Infections pulmonaires avec signes d’appel la toux
Définition
La toux peut être définie comme une expiration brusque, saccadée et bruyante faisant suite à une inspiration profonde. Cette expiration est active : elle s’accompagne d’une contraction des muscles abdominaux. La fermeture initiale de la glotte simultanément à cette contraction, s’accompagne d’une élévation rapide de la pression intra-thoracique; l’ouverture de la glotte libère alors l’air des voies aériennes qui est expulsé avec une très grande vélocité [11,12].
Physiopathologie
La toux est un phénomène réflexe. Elle est liée à la stimulation de récepteurs situés tout au long des voies aériennes, et prédominantes au niveau du larynx, de la trachée, et des éperons de division des bronches; d’autres récepteurs impliqués dans l’apparition de la toux sont situés dans la plèvre. Ces récepteurs, sensibles à des stimulations physiques (contact du mucus ou d’un corps étranger…) ou chimiques (solutés non iso-os molaires ou non neutres, médiateurs de l’inflammation…) peuvent être subdivisés en trois catégories : d’une part, les récepteurs à l’irritation des terminaisons nerveuses muqueuses parasympathiques, appelés « rapidly adapting irritant receptors » par les anglo-saxons ; d’autre part, les récepteurs des terminaisons muqueuses des fibres sensitives C afférentes du système non-adrénergique non-cholinergique, dont le rôle dans le déclenchement de la toux est controversé chez l’homme; enfin, les « slowly adapting lung stretch receptors» ou récepteurs à l’étirement, qui augmentent la force de la toux après avoirété stimulés par l’inspiration profonde par laquelle débute celleci. Les signaux afférents envoyés par ces nerfs sont essentiellement transportés par desfibres nerveuses vagales avant d’être intégrés par le cerveau (bulbe et cortex cérébral), d’où partent des signaux efférents véhiculés par les motoneurones destinés aux muscles respiratoires, à la glotte et au muscle lisse trachéo-bronchique. La toux est ainsi fréquemment associée àun bronchospasme transitoire [11,12].
Classification et étiologies
La toux aigue est classiquement opposée à la toux chronique qui est définie par une durée supérieure à 3 semaines. Les causes de toux aigues, largement dominées par les rhinopharyngites et les bronchites infectieuses sont généralement d’identification relativement aisée grâce à un contexte clinique bruyant et d’emblée évocateur. Leur « banalité» ne doit jamais faire perdre de vue la possibilité d’une cause plus rare et potentiellement grave, ni celle d’une affection chronique sous-jacente révélée à cette occasion. De plus il importe, face à un malade consultant pour une toux aiguë, de ne pas omettre de rechercher des épisodes similaires antérieurs, dont une fréquence anonnalement élevée doit orienter vers une maladie chronique comme l’asthme, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), ou l’insuffisance cardiaque.
Le bilan étiologique d’une toux chronique peut être difficile: en effet, la toux peut être le seul symptôme de la maladie en cause, Les principales causes retrouvées sont les rhinorrhées postérieures, l’asthme, et le reflux gastro-œsophagien, responsables à eux trois de 80-95 % des toux chroniques ; viennent ensuite la bronchite chronique et les dilatations des bronches, l’insuffisance cardiaque gauche et les pneumopathies interstitielles sont plus rares.
Les mécanismes par lesquels certaines étiologies induisent la toux restent débattus et sont probablement multiples : c’est par exemple le cas de la toux du reflux gastroœsophagien, de la toux des rhinorrhées postérieures, et de la toux faisant suite à une infection respiratoire. Le syndrome de dysfonction des VOles aériennes (Reactive Airways Dysfunction Syndrome ou RADS) est une entité décrite en 1981, qui correspond à une forme particulière d’asthme survenant à la suite d’une exposition aiguë à de fortes concentrations d’aérocontaminants inhalés. La fréquence de son implication dans les toux chroniques n’est pas connue, et son existence même est débattue, certains contestant la distinction entre ce syndrome et l’asthme. Quoiqu’il en soit, son diagnostic repose sur lits critères exposés, et son traitement est le même que celui de l’asthme. La dysfonction des cordes vocales est une maladie simulant l’asthme, mais d’une toute autre étiologie: il s’agit d’une adduction paradoxale des cordes vocales en inspiration. Elle pourrait être présente chez 40 % des malades consultant pour asthme chez lesquels le traitement antiasthmatique est inefficace. Le diagnostic est porté par la laryngoscopie qui montre l’adduction en inspiration de la portion antérieure des cordes vocales. Le traitement est essentiellement basé sur la rééducation [11,12].
Diagnostic
TDD :Bronchiolite du nourrisson
– La bronchiolite est principalement due au virus respiratoire syncytial responsable de 50 à 80 % des cas. Les épidémies sont de survenue régulière touchent 30 % de la population infantile < 2 ans. La Transmission est directe par les sécrétions respiratoires, ou indirectes par le matériel souillé ou les mains. La réplication virale aboutit à une écrose cellulaire inflammatoire (œdème, hyperplasie muqueuse, hypersécrétion), une obstruction des bronchioles (débris cellulaires et mucus épais), une dysfonction ciliaire, une infiltration péribronchiolaire par les lymphocytes, un spasme bronchique mineur.
Les aspects cliniques sont marqués au début par une toux de plus en plus fréquente, dyspnée avec polypnée et freinage expiratoire, distension thoracique et signes de lutte (tirage intercostal et xiphoïdien, battement des ailes du nez). A l’auscultation l’on note des râles crépitants et/ou sous-crépitants, puis des râles bronchiques et sibilants, wheezing. Une auscultation silencieuse correspond au signe de gravité sur thorax très distendu, encombrement peu important dans les 24-48 premières heures, puis toux productive, signes digestifs fréquents notamment les vomissements liés aux efforts de toux. L’évolution est en règle générale favorable, les signes d’obstruction persistent 8 à 10 jours, la toux parfois 15 jours ou plus. Les rechutes touchent 25 à 60 % des enfants dans les 2 premières années de vie.
– Le diagnostic positif est clinique et facile, il repose sur la recherche du Virus Respiratoire Syncicial dont l’intérêt est essentiellement épidémiologique, l’immunofluorescence directe sur les sécrétions nasopharyngées permet sa mise en évidence, la radiographie de thorax se fait en cas de forme atypique pour rechercher de complications.
– Le diagnostic différentiel se fait avec la détresse respiratoire d’autres causes: insuffisance cardiaque, foyer pulmonaire, acidose, bronchiolite traînante ou récidivante corps étranger intrabronchique, mucoviscidose, reflux gastro-œsophagien, anomalie malformative [13,14].
Traitement
Prise en charge ambulatoire: traitement essentiellement symptomatique
• Désobstruction nasopharyngée et alimentation fractionnée, éventuellement épaissie.
• Couchage en proclive dorsal à 30°.
• Kinésithérapie respiratoire: désencombrement bronchique. Elle est non systématique, fonction de l’état clinique de l’enfant, rôle dans la surveillance et la réévaluation du nourrisson.
• Non indiqués dans le traitement de la première bronchiolite : bronchodilatateurs, corticoïdes par voie systémique ou inhalée, antitussifs, mucorégulateurs et mucolytiques.
• Antibiothérapie discutée devant: fièvre 2: à 38,5 oC depuis plus de 48 heures; üMA ; foyer pulmonaire radiologiquement documenté; C-Réactive Protéine .
– Hospitalisation en présence d’un critère de gravité En milieu hospitalier, le traitement peut avoir recours en plus des mesures sus citées à:
• l’hydratation parentérale et/ou l’alimentation entérale ;
• l’oxygénothérapie sous surveillance de la saturation en oxygène, rarement l’assistance respiratoire;
• le traitement antiviral par la ribavirine est abandonné.
– Prévention
• Retarder au-delà de l’âge de 6 mois l’accueil des nourrissons en collectivité, lutter contre le tabagisme passif.
• Précautions d’hygiène standard recommandée: Hygiène des mains et décontamination des surfaces et des objets en collectivité. Isolement en chambre individuelle ou regroupement des patients en unités dédiées à l’hôpital.
• Vaccins: difficultés majeures de mise au point, d’efficacité et de tolérance [13,14].
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Table des matières
INTRODUCTION
1. GENERALITES
1.1. Définition des concepts
1.1.1. Connaissances théoriques
1.1.2. Connaissances pratique
1.1.3. Infection
1.1.4. Prise en Charge Intégrée des Maladies des Enfants
1.1.5. Premier niveau de soins
1.1.6. Prestataires de soins
1.2. Rappels
1.2.1. Infections pulmonaires avec signes d’appel la toux
1.2.2. Infections diarrhéiques avec signes d’appel la diarrhée
1.2.3. Les pathologies liées à la fièvre chez l’enfant
1.3. Particularité de la prise en charge des pathologies de l’enfant dans les formations sanitaires de premier niveau, les Centres de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) : approche PCIME
2. REVUE DE LA LITERRATURE
2.1. Connaissances des agents de santé sur la prise en charge des enfants de moins de cinq ans
2.2. Etat des lieux sur les normes et protocoles de prise en charge, cas du PCIME
2.3. Etat des connaissances générales des agents de santé en Afrique
3. OBJECTIFS
3.1. Objectif général
3.2. Objectifs spécifiques
4. MATERIELS ET METHODES
4.1. Cadre de l’étude
4.2. Cadre général de notre recherche: le projet FBR au Burkina Faso
4.3. Type et période d’étude
4.4. Population d’étude, critères d’inclusion et critères d’exclusion
4.5. Echantillonnage et taille de l’échantillon
4.5.1. Echantillonnage
4.5.2. Taille de l’échantillon
4.6. Définitions des cas
4.7. Collecte des données
4.7.1. Définition des variables à collecter
4.7.2. Techniques et outils de collecte des données
4.7.3. Mode de collecte des données
4.8. Analyse des données
4.8.1. Vérification de la qualité des données
4.8.2. Description de l’échantillon
4.8.3. Estimation des indicateurs recherchés
4.8.4. Autres analyses
4.9. CONSIDERATIONS ETHIQUES ET REGLEMENTAIRES
5. RESULTATS
5.1. Caractéristiques sociodémographiques des agents de santé et des mères des enfants de moins de 5 ans
5.1.1. Caractéristiques sociodémographiques et professionnelles des agents de santé
5.1.2. Caractéristillues sociodémographiques des mères des enfants de moins de 5 ans
5.2. Connaissances théoriques du personnel de santé sur la PEC des cas de diarrhée, fièvre, et la toux
5.2.1. Connaissances théoriques sur la diarrhée, la fièvre, la toux
5.2.2. Connaissances théoriques de la diarrhée, la fièvre, et la toux en fonction de la qualification des agents de santé
5.3. Connaissances pratiques des agents de santé sur ]a PEC des cas de diarrhée, fièvre, et la toux
5.3.1. Signes de danger, lavage des mains, prise des constantes
5.3.2. Connaissances pratiques de la Diarrhée
5.3.3. Connaissances pratiques des agents de santé pour le PEC de la fièvre
5.3.4. Connaissance des agents de santé pour la PEC de la toux
6. DISCUSSION
6.2. Connaissances théoriques du personnel de santé sur la PEC des infections des enfants de moins de 5 ans avec signes d’appels diarrhée, fièvre, toux
6.2.2. Connaissances pratiques des AS pour la PEC de la diarrhée, fièvre, toux
6.2.3. Satisfaction des mères
CONCLUSION
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