INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS (IAS):
Fréquence des infections nosocomiales au Maroc et principales bactéries impliquées
Le taux d’IN parmi les patients d’un établissement de santé est un indicateur de la qualité et de la sécurité des soins. La fréquence des IN varie selon les pays. Elle est de 5,4% en Norvège, 4,5% en France, 4,9% en Italie, 13,4% en Turquie et de 10,9% au Sénégal [1]. Les résultats de la première étude sur la prévalence des infections nosocomiales au niveau du Centre Hospitalier Universitaire Ibn Sina de Rabat, ont démontré qu’environ 10% des patients hospitalisés ont contracté une infection nosocomiale [1]. Les microorganismes les plus en cause sont le staphylocoque, l’Escherichia coli et le klebsiella pneumoniae. Les secteurs hospitaliers où on contracte le plus d’infections nosocomiales sont les services de réanimation et de chirurgie. L’appareil urinaire et respiratoire ainsi que le siège de la plaie opératoire, sont les parties de l’organisme qui souffrent le plus de ces infections [5]. Une autre enquête de prévalence réalisée au CHU Hassan II de Fès a rapporté un taux de prévalence de 6,7 %. Les infections du site opératoire étaient les plus fréquentes et représentaient 46 % des infections nosocomiales, suivies par les infections urinaires (37 %), puis les infections respiratoires basses (11 %) et celles du système nerveux (5 %). Les microorganismes les plus souvent isolés sont Escherichia coli qui représente le tiers des germes isolés d’infections nosocomiales documentées, Candida albicans 22,2 % et les infections à Klebsiella pneumoniae 22,2 % [6].
Discussion
La surveillance microbiologique de l’environnement hospitalier est un élément important dans une politique de prévention de l’infection associée aux soins. Elle permet de mettre en oeuvre des mesures correctives lorsqu’un mauvais résultat est rendu. Dans ce travail, nous avons isolé à partir des surfaces des couveuses des taux importants de BMR 39% d’E. coli BLSE, 67% de K. pneumoniae BLSE et 86% de Staphylococcus aureus résistants à la méticilline SARM. Ces bactéries multi résistantes (BMR) sont des indicateurs de qualité qui représentent un risque de transmission et d’acquisition aux patients. Et bien que l’acquisition ou le portage n’est pas synonyme d’infection nosocomiale, ceci ne dispense pas des mesures strict d’hygiène observés par le personnel hospitalier. Les bactériémies à SARM survenant à l’hôpital représentent l’un des meilleurs marqueurs de l’impact clinique de la transmission croisée. Les conséquences de leur diffusion sont cliniques, écologiques et financières. L’environnement hospitalier, les mains des soignants, des visiteurs et les patients constituent un réservoir microbien, susceptible de créer une contamination réelle des couveuses par certaines espèces bactériennes telles que Staphylococcus aureus. La prévention de la transmission des microorganismes à partir du matériel ou de l’environnement se base principalement sur les méthodes de bionettoyage adaptées, de désinfection et de stérilisation adéquates.
D’après les résultats, nous avons retrouvé un niveau cible en ce qui concerne les endoscopes digestifs. C’est un résultat satisfaisant qui témoigne de l’efficacité des procédures de désinfections. Par contre, nous avons constaté un niveau d’action en ce qui concerne les bronchoscopes, qui estime qu’il existe un risque infectieux potentiel pour les patients. Ce niveau doit impérativement déclencher une réaction immédiate par arrêt de l’utilisation de l’endoscope, analyse des causes du dysfonctionnement et mise en oeuvre d’actions correctives. D’après les résultats obtenue à partir d’un prélèvement réaliser sur l’eau de rinçage terminal du laveur-désinfecteur, nous avons isolé les même genres bactériennes (Pseudomonas aeruginosa et Staphylococcus à coagulase négative) obtenu lors de l’analyse des bronchoscopes, ce qui implique qu’il peut y avoir une contamination entre les endoscopes lors du traitement parce que ces derniers subissent un nettoyage dans la même solution de désinfection.
Conclusion
Au terme de ce travail, les résultats des analyses microbiologiques ont révélé la présence de bactéries multirésistantes (BMR) notamment Escherichia coli BLSE, Klebsiella pneumoniae BLSE et Staphylococcus aureus SARM, et Pseudomonas aeruginosa. Cette contamination est due essentiellement à un dysfonctionnement dans la procédure d’entretien des couveuses et de la désinfection des endoscopes. Cette étude a permis de mettre en évidence l’importance du contrôle microbiologique dans une démarche qualité, ainsi que l’impact des procédures d’entretien et de désinfection des dispositifs médicaux correctement appliqués dans la prévention de l’infection nosocomiale et dans le contrôle de la dissémination des BMR. Des protocoles et des procédures doivent être rédigés, validés et régulièrement évalués par le Comité de Lutte contre l’Infection Nosocomiale (CLIN) de chaque établissement de soin.
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Table des matières
Introduction générale
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I-INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS (IAS)
Définition d’une infection associée aux soins (IAS)
Les causes des infections nosocomiales (IN)
Présence de germes en milieu hospitalier
Modes de contamination
Etat du malade
Fréquence des infections nosocomiales au Maroc et principales bactéries impliquées.
La prévention des IAS
II- DISPOSITIFS MEDICAUX (DM)
Définition
Classification des dispositifs médicaux
Gestion de l’entretien du matériel et opérations de traitement des DM
Dispositif médical à usage unique
Dispositif médical à usage multiple
III- LES COUVEUSES
Définition
Les fonctions de la couveuse
Protection contre les infections.
Les paramètres qui sont prises en compte par l’appareil sont
Les types d’incubateurs
les incubateurs radiant pour la réanimation intensive
Les incubateurs fermés en soins intensifs, en maternité et en pédiatrie
Entretien des incubateurs
L’entretien quotidien de l’incubateur
Entretien hebdomadaire ou entre deux enfants
IV- LES ENDOSCOPES
Définition des endoscopes
Les infections nosocomiales liées aux endoscopes
Contamination d’endoscope suite à une mauvaise désinfection
Les types de contamination
Protocole de désinfection des endoscopes
Le contrôle microbiologique en endoscopie
Moment de prélèvement
Critère d’interprétation
MATERIEL ET METHODES
Présentation de l’étude
Technique de prélèvement
Technique d’Analyse de la surface des couveuses
Technique d’Analyse de l’eau du réservoir
Solution des prélèvements
Technique des prélèvements
Technique d’Analyse des prélèvements des endoscopes
Technique d’analyse de l’eau de rinçage
Identification biochimique des bactéries
Coloration de gram
Test d’oxydase
Test catalase
Fermentation du glucose
Recherche d’uréase
Production d’ indole
Test RM (au rouge de méthyle).
Milieu citrate de simmons
Identification par Galerie Api 20E
Antibiogramme
RESULTATS ET DISCUSSION
Résultats des prélèvements des couveuses
Niveau de contamination des surfaces des couveuses
Fréquence des bactéries isolées à partir des surfaces des couveuses
Niveau de contamination de l’eau du réservoir des couveuses
Fréquence des bactéries isolées à partir de l’eau du réservoir des couveuses
Niveau de contamination de l’eau distillée dans les bidons de stocke
Résultat de l’antibiogramme
Discussion
Résultats des prélèvements d’endoscopes
Les endoscopes digestifs
Les endoscopes bronchiques
Discussion
Conclusion
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