Haemophilus înfluenzae, petite bactérie Gram négatifest lUl genne pyogène responsable d’infections variées plus sévères chez l’enfant ou chez les sujets fragiles. D’abord appelé «bacille de Pfeiffer », Haemophilus înfluenzae a été ainsi dénommé car, jusqu’à la mise en évidence du virus grippal en 1933, il avait été cru responsable de la grippe. Haemophilus înfluenzae occupe lUle place importante en pathologie infectieuse. Il fait partie de la triade bactérienne classique des agents étiologiques des méningites bactériennes et représente également lUl agent majoritaire des otites moyennes ( 48 ). Les souches capsulées possèdent lUl antigène polysaccharidique lié à la capsule dont il existe six ( 6 ) variants déterminant six ( 6 ) sérovars : a, b, c, d, e et f. Les autres sérotypes non b et les souches non sérotypables, du fait de l’absence de la capsule (NTHi) sont surtout responsables d’infections ORL et pulmonaires ( 56 ). Les infections respiratoires basses associées aux NTHi demeurent lUle des principales causes de la mortalité chez les enfants des pays en voie de développement et des pays développés (9, 55, 27 ) , avec lUle morbidité et lUle capacité à préparer le lit à d’autres maladies en recrudescence, beaucoup plus graves, telles que les BPCO ( bronchopneumopathies chroniques obstructives) ou la fibrose cystique .
Haemophilus înfluenzae est le deuxième agent responsable de pneumopathie commlUlautaire chez les patients VIH positifs (5 ). Le sérotype b était jusque là responsable des infections invasives mais depuis que la vaccination anti-Hib est devenue de plus en plus accessible, les autres sérotypes sont de plus en plus incriminés dans les maladies chez les enfants vaccinés ( 41). Ceci engendre en effet lUl regain d’intérêt vers lUl nouveau vaccin anti-Haemophilus înfluenzae plus protecteur .
La pathogenèse des infections est très liée aux facteurs de virulence. Une meilleure connaissance de ces facteurs pemiettrait ainsi un meilleur contrôle des infections à Haemophilus irifluenzae non b. Plusieurs composantes bactériennes ont été proposées comme facteurs potentiels de virulence. La majorité de ces détenninants bactériens sont de nature protéique mais la bactérie possède aussi des polysaccharides capsulaires pouvant être impliqués dans la virulence.
Infections à Haemophilus influenzae
Les infections respiratoires basses (IRB )
Les IRB associées aux Haemophilus influenzae non typables ( NTHi ) sont une cause principale de mortalité chez les enfants et les personnes âgées des pays en voie de développement ( 9, 26 ), avec une capacité à prédisposer les individus à des maladies en recrudescence aussi bien dans les pays en voie de développement que dans les pays développés ( 73 ). La pneumonie à Haemophilus influenzae est d’une fréquence difficile à évaluer en raison d’un portage très répandu des souches non capsulées ( 10). Celles-ci sont responsables d’une colonisation des voies aériennes quasiconstante chez l’enfant, fréquente chez l’adulte, en particulier s’il est fumeur et/ou bronchitique chronique.
Formes systématisées
Elles sont habituellement dues à des souches capsulées de type b, compliquées de bactériémies, de localisation pleurale, de dissémination infectieuse métastatique ; elles sont les plus fréquentes chez l’enfant et en cas d’hypogammaglobulinémie.
Formes bronchopneumoniques
Elles sont surtout observées chez l’homme, en rapport avec des germes non capsulés, survenant chez le fumeur, le bronchopathe chronique, l’alcoolique ou à la faveur d’une maladie chronique évolutive; la bactériémie est rare, les localisation infectieuses à distance exceptionnelles .
Otites moyennes
La prévalence de l’otite moyenne pendant les trois premières années de la vie a d’énormes effets sur la capacité intellectuelle, le cursus scolaire, le discours et le langage. Jusqu’à 100 % des enfants des pays en voie de développement et 62 % des enfants des pays développés ont eu leur première épisode d’otite moyenne à l’âge de un an. Les NTHi sont responsables pour 27 à 37 % de ces épisodes .
Autres infections
H influenzae peut être à l’origine:
– de méningites souvent précédées d’infections respiratoires suPérieures ou oto-rhino-Iaryngologiques et accompagnées d’un état septicémique. Elles sont surtout observées chez le nourrisson âgé de 3 à 10 mois et rarement chez le sujet âgé.
– D’épiglottites chez les enfants âgés de 2 à 7 ans.
– D’états septicémiques fébriles accompagnés ou non de signes de localisation tels que : otite, arthrite, ostéite, ostéomyélite, Péricardite, pneumonie ou orchiépididyrnite.
– De conjonctivites Il existe aussi une possibilité d’infections puerpérales où la localisation vaginale de la bactérie peut être la cause d’infections du nouveau-né.
Classification et sous-typage
Les Haemophilus font partie de la flore des muqueuses de l’homme et de nombreux oiseaux.
Le genre Haemophilus appartient à la famille des Pasteurellaceae avec les genres Pasteurella et Actinobacillus. Il contient seize ( 16) espèces d’origine animale et humaine, dont quelques unes sont pathogènes pour l’homme; Haemophilus influenzae est l’espèce type. Huit systèmes majeurs pour la classification des Haemophilus influenzae sont établis. Les souches capsulées possèdent un antigène polysaccharidique lié à la capsule dont il existe six ( 6 ) variants déterminant six ( 6 ) sérovars : a, b, c, d, e et f. Les sept ( 7 ) systèmes de classification restant concernent les H influenzae non capsulées ( i.e. NTHi) et sont résumés par Murphy et Sethi ( 55 ). Ils incluent le biotypage, la différence de masse moléculaire entre les protéines de la membrane externe (OMPs) ou l’hétérogénéité antigénique, la classification selon l’hétérogénéité antigénique du LOS et la détennination des différences génétiques selon le type électrophorétique ou par l’amplification par PCR (25 ). Le sous-typage fait la cartographie des facteurs de virulence avec leur implication dans la pathogenèse des maladies chez un individu. Elle va permettre donc un meilleur contrôle des affections à H influenzae.
Facteurs de virulence
Définition
Ce terme, au sens strict, se réfère à des substances produites par un microorganisme qui peut être pathogène pour l’ homme. Les toxines bactériennes constituent un exemple classique de facteurs de virulence. Plus récemment ce terme a été redéfini comme désignant n’importe quel composant d’un microbe qui est nécessaire ou qui potentialise sa capacité à provoquer une maladie. Par cette définition au sens large, même une substance qui, purifiée, est non toxique pour les tissus de l’hôte, peut quand même être considérée comme lUl facteur de virulence si son absence doit rendre le microbe significativement moins apte à provoquer lUle maladie (moins virulent). Sont exclus de cette définition tous les gènes ( et produits de gènes) qui sont essentiels pour la croissance normale d’lUl microbe. Ainsi, lUl facteur nécessaire à la bactérie pour sa croissance sur lUl milieu artificiel n’est pas considéré comme étant lUl facteur de virulence, alors qU’lUl facteur qui potentialise la capacité de la bactérie pour sa capacité à envahir le sang, chez l’homme, est lUl facteur de virulence.
Les différents facteurs de virulence
La capsule
Les souches capsulées possèdent lUl antigène polysaccharidique lié à la capsule dont il existe six variants. Ces polysaccharides capsulaires, dont la structure chimique est connue, peuvent être identifiés par des réactions immlUlologiques en présence d’anticorps spécifiques. Le polysaccharide capsulaire est le premier facteur de virulence. Cette capsule peut avoir lUl diamètre égal à plusieurs fois celui de la cellule. Elle est essentielle à la cellule en lui donnant la capacité d’être lUl bon compétiteur dans des milieux naturels variés. Elle offre lUl autre mode d’adhésion à des surfaces, et protège également de nombreuses bactéries pathogènes ( provoquant des maladies) contre la phagocytose par les macrophages et les leucocytes polynucléaires des animaux supérieurs ( 57 ). L’expression de la capsule est relativement instable, et la perte de cette expression est liée à la perte du matériel génétique requis pour sa synthèse.
L’ensemble du DNA qui est spécifique à lUI type particulier de capsule est relativement infime ; plusieurs gènes qui ne sont pas spécifiques au type de capsule sont requis pour la synthèse de la capsule. Le matériel capsulaire inhiberait les pili dans la reconnaissance des surfaces cellulaires de l’hôte. L’encapsulation est modulée positivement lors des bactériémies et négativement très tôt dans les processus infectieux pour éviter d’interférer avec la colonisation.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: GENERALITES
1- Infections à Haemophilus influenzae
1-1- Les infections respiratoires basses ( IRB )
l-1-1- Formes systématisées
1-1-2- Formes bronchopneumoniques
1-2- Otites moyennes
1-3- Autres infections
II- Classification et sous-typage
III- Facteurs de virulence
III-1- Définition
1II-2- Les différents facteurs de virulence
III-2-1- La capsule
III-2-2- Les pili : funbriae
III-2-3- Les immunoglobulines A protéases
1II-2-4- Les lipooligosaccharides
1II-2-S- Les autres protéines de surface
III-2-6- Captation du fer
IV- Mécanisme de colonisation
IV-1- Interactions avec la mucine
IV-2- Interactions avec les surfaces des mammifères
IV-3- Le LOS
V- Mécanisme d’échappement
V-1- Les IgA protéases
V-2- Pénétration à l’intérieur des cellules épithéliales
V-3- Variation antigénique
VI-Composant des antigènes d’intérêt
VI-1- OMPs : Protéines de la membrane externe
VI-l-l- Protéines majeures de la membrane externe
VI-I-2- Protéines mineures de la membrane externe (mOMPs )
VI-2- Le lipooligosaccharide
VII- Caractères bactériologiques
VII-1- Morphologie microscopique
VII-2- Caractères culturaux
VII-2-1- Exigences en facteurs de croissance
VII-2-2- Milieux de culture
VII-2-3- Conditions de culture
VII-2-4- Aspect macroscopique des colonies
VII-2-5- Caractères biochimiques
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1- Bactériologie
1-1- Cadre de l’étude
1-2- Matériel
1-2-1- Origine des souches
1-2-2- Matériel pour l’isolement et l’identification
1-2-3- Matériel pour conservation
1-3- Méthodes
1-3-1- Méthode d’isolement
1-3-2- Conservation
II- Entretien des cellules PS par ttypsinisation
II-1- Cadre de l’étude
II-2- But et domaine d’application
II-3- Matériel
II-4- Méthodes
II-4-1- Préparation du matériel
II-4-2- Manipulation
II-4-3- Numération et test de viabilité
II-4-3-1- Principe du test de viabilité
II-4-3-2- Technique
II-4-3-3- Expression des résultats
III- Réalisation de l’épreuve d’adhésion cellulaire
III-1- Cadre de l’étude
1II-2- Matériel
1II-3- Schéma général de l’épreuve d’adhésion
III-3-1- Mise en culture des bactéries
III-3-2- Préparation des chambres de culture
III-3-3- Préparation de suspensions bactériennes à 108 bactéries / ml dans du PBS
III-3-4- Lavage des chambres de culture
III-3-5- Epreuve des puits
III-3-6- Incubation
III-3-7- Lavage pour l’élimination des bactéries non adhésives
III-3-8- Coloration au Bleu Trypan
III-3-9- Lecture au microscope à contraste de phase
TROISIEME PARTIE: RESULTATS
1- Flore bactérienne isolée
1-1- Répartition globale des souches
1-2- Répartition des souches isolées selon l’origine
1-3- Répartition des souches selon l’infection, l’âge et l’origine
II- Adhérence des souches d’ Haemophilus aux cellules
QUATRIEME PARTIE: DISCUSSION
1- Les souches d’Haemophilus
1-1- Isolement et contrôle de qualité
1-2- Répartition des souches
II- Adhérence aux cellules épithéliales PS et déterminants de virulence
CONCLUSION
BIBLIOGRAPIDE