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Configuration externe : morphologie et dimensions
La prostate à la forme d’un cône un peu aplati d’avant en arrière, avec une base supérieure, un apex inferieur, une face antérieure, une face postérieure, et deux faces inféro-latérales.
La prostate normale apparait au toucher rectale ferme, élastique et régulière. Elle mesure en moyenne 40 mm de largeur à la base, 20 mm d’épaisseur et 30 mm de hauteur [6,7].
Le poids moyen de la prostate est de 15 à 20 g durant toute la période d’activité génitale intense et n’augmente qu’après la quarantaine [8].
Configuration interne : anatomie zonale (figure 2)
Bien qu’étant macroscopiquement homogène, la prostate comporte plusieurs zones dont la classification diffère selon les auteurs.
Deux modèles anatomiques permettent de subdiviser la prostate donnant ainsi une approche physiopathologique.
Nous retenons le modèle proposé par Mc Neal qui distingue 5 zones au niveau de la prostate dont deux sont fibromusculaires et trois glandulaires. Les trois zones glandulaires (périphérique, centrale et transitionnelle) représentent 70 % de la prostate [9].
– La zone périphérique : occupe environ 75% du tissu glandulaire, c’est la partie postérieure et inferieure de la glande. Elle est le siège de 70% des cancers et de la plupart des prostatites, cette zone est accessible au toucher rectal et aux ponctions biopsiques
– La zone centrale : constitue environ 25% du tissu glandulaire. Elle occupe la partie postéro-supérieure de la glande et elle entoure les canaux éjaculateurs. Elle est le siège de 10% des cancers de la prostate.
– La zone de transition : elle n’occupe que 5% du tissu glandulaire. Cette zone est le site presque exclusif de l’hyperplasie prostatique bénigne (avec les éléments glandulaires du sphincter pré prostatique)
– La zone fibromusculaire antérieure : elle recouvre la partie antérolatérale de la prostate et occupe 30% de la prostate. Elle est constituée de fibres musculaires lisses sans élément glandulaire. Elle forme la capsule de la prostate.
– La zone des glandes péri-urétrales : représente moins de 1% du tissu prostatique et donne naissance au lobe médian et se situe dans la paroi musculaire lisse de l’urètre.
Rapports dans la loge prostatique
L’urètre prostatique fait suite au col de la vessie, au sommet du trigone vésical, traverse la prostate verticalement de la base à l’apex et se continue par l’urètre membraneux. Il présente une portion dilatée, avec intérieurement une saillie médiane longitudinale de la paroi urétrale postérieure dite Veru montanum ou Colliculus séminal. Au sommet du Veru montanum, s’ouvrent l’utricule prostatique au milieu et les canaux éjaculateurs de part et d’autre.
Le sphincter lisse de l’urètre en continuité avec le détrusor, il entoure le premier centimètre de l’urètre prostatique et est détruit en cas de prostatectomie ou adénomectomie prostatique.
L’utricule prostatique : petit conduit médian et postérieur de l’urètre, oblique en haut et en arrière, ouvert au niveau de Veru montanum.
Les voies spermatiques : constituées par les ampoules des canaux déférents et les vésicules séminales qui s’unissent de chaque côté pour donner les canaux éjaculateurs intra prostatiques.
Rapports par l’intermédiaire de la loge prostatique
La face antérieure répond à l’espace pré-prostatique qui est limité par :
– En avant : le 1/3 inferieur de la symphyse pubienne.
– En bas : le ligament transverse du pelvis et la lame sous pubienne.
– En haut : les ligaments pubo-vésicaux et l’espace pré vésical de Retzius.
– Latéralement : les lames sacro-recto-génito-pubiennes.
La face postérieure répond par l’intermédiaire de l’aponévrose prostato-péritonéale de Denonvilliers à la face antérieure du rectum. Ce rapport autorise l’exploration clinique par le toucher rectal.
Les faces latérales répondent à la partie inféro-antérieure de l’espace pelvi rectal supérieur qui limite en dehors la partie antérieure des muscles releveurs de l’anus.
La base est de forme quadrilatère et présente 3 segments :
– Le versant antérieur (vésical) est uni au trigone vésical par un tissu dense, traversé par des veines.
– Le versant postérieur (séminal) répond à l’aponévrose de Denonvilliers qui contient les vésicules séminales, les canaux déférents, les uretères, l’artère vésico-déférentielle et le plexus veineux séminal.
L’apex est en contact avec le sphincter strié et répond au plan moyen du périnée par le biais de l’urètre membraneux.
Vascularisation et innervation : [10]
Artères :
La prostate est vascularisée par des branches viscérales de l’artère iliaque interne, il s’agit de :
L’artère vésicale inférieure destinée à la vessie et à la base de la prostate, sa distribution vasculaire est intrinsèque et donne deux groupes de vaisseaux:
Vaisseaux capsulaires ;
Vaisseaux urétraux.
Le groupe des artères urétrales se développe de façon importante en cas d’HBP pour irriguer l’ensemble de cette néoformation.
Veine:
Le retour veineux prostatique se jette dans le plexus séminal et le plexus prostatique (plexus de santorini). Leurs veines afférentes forment les veines vésicales qui gagnent la veine iliaque interne.
Lymphatiques :
Les lymphatiques provenant de la glande prostatique forment un réseau péri prostatique et s’unissent en plusieurs pédicules principaux pour gagner les ganglions iliaques internes, externes, obturateurs et pré sacrés.
Innervation :
La prostate reçoit une innervation mixte (sympathique et parasympathique) à partir du plexus hypogastrique inferieur et qui assure un double rôle :
– la sécrétion glandulaire ;
– l’évacuation du liquide prostatique.
Anatomie endoscopique [11,12]
La connaissance de cette anatomie est d’une importance capitale dans la pratique de la résection endoscopique. La localisation des différents points de repères est indispensable, avant de commencer la résection endoscopique.
Les repères les plus importants tels qu’ils apparaissent avec une optique se présentent comme suit:
Le trigone et orifices urétéraux (figure 4).
le lobe médian intra vésical (figure 5).
les lobes latéraux hypertrophiés (figure 6) qu’on voit entre le col de la vessie et le Veru montanum.
le sphincter externe et l’urètre membraneux (figure 7).
Résection trans-urétrale bipolaire de la prostate
La résection endoscopique de la prostate, encore appelée résection transurétrale de la prostate (RTUP) consiste à débiter le tissu prostatique situé autour de l’urètre prostatique (zone transitionnelle) en petits morceaux appelés copeaux, grâce à un appareil introduit dans le canal urétral appelé résecteur.
Ces copeaux seront évacués à travers la gaine du résecteur.
Cette technique permet d’évider la prostate et d’élargir la zone de l’urètre prostatique dont l’épithélium repousse sur les parois de la loge de résection. Elle est la technique de référence dans le traitement endoscopique de l’HBP. Le but de cette intervention est d’enlever la totalité du tissu adénomateux par voie endoscopique [10,13]. Elle peut être monopolaire ou bipolaire.
Matériel endoscopique
L’appareil opérateur ou résecteur : [1, 3, 14]
Il est composé de plusieurs éléments à savoir : une gaine qui est introduite dans l’urètre et gagne la vessie au moyen d’un mandrin axial qui rend son extrémité mousse et la gâchette
La gaine (figure 9): [3]
Elle est composée de deux parties, un corps métallique et une extrémité non conductrice qui comporte deux petits robinets qui permettent d’irriguer et de vidanger la vessie. Elle permet de calibrer l’urètre et d’effectuer la totalité de l’intervention à travers elle sans la ressortir
Les mandrins (figure 10): [3]
La gaine est introduite dans l’urètre jusqu’à la vessie au moyen d’un mandrin axial qui rend son extrémité mousse. Il existe deux types de mandrins :
– Droit à bout arrondi ou obturateur rectiligne dont l’extrémité est à diamètre croissant, plus facile à mettre en place au niveau du méat.
– A extrémité mobile, les deux derniers centimètres pouvant béquiller à la demande ce qui facilite le passage au niveau de l’urètre prostatique, en particulier s’il existe un lobe médian ou une forte saillie de la lèvre postérieure du col.
L’optique (figure 11) : [3]
Il s’agit d’une optique monoculaire reliée à un câble de lumière froide, trafiquant la lumière créée par un générateur externe et peut être connectée à une caméra. Il existe trois optiques interchangeables :
L’optique à vision axiale 0° : elle est utilisée pour l’urètre (urétrotomie) L’optique foroblique : la vision est inclinée à 30° vers le bas, elle est plus efficace dans la résection prostatique.
L’optique à vision latérale : la vision est inclinée à 70° vers le bas, elle est plus pratique dans l’exploration du réservoir vésical, en particulier sa face antérieure.
La gâchette (porte-instrument) : [3] (figure 12)
La gâchette permet de déplacer les anses. Il existe deux types de gâchettes :
– La gâchette à anse engainée en position de repos : l’opérateur pousse la gâchette pour faire sortir l’anse de la gaine (gâchette passive).
– La gâchette à anse dégainée en position de repos : l’opérateur ramène la gâchette vers l’arrière pour faire rentrer l’anse en coupant (gâchette active). Dans le deuxième cas, la coupe est active et la main de l’opérateur sent bien la consistance du tissu qu’il coupe et évalue mieux son épaisseur.
Technique opératoire :
La principale évolution technologique de la RTUP par coagulation électrique concerne le développement de résecteur délivrant un courant électrique bipolaire. Ces résecteurs ont été conçus pour être utilisés dans du sérum physiologique 0,9%, l’objectif est d’éliminer le risque de syndrome de résorption du liquide de lavage (TURP syndrome).
L’élimination du tissu prostatique au cours de la RTUP-B est identique à celle de la RTUP monopolaire. Cependant, la RTUP-B utilise un résecteur spécifique, qui intègre à la fois les électrodes d’entrée et de retour du courant. .Elle permet la résection du tissu prostatique dans un milieu conducteur salin au lieu d’un fluide d’irrigation conducteur classique [16, 17].
L’installation du patient :
La RTUP est réalisée le plus souvent sous rachianesthésie. Le patient est installé sur une table opératoire en position gynécologique, en veillant à ce que le bassin soit très avancé vers l’opérateur, les jambes sont placées sur les jambières, les cuisses plus écartées que fléchies. Le champ opératoire doit comporter un orifice pour la sortie du pénis [1, 3, 13].
Eléments à vérifier avant le début de la résection :
Vérification de l’indication :
Il faut s’assurer de la stérilité des urines (Examen cytobactériologique des urines stérile) et de la normalité du bilan de coagulation. S’assurer également que le patient ne soit pas porteur d’un Pace Maker qui peut être déréglé par le bistouri électrique.
Vérification du matériel :
Vérifier la connexion des tuyauteries et l’intensité du courant de coagulation et de section, s’assurer de la nature du liquide d’irrigation (Glycocolle pour le résecteur mono polaire et le sérum salé physiologique pour les résecteur bipolaires).
La résection proprement dite : [1, 3, 13]
Le Veru montanum, les méats urétéraux sont considérés comme points de repère. La résection endoscopique commence par l’introduction douce de la gaine du résecteur dans l’urètre avec une verge tendue au zénith. En cas d’impossibilité de cette manoeuvre, il faut enlever le mandrin de la gaine et mettre l’optique foroblique 30° ou l’optique directe 0° qui permet de passer l’appareil à vue en ouvrant le courant d’irrigation qui dilate l’urètre et améliore la vue.
Une fois dans la vessie, on procède à son exploration à la recherche d’autres pathologies associées (tumeur de vessie, diverticule, ou des calculs). Il faut vérifier les orifices urétéraux et l’aspect de la prostate en marquant les repères (trigone, lobes, Veru montanum), puis on sort l’optique de son obturateur et on l’adapte à une poignée du résecteur.
La résection se fait selon un schéma précis avec irrigation continue : le lobe médian, la commissure postérieure, les lobes latéraux, la commissure antérieure et enfin les résidus apexiens.
Le lobe médian :
Un gros lobe médian sera réséqué en premier avec le souci des méats urétéraux dès le début et durant toute l’entame de son pôle supérieur. La résection du lobe médian s’arrête au niveau du Veru montanum et cela permettra de faire librement les manoeuvres avec l’anse et une bonne visibilité.
La commissure postérieure :
Commencer par l’entame du versant prostatique du col vésical, descendre progressivement jusqu’en regard du sommet du Veru montanum. Au-delà on risque de créer une désinsertion cervico-prostatique qui peut entrainer des fuites du liquide d’irrigation avec des risques d’hémolyse, de passages microbiens et de difficulté de sondage. Cette étape doit se terminer par une hémostase rigoureuse.
Les lobes latéraux :
On commence soit par le lobe gauche ou droit de la prostate, selon l’habitude du chirurgien. Il faut s’arrêter en profondeur dès qu’on atteint la capsule prostatique qui apparait en jaune très pale. Toute résection qui descend en dessous du Veru montanum risque de blesser le sphincter et entrainer une incontinence urinaire.
Commissure antérieure :
Pour ne pas risquer de blesser les veines antérieures préprostatiques, il est prudent de réséquer des copeaux fins.
Les résidus apexiens :
Les résidus apexiens situés de part et d’autre du Veru montanum sont reséqués après avoir terminé la résection des lobes latéraux. C’est la partie la plus délicate de l’intervention à cause de la proximité du sphincter distal, qui assure la continence après l’intervention.
L’hémostase :
L’hémostase complète est effectuée à la fin de la résection soit avec l’anse de résection ou une anse en boule.
La récupération des copeaux :
Les copeaux sont aspirés à l’aide d’une poire d’Ellik ou seringue de Guyon. Ces copeaux seront conditionnés pour réaliser un examen anatomopathologique.
Mise en place de sonde et d’irrigation :
A la fin de l’intervention, on procède à la mise en place d’une sonde vésicale à double courant avec une irrigation continue avec le sérum salé à 0,9% qui est maintenue en place pendant 24 à 48 heures.
La période postopératoire :
La surveillance postopératoire est capitale pour le succès de la RTUP. Une perfusion prudente dans les 24 premières heures est nécessaire. L’irrigation au sérum salé doit être constante pour éviter la formation de caillots et son débit est fonction de la couleur du lavage. Cette irrigation est maintenue jusqu’à ce que le liquide de lavage soit clair de façon stable, même à faible débit. La sonde peut être enlevée le lendemain de l’arrêt du lavage. La durée d’hospitalisation est de 48 heures en l’absence de complications. Il est conseillé au patient d’éviter tout excès de boissons, de plats épicés et il est revu trois semaines après sa sortie. Il faut compter en moyenne un mois de convalescence avant la reprise d’une activité normale [3].
Complications de la résection trans-urétrale de la prostate
Complications immédiates
Ce sont des complications qui se produisent au moment de l’intervention ou dans les heures qui la suivent.
Hémorragie peropératoire :
Il est possible que le saignement peropératoire soit très abondant et qu’on n’arrive pas à réaliser une hémostase par voie endoscopique. Dans ce cas on réalise une voie transvésicale pour faire l’hémostase par cloisonnement de la loge prostatique selon la technique de Hryntschak [3, 13].
Perforation capsulaire :
Elle est asymptomatique ou se manifeste par des douleurs hypogastriques peu intenses. Parfois, dans les heures qui suivent la résection, surviennent des douleurs hypogastriques importantes, de la fièvre, voire un état de choc. Si la symptomatologie est mal tolérée, il est prudent de faire un abord chirurgical de l’espace de Retzius et de le drainer [3].
Caillotage postopératoire immédiat :
Dans ce cas on peut effectuer diverses manoeuvres à savoir : décaillotage, mettre la sonde en traction, prescription d’un traitement sédatif, exceptionnellement reprise chirurgicale.
Désinsertion cervicoprostatique :
Due à la résection trop profonde de la lèvre postérieure du col vésical [13].
Blessure d’un orifice urétéral :
Ils peuvent entrainer une insuffisance rénale obstructive qu’on peut détecter par un contrôle de la créatininémie en post opératoire immédiat.
Complications postopératoires précoces : [3]
Elles surviennent dans les quatre à six semaines après l’intervention.
Sténose du méat :
On peut prévenir ces sténoses en évitant au maximum les traumatismes du méat. Le traitement consiste à dilater la sténose ; en cas de récidive constante, il faut la chirurgie.
Reprise hémorragique par chute d’escarre :
Elle survient le plus souvent lors de la troisième semaine postopératoire et se manifeste par une hématurie importante. Il peut s’en suivre une émission de caillots et même une rétention d’urine due à l’importance du volume des caillots. Il faut ré hospitaliser le patient, lui mettre une sonde et décailloter la vessie.
Troubles sexuels : l’éjaculation rétrograde.
Incontinence urinaire :
Elle est exceptionnelle dans la RTUP et ne survient que dans 1% des cas. S’il existe une incontinence, il faut conseiller au patient de couper son jet par la volonté lors des mictions pour tenter de renforcer le sphincter ; si persistance il faut une kinésithérapie spécialisée.
Sclérose de la loge :
C’est la survenue d’une cicatrice scléreuse du col vésical qui vient obstruer l’orifice de sortie de la vessie séparant celle-ci de la loge prostatique évidée. Il est marqué par l’apparition d’une dysurie et son traitement est l’incision cervico-prostatique.
Récidive adénomateuse :
Elle est rare (moins de 1%) et survient après de nombreuses années (10 ans).
Indications de la résection trans-urétrale de la prostate
La RTUP est indiquée :
Dans l’HBP lorsqu’un traitement chirurgical est indiqué et que le volume prostatique est compris entre 30 et 70cc.
Dans le cancer de la prostate en vue de faire une désobstruction cervicoprostatique palliative.
Dans certaines prostatites chroniques
DISCUSSION
Cette étude rétrospective, transversale et descriptive a été menée sur 68 patients opérés par résection endoscopique transurétrale bipolaire de la prostate. Les résultats obtenus après l’exploitation des données ont suscité les commentaires suivants:
L’âge :
L’âge moyen de nos patients était de 71,7 ± 9,8 ans avec des extrêmes de 49 ans et 93 ans. La classe d’âge modale était celle de [60-69] ans qui représentait 38,2% de nos patients. Ces données sont similaires à celles retrouvées dans la littérature. Kane et al et Labdai et al [18-19] avaient rapporté respectivement 70,3 ans et 70 ans de moyenne d’âge dans leurs séries.
En effet, les pathologies de la prostate surviennent le plus souvent à partir de 60 ans.
Le motif de consultation :
Le motif de consultation prédominant était la rétention vésicale d’urine (77,9 %) tandis que Kane et al et Nouri et al [18-20] avaient rapporté une prépondérance des troubles urinaires du bas appareil.
La rétention vésicale complète d’urine peut être inaugurale ou être une complication évolutive de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Sa fréquence générale est estimée à 5 pour mille après 40 ans. Le risque augmente si les patients sont symptomatiques: pour un homme de 45 ans avec un score IPSS à 7, le risque annuel est de 0,4 à 3,3 pour mille, passant de 7,9 à 11,3 pour mille au-delà de 70ans [21]. La récidive est estimée à 60% dans l’année, expliquant le fait qu’elle aboutisse souvent à une indication chirurgicale [22].
Les antécédents et comorbidités :
La cure de hernie était l’antécédent urologique le plus fréquent avec 5,9 % (soit 4 patients) et l’HTA était la comorbidité la plus fréquente avec 17,6 % (soit 12 patients). Ces résultats sont proches de ceux de Banou P [23] qui avait rapporté 23,1 % de cas d’HTA dans son étude au Mali et ceux de Ndiath A [24] qui avait rapporté 6,90 % d’antécédents de cure de hernie dans sa série.
L’existence de ces facteurs de comorbidités augmenterait la durée du séjour hospitalier, voire la morbidité post opératoire [20].
Le taux de PSA total :
Dans notre série le taux moyen de PSA total était de 20,2 ± 39,9 ng/ml avec des extrêmes de 0,6 et 200 ng/ml.
Des études menées à Dakar par Ndiath A [24] et Karama H [25] avaient montré des taux moyens de PSA total plus bas, respectivement 11,8 ng/ml et 12,05 ng/ml
Par contre dans sa série au Mali, Banou P [23] avait obtenu 30,19ng/ml de moyenne du PSA total.
Cette élévation du PSA total peut être en rapport avec soit un cancer de la prostate soit une infection urinaire.
Le taux d’hémoglobine :
Le taux moyen d’hémoglobine de nos patients était de 13, 0 ± 1,6 g/dl avec des extrêmes de 8,5 et 17,3.
Karama H [25] avait obtenu des taux moyens d’hémoglobine de 12,1g/dl pour le groupe de malade opérés par RTUP monopolaire et 13,4 pour le groupe de malade opérés par RTUP bipolaire. L’évaluation du taux d’hémoglobine avant une résection endoscopique de la prostate est importante du fait du risque hémorragique.
Le volume prostatique :
Le volume prostatique moyen à l’échographie de notre population d’étude était de 64,3 ± 27,8 ml [33 – 142 ml].
Dans l’étude comparative de Ghozzi et al [26] le volume prostatique moyen était de 49,5± 5,48ml dans le groupe de patients opérés par RTUP monopolaire et de 49,5± 6,33ml dans le groupe de patients opérés par RTUP bipolaire.
Dans la série de Ndiath A [24] le volume prostatique moyen à l’échographie était de 46,41 avec des extrêmes de 28 et 99cc pour les HBP et de 98,19cc [27-586cc] pour les cancers de la prostate.
Il faut noter que ces volumes prostatiques à l’échographie étaient, soit sous-estimés, soit surestimés car parfois divergents des estimations peropératoires. Cependant le volume de la prostate à ne pas dépasser lors de la RTUP dépend de l’expérience du chirurgien et de sa maitrise de la technique.
L’indication opératoire
La rétention vésicale d’urines avec échec à l’épreuve d’ablation de la sonde (50 %) et l’urétérohydronéphrose bilatérale (22,1 %) étaient les principales indications de la RTUP. Dans la série de Kane et al [18], l’indication opératoire était posée le plus souvent devant une rétention d’urine récidivante chez 29 patients (33,7). Boboroglu et al et Kouamé et al [27-28] avaient rapporté une prépondérance de l’échec du traitement médical (40%) comme indication de la RTUP.
Le taux élevé de rétention d’urines dans notre série pourrait s’expliquer par un retard de consultation.
La durée d’intervention
La durée moyenne de la résection était de 70,9 ± 19,1 minutes avec des extrêmes de 30 et 120 minutes. Ghozzi et al [26] et Karadeniz et al [29] avaient rapporté respectivement 40,5 et 73 minutes.
Le temps opératoire varie selon les études de 39 à 79 minutes. Cette hétérogénéité pourrait s’expliquer par le fait que les interventions sont réalisées par plusieurs chirurgiens (aux expériences et habiletés différentes), ou bien par le fait que les caractéristiques techniques diffèrent entre les appareils utilisés [30-31]. Dans notre étude, les interventions étaient réalisés par un chirurgien urologue et des étudiants au DES d’urologie.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. Rappels anatomiques
I.1. Anatomie chirurgicale de la prostate
I.1.1. Anatomie descriptive
I.1.1.1. Situation
I.1.1.2. Configuration externe : morphologie et dimensions
I.1.1.3. Configuration interne : anatomie zonale
I.1.2. Rapports
I.1.2.1. Loge prostatique
I.1.2.2. Rapports dans la loge prostatique
I.1.2.3. Rapports par l’intermédiaire de la loge prostatique
I.1.3. Vascularisation et innervation
I.2. Anatomie endoscopique
II. Résection trans-urétrale bipolaire de la prostate
II.1.Matériel endoscopique
II.1.1.L’appareil opérateur ou résecteur
II.1.2. Les accessoires
II.2.Technique opératoire
II.2.1.L’installation du patient :
II.2.2. Eléments à vérifier avant le début de la résection
II.2.4.La période postopératoire
II.3.Complications de la résection trans-urétrale de la prostate
II.3.1.Complications immédiates
II.3.1.1.Hémorragie peropératoire
II.3.1.2.Perforation capsulaire
II.3.1.3.Caillotage postopératoire immédiat
II.3.1.5.Désinsertion cervicoprostatique
II.3.1.6.Blessure d’un orifice urétéral
II.3.2.Complications postopératoires précoces
II.3.2.1.Sténose du méat
II.3.2.2.Reprise hémorragique par chute d’escarre
II.3.3.3.Rétention d’urine
II.3.3.4.Infection urinaire
II.3.3.Complications postopératoires tardives
II.3.3.1.Troubles sexuels : l’éjaculation rétrograde
II.3.3.2.Incontinence urinaire
II.3.3.3.Sclérose de la loge
II.3.3.4.Récidive adénomateuse
II.4.Indications de la résection trans-urétrale de la prostate
DEUXIEME PARTIE
III. Cadre d’étude
IV. Patients et méthodes
IV.1. Patients
IV.1.1. Critères d’inclusion des patients
IV.1.2. Critères de non inclusion des patients
IV.2. Méthodes
IV.2.1.Type d’étude
IV.2.2. Recueil des données
IV.2.3.Technique opératoire
V. Résultats
V.1. Effectif
V.2. Age des patients
V.3. Motifs de consultation
V.4. Antécédents et comorbidités
V.5. Examens complémentaires préopératoires
V.5.1. Taux de PST total
V.5.2. Taux d’hémoglobine
V.5.3. Créatininémie
V.5.4. Etude cytobactériologique des urines
V.5.6. Le volume prostatique à l’échographie
V.6. Le diagnostic histologique préopératoire
V.7. Indication opératoire
V.8. Données peropératoires
V.8.1. Type d’anesthésie
V.8.2. Quantité de liquide d’irrigation peropératoire
V.8.3. La durée de l’intervention
V.8.4. Gestes thérapeutiques associés
V.9. Les paramètres post opératoires
V.9.1. La durée de l’irrigation post opératoire
V.9.2. La durée du portage de la sonde
V.9.3. La durée d’hospitalisation
V.9.4. Suites opératoires
V.9.5. Complications
V.9.6. Résultat de l’analyse histologique des copeaux de résection
V.9.7. Résultats globaux
VI. DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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