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Les facteurs environnementaux
Les รฉtablissements de santรฉ constituent un environnement dans lequel se trouvent rassemblรฉes des personnes infectรฉes et des personnes chez lesquelles le risque dโinfection est accru. Les patients atteints dโinfections ou porteurs de micro-organismes pathogรจnes, lorsquโils sont hospitalisรฉs, sont des sources potentielles dโinfection pour les autres patients et pour le personnel. Ceux qui contractent une infection ร lโhรดpital constituent ร leur tour une source dโinfection. Les hรดpitaux surpeuplรฉs, les frรฉquents transferts de patients dโun service ร lโautre et la concentration, dans un mรชme secteur, de patients hautement vulnรฉrables ร lโinfection tels que les nouveau-nรฉs, les brรปlรฉs ou les patients en unitรฉs de soins intensifs, sont des facteurs qui contribuent tous au dรฉveloppement dโinfections nosocomiales [28].
Les germes prรฉsents dans la flore microbienne peuvent contaminer des objets, des dispositifs mรฉdicaux et des substances qui entrent ensuite en contact avec des sites anatomiques vulnรฉrables. De plus, de nouvelles infections associรฉes ร des bactรฉries, par exemple des bactรฉries vรฉhiculรฉes par lโeau (mycobactรฉries atypiques) et/ou ร des virus ou des parasites sont rรฉguliรจrement identifiรฉes [28].
Enfin, lโarchitecture et la structure des services, la qualitรฉ de la maintenance de lโenvironnement, peuvent jouer un rรดle dans le risque infectieux, et une attention particuliรจre doit รชtre portรฉe, avec les services compรฉtents de lโadministration hospitaliรจre, au cahier des charges des organismes chargรฉs du bionettoyage, ainsi quโร la prise en charge de lโentretien quotidien des matรฉriels par les personnels du service [18].
Les facteurs organisationnels
Lโurgence, la densitรฉ des soins et des actes nรฉcessaires ร la supplรฉance de fonctions vitales caractรฉrisent la rรฉanimation. Il est รฉvident que plus les malades ont une affection grave, nรฉcessitant de nombreuses supplรฉances, plus les actes sont nombreux, et plus les risques dโinfection sโaccroissent. Ce risque est dโautant plus important que les actes sont urgents et non programmรฉs, et alors nรฉcessairement effectuรฉs dans des conditions exposant ร la rupture des procรฉdures dโasepsie. La densitรฉ en personnel devient alors un facteur majeur de risque de survenue dโinfection [18].
Il a ainsi รฉtรฉ rรฉcemment montrรฉ quโen rรฉanimation, le nombre de gestes conduisant ร une opportunitรฉ dโhygiรจne des mains dรฉpassait frรฉquemment 20 par heure. Un ratio infirmiรจres/patients infรฉrieur ร 0,5 accroรฎt le risque de transmission croisรฉe et dโinfection de maniรจre sensible. Les rรฉanimateurs ne peuvent que se fรฉliciter que les tutelles aient rรฉcemment รฉtabli des normes en personnel pour les unitรฉs de rรฉanimation, bien que celles-ci restent en dessous des normes pratiquรฉes chez la plupart de nos voisins europรฉens. En tout รฉtat de cause, la plupart des services sont actuellement en deรงร de ces normes rรฉcentes, en partie du fait des dรฉficits en personnel actuellement disponibles [18].
Modalitรฉs de transmission
Source de contamination
On distingue habituellement diffรฉrents modes de transmission des infections nosocomiales :
โ Les infections exogรจnes ou hรฉtรฉro infection : le malade fait une infection partir d’un germe qui lui a รฉtรฉ transmis soit par manuportage (via le personnel de soins ou, plus rarement, directement de patient ร patient, on parle dโinfection croisรฉe), soit par des matรฉriels ou instruments mal dรฉsinfectรฉs, soit par Iโ environnement hospitalier (eau, air, surface, alimentation …). La majoritรฉ de ces infections sont รฉvitables ; ce type dโinfection est retrouvรฉ en cas dโรฉpidรฉmie [5, 16, 43, 68].
โ Les infections endogรจnes ou auto-infections : le malade fait une infection avec ses propres germes au dรฉcours d’une procรฉdure invasive de soins (sondage vรฉsical, cathรฉtรฉrisme ….) ou en raison d’une fragilitรฉ particuliรจre [5, 16, 43, 68].
โ La xรฉno-infection : les agents pathogรจnes sont transmis par des personnes venant de lโextรฉrieur (personnel soignant, visiteur, sous-traitants et prรฉsentant eux mรชme une pathologie infectieuse, dรฉclarรฉe ou en cours dโincubation [68].
โ Lโexo-infection : il ya un dysfonctionnement technique des matรฉriels (filtre ร air, eau, autoclave) destinรฉs ร la protection des patients [68].
Autres rรฉservoirs possibles de contamination :
โ Lโeau (Pseudomonas aeruginosa, Serratia marcescens, Clostridium difficile, Acinetobacter baumani, Legionella spp.)
โ Lโair (consรฉquence de la prรฉsence humaine, provenance cutanรฉs ou rhino-pharyngรฉes)
โ Les mรฉdicaments contaminรฉs
โ Les matรฉriaux mรฉdicaux
โ Le linge souillรฉ
โ Les dรฉchets
Selon les modes de transmission, la prรฉvention repose sur des mesures spรฉcifiques : hygiรจne des mains pour la transmission du manuportage, bio- nettoyage pour la contamination environnementale, ou respect des procรฉdures de soins ou antibioprophylaxie pour les infections endogรจnes [5,37].
Mรฉcanisme de transmission
La transmission peut se faire par contact, par gouttelettes et par voie aรฉrienne.
Par contact
Cโest la plus frรฉquente transmission nosocomiale. On distingue deux types :
โ Le contact direct : il se fait avec la surface corporelle du patient ou les manoeuvres de percution ou de palpation ;
โ Le contact indirect : l’interposition des diffรฉrents objets entre la source et le rรฉceptive, le toucher des objets contaminรฉs (aiguilles, seringues, gants) [16].
Par gouttelettes
Des gouttelettes de sรฉcrรฉtion des voies respiratoires supรฉrieures sont projetรฉes au niveau des muqueuses conjonctivale, nasale ou buccale de la personne rรฉceptive par la toux, la parole, l’aspiration des secrรฉtions, la bronchoscopie [16].
Aรฉrogรจne
Les particules sont dispersรฉes par courant d’air trรจs facile, inhalรฉes par les sujets dans la mรชme chambre ou ร distance de patient qui est source de contamination [16].
LES PRINCIPALES INFECTIONS NOSOCOMIALES
La distribution des infections nosocomiales dans les services de rรฉanimation est en gรฉnรฉral diffรฉrente de celle observรฉe dans les autres secteurs hospitaliers. Les infections nosocomiales dans les unitรฉs de rรฉanimation polyvalente sont dominรฉes par les infections respiratoires, les bactรฉriรฉmies et les infections urinaires. Les bactรฉriรฉmies apparaissent toujours comme la premiรจre ou la seconde infection nosocomiale la plus frรฉquente dans les unitรฉs de rรฉanimation [25].
Infections respiratoires ou pneumopathies nosocomiales
La dรฉfinition de la pneumopathie peut reposer sur des critรจres cliniques et radiologiques faciles ร รฉtablir mais non spรฉcifiques : opacitรฉs radiologiques rรฉcentes et progressives au niveau du parenchyme pulmonaire, expectorations purulentes et fiรจvre dโapparition rรฉcente. Le diagnostic est plus spรฉcifique lorsquโon peut obtenir des รฉchantillons microbiologiques quantitatifs par bronchoscopie protรฉgรฉe.
Epidรฉmiologie
Les pneumopathies nosocomiales sโobservent chez plusieurs catรฉgories de patients, principalement les patients sous ventilation artificielle dans les unitรฉs de soins intensifs, oรน leur taux peut atteindre 3 % par jour. La pneumopathie associรฉe ร la ventilation assistรฉe possรจde un taux de lรฉtalitรฉ รฉlevรฉ, bien que le risque attribuable soit difficile ร dรฉterminer du fait de lโimportance des co-morbiditรฉs.
Les micro- organismes colonisent lโestomac, les voies respiratoires supรฉrieures et les bronches, et provoquent une infection pulmonaire (pneumopathie) ; parmi les risques connus figurent le type et la durรฉe de la ventilation, la qualitรฉ des soins respiratoires, la gravitรฉ de lโรฉtat du patient (insuffisances organiques) et les antรฉcรฉdents dโantibiothรฉrapie [28].
Les pneumopathies nosocomiales sont trรจs souvent des pneumopathies acquises sous ventilation mรฉcanique (PAVM). Les donnรฉes รฉpidรฉmiologiques montrent une grande variabilitรฉ entre les services [21].
Diagnostic
Les Critรจres diagnostiques des pneumopathies nosocomiales (selon CTINLS pour lโadulte) sont :
๏ Les signes radiologiques
โ deux clichรฉs radiologiques ou plus avec une image รฉvocatrice de pneumonie;
โ en lโabsence dโantรฉcรฉdents de cardiopathie ou de maladie pulmonaire sous-jacente, une seule radiographie ou un seul examen scannographique suffit.
๏ Les symptรดmes
โ Et au moins un des signes suivants :
o Hyperthermie supรฉrieure ร 38ยฐC sans autre cause ;
o Leucopรฉnie (<4000GB/mmยณ) ou hyperleucocytose (>12000GB/mmยณ)
โ Et au moins un des signes suivants (ou au moins deux des signes suivants pour le diagnostic de pneumonie possible ou clinique uniquement) ;
o Apparition de secrรฉtions purulentes ou modifications des caractรฉristiques (couleur, odeur, quantitรฉ, consistance) ;
o Toux ou dyspnรฉe ou tachypnรฉe ;
o Auscultation รฉvocatrice ;
o Aggravation des gaz du sang (dรฉsaturation) ou besoins accrus en oxygรจne ou en assistance respiratoire.
Infections du site opรฉratoire (ISO)
Critรจres diagnostiques
Infection superficielle
Cโest une infection survenant dans les 30 jours suivant lโintervention et affectant la peau (ou les muqueuses), les tissus sous cutanรฉs ou les tissus situรฉs au-dessus de lโaponรฉvrose de revรชtement, diagnostiquรฉe par :
๏ท Un รฉcoulement purulent de lโincision,
๏ท La prรฉsence de microorganisme associรฉ ร des polynuclรฉaires neutrophiles ร lโexamen direct,
๏ท Lโouverture de lโincision par le chirurgien avec la prรฉsence de lโun des signes suivants: douleur ou sensibilitรฉ ร la palpation, tumรฉfaction localisรฉe, rougeur, chaleur ou la prรฉsence de microorganisme isolรฉ par culture ou culture non faite (une culture nรฉgative, en lโabsence de traitement antibiotique, exclut le cas).
Infection profonde
Cโest une infection survenant dans les 30 jours suivant lโintervention, ou dans lโannรฉe sโil y a eu mise en place dโun implant, dโune prothรจse ou dโun matรฉriel prothรฉtique, affectant les tissus ou organes ou espaces situรฉs au niveau ou au-dessous de lโaponรฉvrose de revรชtement, ou encore ouverts ou manipulรฉs durant lโintervention, diagnostiquรฉe par :
โ Un รฉcoulement purulent provenant dโun drain sous-aponรฉvrotique ou placรฉ dans lโorgane ou le site ou lโespace.
โ Une dรฉhiscence spontanรฉe de lโincision ou lโouverture par le chirurgien et au moins un des signes suivants : une fiรจvre supรฉrieure ร 38โฆC, une douleur localisรฉe ou une sensibilitรฉ ร la palpation, la prรฉsence de microorganisme isolรฉ par culture, obtenue de faรงon aseptique, dโun prรฉlรจvement de lโorgane ou du site ou de lโespace ou culture non faite.
โ La prรฉsence dโun abcรจs ou autres signes dโinfection observรฉs lors dโune rรฉintervention chirurgicale, dโun examen histopathologique, dโun examen dโimagerie ou dโun acte de radiologie interventionnelle [21, 25, 26, 31, 65].
Epidรฉmiologie
Elle reprรฉsente la 3รจme cause dโinfection nosocomiale. Lโinfection est en gรฉnรฉral acquise pendant lโintervention elle-mรชme, avec une origine soit exogรจne (air, matรฉriel mรฉdical, chirurgiens et autres soignants), soit endogรจne (flore cutanรฉe ou flore prรฉsente sur le site opรฉratoire ou, dans de rares cas, sang utilisรฉ en peropรฉratoire). Les micro-organismes infectieux sont divers, et dรฉpendent du type et de la localisation de lโintervention et des anti-infectieux reรงus par le patient [28, 31].
Il nโexiste pas de donnรฉes spรฉcifiques aux services de rรฉanimation. Dans les services de chirurgie du rรฉseau ISORaisin, les ISO concernaient 1,46% des opรฉrรฉs entre 1999 et 2005. [21]
Facteurs de risque
Le principal facteur de risque est lโรฉtendue de la contamination peropรฉratoire (chirurgie propre, propre-contaminรฉe, contaminรฉe, sale), elle-mรชme conditionnรฉe par la durรฉe de lโintervention et lโรฉtat gรฉnรฉral du patient. Les autres facteurs en jeu sont la qualitรฉ de la technique chirurgicale, la prรฉsence de corps รฉtrangers (drains compris), la virulence des micro-organismes, la prรฉsence dโune infection concomitante sur un autre site, la pratique du rasage prรฉopรฉratoire et lโexpรฉrience de lโรฉquipe chirurgicale [28, 31].
Prรฉvention
Elle repose sur la rรฉduction de la durรฉe d’hospitalisation avant l’intervention chirurgicale, le traitement des infections prรฉexistantes, la prรฉparation cutanรฉe de la zone opรฉratoire, le lavage chirurgical des mains, lโรฉquipement de protection, lโhygiรจne du bloc opรฉratoire, la durรฉe dโintervention opรฉratoire, et lโasepsie postopรฉratoire [16, 31, 36].
Infections liรฉes au cathรฉter
Parmi les infections nosocomiales, quatre situations doivent รชtre distinguรฉes :
Contamination du cathรฉter
Culture positive de lโextrรฉmitรฉ du cathรฉter, ยซ non significative ยป en culture quantitative ou semi quantitative, en lโabsence de signes locaux ou gรฉnรฉraux dโinfection.
Colonisation du cathรฉter
Prรฉsence dโune culture positive de lโextrรฉmitรฉ du cathรฉter en quantitรฉ ยซ significative ยป (plus de 15 UFC par la technique SQC ; plus de 10ยณUFC/ml en technique quantitative), en prรฉsence de signes gรฉnรฉraux attribuables au cathรฉter. Localement, il peut exister un รฉrythรจme, mais sans suppuration locale franche. La colonisation peut provenir dโun foyer ร distance au mรชme germe que celui isolรฉ du cathรฉter.
Infection ยซcliniqueยป sur cathรฉter
Prรฉsence dโune culture positive de lโextrรฉmitรฉ du cathรฉter ; en prรฉsence de signes gรฉnรฉraux ou locaux dโinfection, avec rรฉgression au moins partielle des symptรดmes lors de lโablation du cathรฉter.
Les infections ยซ bactรฉriรฉmiques ยป sur cathรฉter
Prรฉsence dโune culture positive de lโextrรฉmitรฉ du cathรฉter, associรฉe ร une bactรฉriรฉmie secondaire due au mรชme germe que celui isolรฉ du cathรฉter, en lโabsence dโautre foyer infectieux au mรชme germe [26, 31, 65, 66].
Epidรฉmiologie
La colonisation (dรฉfinie par la culture positive du cathรฉter sans tenir compte de lโexistence รฉventuelle de tout signe clinique ou de donnรฉes microbiologiques associรฉs) est facile ร affirmer, reproductible et plus intรฉressante sur le plan รฉpidรฉmiologique. ร lโinverse, les infections locales, gรฉnรฉrales ou bactรฉriรฉmiques ont un intรฉrรชt clinique largement supรฉrieur, mais ne sont pas toujours faciles ร affirmer [21, 66].
Facteurs de risque
Les facteurs de risque sont lโexistence dโune voie veineuse centrale, le site et la durรฉe dโimplantation, le type de matรฉriel, lโimplantation en urgence et la frรฉquence des manipulations de la voie veineuse avec les fautes d’asepsie que cela peut comporter [16, 25].
Les diffรฉrents germes
Les bactรฉries
Ce sont les plus courants des agents pathogรจnes responsables dโinfections nosocomiales. On peut distinguer :
โ Les bactรฉries commensales prรฉsentes dans la flore normale des sujets en bonne santรฉ. Elles jouent un rรดle protecteur significatif en empรชchant la colonisation par des micro-organismes pathogรจnes. Certaines bactรฉries commensales peuvent provoquer une infection si les dรฉfenses immunitaires de lโhรดte sont affaiblies. Par exemple, les staphylocoques cutanรฉs coagulase-nรฉgatifs provoquent des infections sur cathรฉter vasculaire et les Escherichia coli prรฉsentes dans lโintestin sont la cause la plus courante dโinfections urinaires.
โ Les bactรฉries pathogรจnes ont une virulence plus รฉlevรฉe et provoquent des infections (sporadiques ou รฉpidรฉmiques) quel que soit lโรฉtat immunitaire de lโhรดte. Par exemple :
o Les bacilles anaรฉrobies ร Gram positif (par exemple Clostridium) provoquent la gangrรจne.
o Les bactรฉries ร Gram positif : Staphylococcus aureus (bactรฉrie cutanรฉe qui colonise la peau et le nez du personnel hospitalier et des patients) provoquent une grande variรฉtรฉ dโinfections pulmonaires, osseuses, cardiaques et sanguines et rรฉsiste frรฉquemment aux antibiotiques. Les streptocoques bรชta-hรฉmolytiques sont รฉgalement des agents pathogรจnes importants.
o Les bactรฉries ร Gram nรฉgatif : les entรฉrobactรฉries (par exemple Escherichia coli, Klebsiella, Proteus, Enterobacter, Serratia marcescens) peuvent coloniser certains sites lorsque les dรฉfenses immunitaires de lโhรดte sont affaiblies (site dโinsertion dโun cathรฉter, dโune canule, sonde urinaire) et provoquer des infections graves (infection du site opรฉratoire, infection pulmonaire, bactรฉriรฉmie, infection du pรฉritoine). Elles peuvent รฉgalement รชtre hautement rรฉsistantes.
o Les micro-organismes ร Gram nรฉgatif comme Pseudomonas spp. sont souvent isolรฉs dans lโeau et les milieux humides. Ils peuvent coloniser les voies digestives des patients hospitalisรฉs.
o Plusieurs autres bactรฉries reprรฉsentent un risque spรฉcifiquement hospitalier. Par exemple, les diverses espรจces de Legionella peuvent provoquer des pneumopathies (sporadiques ou endรฉmiques) par inhalation dโaรฉrosols impliquant de lโeau contaminรฉe (climatisation, douches, aรฉrosols ร visรฉe thรฉrapeutique) [28,51].
Les virus
Il existe une possibilitรฉ de transmission nosocomiale pour de nombreux virus, notamment ceux des hรฉpatites B et C (transfusions, dialyse, injections, endoscopie), le virus respiratoire syncytial, les rotavirus et les entรฉrovirus (transmis par contact main bouche et par voie fรฉco-orale). Dโautres virus comme le cytomรฉgalovirus, le VIH, le virus Ebola, les virus grippaux, les virus de lโherpรจs et le virus varicelle zona, sont รฉgalement transmissibles [28].
Parasites et champignons
Certains parasites (par exemple Giardia lamblia) se transmettent facilement chez lโadulte et lโenfant. De nombreux champignons et autres parasites sont des agents opportunistes et provoquent des infections en cas de traitement antibiotique prolongรฉ et dโimmunodรฉpression sรฉvรจre (Candida albicans, Aspergillus spp, Cryptococcus neoformans, Cryptosporidium). Ils sont une cause majeure dโinfection gรฉnรฉralisรฉe chez les patients immunodรฉprimรฉs. La contamination de lโenvironnement par des germes aรฉroportรฉs comme Aspergillus spp. prรฉsent dans les poussiรจres et le sol est รฉgalement prรฉoccupante, en particulier lors de la construction dโhรดpitaux.
Sarcoptes scabies (agent de la gale) est un ectoparasite qui provoque rรฉguliรจrement des flambรฉes รฉpidรฉmiques dans les รฉtablissements de santรฉ [28, 51].
Les prรฉlรจvements
Les rรจgles
Ils doivent รชtre effectuรฉs avant toute antibiothรฉrapie, dans des conditions strictes dโasepsie. Le dรฉtail des techniques de prรฉlรจvements varie en fonction du produit pathologique. Il faut envoyer le prรฉlรจvement au laboratoire avec des renseignements prรฉcis sur le malade et son รฉtat clinique. Il est important dโinsister sur la qualitรฉ du prรฉlรจvement car celle-ci conditionne la prise en charge thรฉrapeutique. Il faudrait faire les prรฉlรจvements au moment des pics fรฉbriles (tempรฉrature supรฉrieure ร 38,5ยฐC) ou en cas dโhypothermie (tempรฉrature infรฉrieure ร 35ยฐC) et faire au moins trois prรฉlรจvements par jour pour augmenter la sensibilitรฉ. Il faut faire les prรฉlรจvements le plus tรดt possible dรจs la suspicion [26, 31].
Les diffรฉrents types de prรฉlรจvements
โ Prรฉlรจvement du sang pour les hรฉmocultures
โ Examen cytobactรฉriologique des urines
โ Examen bactรฉriologique des secrรฉtions trachรฉobronchiques et pulmonaires
โ Examen cytobactรฉriologique du pus et du liquide pรฉritonรฉal
โ Analyse bactรฉriologique des selles
โ Examen cytobactรฉriologique et chimique du liquide cรฉphalo rachidien
โ Examen bactรฉriologique des prรฉlรจvements oto-rhino pharyngรฉs et ophtalmologiques
โ Prรฉlรจvements gรฉnitaux chez la femme et chez lโhomme
Lโexamen au laboratoire
Il comprend plusieurs รฉtapes successives qui sont :
โ Un examen macroscopique qui permet dโapprรฉcier la qualitรฉ du prรฉlรจvement ;
โ Un examen microscopique qui comprend un examen direct des bactรฉries (morphologie, groupements, abondance et mobilitรฉ) et un examen cytologique quantitatif et qualitatif ;
โ Une culture dans diffรฉrents milieux ;
โ Une coloration des bactรฉries ;
โ Une identification
โ Un antibiogramme qui permet de dรฉterminer la sensibilitรฉ ou la rรฉsistance des diffรฉrents germes trouvรฉs.
La rรฉsistance des bactรฉries aux antibiotiques
La rรฉsistance bactรฉrienne aux antibiotiques est un facteur majeur compliquant la chimiothรฉrapie antibactรฉrienne et le contrรดle des maladies infectieuses et de la dissรฉmination de souches multi rรฉsistantes.
La rรฉsistance peut รชtre naturelle ou acquise.
Notions de rรฉsistance
Chaque antibiotique possรจde un spectre d’activitรฉ, c’est ร dire un รฉventail d’espรจces bactรฉriennes sensibles qu’il peut inhiber ร certaines concentrations. Une espรจce qui n’entre pas dans le spectre d’activitรฉ d’un antibiotique, est dite rรฉsistante. Il existe deux types de rรฉsistance :
Rรฉsistance naturelle
La rรฉsistance naturelle est une caractรฉristique propre appartenant ร l’ensemble des souches d’une espรจce bactรฉrienne ou d’un mรชme genre bactรฉrien. Son support est gรฉnรฉtique, gรฉnรฉralement chromosomique. Son mรฉcanisme est cependant variable.
Rรฉsistance acquise
La rรฉsistance acquise ne s’applique qu’ร certaines souches au sein de la mรชme espรจce bactรฉrienne. Elle apparaรฎt chez quelques souches dโune espรจce normalement sensible ร un antibiotique. Elle est due ร une modification gรฉnรฉtique: mutation ou apport de matรฉriel gรฉnรฉtique รฉtranger.
Mรฉcanismes de rรฉsistance
Quatre mรฉcanismes principaux sont responsables de la rรฉsistance aux antibiotiques. Il sโagit de modifications de la cible des antibiotiques, de la diminution de la permรฉabilitรฉ bactรฉrienne, de la synthรจse d’enzymes inactivant les antibiotiques et du support gรฉnรฉtique [25].
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Table des matiรจres
PREMIERE PARTIE
1. GENERALITES
1.1. Epidรฉmiologie
1.2. Facteurs de risque
1.2.1. Lโhรดte
1.2.2. Les facteurs environnementaux
1.2.3. Les facteurs organisationnels
1.3. Modalitรฉs de transmission
1.3.1. Source de contamination
1.3.2. Mรฉcanisme de transmission
1.3.2.1. Par contact
1.3.2.2. Par gouttelettes
1.3.2.3. Aรฉrogรจne
2. LES PRINCIPALES INFECTIONS NOSOCOMIALES
2.1. Infections respiratoires ou pneumopathies nosocomiales
2.1.1. Dรฉfinition
2.1.2. Epidรฉmiologie
2.1.3. Diagnostic
2.1.4. Facteurs favorisants
2.1.5. Prรฉvention
2.2. Infections urinaires nosocomiales
2.2.1. Dรฉfinition
2.2.2. Epidรฉmiologie
2.2.3. Facteurs de risque
2.2.4. Prรฉvention
2.3. Infections du site opรฉratoire (ISO)
2.3.1. Critรจres diagnostiques
2.3.1.1. Infection superficielle
2.3.1.2. Infection profonde
2.3.2. Epidรฉmiologie
2.3.3. Facteurs de risque
2.3.4. Prรฉvention
2.4. Infections liรฉes au cathรฉter
2.4.1. Dรฉfinition
2.4.1.1. Contamination du cathรฉter
2.4.1.2. Colonisation du cathรฉter
2.4.1.3. Infection ยซcliniqueยป sur cathรฉter
2.4.1.4. Les infections ยซ bactรฉriรฉmiques ยป sur cathรฉter
2.4.2. Epidรฉmiologie
2.4.3. Facteurs de risque
2.4.4. Prรฉvention
2.5. Bactรฉriรฉmies nosocomiales
2.6. Autres types dโinfections nosocomiales
3. MICROBIOLOGIE
3.1. Les diffรฉrents germes
3.1.1. Les bactรฉries
3.1.2. Les virus
3.1.3. Parasites et champignons
3.2. Les prรฉlรจvements
3.2.1. Les rรจgles
3.2.2. Les diffรฉrents types de prรฉlรจvements
3.4. La rรฉsistance des bactรฉries aux antibiotiques
3.4.1. Notions de rรฉsistance
3.4.1.1. Rรฉsistance naturelle
3.4.1.2. Rรฉsistance acquise
3.4.2. Mรฉcanismes de rรฉsistance
DEUXIEME PARTIE
1. PATIENTS ET METHODES
1.1. Cadre dโรฉtude
1.1.1. Les locaux
1.1.2. Le personnel
1.1.3. Lโorganisation des soins
1.2. Type et durรฉe dโรฉtude
1.3. Patients
1.3.1. Critรจres dโinclusion
1.3.2. Critรจres de non inclusion
1.4. Mรฉthodologie
1.4.1. Sources de donnรฉes
1.4.2. Paramรจtres รฉtudiรฉs
1.4.2.1. Les donnรฉes socio-dรฉmographiques
1.4.2.2. Les donnรฉes clinques
1.4.2.3. Les donnรฉes bactรฉriologiques
1.4.2.4. Lโantibiothรฉrapie
1.4.3. Analyse des donnรฉes, donnรฉes quantitatives et qualitatives
2. RESULTATS
2.1. Incidence
2.2. Les donnรฉes socio-dรฉmographiques
2.2.1. Le sexe
2.2.2. Lโรขge
2.3. Les donnรฉes cliniques
2.2.3. Pathologie sous jacente
2.2.4. Dรฉlai dโapparition des signes dโinfection
2.2.5. Principaux signes retrouvรฉs
2.2.6. Prรฉlรจvements rรฉalisรฉs
2.2.7. Foyers infectieux
2.4. Bactรฉriologie
2.4.1. Germes isolรฉs
2.4.1.1. Germes isolรฉs aux prรฉlรจvements bronchiques
2.4.1.2. Germes isolรฉs aux hรฉmocultures
2.4.1.3. Germes isolรฉs aux urocultures et bouts de sonde
2.4.1.4. Germes isolรฉs dans les prรฉlรจvements de pus
2.4.1.5. Germes isolรฉs sur les bouts de cathรฉter
2.4.1.6. Germes isolรฉs dans les prรฉlรจvements de liquide pรฉritonรฉal
2.4.1.7. Rรฉpartition selon le type de germe
2.4.2. Sensibilitรฉ des germes isolรฉs aux antibiotiques
2.4.2.1. Profil de sensibilitรฉ de Klebsiella
2.4.2.2. Profil de sensibilitรฉ de Staphylococcus aureus
2.4.2.3. Profil de sensibiliรฉ de Pseudomonas aeruginosa
2.4.2.4. Profil de sensibilitรฉ dโEscherichia coli
2.4.2.5. Profil de sensibilitรฉ dโAcinetobacter baumani
2.4.2.6. Profil de sensibilitรฉ dโAcinetobacter spp
2.4.2.7. Profil de sensibilitรฉ des Bacilles Gram Nรฉgatif non fermentaires .
2.4.2.8. Profil de sensibilitรฉ dโEnterobacter spp
2.5. Lโantibiothรฉrapie
2.5.1. Lโantibiothรฉrapie de premiรจre intention
2.5.2. Lโantibiothรฉrapie de deuxiรจme intention
2.6. Evolution
2.6.1. Evolution favorable
2.6.2. La mortalitรฉ
2.6.3. La durรฉe moyenne dโhospitalisation
3. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
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