Infection, inflammation et développement neurologique
Embryon et foetus
La grossesse débute par la fécondation, soit la fusion des gamètes produisant le zygote. Celui-ci se divise lentement et au moment où il se compose de 12-16 cellules, il atteint le stade de morula. Au 3e jour suivant la fécondation, la morula entre dans la cavité utérine, puis au 4e – 5e jour, les cellules qui la composent commencent à se différencier, marquant le stade du blastocyste. Deux pôles sont alors formés : un pôle embryonnaire, qui deviendra l’embryon puis le foetus, et un pôle trophoblastique, qui deviendra le placenta. Au 7e jour, le blastocyste s’implante dans l’endomètre, c’est-à-dire la paroi interne de l’utérus. Entre le pôle embryonnaire et le pôle trophoblastique se forme la cavité amniotique, contenue par une membrane appelée l’amnios. Jusqu’à la fin de la 8e semaine postfécondation, les organes de l’embryon se développent, chacun dans une fenêtre de temps bien précise.(56) Le développement du cerveau débute durant la période embryonnaire.(57) Durant la 3e semaine post-fécondation, la première structure du système nerveux central, le tube neural, se forme, puis se referme entre le 25ème et le 27ème jour.(57) Le tube neural sera à la base du développement de toutes les structures du système nerveux.(58) Juste avant la fermeture du tube neural, à l’extrémité antérieure du tube, apparaissent trois vésicules cérébrales, qui se subdiviseront ensuite en cinq vésicules avant la fin de la période embryonnaire. Ces cinq vésicules formeront différentes structures du système nerveux central. À la fin de la période embryonnaire, les structures de base du système nerveux central sont établies, de même que les compartiments des systèmes nerveux central et périphérique.(57)
Durant la période foetale, il y a une croissance rapide et une élaboration des structures entamées durant la période embryonnaire. Il y aura alors la production, la migration, et la différenciation des neurones. La production de neurones, ayant commencé au jour 42, se poursuit jusqu’à la migrossesse. Au fur et à mesure qu’ils sont produits, les neurones migrent, établissent de nouvelles connections et développent des réseaux. Après la naissance et au cours des années préscolaires, le cerveau continue à se développer, de sorte qu’à l’âge de 6 ans, sa taille atteint environ 95% de la taille adulte.(58) De nouvelles connections se forment rapidement au cours de la période post-natale, et continuent à se former jusqu’à l’adolescence.(57) Tant le fonctionnement adéquat des gènes régulant le développement cérébral que l’environnement sont nécessaires pour un développement cérébral adéquat.(57)
Placenta
Le placenta est l’organe permettant les échanges entre la mère et le foetus et ainsi la croissance et le développement du foetus tout au long de la grossesse. Il assure les fonctions respiratoires, digestives et rénales du foetus. Le placenta se compose de deux faces : la face maternelle et la face foetale. La face foetale est recouverte par l’amnios. Sur la face maternelle du placenta se retrouvent les villosités choriales, qui permettent les échanges entre le sang maternel et le sang foetal. En effet, le sang foetal emprunte les deux artères ombilicales et est acheminé jusqu’aux villosités choriales. La face maternelle est accolée à l’endomètre. Le sang maternel arrive au placenta par les artères spiralées, puis se jette dans l’espace intervilleux. Les circulations sanguines maternelle et foetale sont à proximité afin de permettre les échanges à travers une membrane semi-perméable, mais elles demeurent indépendantes.(59) Le sang foetal qui arrive dans les villosités choriales contient des déchets métaboliques et du dioxyde de carbone, alors que le sang maternel qui se déverse dans l’espace intervilleux est riche en oxygène et en nutriments, tels des carbohydrates, des lipides et des acides aminés. À travers une membrane semi-perméable, les déchets foetaux passent dans le sang maternel. Inversement, l’oxygène et les nutriments du sang maternel traversent dans le sang foetal, et retournent au foetus par la veine ombilicale. Ainsi, suite aux échanges, le sang foetal est plus riche en nutriments et en oxygène et débarrassé de ses déchets.(56)
Liquide amniotique
Tout au long de la grossesse, le liquide amniotique constitue l’environnement immédiat de l’embryon puis du foetus et joue plusieurs rôles qui permettent le développement optimal du foetus. Il le protège des traumatismes et lui permet de bouger, ce qui est essentiel au développement musculosquelettique. De plus, en permettant la déglutition et la respiration du foetus, il participe au développement du tractus digestif et des poumons.(56) Enfin, la présence de cellules ayant une activité antimicrobienne favorise la défense du foetus contre des bactéries, des virus, des parasites, et des champignons.(60) 5 Le liquide amniotique est utilisé à des fins diagnostiques durant la grossesse puisqu’il contient des cellules foetales et puisque que certains biomarqueurs peuvent y être mesurés pour établir ou estimer le risque de pathologies foetales telles que les anomalies du tube neural. Au 2e trimestre de la grossesse, à l’aide d’un échantillon de liquide amniotique recueilli par amniocentèse, il est possible de détecter des anomalies génétiques et chromosomiques ou encore de suspecter la présence d’anomalies telles qu’un spina bifida. Enfin, au moment de la rupture prématurée préterme des membranes et/ou du travail préterme, soient les complications obstétricales menant à un accouchement prématuré spontané, l’amniocentèse peut être utilisée pour détecter la présence d’une infection amniotique, d’anomalies des marqueurs inflammatoires, et pour évaluer la maturation des poumons du foetus (par estimation de la quantité de surfactant dans le liquide), ce qui permet d’orienter la prise en charge médicale.(60)
Production
La production et la composition du liquide amniotique varient au cours de la grossesse. Au début de la grossesse, le liquide amniotique provient du plasma maternel, qui atteint la cavité amniotique en passant par les membranes foetales.(56, 60) Puis, grâce au développement du placenta et des vaisseaux du foetus, de l’eau et des solutés en provenance du plasma maternel sont acheminés au foetus. À partir du début du deuxième trimestre de la grossesse jusqu’à la 20e semaine de grossesse, le liquide amniotique est composé principalement du fluide extracellulaire foetal, qui diffuse par la peau du foetus.(60) À la 20e semaine de grossesse, la kératinisation de la peau du foetus débute, ce qui diminue le passage du fluide extracellulaire. À partir de ce moment, le liquide amniotique est produit principalement par l’urine du foetus. En effet, le système urinaire du foetus est fonctionnel vers la 8e semaine de grossesse, et la déglutition est possible peu de temps après. Cependant, ce n’est qu’à partir de la deuxième moitié de la grossesse que l’urine foetale représente une proportion importante du liquide amniotique.(56, 60) Finalement, une proportion du liquide amniotique demeure formée de plasma maternel filtré par le placenta, et de fluides d’origine pulmonaire, orale, nasale et trachéale.(60)
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Table des matières
Résumé
Abstract
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations
Remerciements
Avant-propos
1 Introduction
1.1 Grossesse
1.1.1 Généralités
1.1.2 Embryon et foetus
1.1.3 Placenta
1.1.4 Liquide amniotique
1.1.4.1 Fonction
1.1.4.2 Production
1.1.4.3 Composition
1.2 Maladie parodontale
1.2.1 Définition et classification
1.2.2 Pathogénèse
1.2.3 Diagnostic et évaluation clinique
1.2.4 Épidémiologie
1.2.5 Effets de la maladie parodontale sur la santé
1.2.5.1 Bactériémie et inflammation systémique
1.2.5.2 Issues adverses de grossesse
1.2.5.2.1 Prématurité et petit poids de naissance
1.2.5.2.2 Prééclampsie
1.3 Inflammation amniotique
1.3.1 Définition
1.3.2 Marqueurs inflammatoires
1.1.5 Épidémiologie
1.1.6 Causes
1.1.7 Conséquences
1.1.7.1 Obstétricales
1.3.2.1 Foetales
1.3.2.2 Néonatales
1.4 Troubles du neuro-développement
1.4.1 Définition
1.4.2 Épidémiologie
1.4.3 Étiologie
1.4.4 Facteurs de risque
1.4.5 Dépistage
1.5 Infection, inflammation et développement neurologique
1.5.1 Infection et inflammation néonatale et développement neurologique
1.5.2 Infection et inflammation périnatale et développement neurologique
1.5.3 Infection et inflammation durant la grossesse et développement neurologique
1.6 Hypothèse et objectifs
1.6.1 Hypothèse
1.6.2 Objectifs
2.Periodontal Disease and Adverse Pregnancy Outcomes: A Prospective Study in a Low-Risk Population
2.1 Résumé
2.2 Abstract
2.3 Introduction
2.4 Methods
2.5 Results
2.6 Discussion
2.7 Conclusion
3.Midtrimester subclinical intra-amniotic inflammation and subsequent development of abnormal gross motor skills in infants born either term or preterm
3.1 Résumé
3.2 Abstract
3.3 Introduction
3.4 Methods
3.5 Results
3.6 Discussion
3.7 Conclusion
Discussion et conclusion
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