Infections sexuellement transmissibles des adolescents

Les infections sexuellement transmissibles (IST) entraรฎnent une morbiditรฉ et une mortalitรฉ importantes par leurs impacts sur la santรฉ sexuelle, gรฉnรฉsique et infantile. Ce n’est qu’avec lโ€™apparition du virus de l’immunodรฉficience humaine (VIH) que la lutte contre ces infections sont devenues une prioritรฉ dans les pays dรฉveloppรฉs et en dรฉveloppement (1). Les infections sexuellement transmissibles regroupent toutes les infections susceptibles dโ€™รชtre transmises durant les rapports sexuels avec contact gรฉnรฉral .

Dans le monde, lโ€™Organisation Mondiale de la Santรฉ รฉvalue ร  environ 450 millions le nombre annuel de nouveaux cas dโ€™IST curable .

Gร‰Nร‰RALITร‰S

Lโ€™utilisation du terme Infections Sexuellement Transmissible est mieux prรฉconisรฉe plutรดt que le terme Maladies Sexuellement Transmissibles pour prendre en compte la frรฉquence des formes asymptomatiques (5). Les Infections Sexuellement Transmissibles ou IST reprรฉsentent un important problรจme de santรฉ publique dans les pays en voie de dรฉveloppement. Les IST sont des affections contagieuses causรฉes par plusieurs microorganismes (bactรฉriens, fongiques, viraux ou parasitaires) caractรฉrisรฉes par un mรชme mode de transmission : les rapports sexuels. Dans le monde, lโ€™OMS estime que prรจs dโ€™un million de nouveaux cas dโ€™IST se produisent chaque jour .

HISTORIQUE

Du dรฉbut du XVIe au XIXe siรจcle, le gonocoque a รฉtรฉ confondu avec la syphilis. HIPPOCRATE a dรฉjร  connu lโ€™origine vรฉnรฉrienne du chancre. Mais en 1852, BASSEREAU lโ€™avait bien individualisรฉe, suivie de la dรฉcouverte du gonocoque et de ses caractรฉristiques par Neisser (de Breslau) en 1987.

Alors que, trรจs vite rรฉpandue et plus courante en Europe, la syphilis รฉtait une maladie importรฉe de lโ€™Amรฉrique vers lโ€™Espagne par les hommes de Christophe colombe ร  la fin du XVรจ siรจcle. En 1905, Shaudinn et Hoffmann, deuxย  Allemandsavaient dรฉcouvert au microscope lโ€™agent pathogรจne de la syphilis en lโ€™appelant trรฉponรจme pรขle. Par la suite, cette dรฉcouverte est confirmรฉe par lโ€™รฉtude de Wassermann aussitรดt ร  lโ€™apparition de procรฉdรฉ de rรฉaction de fixation de complรฉment. La mรฉdecine ne trouvait pas de remรจde contre le trรฉponรจme pรขle quโ€™en 1929 aprรจs une recherche approfondie menรฉe par Alexandre Fleming qui avait dรฉcouvert la pรฉnicilline.

En 1821, le premier cas de SIDA a รฉtรฉ identifiรฉ par un mรฉdecin Amรฉricain ROBERT Gallo ร  Los Angeles, et il dรฉnomma HTLV le virus du SIDA. Puis, LOUIS Montaignier de lโ€™institut pasteur de Paris le dรฉcouvrit dans dโ€™autres situations et le nomma LAV. La dรฉnomination actuelle est VIH ou Virus Immunodรฉficience Humain.

ASPECT ร‰PIDร‰MIOLOGIQUE DES IST/SIDAย 

Modes de transmission
Toutes les pratiques sexuelles qui comportent un contact avec les fluides gรฉnitaux dโ€™une personne, ou avec le sang d’une autre personne, sont considรฉrรฉes comme un risque de transmission d’une IST.

Il y a trois modes de transmission .
– par voie sexuelle: au cours des relations sexuelles non protรฉgรฉes avec des partenaires infectรฉs ;
– par voie sanguine: contact direct avec les fluides corporels (dont gรฉnitaux et sanguins). Le risque est plus important lorsque le sujet exposรฉ prรฉsente une blessure, une coupure ou des lรฉsions chroniques comme un eczรฉma ;
– transmission mรจre enfant : pendant la grossesse (syphilis, VIH), au cours de lโ€™accouchement (gonorrhรฉe, chlamydiase), aprรจs lโ€™accouchement (VIH: par lโ€™allaitement maternel).

Facteurs de risques
Lโ€™รฉpidรฉmie de lโ€™IST touche plutรดt les jeunes que lโ€™adulte dans les pays en dรฉveloppement. Ceci est surtout expliquรฉ par lโ€™immaturitรฉ psychologique chez les jeunes et leur attirance ร  de diverses tentations sans vouloir prendre des mesures de protection. Cโ€™est pourquoi les adolescents sont plus vulnรฉrables ร  ces infections (11). Lโ€™รฉpidรฉmie des IST et la pauvretรฉ ont une relation trรจs รฉtroite, mรชme de faรงon indirecte. Les jeunes qui nโ€™ont pas de ressources financiรจres stables se livrent facilement ร  la prostitution pour survivre. Les travailleuses de sexe qui, par plusieurs facteurs, sont les plus exposรฉes aux risques dโ€™infection .

Dans les pays dรฉveloppรฉs, surtout dans les pays de lโ€™Europe orientale et de lโ€™Asie centrale, lโ€™รฉpidรฉmie de lโ€™IST provient de la consommation de drogues injectables, reprรฉsentant 67% des cas dโ€™infection .

Les changements de comportement sont des facteurs primordiaux. Ils sont nombreux :
– Augmentation du nombre de rapports sexuels avec des partenaires occasionnels
– Utilisation moins frรฉquente des prรฉservatifs.
– une mauvaise information surtout chez les plus jeunes.
– le sexe sur Internet.
– la prise de drogues, dโ€™alcool qui conduit ร  un comportement incontrรดlable.
– un รฉtat dรฉpressif.
– le rรดle faussement rassurant des trithรฉrapies antirรฉtrovirales.

Prรฉvalence des ISTย 

A lโ€™รฉchelle mondialeย 

On ne connait pas prรฉcisรฉment lโ€™ampleur du fardeau que reprรฉsentent les infections sexuellement transmissibles dans la plus part des pays de la rรฉgion du fait dโ€™une surveillance limitรฉe de ces infections dans la rรฉgion (14). Toutefois, en 1999, lโ€™OMS a estimรฉ quโ€™environ 10 millions de nouveaux cas survenaient chaque annรฉe dans la rรฉgion de la Mรฉditerranรฉe orientale. Selon le rapport sur la santรฉ dans le monde 2003, en 2002 le VIH et les infections sexuellement transmissibles sont devenus la deuxiรจme cause principale de mortalitรฉ parmi toutes les maladies infectieuses (et parasitaires) chez les personnes รขgรฉes de 15 ร  44 ans dans la Rรฉgion .

Dans le monde, on estime ร  plus de 340 millions le nombre annuel de nouveaux cas dโ€™infections sexuellement transmissibles curables chez les personnes รขgรฉes de 15 ร  49 ans, en plus des millions dโ€™infections sexuellement transmissibles virales .

Si lโ€™Europe connaรฎt une baisse spectaculaire de l’incidence des infections sexuellement transmissibles, en particulier la gonorrhรฉe et la syphilis, la situation en Amรฉrique du nord est plus variable. Dans les pays en dรฉveloppement, la prรฉvalence et l’incidence des infections sexuellement transmissibles sont รฉlevรฉes .

Au niveau nationalย 

A Madagascar, le taux de prรฉvalence de la gonococcie est de 590 cas pour 100000 habitants. Il sโ€™agit dโ€™une association gonococcie-infection ร  chlamydia dans la majoritรฉ des cas. La prรฉvalence de la syphilis est plus รฉlevรฉe dans les zones rurales quโ€™urbaines (4,2 % contre 2,7 %). Les 3,8 % de la population รขgรฉe de 15-49 ans sont touchรฉs par la syphilis. Le niveau est lรฉgรจrement plus รฉlevรฉ chez les femmes (4,2 %) que chez les hommes (3,5 %). Elle est plus courante ร  Toamasina (8,6 %), Toliara (6,2%), Antsiranana (5,7 %) et Mahajanga (5,3 %). Les provinces dโ€™Antananarivo et de Fianarantsoa ont les plus faibles niveaux de prรฉvalence (0,9 % et 1,8 %) .

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIรˆRE PARTIE : CONSIDร‰RATION Gร‰Nร‰RALE ET REVUE DE LA LITTร‰RATURE
I.Gร‰Nร‰RALITร‰S
II.HISTORIQUE
III.ASPECT ร‰PIDร‰MIOLOGIQUE DES IST/SIDA
III .1. Modes de transmission
III.2. Facteurs de risques
III .3. Prรฉvalence des IST
IV.LES DIFFร‰RENTS TYPES Dโ€™IST ET LEURS SYMPTร”MES
IV.1. LES ร‰COULEMENTS Gร‰NITAUX
IV.2. LES ULCร‰RATIONS Gร‰NITALES
IV.3. LES IST TUMORALES
IV.4.PARTICULARITร‰ DE Lโ€™IST CHEZ LES ADOLESCENTS
V. PROTOCOLE THร‰RAPEUTIQUE DES IST
V.1. Dans les pays dรฉveloppรฉs
V.2. Au niveau national
VI. STRATร‰GIE DE LUTTE
VI.1. Sur le plan international
VI.2. Au niveau national
DEUXIรˆME PARTIE : NOTRE ร‰TUDE PROPREMENT DITE
I. CADRE Dโ€™ร‰TUDE
I.1. Dรฉfinition opรฉrationnelle
I.2. Le district de Toamasina I
II. MATร‰RIELS ET Mร‰THODE
II.1. Type dโ€™รฉtude
III. Rร‰SULTATS
III.1. Nombre de cas
III.2. Rรฉpartition des cas
III.3. Aspects cliniques
III.4.Les examens paracliniques
III.5. Traitement de(s) partenaire(s)
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
I. COMMENTAIRES
I.1. Aspect socio- dรฉmographique des consultants pour IST
I.2. Consultants pour IST selon la clinique et la frรฉquence de la maladie
I.3. Examens paracliniques et les germes trouvรฉs
I.4. Traitement de partenaire
II. SUGGESTIONS
II.1.Clinique
II.2. ร‰pidรฉmiologique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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