Inégalité socio-economique : un frein de developpement

Pendant une longue durée, la croissance était le sujet principal de la science économique ; les économistes cherchaient comment augmenter la performance économique en stimulant la croissance et l’emploie ainsi qu’en régularisant le chômage. Mais ces dernières années, la littérature sur l’économie du développement s’est attachée à démêler la complexité des relations entre croissance et inégalité socio-économique. Cette dernière a pris de l’ampleur depuis quelques années, elle s’étend sur le plan national ainsi que sur le plan international.

L’inégalité est un phénomène incontournable dans notre société ; les pays riches comme les pays pauvres sont touchés. « Au cours des vingt dernières années, la richesse mondiale a fortement progressé mais la richesse par habitant a stagné voire même reculé dans plus de 20 pays dans diverses tranches de revenus » .

Les chiffres du WID en 2016 montrent l’importance de l’inégalité dans le monde : les 1% les plus riches ont profité deux fois plus de la croissance des revenus que les 50% les plus pauvres au cours des dernières décennies. Quant à ceux qui oscillent entre les deux, soit les classes moyennes, leurs revenus ont globalement stagné ou baissé. 1%de l’humanité possède autant que les 99% restants ; huit milliardaires ont la même la même richesse que possèdent les 50% les plus pauvres de la planète.

Dans les pays en difficultés comme Madagascar, le problème de la durabilité sociale du développement s’accentue de plus en plus. La persistance de la pauvreté accompagnée de l’accroissement spectaculaire des inégalités constitue les principaux problèmes majeurs à résoudre dans ces pays tandis que dans les pays développés, il y a un arbitrage entre la croissance et l’inégalité. Pour Madagascar, selon le classement fobre en 2015 quatre hommes figurent dans le top 25 des hommes les plus riches de l’Afrique francophone avec pour eux quatre plus de 2 milliard de dollars. Alors que Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde avec un PIB de 9,744 milliards de dollars à cette époque (2015).

L’inégalité socio-économique ont un effet négatif sur la politique économique

Meltzer et Richard dans « Une théorie rationnelle de la taille du gouvernement » ont démontré que l’inégalité nuit à la croissance en détruisant la politique économique. Selon eux, l’inégalité serait cette fois mauvaise pour la croissance car elle augmenterait la pression en faveur de la redistribution. Dans le modèle de Meltzer et Richard, la taille des transferts est déterminée par un vote majoritaire dans lequel les électeurs cherchent à maximiser leur utilité. L’idée de base est ancienne : plus l’inégalité est élevée, plus les citoyens voudront une redistribution forte. Or la redistribution réduit les incitations à travailler et donc abaisse le revenu national. Dans le modèle théorique de Meltzer et Richard, plus le ratio du revenu moyen sur le revenu médian est élevé, plus la redistribution sera forte et plus le revenu national sera faible. Dans ce modèle, l’inégalité qui compte est l’inégalité primaire, avant redistribution. Bien qu’elle puisse paraître contradictoire, la conclusion que les inégalités sont mauvaises pour la croissance est compatible avec le cadre d’analyse d’Okun : dans les deux cas, c’est la redistribution qui est mauvaise pour la croissance. On peut aussi noter que dans le modèle de Meltzer et Richard, la relation entre inégalités et croissance dépend du type de régime politique : si les riches contrôlent le régime (ploutocratie), alors la relation est censée s’inverser. Stiglitz (2012) souligne que c’est le cas aux États-Unis.

Cette pensée est soutenu par d’autres auteurs comme Alseina et Rodrik dans leur œuvre : « Politique distributive et croissance économique » . Les citoyens disent-ils sont inégalement dotés en capital et l’imposition finance à la fois la redistribution et les dépenses publiques. L’augmentation des inégalités de capital augmente le taux d’imposition et réduit la croissance mais seulement pour des niveaux élevés d’imposition : à des niveaux plus faibles, l’imposition et les dépenses publiques corolaires augmentent la croissance. Donc indirectement l’inégalité réduit la croissance.

L’inégalité crée une instabilité politique et détériore la cohésion sociale

« Quand les inégalités sociales deviennent trop fortes, le sentiment d’appartenir à une même société risque de s’effriter » .

Alsena et Perrotti dans «la répartition du revenu, l’instabilité politique et l’investissement » disent que l’inégalité produit de l’instabilité socio-politique qui menacerait les droits de propriété. A cause de cette menace les investisseurs auront plus peur d’investir, donc par conséquent suite à une diminution d’investissement la croissance serait retardée.

En plus les sociétés inégalitaires ont plus de risque de crime et des activités antisociales. D’après Rodrick dans « Where did all Growth go? Chocs extérieurs, conflit social, et la Croissance s’effondrent » Ces sociétés inégalitaires ont aussi plus de mal à mener à bien des réformes nécessaires à la croissance. Le politique public aura du mal à bien gérer la cité si elle est confrontée à un choc externe par exemple. Le climat social est déterminant pour la mise en œuvre de toutes politiques de développement, or l’inégalité peut détériorer ce climat social, et alors c’est une raison de plus pour dire que cette inégalité est néfaste pour le développement économique.

En plus la tentative de réduire la cohésion sociale nécessiterait des fonds que le financement de biens publiques serait réduit. Anderson montre que l’inégalité, lorsqu’elle est rendue publique, réduit la contribution à un bien public de tous les participants. Selon Anderson, c’est l’injustice perçue et non les inégalités en elles-mêmes qui réduisent le consentement à financer des biens publics et par conséquent la croissance.

L’inégalité freine la croissance en créant des imperfections du marché du crédit

A cause d’une forte inégalité sociale les pauvres manqueront d’éducation comme des fonds d’investissement. Et plus les inégalités augmentent, moins les pauvres investissent. L’œuvre de Galor et Zeira (1993) « income distribution and macroéconomics » décrit ce mécanisme en y présentant leur théorie : Le fait que les agents les plus pauvres ne puissent pas faire certains investissements rentables réduit la croissance et la rend inégalitaire. Ce type d’économie est caractérisé par la présence de « trappes à pauvreté » : les familles qui sont initialement pauvres demeurent pauvres. La richesse initiale des individus détermine leur capacité à investir, ce qui pose également le problème de l’égalité des opportunités : ce ne sont pas nécessairement les individus les plus talentueux qui investissent, ce qui peut également avoir un impact sur la croissance.

Dans le modèle de Galor et Zeira, les inégalités ont un impact différent sur la croissance dans les pays pauvres et les pays dit développés. L’impact des inégalités sur la croissance est le plus fort dans les pays pauvres dans lesquels beaucoup de ménages sont contraints financièrement. Dans les pays développés, par construction, peu de ménages sont contraints : la plupart des ménages reçoivent un héritage qu’ils peuvent utiliser pour réaliser des investissements en capital humain.

Pour Piketty(1997) , la distribution initiale de patrimoine a des effets sur le taux d’intérêt d’équilibre en présence d’imperfections sur le marché du crédit. Si le patrimoine est très inégalement partagé, la demande de capital sera plus forte que l’offre et le taux d’intérêt sera plus élevé. Les pauvres perdent davantage leur capacité d’investir et l’investissement général serait de bas niveau. Par la suite la croissance sera diminuée (encore une fois de plus, par l’inégalité socio-économique) .

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Table des matières

Introduction générale
Partie I : Concepts théoriques
Chapitre 1 : une revue de la littérature
Chapitre 2 : Approche de Kuznets
Chapitre 3 : Inégalités de chance ou d’opportunité
Partie II : Cas de Madagascar
Chapitre 1: Indice de GINI, un outil de mesure de l’inégalité
Chapitre 2: Etude d’évolution des inégalités de Madagascar
Chapitre 3: Inégalités, causes des problèmes à Madagascar
Conclusion générale
Bibliographie
Table des matières
Résumé

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