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L’indice de Gini
C’est la mesure de l’inégalité la plus récemment utilisée. Ce coefficient varie entre 0 et 1. Une valeur 1 signifie qu’une personne seulement dispose de revenu et de la consommation, les autres n’ont rien. Tous les ménages ont alors un revenu nul sauf un. D’où, l’inégalité totale apparait. Par contre, une égalité est parfaite surla valeur 0, c’est-à-dire tous les ménages disposent le même niveau de revenu. Mais en réalitéces deux valeurs extrêmes n’existent pas.
Du point de vue géométrique, l’indice de Gini est el double de la surface comprise entre la droite d’égalité parfaite (première bissectrice) et la courbe de Lorenz relative à la distribution d’un agrégat économique.
D’où la formule suivante : =1− ∑ +0.
Où G représente l’indice de Gini de la répartition,Yi sont les parts cumulées des revenus en ordre croissant et n le nombre d’individus ou groupe d’individus.
Les principales propriétés de l’indice de Gini sontles suivants :
· L’indice de Gini varie entre 0 et 1 (0 ≤ G ≤ 1) .
· L’indice de Gini est invariant à l’échelle. La multiplication de tous les revenus par un facteur ne modifie pas la valeur de l’indice de Gini G .
· En revanche, l’indice de Gini G n’est pas invariant à la translation. Si l’on ajoute (ou soustraire) la même somme à tous les revenus, en conséquence, il augmente (ou diminue) .
· L’indice de Gini satisfait au principe des transferts. Si le revenu est redistribué d’individus relativement riches à des individus rel ativement pauvres, G diminue. L’inverse est aussi vrai.
L’indice de Theil
L’indice de Theil est une forme particulière de l’indice d’entropie généralisée (GE). Il est basé sur une moyenne géométrique pondérée devenusr relatifs de chaque individu ou groupe d’individus. Cet indicateur est sensible aux hauts revenus.
En effet, l’indicateur de Theil se définie comme suit : = − ∑0.
Où N=nombre total d’individus ; Y i : part de revenus reçue par l’individu i Par définition, la limite supérieure, Log (N), estfonction de N : plus la population est élevée, plus l’inégalité peut être importante.
Les valeurs de l’indice de Theil varient entre 0 et l’infini. Avec 0 représente une distribution égale et les valeurs élevées indiquentun niveau élevé d’inégalité.
Les inégalités de revenus
Il y a plusieurs types de revenus dans le revenu d’activité. Les inégalités des conditions de rémunération et la baisse du salaireréel sont des traits marquants des conditions d’activité. Les revenus d’activités ne sont plus limités uniquement aux salaires mais concernent les revenus des emplois non salariés, notamment indépendant.
Parmi ces revenus d’activités, seuls les salaires sont les informations disponibles, jugées fiables collectées au niveau individuel et ua niveau des ménages. Pour pouvoir effectuer des études comparatives, il est importantde savoir le revenu des salariaux.
Pour l’année 2012-2013, le niveau des revenus salariaux annuels moyen est évalué à 1 813 000 Ar. Ce revenu est équivalent de 151 000 Ar par mois pour un individu exerçant un emploi salarial. Par rapport aux résultats de l’EPM 2010, lors des deux dernières années, ces chiffres s’élèvent de 14,2 % au rythme annuel moyen.
Les revenus par catégorie socioprofessionnel selonles régions
L’inégalité des revenus se voit par exemple dans leCatégorie Socioprofessionnel (CSP). Les revenus salariaux moyens sont aussi différents selon les régions. Pourquoi y-a-t-il des écarts des revenus salariaux au niveau des régions sur le Catégorie Socioprofessionnel ? Par exemple la région de Boeny et Betsiboka ont des revenus salariaux supérieurs à 2 500 000 Ar et ceux de la région d’Androy sont inférieurs à 1 000 000 Ar. D’où, l’existence des inégalités sur ce cadre.
Inégalité de salaire par catégorie socioprofessionnel et par branche d’activité
Si on fait une analyse sur les branches d’activités, on voit que les salariés dans la branche de l’administration publique ont des salaires plus élevé par rapport aux autres branches d’activité. Ils touchent en moyenne 2 889 000 Ar par an. Au deuxième rang se trouve les salariés de la branche de santé privéeveca un salaire moyen de 2 563 000 Ar par an. On découvre le salaire le plus bas dans la branche de l’agriculture ou primaire. Elle n’enregistre que 910 000 Ar de salaire moyen par an . On sait que 80 % de la population malgache sont des agriculteurs c’est-à-dire vivent dans le secteur primaire. Malgré ce misérable salaire dans cette branche d’activité, ilparait logique si les malgaches sont pauvres car avec ce salaire le chef de ménage ne peut pas subventionner à ses propres besoins et à celles de sa famille. Il y a donc inégalité de revenu pour chaque branche d’activité.
Si on entre en détail sur la catégorie socioprofessionnel, la hiérarchie n’est pas respectée par les ouvriers. Pour eux ce sont les transporteurs qui ont rémunéré plus que l’administration. Ils touchent respectivement 2 572 000 Ar et 2 538000 Ar. Cette situation n’est pas évidente pour les administrateurs publics car les transporteurs sont sous leurs autorisations et que ces derniers gagnent beaucoup plus qu’eux. On représente dans un tableau les différences de salaire selon ces CSP par branche d’activité de chaque ménage.
Les inégalités au niveau des consommations
Dans cette section, on fait une analyse de la consommation agrégée des ménages. Les composantes de cette consommation agrégée sont les uivantes : les dépenses alimentaires, les dépenses alimentaires qoutidiennes, les dépenses no alimentaires, les autoconsommations agricoles, les produits de l’élevage autoconsommés, les autoconsommations issues des entreprises non agricoles, les dépenses liées à l’éducation, les dépenses liées à la santé, les paiements liées en nature alimentaire, les paiements liées en nature non alimentaire, les loyers imputés et, enfin, les valeurs locatives des biens durables. Analyser la consommation agrégée c’est donc analyser toutes ses composantes.
Le niveau de consommation par province, région et milieu
Le niveau de consommation se différencie en premier lieu par la province. La consommation moyenne annuelle par tête le plus élev qui est de 595 000 Ar appartient à la province de Toamasina (classé dans le quatrième quintile « riche » : consommation entre 427 000 Ar à 659 000 Ar). Elle a des avantages puis qu’elle possède des fortes potentialités économiques. C’est dans la province de Toamasina qu’on rencontre le principal port maritime de Madagascar. De plus, elle a beaucoup d’avantage que ce soit en matières climatiques ou en matière de cultures, surtout les cultures d’exportations. Ainsi, cette province est exposée alors à une possibilité d’avoir un risque d’inégalité. Cerisque qui est source de l’inégalité se traduit par les intégrations de certaines régions dans la rovincep. Quelques groupes de personnes vont donc profiter de cette situation pour tirer le profit maximum. Ainsi, le revenu est disposé de façon inégalitaire. D’où l’inégalité de consommatio. La province d’Antananarivo, la capitale, se place en second rang avec une consommation moyenne annuelle par tête de 573 000 Ar. Tandis que la province de Toliara a connu une faible consommation. En moyenne, elle ne consomme que 348 000 Ar par an par tête. Cette province est très vulnérable aux catastrophes naturelles y compris le cyclone en 2008 et 2012. Suivie de la province de Fianarantsoa de 381 000 Ar de consommation moyenne connu parmi les provinces la plus pauvre à Madagascar.
En second lieu, on retrouve l’inégalité de niveau de consommation par région. La région d’Analamanga, Betsiboka et DIANA consomment beaucoup plus parmi les 22 régions avec la consommation moyenne respective de 739 000 Ar, de 737 000 Ar et de 718 000 Ar par an. Ces régions se sont rangées dans le quintile les « plus riche » par ses consommations supérieure à 659 000 Ar (INSTAT). Par contre, la région d’Androy n’a que 205 000 Ar et celle d’Atsimo Atsinanana 249 000 Ar. On a remarqué que ces deux dernières régions font parti de la province qui a de faible consommation. Donc elles sont classées dans la quintile de consommation les « plus pauvres » : niveau de consommation inférieur à 250 000 Ar (INSTAT).
En troisième lieu, le niveau de consommation se distingue par le milieu de résidence. En moyenne, la consommation est plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural, 742 000Ar contre 433 000 Ar par an. Il y a un plus grand écart de consommation entre ces deux milieux. Les ménages en milieu rural consomment en dessous de la consommation moyenne. Ce qui marque aussi la pauvreté accompagnant de l’inégalité en ce milieu.
Sur l’accès aux autres services de base
Dans ce paragraphe, l’analyse des inégalités sur les conditions minimum requise à la condition de vie est nécessaire, à savoir la principale source d’éclairage, l’accès à l’eau potable, la malnutrition, etc.
A Madagascar, le pétrole lampant est la source d’éclairage la plus utilisée. Il touche la quasi-totalité des ménages vivant en milieu rural u’enq milieu urbain. En milieu rural, 88,9 % des ménages l’utilisent contre 53,8 % en milieu urbain en 2010. En général, c’est la source d’éclairage des pauvres. Il domine dans la région d’Atsimo Antsinanana avec une proportion de 96,5 %. En moyenne, l’accès à ce type d’éclairage augmente de 14 %, passant de 81,2 % en 2010 à 95,2 % en 2012. En tant que sou rce d’éclairage, l’électricité est aussi le privilège des ménages les plus riches et prime en milieu urbain. Elle s’éclate beaucoup dans la région d’Analamanga et tient un pourcentage de 39,0 %. Dans l’ensemble, l’accès à l’électricité diminue de 2,2 %, c’est-à-dire, 12,3 % en 2010 contre 10,1 % en 2012. Bref, l’inégalité d’accès à la source d’éclairage se caractérise alors par le lieu de résidence et selon le quintile de consommation.
Pour la source de l’eau potable ou eau protégée, 44,9 % des ménages sont accès. Elle se repartît en milieu urbain plutôt qu’en milieu ru ral en 2010. Plus de la moitié de la population (55,1 %) s’approvisionnent donc dans les rivières, lacs ou autres sources d’eau non protégée. « On entend par eau protégée ou eau potable, l’eau en provenance de l’une des sources suivantes : robinet dans le logement, robinet privé dans la cour, robinet commun dans la cour, robinet public/fontaine publique, forage muni de pompe motrice humaine, puits sans pompe recouvert (protégé), puits sans pompe non recouvert (protégé), source protégée ou couverte »2. Au sens de l’Enquête Périodique auprès des Ménages(EPM)
Concernant la malnutrition3, la prévalence du retard de croissance diminue enfonction du quintile de consommation du ménage. Plus les ménages sont classés parmi le quintile 1 (les plus pauvres 47,3 %) plus les enfants supportent moins de la malnutrition chronique contrairement aux enfants du second et moyen (50,1 %) quintiles de consommation du ménage. La situation est préoccupante en 2012 car nu peu moins de la moitié des enfants de moins de 5 ans (47,3 %) souffre de cette situation dont 18,1 % sous forme sévère. Les régions les plus affectées sont la région de Haute Matsiatr (62,2 %), Vakinankaratra (65,2 %), Amoron’i Mania (64 %). Ce sont les régions des hautes terres avec une faible consommation moyenne annuelle et font parti dans la classe moyenne du quintile de consommation. Elle est plus prononcée dans le milieu rural avec un taux de48,6 % contre 39,1 % pour l’ensemble urbain. L’inégalité se présente ici par le quintilede consommation et le milieu de résidence.
En conclusion de cette section, la crise de 2009 a des conséquences graves sur la vie de la population malgache. Le secteur public a vécu un ajustement sévère en raison de la baisse des revenus domestiques (1/3 plus bas que ceux anticipés dans la Loi de Finances 2009)4 et de la presque suspension du financement extérieur. L’accès aux services sociaux de base a été considérablement réduit. L’augmentationdu nombre d’enfants non scolarisés, faible accès sur l’électricité et l’eau potable, ainsi que la malnutrition aigüe sont des problèmes graves, qui pourraient hypothéquer le bien-être des générations futures.
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Table des matières
PARTIE I : LES THEORIES DES INEGALITES
CHAPITRE I : LA DEFINITION ET LE CONCEPT
Section 1 : Les différentes formes d’inégalité
a) L’inégalité au niveau de distribution de revenu et de rémunération
b) L’inégalité d’opportunité
Section 2 : Relation existant entre inégalité et pauvreté
a) L’inégalité monétaire ou de revenu
b) L’inégalité des conditions de vie
c) L’inégalité des potentialités
CHAPITRE II : LES MESURES DES INEGALITES
Section 1 : Les caractéristiques des indicateurs ou des indices d’inégalités
a. Le principe des transferts de Pigou-Dalton
b. Propriété d’invariance
c. Limite des principes
Section 2 : Les indicateurs fréquemment utilisés
a) La Courbe de Lorenz
b) L’indice de Gini
c) L’indice de Theil
PARTIE II : ANALYSE EMPIRIQUE DE L’INEGALITE A MADAGASCAR
CHAPITRE I : QUELQUES ASPECTS DES INEGALITES DU BIEN-ETRE
Section 1 : Les inégalités de revenus
1) Les revenus par catégorie socioprofessionnel selon les régions
2) Inégalité de salaire par catégorie socioprofessionnel et par branche d’activité
3) Inégalité de revenu selon le genre et selon les instructions
Section 2 : Les inégalités au niveau des consommations
1. Le niveau de consommation par province, région et milieu
2. Le niveau de consommation par groupe socio-économique
Section 3 : Les inégalités sur les indicateurs non monétaire du bien-être
1- Sur la scolarisation
2- Sur l’accès aux autres services de base
CHAPITRE II : EVOLUTION DE L’INDICE DES INEGALITES AU COURS DU TEMPS A MADAGASCAR
Section 1 : Progression de l’indice de Gini et courbe de Lorenz
1. Indice de Gini au niveau national
2. Indice de Gini sur les revenus salariaux au niveau de la catégorie socioprofessionnelle (CSP)
3. Indice de Gini sur les revenus salariaux au niveau d’instruction
Section 2 : L’évolution de l’indice d’inégalité de Theil
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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