réalisation des entretiens.
Par l’intermédiaire du logiciel (Référence), Madame Hamonou a pu avoir accès à l’ensemble des couples actuellement inscrits au CECOS. De plus, le Docteur Denoual-Ziad et le Docteur De Vienne ont pu nous indiquer les couples actuellement inscrits en AMP, dans l’attente ou ayant reçu un don de spermatozoïdes.
Au total, nous avons donc contacté 48 hommes par courrier, seulement 17 ont répondu et ce n’a été que des réponses positives.
Parmi ces 17 hommes : un était déjà père deux fois et l’autre avait beaucoup de mal à s’exprimer ce qui a rendu l’entretien très difficile, nous avons donc décidé de les exclure. Au total, nous avons donc réalisé 17 entretiens mais seulement 15 ont été inclus dans l’étude.
Ces 15 hommes ont été classés en trois groupes :
– Groupe 1 (incluant cinq hommes) : les hommes dont la conjointe n’était pas encore enceinte, c’est-à-dire soit les couples en début de parcours soit ceux dont l’insémination avait échoué.
– Groupe 2 (incluant trois hommes) : les hommes dont la conjointe était enceinte au moment de l’entretien.
– Groupe 3 (incluant sept hommes) : les hommes déjà père du premier enfant.
Ensuite, ayant donné une explication concernant le but de l’étude dans le courrier envoyé à chaque homme, ces derniers ont renvoyé un coupon réponse indiquant leur accord pour être contactés ainsi que leur numéro de téléphone. Puis, il a été convenu, par téléphone, d’un rendez-vous avec chacun des hommes. Le lieu leur était laissé au choix entre leur domicile, le CECOS ou un endroit neutre selon leur préférence. Parmi les 17 entretiens, 11 ont été réalisés au domicile du couple, deux ont été réalisés dans les bureaux du CECOS, quatre ont été réalisés par téléphone.
Par ailleurs, avant de rencontrer chacun de ces hommes, un guide d’entretien pour chacun des groupes a été élaboré, afin d’avoir un fil conducteur tout au long des entretiens (Annexe 2).
Les entretiens se sont déroulés entre le 4 Mai 2016 et le 22 Novembre 2016, ils ont duré entre 30 minutes et 1h40. Au début de chaque entretien, le but de l’étude et les différents points abordés ont été présentés puis nous avons ré-insisté sur la garantie de l’anonymat. C’est la raison pour laquelle, chaque entretien a été définit par un numéro.
Les différents thèmes abordés lors des entretiens étaient : les variables déterminantes, le parcours avant le CECOS, le parcours au CECOS, les proches, la période de la grossesse, la période de la naissance, la période après la naissance lors du retour à la maison et pour finir des questions relatives à leur vécu psychologique.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I. Définitions et épidémiologie
a) Fertilité/ Infertilité masculine
b) AMP/ Don de spermatozoïdes
c) Filiation/ Parentalité/ Parenté
II. Aspects socio-anthropologiques
a) Le donneur
b) La femme
c) L’enfant issu du don
d) Infertilité masculine et don de spermatozoïdes dans le Monde
e) Alternative au don de spermatozoïdes
III. La paternité
a) Etre père
b) Différents types de paternité
c) L’identité paternelle
d) La fonction paternelle
e) Paternité et don de spermatozoïdes
MATERIELS ET METHODE
I. Hypothèses et objectifs
a) Problématique
b) Objectifs
c) Hypothèses
II. Matériels et Méthode
a) Type d’étude
b) Lieu et durée de l’étude
c) Population étudiée
d) Méthode
RESULTATS
I. Critères de la population
a) Age
b) Catégories socioprofessionnelles
c) Origines
d) Religions
e) Etiologies de l’infertilité
f) Dons dans la famille
g) Situations au moment de l’entretien
II. Résultats issus de l’analyse des entretiens
a) Groupe 1
b) Groupe 2
c) Groupe 3
d) Difficultés rencontrées
ANALYSE ET DISCUSSION
I. Limites et points forts de l’étude
a) Limites de l’étude
b) Points forts de l’étude
II. Analyse par groupe d’échantillons
a) Groupe 1
b) Groupe 2
c) Groupe 3
d) Comparaison des différents groupes
III. Comparaison des résultats aux données de la littérature
a) L’acceptation du don
b) Les difficultés, non refoulées mais plutôt formulées
c) La grossesse, contributive d’une paternité assumée
d) A la naissance de l’enfant, une paternité épanouie
e) Origines, Religions et don
f) Conclusion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *