Inclusion de l’acrosport dans l’education nationale

Convaincu du fait que la pratique de l’acrosport en milieu scolaire contribue efficacement à la performance intellectuelle des élèves, il semble bien judicieux de focaliser les recherches sur la possibilité de la réplication de l’étude approfondie menée par Mathilde Musard dans sa thèse de doctorat .

Objet de la thèse mère, contexte

Mathilde Musard a orienté ses études sur l’acrosport en se focalisant sur la transposition de celle-ci à la didactique de l’EPS. Elle a surtout mis en valeur la définition des principes à respecter en milieu scolaire. Dans l’objectif d’une réplication de cette thèse dans le contexte malgache, il convient de bien comprendre ces principes et de prendre connaissance avant tout des analyses qu’elle a faites : une analyse de type diachronique et synchronique. Elle s’était surtout souciée de la place de l’acrosport dans l’enseignement secondaire, tant est que cette discipline correspond exactement aux besoins psycho-moteurs des jeunes, notamment pendant la phase d’adolescence. Seulement, il fallait faire la différence entre ce qui se fait (ou ce qui doit se faire) à l’école et ce qui se pratique dans la vie quotidienne, en particulier sur l’acrosport. Car, mis à part ce que les jeunes font dans la vie de tous les jours à propos de la gymnastique en général, la pratique en doit être normalisée. Les paramètres en sont présentés par la thèse de Mathilde Musard, sur la diachronie qui permet de saisir la succession des transformations et de décrypter le sens de l’activité, et la synchronie qui présente les nombreuses formes de pratique comme la compétition, les spectacles, les loisirs… (Marsenach et Amade-Escot, 2000). Ces deux axes d’analyse sont indispensables pour comprendre cette activité et pour en définir la transposition dans les établissements scolaires.

Axe diachronique : origines et historique de l’acrosport

Selon la thèse de Mathilde Musard, l’acrosport en tant que pratique fédérale a vu le jour dans les années 1980, les premiers championnats de France se situant en 1985. Toutefois, il trouve son origine dans l’Antiquité avec la construction de pyramides humaines. Elle a ajouté que dans l’antiquité chinoise et dans l’ancienne Grèce, en Perse ou en Egypte, l’acrobatie était une forme de loisir appréciée par le peuple. (Musard, 2003, p.22) .

Pour le Moyen-Âge, la pratique était un peu délaissée, et les acrobates se produisaient dans les châteaux. Au Xème siècle, les artistes ambulants pratiquaient l’acrosport en plein air pendant les foires. Mais au XIIème siècle, l’acrobatie sur la voie publique fut interdite, et c’était la période de la formation des grandes troupes. De même, dans la seconde moitié du XIIIème siècle, les foires, réputées pour être des foyers d’agitation, sont réduites voire interdites. Les artistes se trouvent sans lieu d’exhibition légal ; les acrobaties sont dévalorisées, synonyme de désordre, d’agitation, de monde à l’envers. (Musard, 2003, p.23) .

Il faudra attendre les Temps Modernes (fin XVIIème
– début XVIIIème siècle) pour voir les acrobates s’organiser et dégager quatre domaines qui reprennent certains acquis des pyramides humaines : les jeux traditionnels, le domaine militaire avec la gymnastique, le cirque et enfin le sport. (Musard, 2003, p.23) Au XIXème siècle, les pyramides font partie des principales attractions des fêtes et concours qui ont lieu par toute la France (Strehly, 1977, p.137), en particulier lors des réjouissances sociales comme les fêtes de village et les mariages. Pareillement en Espagne, les tours humaines catalanes appelées « torres humanas » étaient hautement appréciées et le continuent même jusqu’à actuellement selon Carlier (1997, p.13). Les pyramides sont considérées par Musard comme ayant une fonction festive et étant l’expression de la cohésion sociale d’un village. (Musard, 2003, p.23) La thèse mère présente aussi les pyramides humaines comme d’origine militaire, venant de l’échelle romaine. En d’autres termes, Musard a précisé que les soldats romains formaient des étages successifs pour atteindre le niveau des remparts. Les pyramides humaines étaient également considérées comme utiles pour développer des qualités physiques comme la résistance à la fatigue, l’adresse, l’équilibre, la hardiesse. (2003, p.24). Elles se sont ensuite beaucoup développées dans toute l’Europe, en particulier dans les pays de l’Est et même aux États-Unis, depuis la fin du XVIIIème siècle. La doctorante a aussi affirmé que le premier slet (fête commémorative annuelle) a lieu à Prague en 1882 et regroupe 1.600 personnes (…). Elles renforcent les sentiments d’appartenance à un pays et mettent en évidence la puissance de celui ci (…), les pyramides humaines ont traversé le temps et ont encore une signification forte ; elles symbolisent dans l’imaginaire collectif la nécessaire cohésion d’un peuple. (Musard, 2003, p.24) Le cirque, dont le premier spectacle s’est passé en 1770 avec Asley selon Musard, recourait aussi aux pyramides humaines, avec des exercices lents de mains à mains et des sauts périlleux. (Musard, 2003, p.25) Les acrobates présentaient des figures statiques enchaînées à des figures dynamiques, le tout avec musique, costumes, décor et lumière. L’activité devint de plus en plus sportive et plus rationnelle depuis cette période. D’après les recherches de Musard, le cirque est vu comme une forme intermédiaire, une transition entre les spectacles traditionnels et les pratiques sportives acrobatiques. (Musard, 2003, p.25) Le XXème siècle voit une grande évolution du sport acrobatique. Différentes formes d’acrobatie sont adoptées dans plusieurs sports à partir de 1900. Musard a recensé pour la période avant la seconde Guerre Mondiale l’apparition du plongeon, du patinage artistique, du parachutisme et de la voltige aérienne ; et après cette période, avec le développement de la gymnastique, le trampoline, le tumbling, le ski nautique, les mains à mains ou le ski artistique. (Musard, 2003, p.25) Cette évolution fait naître l’acrosport qui va ajouter à l’acrobatie une dimension artistique. Il se fait à deux, trois ou quatre personnes au maximum à mains nues, sans matériels et sans accessoires. Il est remarqué à partir de là une différence avec les pyramides collectives traditionnelles qui se faisaient avec le plus grand nombre possible de participants, et l’acrosport est, depuis, considéré comme un sport à part entière.  Toutefois, un autre chercheur, Goirand a affirmé que ce sport est vieux comme le XIXème siècle. (1999, cité dans Robin et Durny, Paris, 2002, p.3), vu que des spectacles de tableaux vivants, de pyramides ou de mouvements collectifs sur des appareils ont été faits dans les fédérations de gymnastique. De son côté, Musard déclare que l’acrobatie dans le milieu scolaire est au départ considérée comme non hygiénique, ni utilitaire, ni patriotique, ni éducative ou esthétique. (Musard, 2003, p.26). Qu’en est-il alors de la situation actuelle ?

Axe synchronique : manifestations actuelles de l’acrosport

Globalement, l’acrosport englobe des éléments des pyramides, du cirque et de la gymnastique sportive, sur fond musical. A l’heure actuelle, il semble que l’acrosport fédéral a très peu de rapport avec les pratiques scolaires car au départ, il n’était pas bien considéré. Mais les enseignants d’EPS qui les pratiquent – dans le contexte européen – s’inspirent du cirque, du tumbling, du rock’n’roll acrobatique ou du cheerleading. Et plusieurs figures acrobatiques individuelles ou collectives sont adoptées, aussi bien au sol que sur l’eau ou dans les airs. Toutefois, l’enseignement de l’acrosport ne fait appel ni aux engins véhiculants, ni aux accessoires. L’acrosport scolaire fait seulement appel aux partenaires – il se caractérise par sa pratique collective ne dépassant pas quatre pratiquants –, et les gymnastes sont interdépendants. Il se fait aussi dans un espace restreint (10m x 10m au plus).

Mathilde Musard a par la suite dégagé une problématique et des questions de recherche pour mener à bien l’étude.

Problématique et hypothèse

Vu l’écart entre les pratiques sociales et les pratiques scolaires dans le contexte européen et français, quand bien même la pratique de l’acrosport figure en partie dans les activités gymniques des classes, Musard a fait sien la problématique posée par Martinand dans le cadre de l’enseignement de l’acrosport en milieu scolaire. La question a été portée sur la façon d’assurer les conditions de cohérence des activités scolaires, sans perdre le sens qui s’attache à la référence, c’est-à-dire la raison qui les justifie. (Martinand, 1993, p.138).

Inspirée également des réflexions de Goirand (2001, cité dans Musard, 2003, pp.63- 64) sur la manière de différencier les pratiques en les adaptant au public, sans abandonner la mission de l’école qui consiste à construire une culture commune, fondement du lien social, Musard a finalement posé la question : « comment l’enseignant d’EPS peut-il faire vivre aux élèves une activité authentique, l’acrosport, tout en prenant en compte le contexte scolaire (les élèves, les programmes, les contraintes de temps et d’espace…) ? » (2003, p.64). Sa recherche vise ainsi un double but : caractériser les activités scolaires et décrire la démarche des enseignants, des auteurs et des formateurs pour concevoir les curricula. A partir de cet objectif, elle a posé comme hypothèse : « en acrosport, les acteurs (enseignants d’EPS, auteurs, formateurs et concepteurs de programmes) ne transposent pas les pratiques sociales, mais ils composent les activités scolaires sous diverses influences. Ce processus original pour élaborer les contenus à enseigner conduit à l’hétérogénéité des curricula et à la redéfinition de ce qu’il y a à apprendre. » (Musard, 2003, p.64) .

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Table des matières

Introduction
I. Présentation de la thèse mère
1.1. Objet de la thèse mère, contexte
1.1.1. Axe diachronique : origines et historique de l’acrosport
1.1.2. Axe synchronique : manifestations actuelles de l’acrosport
1.2. Problématique et hypothèse
1.3. Méthodologie
1.3.1. Analyse du corpus
1.3.2. Les enquêtes à l’aide de questionnaires
1.3.3. Les enquêtes par des entretiens
1.4. Résultats
1.4.1. L’analyse du contenu des programmes d’EPS, des manuels, des articles de la revue EPS et des libellés de stage de formation continue
1.4.2. Les questionnaires
1.4.3. Les entretiens
II. Inclusion de l’acrosport dans l’éducation nationale malgache
2.1. Problématique et hypothèse
2.2. Contexte et justification
2.3. Cadre conceptuel
2.3.1. Le concept de transposition didactique
2.3.1.1. La scolarisation du savoir
2.3.1.2. Du savoir savant au savoir enseigné
2.3.1.3. La boucle des besoins
2.3.2. La question de référence
2.4. Méthodologie
2.4.1. Observation
2.4.2. Hypothèses
2.4.3. Expérimentation
III. Résultats des investigations
3.1. Etude des documents
3.2. Résultats des enquêtes par questionnaire et des entretiens individualisés
IV. Bilan de la recherche
4.1. Forces
4.2. Faiblesses
4.3. Opportunités
4.4. Menaces
Conclusion
Références bibliographiques
Annexe 1. Le questionnaire diffusé aux enseignants d’EPS
Annexe 2. Le guide d’entretien

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