Infections du site opératoire dans le service de chirurgie générale du CHU Gabriel Touré

L’infection est un processus microbien caractérisé par une réponse inflammatoire au moins locale de l’hôte à la présence d’un germe dans un tissu ou un liquide biologique habituellement stérile [1]. L’infection est dite nosocomiale (du grecque nosos= maladie et komein =soigner) si elle se développe chez un patient hospitalisé depuis au moins 72 heures alors qu’elle n’était pas présente en période d’incubation lors de l’admission du patient [2]. La chirurgie est un moyen thérapeutique incontournable dans le traitement de certaines pathologies. Elle intéresse un nombre de plus en plus croissant de malades. Malgré la maîtrise des techniques chirurgicales, des complications ne cessent malheureusement d’apparaître, notamment la complication infectieuse [3]. L’infection est dite postopératoire lorsqu’elle survient dans les suites immédiates (30 jours) ou lointaines (1an) d’une intervention chirurgicale et qu’elle soit directement en rapport avec cette dernière [2]. Les statistiques portant sur la fréquence des infections hospitalières classe celles du site opératoire en deuxième position après les infections urinaires ainsi l’infection de la plaie opératoire constitue la première cause de mortalité et de morbidité en chirurgie abdominale propre [2]. Elle est estimée à 2% des interventions chirurgicales dans les pays développés (Europe, USA) [2]. Le diagnostique est généralement aisé s’il s’agit des abcès de paroi mais, difficile lorsqu’elle est profonde [2]. Son traitement est difficile exigeant de multiples interventions chirurgicales et aboutissant le plus souvent à des résultats médiocres ou à des séquelles redoutables [2]. La recherche d’une prévention efficace doit être une préoccupation majeure de toute l’équipe chirurgicale.

La lutte anti-infectieuse

L’infection correspond à la rupture de l’équilibre entre les germes et l’organisme d’accueil. Pour prévenir, le respect d’une hygiène rigoureuse est nécessaire afin d’éviter l’intrusion, puis le brassage des germes pathogènes au sein des structures sanitaires [3].

Asepsie
Etymologiquement (a) = absence, (septos) = microbe ; l’asepsie se définit comme l’absence de micro-organisme dans un milieu déterminé [10].

C’est aussi une méthode préventive. En effet elle vise à empêcher la contamination d’objets, de substances, d’organismes ou de locaux (salle d’opération) préalablement désinfectés [11]. L’asepsie intégrale vise à rendre stérile la salle d’opération entière, y compris l’air qu’elle contient ainsi que les instruments et autant que possible le personnel [2].

Réalisation de l’asepsie

Elle s’applique au niveau du matériel utilisé, du praticien et des locaux [16]. Elle comporte :
– La stérilisation du matériel après décontamination [5].
– La préparation du patient [2].
– Le nettoyage et désinfection des salles d’opération [2].
– La préparation des praticiens [2].
– Le respect du règlement d’ordre intérieur concernant le fonctionnement du quartier opératoire [2].
– L’application de techniques de soins aseptique [2].

Définition de la stérilisation

C’est la destruction des germes qui existent à la surface ou dans l’épaisseur d’un objet quelconque (instrument, pansement, vêtements etc… par les moyens physiques et chimiques [10]. Les précautions per opératoires seraient vaines si la stérilisation du matériel était insuffisante. Il en est de même pour les implants, le linge opératoire, les liquides utilisés pour décontaminer le site opératoire [8]. Une bonne stérilisation comporte les points suivants :
– La destruction de la totalité des germes ;
– La conservation de l’état de stérilité ;
– La suppression maximale des risques de contamination à l’ouverture du conditionnement [13].

– La chaleur
Il existe la stérilisation par la vapeur humide (autoclave) et la stérilisation par chaleur sèche (poupinel).

L’autoclave
C’est la meilleure stérilisation qui se fait par coagulation des protéines. On utilise pour cela des autoclaves de Chamberlin en milieu hospitalier et des petits autoclaves pour le matériel de pansement. Plusieurs cycles sont à notre disposition que nous choisirons en fonction de la fragilité des instruments : 121° C pendant 15 minutes ; 134° C pendant 3 minutes [3]. Il existe des bandelettes –tests témoignant de l’efficacité de l’opération [11]. L’humidité aide à combattre les formes végétatives. Cette méthode est utilisée pour la stérilisation du linge, des solutés liquides, du matériel de porcelaine, les instruments dans leur emballage définitif si ce dernier est connu. Il est nécessaire que les instruments soient d’une propreté parfaite [8]. En fin de stérilisation, le refroidissement et le séchage du matériel sont obtenus par un nouveau vide. A la sortie de l’autoclave, le matériel doit être parfaitement sec [13].

Le poupinel La chaleur sèche permet une destruction des germes et des protéines par oxydation. Elle se fait au moyen d’un poupinel. Il existe plusieurs cycles = 120° C pendant 24 heures ; 160° C pendant 2 heures et 180° C pendant 30minutes. Les tubes témoins permettent de vérifier l’efficacité de la stérilisation [12]. La fiabilité du poupinel est quasi-nulle. Il n’offre aucune garantie de stérilisation. Les charges nécessaires ne sont jamais identiques en volume et en masse. Les différents matériaux ayant des densités diverses, il est impossible de déterminer de façon certaine les facteurs temps et température à assurer pour chacune d’elle [6]. Cette chaleur sèche de température imprécise, souvent insuffisante en surface des instruments, augmente les risques de dessiccation des bactéries et de concentration des formes végétatives [13]. Cette méthode permet la stérilisation du matériel en verre et en métal [11]. Elle peut être utilisée pour la stérilisation des petites boites à petits soins dans les services médicochirurgicaux [13]. Il existe d’autres méthodes de stérilisation par la chaleur : – Le flambage : Méthode très rapide et peu efficace et n’est pas recommandée. – L’ébullition : les instruments sont plongés pendant environ 30 minutes, dans l’eau à 100° C et même un peu plus, si on ajoute du borate de soude [3]. Elle permet une stérilisation dite [3].

– La stérilisation par gaz chimique
On utilise de l’oxyde de l’éthylène. Ce procédé impose une température comprise entre 50 et 55° C. La durée de la stérilisation est fonction de la pression [3]. Elle a l’avantage de pouvoir être utilisée pour les matériaux thermolabiles ; mais doit être soumise à des règles d’emploi très strictes du fait de sa toxicité [8]. On utilise aussi des pastilles de trioxymehtylène qui dégage 40% d’aldéhyde formique qui permet de maintenir la stérilisation [3].

– La stérilisation par filtration
Elle s’applique aux liquides et aux gaz ne supportant pas la chaleur. Ce n’est pas une méthode fiable, d’où l’intérêt d’ajouter au gaz filtré un antiseptique [14]. La surveillance des infections nosocomiales et la recherche de leur étiologie ont permis de démontrer que certaines infections étaient liées à l’utilisation du matériel opératoire [15]. Ainsi le contrôle de la stérilisation doit être systématique quelque soit la méthode utilisée. Pour chaque type de stérilisation, il existe des paramètres permettant d’apprécier leur efficacité. Pour l’autoclave, il existe des bandelettes-tests et pour le poupinel des tubes témoins permettant de vérifier l’efficacité de la stérilisation [19]. La radio-stérilisation utilise pour chaque article une pastille radiosensible changeant de couleur sans ambiguïté après passage sous la source de rayonnement [13].

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Table des matières

1- Introduction
2. Généralités
2-1 La lutte anti-infectieuse
2.2 Les facteurs de risque de l’infection du site opératoire
2.3. Bactériologie
3. Méthodologie
3.2 Activités
4. Résultat
5. Commentaire et discussion
6. Conclusion et recommandations
7. Références bibliographiques
8. Annexes 

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