Infections respiratoires ou pneumopathies nosocomiales

Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes

Les facteurs environnementaux

Les รฉtablissements de santรฉ constituent un environnement dans lequel se trouvent rassemblรฉes des personnes infectรฉes et des personnes chez lesquelles le risque dโ€™infection est accru. Les patients atteints dโ€™infections ou porteurs de micro-organismes pathogรจnes, lorsquโ€™ils sont hospitalisรฉs, sont des sources potentielles dโ€™infection pour les autres patients et pour le personnel. Ceux qui contractent une infection ร  lโ€™hรดpital constituent ร  leur tour une source dโ€™infection. Les hรดpitaux surpeuplรฉs, les frรฉquents transferts de patients dโ€™un service ร  lโ€™autre et la concentration, dans un mรชme secteur, de patients hautement vulnรฉrables ร  lโ€™infection tels que les nouveau-nรฉs, les brรปlรฉs ou les patients en unitรฉs de soins intensifs, sont des facteurs qui contribuent tous au dรฉveloppement dโ€™infections nosocomiales [28].
Les germes prรฉsents dans la flore microbienne peuvent contaminer des objets, des dispositifs mรฉdicaux et des substances qui entrent ensuite en contact avec des sites anatomiques vulnรฉrables. De plus, de nouvelles infections associรฉes ร  des bactรฉries, par exemple des bactรฉries vรฉhiculรฉes par lโ€™eau (mycobactรฉries atypiques) et/ou ร  des virus ou des parasites sont rรฉguliรจrement identifiรฉes [28].
Enfin, lโ€™architecture et la structure des services, la qualitรฉ de la maintenance de lโ€™environnement, peuvent jouer un rรดle dans le risque infectieux, et une attention particuliรจre doit รชtre portรฉe, avec les services compรฉtents de lโ€™administration hospitaliรจre, au cahier des charges des organismes chargรฉs du bionettoyage, ainsi quโ€™ร  la prise en charge de lโ€™entretien quotidien des matรฉriels par les personnels du service [18].

Les facteurs organisationnels

Lโ€™urgence, la densitรฉ des soins et des actes nรฉcessaires ร  la supplรฉance de fonctions vitales caractรฉrisent la rรฉanimation. Il est รฉvident que plus les malades ont une affection grave, nรฉcessitant de nombreuses supplรฉances, plus les actes sont nombreux, et plus les risques dโ€™infection sโ€™accroissent. Ce risque est dโ€™autant plus important que les actes sont urgents et non programmรฉs, et alors nรฉcessairement effectuรฉs dans des conditions exposant ร  la rupture des procรฉdures dโ€™asepsie. La densitรฉ en personnel devient alors un facteur majeur de risque de survenue dโ€™infection [18].
Il a ainsi รฉtรฉ rรฉcemment montrรฉ quโ€™en rรฉanimation, le nombre de gestes conduisant ร  une opportunitรฉ dโ€™hygiรจne des mains dรฉpassait frรฉquemment 20 par heure. Un ratio infirmiรจres/patients infรฉrieur ร  0,5 accroรฎt le risque de transmission croisรฉe et dโ€™infection de maniรจre sensible. Les rรฉanimateurs ne peuvent que se fรฉliciter que les tutelles aient rรฉcemment รฉtabli des normes en personnel pour les unitรฉs de rรฉanimation, bien que celles-ci restent en dessous des normes pratiquรฉes chez la plupart de nos voisins europรฉens. En tout รฉtat de cause, la plupart des services sont actuellement en deรงร  de ces normes rรฉcentes, en partie du fait des dรฉficits en personnel actuellement disponibles [18].

Modalitรฉs de transmission

Source de contamination

On distingue habituellement diffรฉrents modes de transmission des infections nosocomiales :
โ€“ Les infections exogรจnes ou hรฉtรฉro infection : le malade fait une infection partir d’un germe qui lui a รฉtรฉ transmis soit par manuportage (via le personnel de soins ou, plus rarement, directement de patient ร  patient, on parle dโ€™infection croisรฉe), soit par des matรฉriels ou instruments mal dรฉsinfectรฉs, soit par Iโ€™ environnement hospitalier (eau, air, surface, alimentation …). La majoritรฉ de ces infections sont รฉvitables ; ce type dโ€™infection est retrouvรฉ en cas dโ€™รฉpidรฉmie [5, 16, 43, 68].
โ€“ Les infections endogรจnes ou auto-infections : le malade fait une infection avec ses propres germes au dรฉcours d’une procรฉdure invasive de soins (sondage vรฉsical, cathรฉtรฉrisme ….) ou en raison d’une fragilitรฉ particuliรจre [5, 16, 43, 68].
โ€“ La xรฉno-infection : les agents pathogรจnes sont transmis par des personnes venant de lโ€™extรฉrieur (personnel soignant, visiteur, sous-traitants et prรฉsentant eux mรชme une pathologie infectieuse, dรฉclarรฉe ou en cours dโ€™incubation [68].
โ€“ Lโ€™exo-infection : il ya un dysfonctionnement technique des matรฉriels (filtre ร  air, eau, autoclave) destinรฉs ร  la protection des patients [68].
Autres rรฉservoirs possibles de contamination :
โ€“ Lโ€™eau (Pseudomonas aeruginosa, Serratia marcescens, Clostridium difficile, Acinetobacter baumani, Legionella spp.)
โ€“ Lโ€™air (consรฉquence de la prรฉsence humaine, provenance cutanรฉs ou rhino-pharyngรฉes)
โ€“ Les mรฉdicaments contaminรฉs
โ€“ Les matรฉriaux mรฉdicaux
โ€“ Le linge souillรฉ
โ€“ Les dรฉchets
Selon les modes de transmission, la prรฉvention repose sur des mesures spรฉcifiques : hygiรจne des mains pour la transmission du manuportage, bio- nettoyage pour la contamination environnementale, ou respect des procรฉdures de soins ou antibioprophylaxie pour les infections endogรจnes [5,37].

Mรฉcanisme de transmission

La transmission peut se faire par contact, par gouttelettes et par voie aรฉrienne.

Par contact

Cโ€™est la plus frรฉquente transmission nosocomiale. On distingue deux types :
โ€“ Le contact direct : il se fait avec la surface corporelle du patient ou les manoeuvres de percution ou de palpation ;
โ€“ Le contact indirect : l’interposition des diffรฉrents objets entre la source et le rรฉceptive, le toucher des objets contaminรฉs (aiguilles, seringues, gants) [16].

Par gouttelettes

Des gouttelettes de sรฉcrรฉtion des voies respiratoires supรฉrieures sont projetรฉes au niveau des muqueuses conjonctivale, nasale ou buccale de la personne rรฉceptive par la toux, la parole, l’aspiration des secrรฉtions, la bronchoscopie [16].

Aรฉrogรจne

Les particules sont dispersรฉes par courant d’air trรจs facile, inhalรฉes par les sujets dans la mรชme chambre ou ร  distance de patient qui est source de contamination [16].

LES PRINCIPALES INFECTIONS NOSOCOMIALES

La distribution des infections nosocomiales dans les services de rรฉanimation est en gรฉnรฉral diffรฉrente de celle observรฉe dans les autres secteurs hospitaliers. Les infections nosocomiales dans les unitรฉs de rรฉanimation polyvalente sont dominรฉes par les infections respiratoires, les bactรฉriรฉmies et les infections urinaires. Les bactรฉriรฉmies apparaissent toujours comme la premiรจre ou la seconde infection nosocomiale la plus frรฉquente dans les unitรฉs de rรฉanimation [25].

Infections respiratoires ou pneumopathies nosocomiales

La dรฉfinition de la pneumopathie peut reposer sur des critรจres cliniques et radiologiques faciles ร  รฉtablir mais non spรฉcifiques : opacitรฉs radiologiques rรฉcentes et progressives au niveau du parenchyme pulmonaire, expectorations purulentes et fiรจvre dโ€™apparition rรฉcente. Le diagnostic est plus spรฉcifique lorsquโ€™on peut obtenir des รฉchantillons microbiologiques quantitatifs par bronchoscopie protรฉgรฉe.

Epidรฉmiologie

Les pneumopathies nosocomiales sโ€™observent chez plusieurs catรฉgories de patients, principalement les patients sous ventilation artificielle dans les unitรฉs de soins intensifs, oรน leur taux peut atteindre 3 % par jour. La pneumopathie associรฉe ร  la ventilation assistรฉe possรจde un taux de lรฉtalitรฉ รฉlevรฉ, bien que le risque attribuable soit difficile ร  dรฉterminer du fait de lโ€™importance des co-morbiditรฉs.
Les micro- organismes colonisent lโ€™estomac, les voies respiratoires supรฉrieures et les bronches, et provoquent une infection pulmonaire (pneumopathie) ; parmi les risques connus figurent le type et la durรฉe de la ventilation, la qualitรฉ des soins respiratoires, la gravitรฉ de lโ€™รฉtat du patient (insuffisances organiques) et les antรฉcรฉdents dโ€™antibiothรฉrapie [28].
Les pneumopathies nosocomiales sont trรจs souvent des pneumopathies acquises sous ventilation mรฉcanique (PAVM). Les donnรฉes รฉpidรฉmiologiques montrent une grande variabilitรฉ entre les services [21].

Diagnostic

Les Critรจres diagnostiques des pneumopathies nosocomiales (selon CTINLS pour lโ€™adulte) sont :
๏ƒ˜ Les signes radiologiques
โ€“ deux clichรฉs radiologiques ou plus avec une image รฉvocatrice de pneumonie;
โ€“ en lโ€™absence dโ€™antรฉcรฉdents de cardiopathie ou de maladie pulmonaire sous-jacente, une seule radiographie ou un seul examen scannographique suffit.
๏ƒ˜ Les symptรดmes
โ€“ Et au moins un des signes suivants :
o Hyperthermie supรฉrieure ร  38ยฐC sans autre cause ;
o Leucopรฉnie (<4000GB/mmยณ) ou hyperleucocytose (>12000GB/mmยณ)
โ€“ Et au moins un des signes suivants (ou au moins deux des signes suivants pour le diagnostic de pneumonie possible ou clinique uniquement) ;
o Apparition de secrรฉtions purulentes ou modifications des caractรฉristiques (couleur, odeur, quantitรฉ, consistance) ;
o Toux ou dyspnรฉe ou tachypnรฉe ;
o Auscultation รฉvocatrice ;
o Aggravation des gaz du sang (dรฉsaturation) ou besoins accrus en oxygรจne ou en assistance respiratoire.

Infections du site opรฉratoire (ISO)

Critรจres diagnostiques

Infection superficielle

Cโ€™est une infection survenant dans les 30 jours suivant lโ€™intervention et affectant la peau (ou les muqueuses), les tissus sous cutanรฉs ou les tissus situรฉs au-dessus de lโ€™aponรฉvrose de revรชtement, diagnostiquรฉe par :
๏‚ท Un รฉcoulement purulent de lโ€™incision,
๏‚ท La prรฉsence de microorganisme associรฉ ร  des polynuclรฉaires neutrophiles ร  lโ€™examen direct,
๏‚ท Lโ€™ouverture de lโ€™incision par le chirurgien avec la prรฉsence de lโ€™un des signes suivants: douleur ou sensibilitรฉ ร  la palpation, tumรฉfaction localisรฉe, rougeur, chaleur ou la prรฉsence de microorganisme isolรฉ par culture ou culture non faite (une culture nรฉgative, en lโ€™absence de traitement antibiotique, exclut le cas).

Infection profonde

Cโ€™est une infection survenant dans les 30 jours suivant lโ€™intervention, ou dans lโ€™annรฉe sโ€™il y a eu mise en place dโ€™un implant, dโ€™une prothรจse ou dโ€™un matรฉriel prothรฉtique, affectant les tissus ou organes ou espaces situรฉs au niveau ou au-dessous de lโ€™aponรฉvrose de revรชtement, ou encore ouverts ou manipulรฉs durant lโ€™intervention, diagnostiquรฉe par :
โ€“ Un รฉcoulement purulent provenant dโ€™un drain sous-aponรฉvrotique ou placรฉ dans lโ€™organe ou le site ou lโ€™espace.
โ€“ Une dรฉhiscence spontanรฉe de lโ€™incision ou lโ€™ouverture par le chirurgien et au moins un des signes suivants : une fiรจvre supรฉrieure ร  38โ—ฆC, une douleur localisรฉe ou une sensibilitรฉ ร  la palpation, la prรฉsence de microorganisme isolรฉ par culture, obtenue de faรงon aseptique, dโ€™un prรฉlรจvement de lโ€™organe ou du site ou de lโ€™espace ou culture non faite.
โ€“ La prรฉsence dโ€™un abcรจs ou autres signes dโ€™infection observรฉs lors dโ€™une rรฉintervention chirurgicale, dโ€™un examen histopathologique, dโ€™un examen dโ€™imagerie ou dโ€™un acte de radiologie interventionnelle [21, 25, 26, 31, 65].

Epidรฉmiologie

Elle reprรฉsente la 3รจme cause dโ€™infection nosocomiale. Lโ€™infection est en gรฉnรฉral acquise pendant lโ€™intervention elle-mรชme, avec une origine soit exogรจne (air, matรฉriel mรฉdical, chirurgiens et autres soignants), soit endogรจne (flore cutanรฉe ou flore prรฉsente sur le site opรฉratoire ou, dans de rares cas, sang utilisรฉ en peropรฉratoire). Les micro-organismes infectieux sont divers, et dรฉpendent du type et de la localisation de lโ€™intervention et des anti-infectieux reรงus par le patient [28, 31].
Il nโ€™existe pas de donnรฉes spรฉcifiques aux services de rรฉanimation. Dans les services de chirurgie du rรฉseau ISORaisin, les ISO concernaient 1,46% des opรฉrรฉs entre 1999 et 2005. [21]

Facteurs de risque

Le principal facteur de risque est lโ€™รฉtendue de la contamination peropรฉratoire (chirurgie propre, propre-contaminรฉe, contaminรฉe, sale), elle-mรชme conditionnรฉe par la durรฉe de lโ€™intervention et lโ€™รฉtat gรฉnรฉral du patient. Les autres facteurs en jeu sont la qualitรฉ de la technique chirurgicale, la prรฉsence de corps รฉtrangers (drains compris), la virulence des micro-organismes, la prรฉsence dโ€™une infection concomitante sur un autre site, la pratique du rasage prรฉopรฉratoire et lโ€™expรฉrience de lโ€™รฉquipe chirurgicale [28, 31].

Prรฉvention

Elle repose sur la rรฉduction de la durรฉe d’hospitalisation avant l’intervention chirurgicale, le traitement des infections prรฉexistantes, la prรฉparation cutanรฉe de la zone opรฉratoire, le lavage chirurgical des mains, lโ€™รฉquipement de protection, lโ€™hygiรจne du bloc opรฉratoire, la durรฉe dโ€™intervention opรฉratoire, et lโ€™asepsie postopรฉratoire [16, 31, 36].

Infections liรฉes au cathรฉter

Parmi les infections nosocomiales, quatre situations doivent รชtre distinguรฉes :

Contamination du cathรฉter

Culture positive de lโ€™extrรฉmitรฉ du cathรฉter, ยซ non significative ยป en culture quantitative ou semi quantitative, en lโ€™absence de signes locaux ou gรฉnรฉraux dโ€™infection.

Colonisation du cathรฉter

Prรฉsence dโ€™une culture positive de lโ€™extrรฉmitรฉ du cathรฉter en quantitรฉ ยซ significative ยป (plus de 15 UFC par la technique SQC ; plus de 10ยณUFC/ml en technique quantitative), en prรฉsence de signes gรฉnรฉraux attribuables au cathรฉter. Localement, il peut exister un รฉrythรจme, mais sans suppuration locale franche. La colonisation peut provenir dโ€™un foyer ร  distance au mรชme germe que celui isolรฉ du cathรฉter.

Infection ยซcliniqueยป sur cathรฉter

Prรฉsence dโ€™une culture positive de lโ€™extrรฉmitรฉ du cathรฉter ; en prรฉsence de signes gรฉnรฉraux ou locaux dโ€™infection, avec rรฉgression au moins partielle des symptรดmes lors de lโ€™ablation du cathรฉter.

Les infections ยซ bactรฉriรฉmiques ยป sur cathรฉter

Prรฉsence dโ€™une culture positive de lโ€™extrรฉmitรฉ du cathรฉter, associรฉe ร  une bactรฉriรฉmie secondaire due au mรชme germe que celui isolรฉ du cathรฉter, en lโ€™absence dโ€™autre foyer infectieux au mรชme germe [26, 31, 65, 66].

Epidรฉmiologie

La colonisation (dรฉfinie par la culture positive du cathรฉter sans tenir compte de lโ€™existence รฉventuelle de tout signe clinique ou de donnรฉes microbiologiques associรฉs) est facile ร  affirmer, reproductible et plus intรฉressante sur le plan รฉpidรฉmiologique. ร€ lโ€™inverse, les infections locales, gรฉnรฉrales ou bactรฉriรฉmiques ont un intรฉrรชt clinique largement supรฉrieur, mais ne sont pas toujours faciles ร  affirmer [21, 66].

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont lโ€™existence dโ€™une voie veineuse centrale, le site et la durรฉe dโ€™implantation, le type de matรฉriel, lโ€™implantation en urgence et la frรฉquence des manipulations de la voie veineuse avec les fautes d’asepsie que cela peut comporter [16, 25].

Les diffรฉrents germes

Les bactรฉries

Ce sont les plus courants des agents pathogรจnes responsables dโ€™infections nosocomiales. On peut distinguer :
โ€“ Les bactรฉries commensales prรฉsentes dans la flore normale des sujets en bonne santรฉ. Elles jouent un rรดle protecteur significatif en empรชchant la colonisation par des micro-organismes pathogรจnes. Certaines bactรฉries commensales peuvent provoquer une infection si les dรฉfenses immunitaires de lโ€™hรดte sont affaiblies. Par exemple, les staphylocoques cutanรฉs coagulase-nรฉgatifs provoquent des infections sur cathรฉter vasculaire et les Escherichia coli prรฉsentes dans lโ€™intestin sont la cause la plus courante dโ€™infections urinaires.
โ€“ Les bactรฉries pathogรจnes ont une virulence plus รฉlevรฉe et provoquent des infections (sporadiques ou รฉpidรฉmiques) quel que soit lโ€™รฉtat immunitaire de lโ€™hรดte. Par exemple :
o Les bacilles anaรฉrobies ร  Gram positif (par exemple Clostridium) provoquent la gangrรจne.
o Les bactรฉries ร  Gram positif : Staphylococcus aureus (bactรฉrie cutanรฉe qui colonise la peau et le nez du personnel hospitalier et des patients) provoquent une grande variรฉtรฉ dโ€™infections pulmonaires, osseuses, cardiaques et sanguines et rรฉsiste frรฉquemment aux antibiotiques. Les streptocoques bรชta-hรฉmolytiques sont รฉgalement des agents pathogรจnes importants.
o Les bactรฉries ร  Gram nรฉgatif : les entรฉrobactรฉries (par exemple Escherichia coli, Klebsiella, Proteus, Enterobacter, Serratia marcescens) peuvent coloniser certains sites lorsque les dรฉfenses immunitaires de lโ€™hรดte sont affaiblies (site dโ€™insertion dโ€™un cathรฉter, dโ€™une canule, sonde urinaire) et provoquer des infections graves (infection du site opรฉratoire, infection pulmonaire, bactรฉriรฉmie, infection du pรฉritoine). Elles peuvent รฉgalement รชtre hautement rรฉsistantes.
o Les micro-organismes ร  Gram nรฉgatif comme Pseudomonas spp. sont souvent isolรฉs dans lโ€™eau et les milieux humides. Ils peuvent coloniser les voies digestives des patients hospitalisรฉs.
o Plusieurs autres bactรฉries reprรฉsentent un risque spรฉcifiquement hospitalier. Par exemple, les diverses espรจces de Legionella peuvent provoquer des pneumopathies (sporadiques ou endรฉmiques) par inhalation dโ€™aรฉrosols impliquant de lโ€™eau contaminรฉe (climatisation, douches, aรฉrosols ร  visรฉe thรฉrapeutique) [28,51].

Les virus

Il existe une possibilitรฉ de transmission nosocomiale pour de nombreux virus, notamment ceux des hรฉpatites B et C (transfusions, dialyse, injections, endoscopie), le virus respiratoire syncytial, les rotavirus et les entรฉrovirus (transmis par contact main bouche et par voie fรฉco-orale). Dโ€™autres virus comme le cytomรฉgalovirus, le VIH, le virus Ebola, les virus grippaux, les virus de lโ€™herpรจs et le virus varicelle zona, sont รฉgalement transmissibles [28].

Parasites et champignons

Certains parasites (par exemple Giardia lamblia) se transmettent facilement chez lโ€™adulte et lโ€™enfant. De nombreux champignons et autres parasites sont des agents opportunistes et provoquent des infections en cas de traitement antibiotique prolongรฉ et dโ€™immunodรฉpression sรฉvรจre (Candida albicans, Aspergillus spp, Cryptococcus neoformans, Cryptosporidium). Ils sont une cause majeure dโ€™infection gรฉnรฉralisรฉe chez les patients immunodรฉprimรฉs. La contamination de lโ€™environnement par des germes aรฉroportรฉs comme Aspergillus spp. prรฉsent dans les poussiรจres et le sol est รฉgalement prรฉoccupante, en particulier lors de la construction dโ€™hรดpitaux.
Sarcoptes scabies (agent de la gale) est un ectoparasite qui provoque rรฉguliรจrement des flambรฉes รฉpidรฉmiques dans les รฉtablissements de santรฉ [28, 51].

Les prรฉlรจvements

Les rรจgles

Ils doivent รชtre effectuรฉs avant toute antibiothรฉrapie, dans des conditions strictes dโ€™asepsie. Le dรฉtail des techniques de prรฉlรจvements varie en fonction du produit pathologique. Il faut envoyer le prรฉlรจvement au laboratoire avec des renseignements prรฉcis sur le malade et son รฉtat clinique. Il est important dโ€™insister sur la qualitรฉ du prรฉlรจvement car celle-ci conditionne la prise en charge thรฉrapeutique. Il faudrait faire les prรฉlรจvements au moment des pics fรฉbriles (tempรฉrature supรฉrieure ร  38,5ยฐC) ou en cas dโ€™hypothermie (tempรฉrature infรฉrieure ร  35ยฐC) et faire au moins trois prรฉlรจvements par jour pour augmenter la sensibilitรฉ. Il faut faire les prรฉlรจvements le plus tรดt possible dรจs la suspicion [26, 31].

Les diffรฉrents types de prรฉlรจvements

โ€“ Prรฉlรจvement du sang pour les hรฉmocultures
โ€“ Examen cytobactรฉriologique des urines
โ€“ Examen bactรฉriologique des secrรฉtions trachรฉobronchiques et pulmonaires
โ€“ Examen cytobactรฉriologique du pus et du liquide pรฉritonรฉal
โ€“ Analyse bactรฉriologique des selles
โ€“ Examen cytobactรฉriologique et chimique du liquide cรฉphalo rachidien
โ€“ Examen bactรฉriologique des prรฉlรจvements oto-rhino pharyngรฉs et ophtalmologiques
โ€“ Prรฉlรจvements gรฉnitaux chez la femme et chez lโ€™homme

Lโ€™examen au laboratoire

Il comprend plusieurs รฉtapes successives qui sont :
โ€“ Un examen macroscopique qui permet dโ€™apprรฉcier la qualitรฉ du prรฉlรจvement ;
โ€“ Un examen microscopique qui comprend un examen direct des bactรฉries (morphologie, groupements, abondance et mobilitรฉ) et un examen cytologique quantitatif et qualitatif ;
โ€“ Une culture dans diffรฉrents milieux ;
โ€“ Une coloration des bactรฉries ;
โ€“ Une identification
โ€“ Un antibiogramme qui permet de dรฉterminer la sensibilitรฉ ou la rรฉsistance des diffรฉrents germes trouvรฉs.

La rรฉsistance des bactรฉries aux antibiotiques

La rรฉsistance bactรฉrienne aux antibiotiques est un facteur majeur compliquant la chimiothรฉrapie antibactรฉrienne et le contrรดle des maladies infectieuses et de la dissรฉmination de souches multi rรฉsistantes.
La rรฉsistance peut รชtre naturelle ou acquise.

Notions de rรฉsistance

Chaque antibiotique possรจde un spectre d’activitรฉ, c’est ร  dire un รฉventail d’espรจces bactรฉriennes sensibles qu’il peut inhiber ร  certaines concentrations. Une espรจce qui n’entre pas dans le spectre d’activitรฉ d’un antibiotique, est dite rรฉsistante. Il existe deux types de rรฉsistance :

Rรฉsistance naturelle

La rรฉsistance naturelle est une caractรฉristique propre appartenant ร  l’ensemble des souches d’une espรจce bactรฉrienne ou d’un mรชme genre bactรฉrien. Son support est gรฉnรฉtique, gรฉnรฉralement chromosomique. Son mรฉcanisme est cependant variable.

Rรฉsistance acquise

La rรฉsistance acquise ne s’applique qu’ร  certaines souches au sein de la mรชme espรจce bactรฉrienne. Elle apparaรฎt chez quelques souches dโ€™une espรจce normalement sensible ร  un antibiotique. Elle est due ร  une modification gรฉnรฉtique: mutation ou apport de matรฉriel gรฉnรฉtique รฉtranger.

Mรฉcanismes de rรฉsistance

Quatre mรฉcanismes principaux sont responsables de la rรฉsistance aux antibiotiques. Il sโ€™agit de modifications de la cible des antibiotiques, de la diminution de la permรฉabilitรฉ bactรฉrienne, de la synthรจse d’enzymes inactivant les antibiotiques et du support gรฉnรฉtique [25].

Le rapport de stage ou le pfe est un document dโ€™analyse, de synthรจse et dโ€™รฉvaluation de votre apprentissage, cโ€™est pour cela chatpfe.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโ€™รฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร  avoir et savoir comment construire les parties dโ€™un projet de fin dโ€™รฉtude.

Table des matiรจres

PREMIERE PARTIE
1. GENERALITES
1.1. Epidรฉmiologie
1.2. Facteurs de risque
1.2.1. Lโ€™hรดte
1.2.2. Les facteurs environnementaux
1.2.3. Les facteurs organisationnels
1.3. Modalitรฉs de transmission
1.3.1. Source de contamination
1.3.2. Mรฉcanisme de transmission
1.3.2.1. Par contact
1.3.2.2. Par gouttelettes
1.3.2.3. Aรฉrogรจne
2. LES PRINCIPALES INFECTIONS NOSOCOMIALES
2.1. Infections respiratoires ou pneumopathies nosocomiales
2.1.1. Dรฉfinition
2.1.2. Epidรฉmiologie
2.1.3. Diagnostic
2.1.4. Facteurs favorisants
2.1.5. Prรฉvention
2.2. Infections urinaires nosocomiales
2.2.1. Dรฉfinition
2.2.2. Epidรฉmiologie
2.2.3. Facteurs de risque
2.2.4. Prรฉvention
2.3. Infections du site opรฉratoire (ISO)
2.3.1. Critรจres diagnostiques
2.3.1.1. Infection superficielle
2.3.1.2. Infection profonde
2.3.2. Epidรฉmiologie
2.3.3. Facteurs de risque
2.3.4. Prรฉvention
2.4. Infections liรฉes au cathรฉter
2.4.1. Dรฉfinition
2.4.1.1. Contamination du cathรฉter
2.4.1.2. Colonisation du cathรฉter
2.4.1.3. Infection ยซcliniqueยป sur cathรฉter
2.4.1.4. Les infections ยซ bactรฉriรฉmiques ยป sur cathรฉter
2.4.2. Epidรฉmiologie
2.4.3. Facteurs de risque
2.4.4. Prรฉvention
2.5. Bactรฉriรฉmies nosocomiales
2.6. Autres types dโ€™infections nosocomiales
3. MICROBIOLOGIE
3.1. Les diffรฉrents germes
3.1.1. Les bactรฉries
3.1.2. Les virus
3.1.3. Parasites et champignons
3.2. Les prรฉlรจvements
3.2.1. Les rรจgles
3.2.2. Les diffรฉrents types de prรฉlรจvements
3.4. La rรฉsistance des bactรฉries aux antibiotiques
3.4.1. Notions de rรฉsistance
3.4.1.1. Rรฉsistance naturelle
3.4.1.2. Rรฉsistance acquise
3.4.2. Mรฉcanismes de rรฉsistance
DEUXIEME PARTIE
1. PATIENTS ET METHODES
1.1. Cadre dโ€™รฉtude
1.1.1. Les locaux
1.1.2. Le personnel
1.1.3. Lโ€™organisation des soins
1.2. Type et durรฉe dโ€™รฉtude
1.3. Patients
1.3.1. Critรจres dโ€™inclusion
1.3.2. Critรจres de non inclusion
1.4. Mรฉthodologie
1.4.1. Sources de donnรฉes
1.4.2. Paramรจtres รฉtudiรฉs
1.4.2.1. Les donnรฉes socio-dรฉmographiques
1.4.2.2. Les donnรฉes clinques
1.4.2.3. Les donnรฉes bactรฉriologiques
1.4.2.4. Lโ€™antibiothรฉrapie
1.4.3. Analyse des donnรฉes, donnรฉes quantitatives et qualitatives
2. RESULTATS
2.1. Incidence
2.2. Les donnรฉes socio-dรฉmographiques
2.2.1. Le sexe
2.2.2. Lโ€™รขge
2.3. Les donnรฉes cliniques
2.2.3. Pathologie sous jacente
2.2.4. Dรฉlai dโ€™apparition des signes dโ€™infection
2.2.5. Principaux signes retrouvรฉs
2.2.6. Prรฉlรจvements rรฉalisรฉs
2.2.7. Foyers infectieux
2.4. Bactรฉriologie
2.4.1. Germes isolรฉs
2.4.1.1. Germes isolรฉs aux prรฉlรจvements bronchiques
2.4.1.2. Germes isolรฉs aux hรฉmocultures
2.4.1.3. Germes isolรฉs aux urocultures et bouts de sonde
2.4.1.4. Germes isolรฉs dans les prรฉlรจvements de pus
2.4.1.5. Germes isolรฉs sur les bouts de cathรฉter
2.4.1.6. Germes isolรฉs dans les prรฉlรจvements de liquide pรฉritonรฉal
2.4.1.7. Rรฉpartition selon le type de germe
2.4.2. Sensibilitรฉ des germes isolรฉs aux antibiotiques
2.4.2.1. Profil de sensibilitรฉ de Klebsiella
2.4.2.2. Profil de sensibilitรฉ de Staphylococcus aureus
2.4.2.3. Profil de sensibiliรฉ de Pseudomonas aeruginosa
2.4.2.4. Profil de sensibilitรฉ dโ€™Escherichia coli
2.4.2.5. Profil de sensibilitรฉ dโ€™Acinetobacter baumani
2.4.2.6. Profil de sensibilitรฉ dโ€™Acinetobacter spp
2.4.2.7. Profil de sensibilitรฉ des Bacilles Gram Nรฉgatif non fermentaires .
2.4.2.8. Profil de sensibilitรฉ dโ€™Enterobacter spp
2.5. Lโ€™antibiothรฉrapie
2.5.1. Lโ€™antibiothรฉrapie de premiรจre intention
2.5.2. Lโ€™antibiothรฉrapie de deuxiรจme intention
2.6. Evolution
2.6.1. Evolution favorable
2.6.2. La mortalitรฉ
2.6.3. La durรฉe moyenne dโ€™hospitalisation
3. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

Tรฉlรฉcharger le rapport complet

Tรฉlรฉcharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *