Classification et structure morphologique du virus
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Le VIH est un virus constituรฉ dโARN enveloppรฉ possรฉdant une enzyme spรฉcifique appelรฉe la ยซ reverse-transcriptase ยป. Elle permet la transformation de lโARN en ADN double brin [10]. Il existe 2 types de VIH :
VIH type 1 qui est le plus rรฉpandu. Il est plus virulent que le VIH 2 car il se multiplie plus rapidement, se transmet plus facilement.
VIH type 2 est plus rare car est essentiellement localisรฉ en Afrique de l’Ouest.
Le VIH mesure entre 80 et 120 nanomรจtres de diamรจtre et est composรฉ de lโextรฉrieur vers lโintรฉrieur :
dโune enveloppe portant 2 types de glycoprotรฉines : le gp 41et le gp 120,
dโune matrice protรฉique composรฉe des protรฉines p18 et contenant un enzyme : la protรฉase,
dโune nuclรฉocapside composรฉe des protรฉines p24, p6 et p7,
๏ du gรฉnome et de protรฉines : ARN simple brin en double exemplaire, de la transcriptase inverse (p64) et de lโintรฉgrase (p32).
Physiopathologie de lโinfection ร VIH
ย ย ย ย ย ย ย Le virus de lโimmunodรฉficience humaine dรฉsorganise le systรจme immunitaire en infectant principalement les lymphocytes TCD4 qui vont diminuer progressivement et de faรงon continue. Dโautres cellules infectรฉes sont les macrophages, les cellules de la microglie, les cellules dendritiques qui vont mourir. Lโinfection ร VIH entraine dโune part le dรฉficit quantitatif multifactoriel notamment lโeffet cytopathogรจne du VIH (lyse des cellules productrice du virus), lโeffet lytique des lymphocytes TCD8 cytotoxiques, lโapoptose majorรฉe, le dรฉficit de rรฉgรฉnรฉration dans le thymus responsable de lymphopรฉnie non compensรฉ. En consรฉquence la lymphopรฉnie progressive. Dโautre part le dรฉficit qualitatif par atteinte fonctionnelle des lymphocytes TCD4 notamment le dรฉficit progressif de cytokines (IL2), lโaltรฉration puis perte de rรฉponses spรฉcifiques anti-VIH, lโaltรฉrations des autres fonctions lymphocytaires (LT CD8, Lymphocyte B, cellules Natural Killer, cellules prรฉsentatrices de lโAg) [11].
Physiopathologie de lโhรฉpatite
ย ย ย ย ย ย ย ย La physiopathologie de lโhรฉpatite B est complexe. Le virus de lโhรฉpatite B se multiplie dans les hรฉpatocytes. La lyse cellulaire ne semble pas รชtre directement liรฉe ร la multiplication virale. Elle est la consรฉquence de lโintervention de lymphocytes NK (Natural Killer) qui dรฉtruisent les cellules prรฉsentant ร leur surface des nรฉo-antigรจnes viraux. Certains aspects pathologiques dโune hรฉpatite B (pรฉriartรฉrite noueuse, glomรฉrulonรฉphrite, polynรฉvrite) sont liรฉs ร la circulation et au dรฉpรดt de complexes immuns circulants. La persistance du virus C non ou peu cytopathogรจne sโexplique par la non induction de la rรฉponse immunitaire efficace due ร un dรฉbordement des mรฉcanismes de dรฉfense de lโhรดte par la rรฉplication virale, ร une attรฉnuation de la rรฉponse immunitaire et ร un รฉchappement du virus ร la rรฉponse immunitaire.
Physiopathologie de la sexualitรฉ
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Lโhomme est exposรฉ au VIH pendant le rapport sexuel. Au cours dโun rapport sexuel rรฉceptif vaginal ou anal, le partenaire sexuel sโexpose pendant et aprรจs le rapport puisque les particules virales et ou les cellules infectรฉes demeurent au contact de la muqueuse de faรงon prolongรฉe. La muqueuse ano-rectale est ร lโรฉvidence plus vulnรฉrable au VIH que les muqueuses gรฉnitales masculines et fรฉminines, ร cause dโune surface rรฉceptive importante, une forte densitรฉ de cellules cibles potentielles, intra-รฉpithรฉliales et sousmuqueuses et une forte capacitรฉ rรฉtentionnelle virale. Le tout associรฉ ร une fragilitรฉ intrinsรจque de lโรฉpithรฉlium cylindrique monostratifiรฉ. Aprรจs avoir effectuรฉ son passage transmuqueux, lโรฉtape vers lโinfection ร VIH passe par une dissรฉmination virale, pรฉri-gรฉnitale, puis systรฉmique. Paradoxalement, cette รฉtape est mal connue chez lโhomme et chez la femme. Lors de la traversรฉe muqueuse par une brรจche, notamment lors dโun rapport traumatique, la dissรฉmination du VIH se fait directement de faรงon systรฉmique alors que le passage trans-cellules รฉpithรฉliales ou trans-cellules prรฉsentatrices dโantigรจnes, ou la dissรฉmination virale est probablement plus lente empruntant les relais de ganglions proximaux pรฉri-muqueux. A noter que lors de la phase dโinfection virale systรฉmique, il existe ร ce moment une rรฉplication virale explosive tant au niveau cellulaire que lymphoรฏde et plasmatique et probablement au niveau muqueux. Ce phรฉnomรจne explique en grande partie la transmission notamment dans la communautรฉ MSM ร partir de la primo-infection. Il nโen reste pas moins que plus de la moitiรฉ des nouvelles contaminations a lieu chez les hรฉtรฉrosexuels. Ainsi les nouvelles recommandations prรฉconisent de renforcer les actions auprรจs des personnes les plus exposรฉes mais aussi dโรฉlargir le dรฉpistage ร la population gรฉnรฉrale. En outre, les matiรจres fรฉcales accroissent la surinfection bactรฉrienne de la muqueuse anale enflammรฉe. Par ailleurs, la pรฉnรฉtration anale doit franchir des barrages sphinctรฉriens interne et externe. Ces sphincters anaux possรจdent un tonus de repos, inconscient et permanent dominรฉ surtout par le sphincter interne. Il est รฉgalement constatรฉ que lโรฉtirement, lโeffleurement, le toucher au niveau de la marge anale provoque un rรฉflexe de contraction du sphincter appelรฉ rรฉflexe anal. Ainsi, toute tentative de pรฉnรฉtration devra vaincre la contraction due au rรฉflexe anal en premier lieu puis celle du tonus permanent du sphincter interne en second. De ce fait, deux catรฉgories de complications peuvent รชtre retrouvรฉes. Les complications mรฉcaniques : Il peut sโagir dโune simple excoriation tรฉgumentaire due au manque de lubrification lors des rapports anaux consentis. Mais il peut survenir une lacรฉration, un hรฉmatome rectal, voire une rupture sphinctรฉrienne. Cette rupture sphinctรฉrienne entraine une incontinence anale. Les complications infectieuses qui sont dominรฉes par les IST dont lโinfection ร VIH mais aussi des agents pathogรจnes de la peau. Effectivement, les effractions cutanรฉomuqueuses sont frรฉquentes dans les rapports anaux facilitant la transmission des agents infectieux. Ces complications infectieuses [24], les IST ano-rectales peuvent รชtre des signes peu spรฉcifiques comme les douleurs anales, les suintements, le prurit, les รฉpreintes, les tรฉnesmes, les faux besoins. Les รฉcoulements purulents et/ou hรฉmorragiques par lโanus peuvent รฉgalement survenir. Parfois, ces infections ano-rectales peuvent รชtre asymptomatiques. Les germes responsables sont surtout les gonocoques et le Chlamydiae . Des ulcรฉrations gรฉnitales en premier lโHerpรจs, la syphilis et le chancre mou ; Des lรฉsions vรฉgรฉtantes oรน il faut avant tout รฉvoquer les Papillomavirus spp puis penser ensuite ร la syphilis secondaire ou au Molluscum contagiosum ; Des rectites dont les agents pathogรจnes peuvent รชtre les gonocoques, le Chlamydiae et/ou les Mycoplasmes et/ou des anorectites ulcรฉrรฉes qui sont dues ร la lymphogranulomatose vรฉnรฉrienne. Ces anorectites ulcรฉrรฉes se manifestent soit avec des รฉcoulements purulents ou hรฉmorragiques.
Critรจre de positivitรฉ des tests immunochromatographiques
A รฉtรฉ considรฉrรฉe Sรฉrologie VIH positive : tout dรฉpistage ayant montrรฉ une positivitรฉ selon la stratรฉgie III de lโalgorithme de dรฉpistage national (3 tests tous positifs notamment Determine test, Unigold test et Retrocheck test) ;
A รฉtรฉ considรฉrรฉe Sรฉrologie VHB positive : dรฉtection dโantigรจne Hbs ;
A รฉtรฉ considรฉrรฉe Sรฉrologie VHC positive : dรฉtection dโanticorps anti-HVC ;
A รฉtรฉ considรฉrรฉe Sรฉrologie Syphilis positive : dรฉtection dโanticorps antiTreponema pallidum.
Prรฉvalence de lโinfection ร VHB
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Madagascar fait partie des pays ร un niveau de haute endรฉmicitรฉ de lโhรฉpatite B. La prรฉvalence dans la population gรฉnรฉrale รฉtait de 23% [6]. La prรฉvalence de lโinfection par le VHB chez les MSM que nous avons trouvรฉe est de 7%. Lโรขge moyen des infectรฉs รฉtait de 35,5 ans. Ce rรฉsultat est proche de celui trouvรฉ en Chine dont les auteurs rapportaient 5% dโhรฉpatite B chez les homosexuels [47]. Le virus de lโhรฉpatite B est prรฉsent dans le sang, dans le sperme, dans les sรฉcrรฉtions vaginales, dans la salive et se transmet selon trois modes principaux notamment par voie parentรฉrale ou hรฉmatogรจne dont la transfusion sanguine est le premier facteur de transmission, par voie sexuelle, et par transmission pรฉrinatale ou verticale. LโAg HBs est retrouvรฉ dans 50% des sangs du cordon, dans 35% des liquides amniotiques et dans 95% des liquides gastriques des enfants nรฉs de mรจres Ag HBs+. Il nโy a pas de transmission salivaire prouvรฉe du VHB [48, 49].
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I.1. Infection ร VIHย
I.1.1. Historique
I.1.2. Classification et structure morphologique du virus
I.1.3. Cycle de rรฉplication
I.1.4. Physiopathologie de lโinfection ร VIH
I.1.5. Manifestations cliniques
I.1.6. Diagnostic biologique
I.2. Hรฉpatites B et Cย
I.2.1. Gรฉnรฉralitรฉs sur les hรฉpatites
I.2.2. Classification et structure du virus de lโhรฉpatite B
I.2.3. Classification et structure du virus de lโhรฉpatite C
I.2.4. Diagnostic de lโhรฉpatite B ou C
I.2.5. Physiopathologie de lโhรฉpatite
I.3. Syphilisย
I.3.1. Dรฉfinition
I.3.2. Classification taxonomique
I.3.3. Diagnostic de la syphilis
I.4. Prรฉvention des IST et de lโinfection ร VHCย
I.5. Physiopathologie de la sexualitรฉย
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODESย
II. RESULTATSย
II.1. Prรฉvalence de lโinfection ร VIH
II.2. Rรฉpartition des MSM ร VIH selon lโรขge
II.3. Prรฉvalence de lโinfection par VHB
II.5. Co-infection VIH-VHB
II.6. Sรฉroprรฉvalence de la syphilis
II.8. Co-infection VIH-Syphilis
II.9. Co-infection VIH-VHB-Syphilis
II.10. Infection ร VHC
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONย
CONCLUSION
REFERENCES
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